Une mère de jumeaux décide d’écouter son cœur plutôt que les recommandations de l’époque qui étaient d’allaiter un des bébés et de mettre l’autre en nourrice.
La mère Barbeau, qui n’avait point compté sur deux enfants, et qui avait nourri elle-même tous les autres, n’avait pas pris ses précautions à l’avance. Il fallut que le père Barbeau partît pour chercher cette nourrice dans les environs ; et pendant ce temps, comme la mère ne pouvait pas laisser pâtir ses petits, elle leur donna le sein à l’un comme à l’autre […] Enfin le père Barbeau fit un arrangement avec une nourrice pour quinze livres, […] lorsque sa femme lui dit : « Bah ! notre maître, je ne vois pas pourquoi nous allons dépenser cent quatre-vingts ou deux cents livres par an […] J’ai plus de lait qu’il n’en faut pour cela […] La Sagette nous a dit de ne pas nourrir nos bessons (jumeaux) du même lait, pour les empêcher de prendre trop d’amitié l’un pour l’autre ; mais n’a-t-elle pas dit aussi qu’il fallait les soigner également bien, parce que, après tout, les bessons n’ont pas la vie tout à fait aussi forte que les autres enfants ? J’aime mieux que les nôtres s’aiment trop, que s’il faut sacrifier l’un à l’autre. Et puis, lequel des deux mettrons-nous en nourrice ? Je vous confesse que j’aurais autant de chagrin à me séparer de l’un comme de l’autre. »
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