Mise à jour 2019. Régulièrement, des articles paraissent mettant en doute les bienfaits de l'allaitement. La CoFAM répond aux articles parus début 2019 dans Slate et Marie-Claire.
Début janvier 2010, une étude reprise dans la presse grand public a laissé à penser que l'allaitement ne serait pas aussi bénéfique que ce que l'on croit !
Revenons sur les faits.
Le Professeur Sven M Carlsen, de l'Université norvégienne de science et de technologie de Trodheim, a publié une étude portant sur une corrélation entre un niveau d'hormones (androgènes) et l'allaitement (1).
L'article scientifique de Carlsen est parti de l'hypothèse que des hormones androgènes ont parfois été utilisées pour inhibiter la lactation en post-partum précoce. En étudiant deux groupes de femmes, l'auteur a trouvé un lien entre une faible réussite d'allaitement et un taux élevé d'hormones androgènes pendant la grossesse.
Cette information a été relayée dans un communiqué de presse (2) de l'Université de Trondheim intitulé « Breastfeeding is not as beneficial as once thought », en d'autres termes « L'allaitement n'est pas aussi bénéfique que ce que l'on croit ». Ce communiqué souligne que le lien entre l’allaitement et la santé des enfants n’est pas si évident que ce que l’on croyait jusque là, que le lait maternel n'est pas forcément à l’origine de la meilleure santé des bébés allaités (par rapport à ceux qui reçoivent des substituts). Le communiqué poursuit en indiquant que la santé générale du bébé est entièrement déterminée avant sa naissance par la qualité de l’environnement intra-utérin.
Ce communiqué a lui-même été repris sur des sites grands publics (3) avec plus ou moins de précautions. Certains réduisant l'information à ce que le lait maternel n'est pas le meilleur, ou qu'un professeur vante les mérites des préparations de substitution ou bien encore que si l'on ne veut pas allaiter, ce n'est pas grave.
L'UNICEF-Baby Friendly UK (4) a immédiatement réagi : tout en retenant comme intéressants les résultats de l'étude scientifique, qui mériteraient de plus amples investigations, UNICEF-Baby Friendly UK déplore que les « résultats [de l'étude] ne prennent pas en compte les grandes disparités de taux d’allaitement selon les pays, certains ayant 99 % de mères qui allaitent avec succès. Ces résultats sont aussi contredits par la large somme de preuves qui montre que le taux de réussite de l’allaitement peut être amélioré par une série d’interventions adéquates. » Et UNICEF-Baby Friendly UK ajoute que l'étude norvégienne ne prend pas en compte les nombreux facteurs anti-infectieux du lait maternel et leur rôle pendant les maladies.
L' Academy of Breastfeeding Medicine (5) a également réagi en regrettant que la presse ait joué les perroquets, et s'indigne de la diffusion de déclarations soi-disant basées sur des recherches sans y être liées de quelque façon que ce soit.
L'ABM pointe que l'étude n'a pas mesuré l'effet de l'allaitement sur la santé de la mère ou de l'enfant, ni comparé celle des enfants allaités à ceux nourris par des substituts du lait maternel.
Un article intitulé « Hormones and breastfeeding » (6) a été publié sur le site du NHS à partir de la lecture de l'article scientifique de Carlsen. Il en ressort que l'étude scientifique n'a pas recherché l'impact des niveaux d'hormones mâles pendant la grossesse sur la santé du bébé, mais uniquement la corrélation avec l'allaitement après l'accouchement. Les raisons qui ont conduit les mères à ne pas allaiter, à allaiter pour une durée « courte » ou à sevrer précocement n’ont pas été étudiées. Les chercheurs n'ont fourni aucune preuve pour étayer l'allégation selon laquelle l'allaitement ne présente pas de bénéfices.
La conclusion de l'article NHS est que la constatation d'un lien entre taux d'allaitement bas et taux d'hormones masculines mérite une enquête plus approfondie, mais ne justifie en rien les affirmations d'égalité entre le lait maternel et ses substituts.
Et après ?
Les bénéfices de l'allaitement maternel sur la santé de la mère et de l'enfant ont fait l'objet de nombreuses publications (voir : https://www.lllfrance.org/vous-informer/votre-allaitement/benefices-de-l-allaitement/892-avantages-de-lallaitement). Au niveau national, Le Plan National Nutrition Santé (7) a édité en 2005 une brochure « Allaitement maternel. Les bénéfices pour la santé de l’enfant et de sa mère », et en 2009 ces avantages sont également repris dans le fascicule diffusé par l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) (8), notamment dans la partie « le projet d'allaiter ».
Dans notre quotidien d'animatrices aux côtés de mamans, nous ne nous préoccupons guère du taux d'hormones masculines à mi-grossesse.
Bénévolement, nous prenons du temps, nous les écoutons, nous leur offrons un espace où elles peuvent parler de leurs difficultés, de leurs révoltes, de leurs progrès, de leurs joies, nous partageons avec elles des informations quant à la conduite de l'allaitement, nous leur offrons notre soutien, parfois quotidien, dans leurs choix.
Et très souvent ces seuls « outils » nous permettent d'aider les mamans à poursuivre leur allaitement.
(1) Acta Obstet Gynecol Scand. 2010;89(1):87-94. Mid-pregnancy androgen levels are negatively associated with breastfeeding. Carlsen SM, Jacobsen G, Vanky E.
(2) https://www.ntnu.edu/news/breastfeeding
(3) http://www.dailymail.co.uk/health/article-1241051/Breast-milk-NOT-better-baby-formula-scientists-claim.html
(4) https://www.unicef.org.uk/babyfriendly
(5) https://www.bfmed.org/
(6) http://www.nhs.uk/news/2010/01January/Pages/Hormones-and-breastfeeding.aspx
(7) https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/allaitement.pdf
(8) Le Guide de l'allaitement maternel
Documents de référence
Ci-dessous les articles, communiqués et autres qui ont alimenté le débat.
Acta Obstet Gynecol Scand. 2010;89(1):87-94. Mid-pregnancy androgen levels are negatively associated with breastfeeding. Carlsen SM, Jacobsen G, Vanky E.
Unit of Applied Clinical Research, Department of Cancer Research and Molecular Medicine, Children's and Women's Health, Faculty of Medicine, Norwegian University of Science and Technology, Trondheim, Norway. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
OBJECTIVE: Breastfeeding depends on endocrine changes during pregnancy. The association between gestational hormones and lactation has been sparsely investigated. Previously, androgens were used for lactation inhibition. We investigated a possible association between second trimester maternal androgen levels and breastfeeding. DESIGN: Prospective observational study. SETTING: University hospital setting. POPULATION. Women from a random sample of pregnancies (n = 63) and from a group with an increased risk for giving birth to a small-for-gestational age newborn (n = 118) were included. All participants had singleton pregnancies and one or two previous births. METHODS: Maternal androgen levels were measured in gestational week 25. The association with reported breastfeeding was explored by univariate and multivariate linear regression analyses. Analyses were adjusted for factors known to be associated with breastfeeding. MAIN OUTCOME MEASURES: Breastfeeding at six weeks, three months, and six months postpartum. RESULTS: In the random group, breastfeeding at three and six months was negatively associated with maternal testosterone, androstendione, and free testosterone index levels. After correction for maternal age, education and smoking, breastfeeding at both three and six months was negatively associated with the free testosterone index. In the group of women with an increased risk for giving birth to a small-for-gestational age newborn, breastfeeding at six weeks and three months was associated negatively with maternal dehydroepiandrosterone and this association persisted after correction for maternal age, education, and smoking. CONCLUSIONS: Maternal androgen levels in mid-pregnancy are negatively associated with breastfeeding.
Traduction :
Le taux d’androgènes en milieu de grossesse est négativement corrélé à l’allaitement
Mid-pregnancy androgen levels are negatively associated with breastfeeding. Carlsen SM et al. Acta Obstet Gynecol Scand 2009 ; Mots-clés : grossesse, androgènes, allaitement.
La réussite de l’allaitement dépend de modifications endocrines survenant pendant la grossesse. Il existe toutefois peu de données sur les relations entre le taux des diverses hormones pendant la grossesse et le déroulement de la lactation. Auparavant, les androgènes étaient utilisés pour inhiber la montée de lait. Les auteurs ont recherché les corrélations entre le taux maternel d’androgènes pendant le second trimestre de la grossesse et l’allaitement.
Pour cette étude prospective observationnelle menée entre 1986 et 1988 (donnée vue sur un communiqué discutant de cette étude – ça date d’une époque où le taux d’allaitement était certainement nettement plus bas que maintenant, ndt ), on a inclus des femmes suivies par une consultation obstétricale hospitalière : 63 femmes sélectionnées par tirage au sort dans la population de femmes suivies par la consultation, ainsi que 118 femmes à risque élevé d’accouchement d’un enfant hypotrophique. Toutes avaient déjà eu au moins un enfant, et toutes attendaient un singleton. Le taux d’androgènes a été mesuré à 25 semaines de grossesse. Les femmes ont par la suite été recontactées à 6 semaines, puis à 3 et 6 mois pour recueil de données sur l’allaitement.
Dans le premier groupe, le taux d’allaitement à 3 et 6 mois était négativement corrélé au taux maternel de testostérone, d’androstènedione, et de testostérone libre pendant la grossesse. Après correction pour l’âge de la mère, son niveau de scolarité et le tabagisme, le taux de testostérone libre était inversement corrélé au taux d’allaitement à 3 et 6 mois. Dans le second groupe, l’allaitement à 6 semaines et 3 mois était négativement corrélé au taux maternel de déhydroépiandrotestostérone, et cette association persistait après correction pour les autres variables.
Le taux maternel d’androgènes en milieu de grossesse est négativement corrélé au taux d’allaitement.
Communiqué de presse de l'Université de Trohdheim : Breastfeeding is not as beneficial as once thought
mercredi 6 janvier 2010, The Norwegian University of Science and Technology (NTNU)
Feeling guilty that you didn’t breastfeed your children enough – or at all ? Relax. New research shows that breastmilk is not as important for either the mother or the child's health.
Researchers at the Norwegian University of Science and Technology have found that the association between breastfeeding and healthy children is not as strong as has previously been believed. It is true that breastfed infants are slightly healthier than bottle-fed babies. But apparently it is not the milk that makes the difference. Instead, the baby’s overall health is all determined before he or she is born. So why do so many studies associate breastfeeding with better health for young babies ? The answer is simple : If a mother is able to breastfeed, and does so, this ability is essentially proof that the baby has already had an optimal life inside the womb.
Hormones are a determinant
Researchers at NTNU's Department of Cancer Research and Molecular Medicine have recently found a correlation between the level of male hormones (androgens) in pregnant women and how much the women breastfed after birth.
“Pregnant women who have higher levels of androgens breastfeed less,” says Professor Sven M. Carlsen. “Probably, this is a direct effect of hormones that simply limit nursing ability, by reducing milk production in the breast.”
For example, there is a clear link between testosterone and breastfeeding ability. In fact, until 1980, when more suitable drugs were introduced, testosterone was used to stop milk production in circumstances where it was desirable.
“This was one of the reasons that we wanted to investigate whether the effects attributed to mother's milk really should be attributed to hormonal factors in pregnant women”, says Carlsen.
Not a matter of will
Carlsen and colleagues have for years researched the connections between the conditions for the foetus in utero, and the effects these conditions have on the newborn. Among other things, they have looked at the relationship between testosterone levels and various risk factors that are believed to affect breastfeeding.
Women who are smokers, or are overweight, or who have the hormonal disorder polycystic ovary syndrome (PCOS) tend to breastfeed less than their peers. All the women in these groups have higher levels of testosterone in their bodies when they are pregnant.
In contrast, the older a woman is, the more likely she is to breastfeed. All these relationships can be explained by the level of testosterone, Carlsen says. “It's thus not the woman’s will to breastfeed. Women who had more testosterone in their bodies during pregnancy feel the effects of a hormone that limits breastfeeding. That is clearly why it is not as easy to breastfeed.”
Placenta is key
Carlsen believes that it is the placenta, not breast milk, that has more of an effect on children's health.
“What happens is that there are hormones that come from the foetus that are converted to testosterone and oestrogen in the placenta -- if the process goes as it should. This is an energy intensive process. If the placenta does not have enough energy, a portion of the testosterone that would have been converted to oestrogen is in fact not converted. Then what happens is that the testosterone goes to both the mother and child, and probably affects both of them”, he said.
For the mother, this means reduced development of glandular tissue in the breasts, so that the ability to make milk does not develop optimally during pregnancy. This translates into less or no milk breast milk.
For the child, it looks as if increased exposure to testosterone as a foetus can lead to an increased incidence of obesity, type 2 diabetes and polycystic ovary syndrome in girls.
Much fuss
Breastfeeding is less common in younger women, smokers, women who have had preeclampsia or are overweight, or with lower birth weight or premature babies, or in women with PCOS, and when the child is a boy.
There are a number of models that are used to explain this – erroneously, Carlsen and his colleagues say. For example, it is claimed that the bond between a mother and her child will not be as strong if the baby is a boy than if the baby is a girl.
“This is the purest nonsense”, Carlsen says. “Boys are not less loved by their mothers than girls. We can blame biology here, not mothers. All these relationships can be explained by one and the same cause, namely the level of male hormones during pregnancy.”
“We find it very interesting that almost all of the factors previously shown to be associated with breastfeeding can be explained by changes in testosterone levels in the mother during pregnancy,” he adds.
Message to new mothers : Relax!
The researcher stresses that it is inappropriate to blame mothers who are unable to breastfeed as much as they are advised. Mothers should not worry that their children will be sicker than children who are breastfed. And even though a child’s health risks have already been established at birth, the differences are so small that they can only be detected when looking at large groups.
Carlsen says mothers should not worry about this. “If you are pregnant, you should live as healthy a lifestyle as possible: quit smoking, cut back on your consumption of coffee and tea, and avoid alcohol”, he says. “And when you give birth, you will do the best that you can, if you want to breastfeed.”
The research adds that if a mother has a hard time breastfeeding, she should just relax and enjoy her newborn. “Don’t let overzealous health professionals give you a guilty conscience” he says.
No breast milk benefit
The researchers reviewed more than fifty international studies about the relationship between breastfeeding and health. Most studies concluded that the more children are nursed, the healthier the children – which on the surface is correct, Carlsen says.
“But even if this is statistically true, it is not because of breastfeeding itself. There are very few studies that have examined the underlying controls on breastfeeding ability” he adds.
The largest study that has been done on breastfeeding and health was undertaken in Belarus. More than 17 000 women and children were studied, and the children were followed until they were six years old. This study cuts the legs out from underneath most of the assertions that breastfeeding has health benefits, the researchers say. For example, the Belarus study found no signs that asthma and allergies were less prevalent in children who were nursed for longer than children who were nursed less.
The only area where the study concluded that breastfeeding confers a benefit was in mental abilities.
“It appears that children who are breastfed have a small IQ advantage”, Carlsen says. “But this needs to be confirmed in new, carefully planned and conducted studies.”
Breastfeeding should be out of politics
The researcher believes it is time for nursing enthusiasts to calm down.
“There are many good reasons to breastfeed. But concern for the child's health is not one of them. There is no reason why women who are struggling to breastfeed should have to go around feeling guilty, or think that they are giving their child a poor start in life if they can’t nurse. Baby formula is as good as breast milk”, Carlsen says.
Carlsen adds that it is far worse for babies to have a tired, stressed-out mother with a guilty conscience, than to forgo breast milk. The health aspects of breastfeeding should be left out of political arguments, he says.
Breastfeeding environmentally sound
Carlsen believes that the strongest reason to encourage mothers to breastfeed is because of the environment. Breastfeeding avoids the environmental costs of producing bottles and formula, and the energy consumption that goes with sterilizing bottles.
Breastfeeding is also the right approach for developing countries, where economics, hygienic conditions and the lack of natural resources makes breastfeeding superior to bottle feeding.
Exercise and diet
A study is underway to see if exercise has an impact on testosterone levels, and thus perhaps also on breastfeeding.
“We would also like to have funding to implement a larger study on the effect of diet and nutrition counselling for pregnant women. There is still much we do not know”, Carlsen said.
Traduction
L’allaitement ne serait pas si bénéfique qu’on l’a pensé :
Vous vous sentez coupable de ne pas avoir allaité vos enfants, ou du moins pas suffisamment longtemps ? Détendez-vous. De nouvelles études montrent que le lait maternel n’est pas si important que cela, ni pour la mère, ni pour l’enfant.
Des chercheurs de l’Université Norvégienne de Science et Technologie ont découvert que le lien entre l’allaitement maternel et la santé des enfants n’était pas si évident que ce que l’on croyait jusque là. Il est vrai que les enfants allaités ont une santé légèrement meilleure que ceux nourris au biberon. Mais apparemment, ce n’est pas le lait qui y change quelque chose. En réalité, la santé générale du bébé est entièrement déterminée avant sa naissance. Alors pourquoi tant d’études relient l’allaitement maternel et une meilleure santé des bébés ? La réponse est simple : Si une mère est capable d’allaiter, et le fait, cette capacité est la preuve que le bébé avait déjà une vie optimale dans le ventre maternel.
Le rôle déterminant des hormones :
Les chercheurs du Département de Recherches sur le Cancer et la Médecine Moléculaire de la NTNU ont récemment mis au jour la corrélation entre un haut niveau d’hormones mâles (androgènes) chez les femmes enceintes et le taux d’allaitement après la naissance.
« Les femmes enceintes qui montrent de hauts niveaux d’androgènes allaitent moins », explique le professeur Sven M. Carlsen. Il s’agit sans doute d’un effet direct des hormones qui limitent tout simplement la capacité d’allaitement des mères, en réduisant la quantité de lait produite. »
Par exemple, il y a un lien évident entre la testostérone et la capacité à allaiter. En fait, jusqu’en 1980, lorsque des médicaments plus adaptés ont été élaborés, la testostérone était utilisée pour couper le lait lorsque les circonstances l’exigeaient.
« Ce fut l’une des raisons pour lesquelles nous avons décidé d’explorer si les effets attribués au lait maternel pourraient en réalité être attribués à des facteurs hormonaux durant la grossesse », termine Carlsen.
Pas une quesiton de volonté :
Carlsen et ses collègues recherchent depuis des années les liens entre les conditions de vie du fœtus in utéro, et les effets de ces conditions sur les nouveau-nés. Entre autres, ils ont observé la relation entre les taux de testostérone et divers facteurs de risques qui sont censés affecter l’allaitement maternel.
Les femmes qui fument, qui sont en surpoids, ou qui souffrent de syndrôme polykystique ovarien (PCOS) ont tendance à allaiter moins que leurs pairs. Toutes les femmes de ces groupes avaient des taux de testostérone plus élevés lorsqu’elles étaient enceintes.
En revanche, plus la femme est âgée, plus elle a de chances d’allaiter. Toutes ces relations peuvent être expliquées par le niveau de testostérone, explique Carlsen. « Ainsi, ce n’est pas un choix volontaire de la mère d’allaiter ou non. Les femmes qui ont davantage de testostérone dans leur corps pendant la grossesse ressentent les effets d'une hormone qui limite la production lactée. Ce n’est clairement pas facile d’allaiter. »
Le placenta au cœur du problème :
Carlsen pense que c’est le placenta, et non le lait maternel, qui a une influence sur la santé des enfants.
« Ce qui se passe, c’est qu’il y a des hormones en provenance du fœtus qui sont converties en testostérone ou en œstrogène par le placenta - si le processus se déroule normalement. C’est un processus très gourmand en énergie. Si le placenta ne dispose pas de suffisamment d’énergie, une partie de la testostérone qui aurait dû être convertie en œstrogène reste indemne en réalité. Alors, la testostérone va à la fois à la mère et au bébé, et affecte ainsi probablement les deux », selon lui.
Pour la mère, cela implique un développement moindre du tissu de la glande mammaire, et la capacité à allaiter ne se développe donc pas de manière optimale pendant la grossesse. Cela se traduit par une production lactée insuffisante ou absente.
Pour l’enfant, il semble qu’une exposition accrue du fœtus à la testostérone peut mener à une incidence plus importante d’obésité, de diabète type 2, et du syndrôme polykystique ovarien chez les filles.
Beaucoup de bruit
L’allaitement maternel est moins répandue chez les femmes les plus jeunes, les fumeuses, les femmes qui souffrent de pré-éclampsie ou de surpoids, celles qui mettent au monde des bébés de petit poids ou des prématurés, ou encore chez les femmes souffrant de PCOS, ainsi que lorsque le bébé est un garçon.
De nombreux modèles sont avancés pour expliquer ces données – de manière erronée, selon Carlsen et ses collègues. Par exemple, il est dit que le lien entre une mère et son enfant ne serait pas aussi fort si l’enfant est un garçon que s’il s’agit d’une fille.
« Cela relève de la pure absurdité, assène Carlsen. Les garçons ne sont pas moins aimés par leur mère. Nous pouvons mettre en cause la biologie ici, et non les mères. Tous ces liens de causes à effets peuvent être expliqués par une seule et même cause, à savoir le taux d’hormones mâles pendant la grossesse. »
« Nous trouvons très intéressant le fait que presque tous les facteurs envisagés jusqu’ici comme en lien avec l’allaitement maternel puissent être expliqués par les changements dans les taux de testostérone chez la mère pendant la grossesse », ajoute-t-il.
A l’attention des nouvelles mères : relax !
Le chercheur insiste sur le fait qu’il n’est pas judicieux de blâmer les mères qui ne peuvent pas allaiter autant qu’on le leur recommande. Les mères ne doivent pas s’inquiéter que leur enfant puisse être plus malade qu’un enfant allaité. Et même si les risques de santé d’un enfant sont déterminés avant sa naissance, les différences sont si minimes qu’on ne peut les relever que sur l’observation de cohortes.
Pour Carlsen, les mères ne doivent pas s’inquiéter de tout cela. « Si vous êtes enceinte, vous devriez avoir un style de vie aussi sain que possible : arrêter de fumer, diminuer votre consommation de thé ou de café, et éviter l’alcool. Et lorsque vous accoucherez, vous ferez de votre mieux, si vous voulez allaiter. »
L’étude ajoute que si la mère rencontre des difficultés dans son allaitement, elle devrait simplement se détendre et profiter de son nouveau-né. « Ne laissez pas des professionnels de santé trop zélés vous culpabiliser », dit-il.
Aucun bénéfice du lait maternel :
Les chercheurs ont passé en revue plus de 50 études internationales sur les relations entre l’allaitement maternel et la santé. La plupart des études ont conclu que le plus longtemps le bébé est allaité, meilleure sera sa santé future, ce qui est exact en surface, affirme Carlsen.
« Mais même si cela est vrai statistiquement, cela n’est pas grâce à l’allaitement lui-même. Il n’existe que très peu d’études qui ont examiné les éléments sous-jacents à la capacitté d’allaiter » ajoute-t-il.
La plus grande étude réalisée sur l’allaitement maternel et la santé a été menée en Biélorussie. Plus de 17 000 femmes et enfants ont été étudiés, et les enfants ont été suivis jusqu’à leurs six ans. Cette étude dément la plupart des assertions sur les bénéfices de santé liés à l’allaitement maternel, concluent les chercheurs. Par exemple, l’étude bélarusse n’a montré aucun signe que l’asthme et les allergies soient moins prévalents chez les enfants allaités plus longtemps que chez d’autres enfants allaités moins longtemps.
Le seul domaine où l’étude a conclu à une supériorité du lait maternel concerne les habilités cognitives.
« Il apparaît que les enfants allaités ont un petit avantage dans leur QI », explique Carlsen. Mais cela demande encore à être confirmé lors de nouvelles recherches menées avec soin. »
L’allaitement n’est pas l’affaire des politiques :
Le chercheur croit qu’il est grand temps que l’enthousiasme en faveur de l’allaitement maternel redescende.
« Il existe de nombreuses très bonnes raisons pour allaiter. Mais le souci de la bonne santé du bébé ne saurait en faire partie. Il n’y a aucune raison pour que les femmes qui luttent pour allaiter se sentent coupables, ou pensent qu’elles ne donnent pas à leur enfant le meilleur départ dans la vie si elles ne peuvent pas allaiter. Le lait artificiel pour les bébés est aussi bon que le lait maternel » explique Carlsen.
Carlsen ajoute qu’il est bien plus mauvais pour les bébés d’avoir une mère fatiguée, stressée, qui a mauvaise conscience, que d’abandonner l’allaitement maternel. Les aspects de santé de l’allaitement maternel devraient être laissés à l’écart du débat politique, selon lui.
L’allaitement, bon pour l’environnement :
Carlsen croit également que la raison la plus forte pour encourager les mères à allaiter est celle de la sauvegarde de l’environnement. L’allaitement maternel évite bien des coûts environnementaux, comme la production des biberons, du lait artificiel, la consommation énergétique nécessaire pour la stérilisation…
L’allaitement maternel est également une approche satisfaisante pour les pays émergents, où les facteurs économiques, hygiéniques, et le manque de ressources naturelles rendent l’allaitement au sein supérieur au biberon.
Exercice physique et régime :
Une étude est menée pour voir si l’exercice physique a un impact sur le taux de testostérone, et donc peut-être également sur l’allaitement.
« Nous aimerions également obtenir le financement pour élaborer une étude plus large sur les effets du régime et de la nutrition sur les femmes enceintes. Il reste encore beaucoup de choses que nous ne savons pas », termine Carlsen.
Version reprise par des sites en langue anglaise :
Daily
Is breast really best? Professor defies official advice to hail formula milk as just as good
By FIONA MACRAE
Breast milk is no better for a baby than formula, an expert claimed last night as he reignited the 'breast is best' debate.
Professor Sven Carlsen said breast-fed babies were slightly healthier, but it was not the milk that made the difference.
Instead, babies who are breast-fed have benefited from better conditions in the womb before birth.
The professor, an expert in the hormonal changes of pregnancy, claimed: 'Baby formula is as good as breast milk.'
The bold statement will enrage the 'breast is best' lobby, who say a mother's milk wards off a host of ills. It will also confuse mothers who are under pressure from the Department of Health to feed their babies on breast milk alone for the first six months of life.
NHS leaflets tell mothers that breast-feeding exclusively for the first six months will help protect their baby against obesity, eczema and ear, chest and tummy bugs.
Avoiding formula, they are told, will cut the odds of a child being a fussy eater in later life, as well as cut the woman's odds of some cancers and help with weight loss.
But Professor Carlsen, from the Norwegian University of Science and Technology in Trondheim, spoke out after carrying out a review of more than 50 studies into the relationship between health and breast-feeding.
Most concluded that the longer a child is nursed, the healthier it will be. The professor said this may be the case, but it was because of a healthier pregnancy, not the breast milk. His research shows that high levels of the male sex hormone testosterone in the womb affect a woman's ability to produce milk and to breast-feed.
With testosterone levels affected by the health of the placenta, which ferries oxygen and nutrients to the baby, the professor believes high amounts indicate poorer conditions in the womb.
This means that any differences in the health of a baby bottle-fed because its mother finds breastfeeding difficult are set before birth, rather than afterwards.
But Royal College of Paediatrics and Child Health spokesman Charlotte Wright said the claims were 'irresponsible and overblown'.
She said: 'Women should remember that we were not designed to be bottle-fed - formula is an artificial alternative.'
Clare Byam-Cook, a former midwife who has taught celebrities such as Kate Winslet and Natasha Kaplinsky how to feed their babies, said breast-feeding was not suitable for all.
She said: 'How a mother looks after herself and her growing baby in pregnancy is the most important thing that she can do.
'Once the baby is out, of course I would advocate breastfeeding. But if the mother can't do it she shouldn't pursue it too much and she certainly shouldn't feel guilty.'
Traduction
Le lait maternel ne serait pas meilleur que le lait artificiel :
Le LM n’est pas meilleur que le LA pour les bébés, selon un expert qui a relancé cette nuit le débat sur « breast is best » (le lait maternel est le meilleur pour le bébé).
Le Professeur Sven Carlsen a affirmé que les bébés au sein sont légèrement en meilleure santé, mais que cela ne serait pas dû au lait.
En fait, les bébés nourris au sein auraient bénéficié de meilleures conditions dans le ventre de leur mère avant la naissance.
Le professeur, un expert en matière de modifications hormonales durant la grossesse, a affirmé que « le lait artificiel est aussi bon que le lait maternel ».
Cette déclaration sans ambages va faire enrager les tenants du lobby « le lait maternel est le meilleur », qui prétendent que le lait maternel prévient une foule de maladies. Cela va aussi faire douter bien des mères qui subissent la pression du Département de Santé afin qu’elles allaitent exclusivement leur enfant jusqu’à 6 mois.
Les feuillets d’information de la NHS informent les mères que l’allaitement maternel exclusif durant les 6 premers mois de vie aide à protéger leur bébé contre l’obésité, l’eczéma, les désordres oto-rhino, pulmonaires et intestinaux.
Ne pas donner de LA, selon ces informations, c’est diviser les risques de voir l’enfant développer des troubles de l’appétit, c’est aussi diminuer les risques de cancer chez la mère, et favoriser la perte de poids chez celle-ci.
Mais le professeur Carlsen, de l’Université de Science et Technologie de Norvège à Trondheim, a publié ses conclusions après avoir examiné les résultats de plus de 50 études concernant la relation entre la santé et l’allaitement maternel.
L’opinion largement répandue est que plus longtemps un bébé est allaité, meilleure sera sa santé future. Le professeur affirme que cela est sans doute le cas, mais que cela est à mettre en relation avec une grossesse plus saine, et non avec le lait maternel. Ses recherches montrent qu’un haut niveau de testostérone, hormone mâle, dans l’utérus, affecterait la capacité de la mère à produire du lait et à allaiter.
Le niveau de testostérone est affecté par l’état de santé du placenta, qui transporte l’oxygène et les nutriments au bébé, et selon le professeur, de hauts niveaux de cette hormone seraient l’indicateur de mauvaises conditions d’échanges dans le ventre maternel.
Mise en perspective :
Cela signifie que pour un bébé nourri au biberon parce que sa mère rencontrerait des difficultés d’allaitement, les différences dans l’état de santé du bébé seraient déterminées avant la naissance, plutôt qu’après.
Mais la porte-parole du Collège Royal de pédiatrie et de santé infantile, Charlotte Wright, réagit : cette affirmation serait « irresponsable et prétentieuse ».
Elle dit : « Les femmes doivent se rappeler que les êtres humains ne sont pas prévus a priori pour être nourris au biberon - le LA est une alternative créée par l’homme ».
Clare Byam-Cook, ancienne sage-femme qui a accompagné des célébrités comme Kate Winslet et Natasha Kaplinsky dans l’allaitement de leur bébé, affirme que l’allaitement ne convient pas à toutes.
Elle affirme : « La manière dont une mère prend soin d’elle-même et de son bébé durant la grossesse est la chose la plus importante qu’elle puisse faire.
Lorsque le bébé est né, bien sûr je recommanderais l’allaitement au sein. Mais si la mère ne peut le faire, elle ne devrait pas s’entêter et ne devrait sûrement pas se sentir coupable. »
NHS
A scientist has claimed that “breast milk is no more beneficial for a child's health than formula milk”, The Daily Telegraph reported. It said the researcher, Professor Sven Carlsen, said the child’s health is actually determined by the hormone balance in the mother's womb, with a high level of male hormones affecting both her ability to breastfeed and the baby’s health.
However, this study did not compare levels of male hormones during pregnancy to the baby’s health, but only to whether the mother breastfed after giving birth. The researchers have supplied no evidence to back up their claim that there is no benefit from breast milk.
The finding that women are more likely to breastfeed if they have lower levels of male hormones during pregnancy warrants further investigation. But for women who can breastfeed, the advice that ‘breast is best’ stands. Breast milk is the most nutritious feed for the baby, protects them against infections and offers various benefits to the mother, including helping to lose the weight gained during pregnancy and reducing the risk of contracting certain types of cancer.
Where did the story come from?
The research was carried out by Professor Sven Magnus Carlsen and colleagues from Trondheim University. The study was funded by the central Norway regional health authority and published in the peer-reviewed medical journal Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica.
This small cohort study looked at data from pregnant women, including their hormone levels, and compared it with their breastfeeding habits after giving birth.
The media has mainly focused on Carlsen’s claim that breastfeeding is no more beneficial to a baby’s health than formula milk. Although the press release for this study states that the researchers reviewed “more than 50 international studies about the relationship between breastfeeding and health”, the results from this research do not appear to have been published. Therefore, what evidence supports this claim is unclear.
The researcher also claims that breastfeeding is associated with a slight health benefit for babies, but it is not the milk itself that is responsible. He says that successful breastfeeding is actually a sign that a mother had the optimal level of hormones during pregnancy resulting in her body developing in such a way that it became better able to produce milk. Higher levels of male hormones, Carlsen says, hinder the development of glandular tissues that produce milk, making it harder or less likely for the mother to breastfeed.
However, this is currently only a theory. The research only looked at data from pregnant women, comparing it with their breastfeeding habits after giving birth. The researchers have not supplied any evidence from research into how male hormone levels in the womb affect the subsequent health of the baby.
What kind of research was this?
This small retrospective cohort study looked at data from pregnant women, including their hormone levels, and compared it with their breastfeeding habits after giving birth.
The study design - a cohort study - can only indicate what might influence breastfeeding, rather than show what actually causes a woman to decide whether to breastfeed or not. There are many physical, psychological, social and environmental reasons that can influence a woman’s decision, and this study was not set up to investigate all of these possible reasons.
What did the research involve?
The study included women who were part of a Norwegian study conducted between 1986 and 1988.
The study included women with singleton pregnancies (one foetus) and who had had one or two prior pregnancies. When they were enrolled, their age, BMI before pregnancy and smoking status at conception was recorded. Information on the women’s education was also collected.
Two groups were assessed - a random sample of 561 pregnant women and a second group of 1,384 women who were at risk of having low birthweight babies (high-risk group). These women had a higher risk because they had a history of a previous low birthweight babies, or their babies had died around the time of birth, were smokers when the baby was conceived, weighed less than 50kg before they were pregnant, or had chronic kidney disease or high blood pressure.
A stored frozen blood sample taken at 25 weeks of pregnancy and information on breastfeeding at six weeks, three and/or six months was obtained from 63 women in the random group and 118 women in the high-risk group. The researchers only analysed data from these small groups of women in this study. The babies’ feeding was classified as breastfeeding only, breastfeeding with supplementation and supplementation only.
The hormones dehydroepiandrosterone (DHEA), DHEAS, testosterone, androstenedione, and the sex hormone binding globulin (SHBG) were measured in the blood sample.
What were the basic results?
Both the group of randomly selected women and the high-risk group had similar hormone levels, maternal age, number of weeks gestation at delivery, infant birthweight, and breastfeeding and supplementary feeding. Women in the high-risk group had a lower average BMI than the random group.
The study assessed the likelihood of breastfeeding at six weeks, and three and six months. The women who smoked at the time of conception were less likely to be breastfeeding at three months. Women who had high levels of testosterone during pregnancy were also less likely to be breastfeeding at three or six months.
The likelihood of breastfeeding was not affected by maternal BMI, gestational age at birth, birthweight, or gender of the child.
In the high-risk group the likelihood of breastfeeding was lower at six weeks and three months with increased gestational dehydroepiandrosterone levels.
How did the researchers interpret the results?
The researchers suggest that breastfeeding (including women at high risk for low birthweight babies) was negatively associated with maternal androgen levels in the second trimester of pregnancy (about weeks 13-27). This means that the women were more likely to breastfeed and continue to breastfeed for longer if they had lower levels of male hormones in the second trimester of pregnancy.
They hypothesise that high androgen levels during pregnancy may affect the likelihood of breastfeeding by inhibiting transformation of the breast into the lactating state. They say that if male hormone levels are high during pregnancy they may also be high at birth. These hormones could either inhibit the production of milk, or have psychological effects on women, which may lower their dedication to breastfeeding.
Conclusion
This research indicates that there may be an association between male hormone levels during pregnancy and the likelihood of breastfeeding. However, it cannot say whether there is a causal relationship between male hormone levels and a decreased likelihood of breastfeeding. The study has some limitations, which the researchers acknowledge:
They highlight that the study was carried out on Caucasian women in a country where breastfeeding rates were high. The sample may not therefore be comparable to other populations in countries where breastfeeding is not as common.
The researchers did not have information as to why women did not breastfeed (whether they had difficulty doing so or chose not to). As there are many physical, psychological, social and environmental reasons as to why a woman may not breastfeed, it is not possible to speculate how male hormones affect this.
The research conducted multiple statistical analyses investigating associations between breastfeeding and different potential risk factors. A study that makes multiple comparisons like this raises the likelihood that its findings are due to chance rather than showing a true association.
Based on this one small cohort study, the claims that breast milk is of no benefit to health are unfounded. The study did not investigate whether breastfed babies were healthier or not, but looked only at levels of their mother’s hormones during pregnancy and their breastfeeding after giving birth.
This finding regarding male hormone levels during pregnancy and breastfeeding warrants further investigation. But for women who can breastfeed, the advice that ‘breast is best’ stands. Breast milk is the most nutritious feed for the baby, protects them against infections and offers various benefits to the mother, including helping to lose the weight gained during pregnancy and reducing the risk of contracting certain types of cancer.
Hormones 'govern ability to breastfeed'. BBC News, January 7 2010
Breastfeeding ‘not always best’. Daily Express, January 7 2010
Is breast really best? Professor defies official advice to hail formula milk as just as good. Daily Mail, January 7 2010
Breastmilk no better for baby than formula, scientist claims. The Daily Telegraph, January 7 2010
Breast “not best”. Daily Mirror, January 7 2010
Carlsen SM, Jacobsen G, Vanky E. Mid-pregnancy androgen levels are negatively associated with breastfeeding. Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica 2010; 89: 87-94
Traduction
Un scientifique prétend que « le lait maternel n'est pas plus bénéfique pour la santé d'un enfant que le lait maternisé », dans The Daily Telegraph. Dans cet article, le chercheur, le professeur Sven Carlsen, a déclaré que la santé de l'enfant est en fait déterminée par l'équilibre hormonal dans l'utérus de la mère, avec un niveau élevé d'hormones mâles affectant négativement à la fois la capacité à allaiter et la santé du bébé.
Cependant, cette étude n'a pas recherché l'impact des niveaux d'hormones mâles pendant la grossesse sur la santé du bébé, mais uniquement la corrélaction avec l'allaitement après l'accouchement. Les chercheurs n'ont fourni aucune preuve pour étayer leur allégation selon laquelle l'allaitement ne présente pas de bénéfices.
La constatation que les femmes sont plus susceptibles d'allaiter si elles ont un niveau plus bas d'hormones mâles pendant la grossesse justifie une enquête plus approfondie. Mais pour les femmes qui peuvent allaiter, l'avis que l'allaitement est le meilleur choix reste valable. Le lait maternel est l'aliment le plus nutritif pour le bébé, le protège contre les infections et offre divers avantages pour la mère, notamment en l'aidant à perdre le poids gagné pendant la grossesse et à réduire le risque de contracter certains types de cancer.
Hisotrique de l'étude :
L'étude a été financée par le Centre norvégien autorité régionale de santé et publiée dans le (peer-reviewed) journal Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica.
Cette petite étude de cohorte a examiné les données provenant de femmes enceintes, y compris leur taux d'hormones, et a recherché les corrélations avec leurs pratiques de l'allaitement après l'accouchement.
Les médias se sont focalisés sur l'affirmation de Carlsen selon laquelle l'allaitement n'est pas plus bénéfique pour la santé d'un bébé que le lait en poudre. Bien que le communiqué de presse pour cette étude indique que les chercheurs ont examiné « plus de 50 études internationales sur la relation entre l'allaitement et la santé », les résultats de cette recherche ne semblent pas avoir été publiés. Par conséquent, la preuve qui étaye cette affirmation n'est pas claire.
Le chercheur affirme également que l'allaitement maternel est associé à un léger avantage pour la santé des bébés, mais que ce n'est pas le lait lui-même qui est responsable. Il dit que l'allaitement réussi est en fait le signe que la mère avait le niveau optimal d'hormones pendant la grossesse, de telle manière qu'elle est devenue mieux à même de produire du lait. Des niveaux plus élevés d'hormones mâles, dit Carlsen, entravent le développement des tissus glandulaires mammaires, rendant la femme moins susceptible d'allaiter ou l'allaitement plus difficile.
Cependant, ce n'est actuellement qu'une théorie. Les seules recherches ont analysé les données provenant de femmes enceintes, en le comparant avec leurs pratiques de l'allaitement après l'accouchement. Les chercheurs n'ont pas fourni d'éléments de preuve sur la façon dont les niveaux d'hormones mâles dans l'utérus peuvent affecter la santé ultérieure de l'enfant.
Quel type de recherche était-ce?
Cette petite étude de cohorte rétrospective a exploité les données provenant de femmes enceintes, y compris leur taux d'hormones, et les a comparé avec leurs pratiques de l'allaitement après l'accouchement.
Le modèle d'étude - une étude de cohorte - peut seulement indiquer ce qui est susceptible d'influer sur l'allaitement maternel, plutôt que les causes qui amènent une femme à décider d'allaiter ou non. Il existe de nombreuses raisons physiques, psychologiques, sociales et environnementales qui peuvent influencer la décision d'une femme, et cette étude n'a pas été créée pour enquêter sur l'ensemble de ces raisons possibles.
Qu'est-ce que la recherche implique?
L'étude comprenait des femmes qui faisaient partie d'une étude norvégienne réalisée entre 1986 et 1988.
L'étude comprenait des femmes ayant des grossesses uniques (un foetus) et qui avait eu une ou deux grossesses antérieures. Leur âge, l'IMC avant la grossesse et le tabagisme à la conception ont été enregistrés. Des informations sur le niveau d'éducation des femmes ont également été recueillies.
Deux groupes ont été évalués - un échantillon aléatoire de 561 femmes enceintes et un second groupe de 1 384 femmes qui étaient à risque d'avoir des bébés de faible poids à la naissance (groupe à haut risque). Ces femmes avaient un risque plus élevé parce qu'elles avaient une histoire de bébé de faible poids à la naissance précédente, ou leurs bébés étaient morts au moment de la naissance, étaient des fumeuses quand le bébé avait été conçu, pesaient moins de 50 kg avant leur grossesse, ou avaient une maladie rénale chronique ou une hypertension artérielle.
Un échantillon de sang prélevé à 25 semaines de grossesse a été congelé jusqu'à analyse, et des informations sur l'allaitement à six semaines, trois et/ou six mois ont été obtenues à partir de 63 femmes dans le groupe aléatoire et 118 femmes dans le groupe à haut risque. Les chercheurs ont analysé uniquement les données de ces petits groupes de femmes dans cette étude. Les bébés ont été classés comme exclusivement allaités, partiellement allaités, ou nourris exclusivement au lait industriel.
Les hormones déhydroépiandrostérone (DHEA), DHEAS, testostérone, androstènedione, et l'hormone sexuelle binding globulin (SHBG) ont été mesurées dans l'échantillon de sang.
Quels sont les résultats de base ?
Les 2 groupes de mères présentaient des caractéristiques similaires pour les niveaux d'hormones, l'âge maternel, le nombre de semaines de grossesse au moment de l'accouchement, le poids de naissance de l'enfant et les pratiques d'alimentation infantile. Les femmes dans le groupe à haut risque avait un index de masse corporelle plus bas que celles de l'autre groupe.
L'étude a évalué la probabilité de l'allaitement à six semaines, et trois et six mois. Les femmes qui fumaient au moment de la conception étaient moins susceptibles d'allaiter à trois mois. Les femmes qui avaient des niveaux élevés de testostérone pendant la grossesse étaient également moins susceptibles d'allaiter à trois ou six mois.
La prévalence de l'allaitement n'a pas été affectée par l'index de masse corporelle de la mère, l'âge gestationnel à la naissance, le poids à la naissance ou le sexe de l'enfant.
Dans le groupe à haut risque la prévalence de l'allaitement maternel était inférieure à six semaines et trois mois en cas de taux gestationnel plus élevé de déhydroépiandrostérone.
Comment les chercheurs interprétent les résultats ?
Les chercheurs suggèrent que l'allaitement (y compris chez les femmes à risque élevé de bébés de faible poids à la naissance) était négativement associé à des taux élevés d'androgènes maternels dans le deuxième trimestre de la grossesse (environ semaines 13-27). Cela signifie que les femmes étaient plus susceptibles d'allaiter et de continuer à allaiter plus longtemps si elles avaient des niveaux plus bas d'hormones mâles dans le deuxième trimestre de la grossesse.
Ils font l'hypothèse que les taux d'androgènes élevés pendant la grossesse pourraient influencer la capacité à allaiter en inhibant la préparation de la glande mammaire à l'allaitement. Ils disent que si les taux d'hormones mâles sont élevés pendant la grossesse, ils pourraient également être élevés à la naissance. Ces hormones pourraient alors inhiber la production de lait, ou avoir des effets psychologiques sur les femmes, qui abaisseraient leur motivation pour l'allaitement.
Conclusion
Cette recherche indique qu'il pourrait y avoir une association entre les niveaux d'hormones mâles pendant la grossesse et la probabilité de l'allaitement. Toutefois, il ne peut pas dire s'il existe un lien de causalité entre les niveaux de l'hormone mâle et une diminution de la prévalence de l'allaitement maternel. L'étude comporte certaines limites, que les chercheurs reconnaissent :
- Ils mettent en évidence que l'étude a été réalisée sur des femmes blanches dans un pays où les taux d'allaitement ont été élevés. Les conclusions pourraient donc ne pas être applicables à d'autres populations dans les pays où l'allaitement n'est pas aussi courant.
- Les chercheurs ne disposaient pas d'informations quant aux raisons pour lesquelles les femmes n'avaient pas allaité (échec de l'allaitement ou choix maternel de ne pas allaiter). Comme il y a beaucoup de facteurs d'ordre physique, psychologique, social et environnemental susceptibles d'avoir un impact sur l'allaitement, il n'est pas possible de se savoir quel est exactement l'impact des hormones mâles.
- Les auteurs ont effectué de multiples analyses statistiques sur les associations entre l'allaitement et les différents facteurs de risque potentiels. Une étude qui multiplie les comparaisons comme celle-ci augmente la probabilité que ses résultats soient dus au hasard plutôt qu'à une véritable corrélation.
Sur la base de cette étude, portant sur une petite cohorte, l'affirmation selon laquelle le lait maternel n'est d'aucune utilité pour la santé est sans fondement. L'étude n'a pas examiné si les bébés allaités étaient ou non en meilleure santé, elle ne portait que sur les niveaux d'hormones de leur mère pendant la grossesse et l'allaitement après leur accouchement.
Cette constatation concernant les niveaux d'hormone mâle pendant la grossesse et l'allaitement maternel justifie une enquête plus approfondie. Mais pour les femmes qui peuvent allaiter, l'avis que "le lait maternel est le meilleur" reste valable. Le lait maternel est l'aliment le plus nutritif pour le bébé, les protège contre les infections et offre divers avantages pour la mère, notamment en l'aidant à perdre le poids gagné pendant la grossesse et à réduire le risque de contracter certains types de cancer.
Version reprise sur des sites en langue française :
i-dietetique
L'allaitement n'est pas la clé de la santé de bébé
UNION EUROPEENNE, 18 janvier 2010 (Toute la diététique !) - Des chercheurs en Norvège viennent de découvrir que le fait d'allaiter n'était pas aussi important pour la santé des nouveau-nés et des mères que ce que l'on pensait. Les résultats de l'étude apportent un grand réconfort à toutes les mamans qui n'allaitent pas leur enfant.
Les chercheurs de l'université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) ont découvert que ce n'est pas le lait qui rend les enfants allaités plus sains que ceux nourris au biberon. En effet, la santé de l'enfant est déterminée avant même sa venue au monde.
L'équipe, qui fait partie du département de la recherche sur le cancer et de médecine moléculaire au NTNU, déclare que ce sont les hormones qui détermineront si la mère pourra ou non allaiter. Les chercheurs ont découvert une corrélation entre les androgènes (les hormones qui contrôlent le développement et le maintien des caractères sexuels masculins) chez les femmes enceintes et la période pendant laquelle les femmes peuvent allaiter leur enfant après la naissance.
« Les femmes enceintes ayant des taux d'androgènes plus élevés allaiteront moins », explique Sven M. Carlsen, professeur à l'unité de recherche clinique appliquée au NTNU. « Il s'agit sans doute d'un effet direct des hormones qui limitent la capacité à allaiter en réduisant la production de lait ».
Des études antérieures ont révélé une connexion entre le taux de testostérone et la capacité à allaiter. La testostérone, une hormone androgène, servait dans le passé à arrêter la production de lait lorsque nécessaire.
« C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons souhaité déterminer si les effets attribués au lait de la mère étaient en réalité dus à des facteurs hormonaux chez les femmes enceintes », explique le professeur Carlsen.
Les chercheurs ont également découvert que les femmes en surpoids, qui fument et souffrent du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK, un problème endocrinien) allaitent souvent moins que les femmes ne présentant pas ces caractéristiques. La relation principale est que le taux de testostérone est plus élevé chez les femmes de la première catégorie pendant qu'elles sont enceintes.
« L'allaitement ne dépend donc pas uniquement du bon vouloir de la femme », fait remarquer le professeur Carlsen. « Les femmes ayant un taux de testostérone plus élevé pendant la grossesse ressentiront les effets de cette hormone, qui limite la capacité à allaiter. C'est pourquoi l'allaitement n'est pas aussi facile que l'on pourrait l'imaginer ».
Un facteur essentiel pour la santé de l'enfant est le placenta, ajoute le professeur Carlsen. "Certaines hormones provenant du foetus sont transformées en testostérone et en oestrogène dans le placenta, si tout se passe comme prévu", explique-t-il. "Il s'agit d'un processus qui demande beaucoup d'énergie. Si le placenta ne dispose pas de suffisamment d'énergie, une partie de la testostérone qui devrait être convertie en oestrogène ne l'est pas. Cette testostérone se retrouve chez la mère et l'enfant, et les affecte probablement tous deux".
Si le foetus est exposé à un taux élevé de testostérone, il est fort probable que l'enfant souffre d'obésité, de SOPK (chez les filles) ou de diabète de type 2. Pour la mère, le tissu glandulaire dans les seins sera moins développé. Sa capacité à produire du lait ne se développera donc pas au mieux, et elle risque de ne pas fournir assez de lait, voire pas du tout.
L'équipe de recherche souligne l'importance de ne pas accuser les mères qui ne peuvent pas allaiter leurs enfants. « Pendant votre grossesse, vous devez vivre une vie aussi saine que possible : arrêtez de fumer, réduisez votre consommation de café et de thé et évitez l'alcool », conseille le professeur Carlsen. « Après l'accouchement, vous serez dans les meilleures conditions pour allaiter, si vous le souhaitez. Ne laissez pas des professionnels de la santé trop zélés vous culpabiliser ».
Selon les recherches, le seul impact positif de l'allaitement concernerait les capacités mentales. D'après le professeur Carlsen, « il semblerait que les enfants nourris au sein aient un petit avantage au niveau du QI [quotient intellectuel], mais cela reste à confirmer par la planification et la conduite de nouvelles études ».
Pour de plus amples informations, consulter :
Université norvégienne de sciences et de technologie
Cordis (Commission européenne, Service d'information communautaire sur la recherche et le développement.)
L'allaitement n'est pas la clé de la santé de bébé
Des chercheurs en Norvège viennent de découvrir que le fait d'allaiter n'était pas aussi important pour la santé des nouveau-nés et des mères que ce que l'on pensait. Les résultats de l'étude apportent un grand réconfort à toutes les mamans qui n'allaitent pas leur enfant.
Les chercheurs de l'université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) ont découvert que ce n'est pas le lait qui rend les enfants allaités plus sains que ceux nourris au biberon. En effet, la santé de l'enfant est déterminée avant même sa venue au monde.
L'équipe, qui fait partie du département de la recherche sur le cancer et de médecine moléculaire au NTNU, déclare que ce sont les hormones qui détermineront si la mère pourra ou non allaiter. Les chercheurs ont découvert une corrélation entre les androgènes (les hormones qui contrôlent le développement et le maintien des caractères sexuels masculins) chez les femmes enceintes et la période pendant laquelle les femmes peuvent allaiter leur enfant après la naissance.
« Les femmes enceintes ayant des taux d'androgènes plus élevés allaiteront moins », explique Sven M. Carlsen, professeur à l'unité de recherche clinique appliquée au NTNU. « Il s'agit sans doute d'un effet direct des hormones qui limitent la capacité à allaiter en réduisant la production de lait. »
Des études antérieures ont révélé une connexion entre le taux de testostérone et la capacité à allaiter. La testostérone, une hormone androgène, servait dans le passé à arrêter la production de lait lorsque nécessaire.
« C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons souhaité déterminer si les effets attribués au lait de la mère étaient en réalité dus à des facteurs hormonaux chez les femmes enceintes », explique le professeur Carlsen.
Les chercheurs ont également découvert que les femmes en surpoids, qui fument et souffrent du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK, un problème endocrinien) allaitent souvent moins que les femmes ne présentant pas ces caractéristiques. La relation principale est que le taux de testostérone est plus élevé chez les femmes de la première catégorie pendant qu'elles sont enceintes.
« L'allaitement ne dépend donc pas uniquement du bon vouloir de la femme», fait remarquer le professeur Carlsen. «Les femmes ayant un taux de testostérone plus élevé pendant la grossesse ressentiront les effets de cette hormone, qui limite la capacité à allaiter. C'est pourquoi l'allaitement n'est pas aussi facile que l'on pourrait l'imaginer. »
Un facteur essentiel pour la santé de l'enfant est le placenta, ajoute le professeur Carlsen. « Certaines hormones provenant du foetus sont transformées en testostérone et en oestrogène dans le placenta, si tout se passe comme prévu », explique-t-il. « Il s'agit d'un processus qui demande beaucoup d'énergie. Si le placenta ne dispose pas de suffisamment d'énergie, une partie de la testostérone qui devrait être convertie en oestrogène ne l'est pas. Cette testostérone se retrouve chez la mère et l'enfant, et les affecte probablement tous deux. »
Si le foetus est exposé à un taux élevé de testostérone, il est fort probable que l'enfant souffre d'obésité, de SOPK (chez les filles) ou de diabète de type 2. Pour la mère, le tissu glandulaire dans les seins sera moins développé. Sa capacité à produire du lait ne se développera donc pas au mieux, et elle risque de ne pas fournir assez de lait, voire pas du tout.
L'équipe de recherche souligne l'importance de ne pas accuser les mères qui ne peuvent pas allaiter leurs enfants. «Pendant votre grossesse, vous devez vivre une vie aussi saine que possible: arrêtez de fumer, réduisez votre consommation de café et de thé et évitez l'alcool», conseille le professeur Carlsen. « Après l'accouchement, vous serez dans les meilleures conditions pour allaiter, si vous le souhaitez. Ne laissez pas des professionnels de la santé trop zélés vous culpabiliser. »
Selon les recherches, le seul impact positif de l'allaitement concernerait les capacités mentales. D'après le professeur Carlsen, «il semblerait que les enfants nourris au sein aient un petit avantage au niveau du QI [quotient intellectuel], mais cela reste à confirmer par la planification et la conduite de nouvelles études».
Pour de plus amples informations, consulter:
Université norvégienne de sciences et de technologie: http://www.ntnu.no/english
Réaction de UNICEF UK Baby-Friendly
A number of newspaper articles have today reported on a Norwegian study which has found an association between higher levels of male hormones in pregnancy and the ability to breastfeed after birth. The authors are reported to have extrapolated from their findings that mothers’ ability to breastfeed is entirely down to these hormone levels. They are also reported to have claimed that exposure to high levels of testosterone before birth account for the differences in health outcomes between breast and bottle fed babies. The findings of this small study are of interest and may warrant further investigation. However, the claims made in relation to these findings do not account for the large differences in breastfeeding rates between countries, with some having 99% of mothers successfully breastfeeding. They are also contradicted by the large body of evidence which shows that levels of successful breastfeeding can be increased by a range of improved support interventions.
The claims made relating to the health outcomes of breastfeeding do not account for the dose response found in many studies, which show that babies breastfed exclusively or for longer periods have the best overall outcomes.
The study does not account for or tally with the known mechanisms for how breastmilk protects against illness. For example, breastmilk contains a range of anti-infective properties including immunoglobulins, white cells, anti-inflammatory components, enzymes and non-antibody factors such as lactoferrin and the bifidus factor.
The body of evidence for the benefits of breastfeeding is very large and comes from a wide range of studies into many different illnesses, carried out by numerous researchers in many different universities. Systematic reviews of the literature have also been carried out and are especially useful, as they are able to eliminate weak studies and combine the findings of all the high-quality papers in order to demonstrate with the greatest reliability whether a protective effect truly exists. It is important to note that there is variability in the quality and depth of evidence in relation to some illnesses which is why the authors of these reviews tend to call for further research to clarify the finding. It remains the case, however, that the evidence for the advantages of breastfeeding is strong.
The two most recent and influential reviews were carried out by the Agency for Health and Research Quality and the World Health Organization and are summarised below:
Ip S, et al (2007) Breastfeeding and Maternal Health Outcomes in Developed Countries. AHRQ Publication No. 07-E007.Rockville, MD: Agency for Healthcare Research and Quality.
This review carried out in the USA screened over 9,000 papers and used evidence from 400. It refers only to health outcomes in developed countries. The review found that breastfeeding is associated with a significant reduction in the incidence of: acute otitis media, non-specific gastroenteritis, severe lower respiratory tract infections, atopic dermatitis, obesity, type 1 diabetes, type 2 diabetes, childhood leukaemia, sudden infant death syndrome, necrotizing enterocolitis, maternal breast cancer and ovarian cancer. Link.
Horta B et al (2007) Evidence on the long-term effects of breastfeeding. WHO.
This paper reports on a series of systematic reviews to assess the effects of breastfeeding on blood pressure, diabetes and related indicators, serum cholesterol, overweight and obesity, and intellectual performance. It found a significant reduction in the incidence of obesity and overweight and type 2 diabetes. It also found that breastfed babies had lower systolic blood pressure, lower cholesterol and better performance in intelligence tests. Link.
Although the protective effects of breastfeeding on gastroenteritis and respiratory infections have not been questioned, attempts have been made to dismiss these in developed countries as mere ‘tummy upsets’ or ‘coughs and colds’, whereas in reality a reduction in severe infection resulting in hospitalisation has been found. The Millennium Cohort Study is a nationally representative longitudinal study of 18,819 infants who were born in the UK in 2000-2002. Data on infant feeding, infant health, and a range of confounding factors were available for 15,890 healthy, singleton, term infants who were born during this period. This study found that 53 per cent of diarrheal hospitalisations each month could have been prevented by exclusive breastfeeding and 31 per cent by partial breastfeeding. A total of 27 per cent of lower respiratory tract infections could have been prevented each month by exclusive breastfeeding and 25 per cent by partial breastfeeding. Quigley M et al (2007) Breastfeeding and Hospitalization for diarrheal and respiratory infection in the United Kingdom Millennium Cohort Study. The full paper can be found here.
It is important to be aware that the protective effect of breastfeeding is stronger in relation to some illness, notably gastroenteritis, than it is for other illnesses such as allergies. This does not mean that there is no protective effect against those other illnesses, rather that the risk to the bottle-fed baby is greater for some illnesses than for others. Importantly, where the evidence shows a slight protective effect of breastfeeding, this can still be the result of well performed research. Therefore, to describe the evidence as weak because of a lower degree of protection is inaccurate and misleading. It is important to note that a small protective effect of breastfeeding against a significant illness will have a dramatic effect across a population.
The role of the Baby Friendly Initiative and of health professionals is to give pregnant women and new parents the full facts about infant feeding based on the best available evidence in an objective and non-judgemental manner in order to allow informed decision making. We then need to help mothers to make decisions appropriate to their circumstances and to support them in their decision whatever that may be.
Traduction :
Un certain nombre de journaux ont fait mention aujourd’hui d’une étude norvégienne qui a mis en évidence les taux élevés de testostérone durant la grossesse et la capacité des mères à allaiter à la naissance de l’enfant. Les auteurs ont extrapolé à partir de leurs résultats que la capacité de la mère à allaiter dépend entièrement de ces taux hormonaux. Ils ont affirmé que l’exposition à des taux élevés de testostérone avant la naissance explique les différences entre les bébés allaités et les bébés nourris au biberon en matière de santé. Les résultats de cette étude restreinte sont intéressants et méritent une plus ample investigation. Quoi qu’il en soit, les affirmations faites en lien avec ces résultats ne prennent pas en compte les grandes disparités de taux d’allaitement selon les pays, certains ayant 99 % de mères qui allaitent avec succès. Ces résultats sont aussi contredits par la large somme de preuves qui montre que le taux de réussite d’allaitement peut être amélioré par une série d’interventions adéquates.
Ces affirmations concernant les liens entre allaitement et santé ne tiennent pas compte de l’effet dose-dépendant mis au jour dans de nombreux pays, qui démontre que les bébés allaités exclusivement ou pendant une période plus longue ont les meilleurs résultats en matière de santé.
L’étude ne prend pas en considération les mécanismes connus qui permettent à l’allaitement de protéger contre la maladie. Par exemple, le lait maternel possède de nombreuses propriétés anti-infectieuses, comme les immunoglobines, les globules blancs, les composants anti-inflammatoires, les enzymes et les facteurs d’anticorps, comme la lactoferrine et les bifidus.
L’ensemble des preuves des bénéfices de l’allaitement maternel est très important, et provient de nombreuses études sur différentes maladies, menées par de nombreux chercheurs dans de nombreuses universités. Des revues systématiques de la littérature sur le sujet ont été menées et sont particulièrement utiles, dans la mesure où elles sont capables d’éliminer les études faibles, et de combiner les résultats des publications de grande qualité, afin de démontrer avec la plus grande fiabilité si un effet protecteur existe réellement. Il est important de noter que la qualité et la valeur des preuves sont variables, en fonction des maladies observées, et c’est pourquoi les auteurs de ces revues ont tendance à attendre de nouvelles recherches pour clarifer les résultats. Néanmoins, les preuves des avantages de l’allaitement maternel n’en restent pas moins flagrantes.
Les 2 revues les plus récentes et les plus importantes ont été menées par l’Agence Pour la Santé et la Recherche Qualité et l’Organisation Mondiale de la Santé, elles sont résumées ici :
Ip S et alli (2007), Breastfeeding & Maternel Health Outcomes in Developed Countries. AHRQ Publication No 07-E007
Cette revue menée aux Etats-Unis a examiné 9000 publications et a utilisé les résultats de 400 d’entre elles. Elle se réfère uniquement aux résultats en matière de santé dans les pays industrialisés. La revue a montré que l’allaitement maternel est associé à une diminution significative dans l’incidence de: l’otite aigüe moyenne, les gastro-entérites non spécifiques, les infections respiratoires sévères, les dermites atopiques, l’obésité, le diabète de type 1 et de type 2, la leucémie infantile, la mort subite du nourrisson, l’entéro-colite nécrosante, le cancer du sein chez la mère et le cancer des ovaires.
Horta B et alli (2007), evidence on long term effects of breastfeeding WHO
Cette publication repose sur des revues systématiques qui prouvent les effets de l’allaitement maternel sur la tension artérielle, le diabète et les indicateurs liés, le cholestérol, le surpoids et l’obésité, ainsi que les performances intellectuelles. Une réduction significative de l’incidence de l’obésité, du surpoids et du diabète de type 2 a été mise en évidence. On a également mis au jour le fait que les bébés allaités avaient une tension artérielle moins élevée, un taux de cholestérol plus bas, et de meilleurs résultats aux tests de performance intellectuelle.
Bien que les effets protecteurs de l’allaitement au sein sur la gastro-entérite et les affections respiratoires n’aient pas été mis en question, on a souvent cherché à minimiser ces maladies dans les pays industrialisés, les considérant comme de simples « troubles intestinaux » ou « coups de froid », alors qu’en réalité une diminution notable des formes sévères nécessitant une hospitalisation a été observée. L’étude de la Cohorte du Millénium est une étude nationale et longitudinale portant sur 18 819 enfants nés au Royaume-Uni en 2000-2002. Des données sur l’alimentation des enfants, la santé infantile, et de nombreux facteurs transversaux ont été collectés pour 15 890 enfants à terme en bonne santé nés à cette période. Cette étude a démontré que 53 % des hospitalisations mensuelles pour diarrhée auraient pu être évités par un allaitement exclusif, et 31 % grâce à un allaitement partiel. Un total de 27 % d’infections respiratoires sévères auraient pu être évités mensuellement par un allaitement exclusif, et jusqu’à 25 % avec un allaitement partiel.
Quigley M et alli (2007), Breastfeeding & hospitalisation for diarrheal & respiratory infection in the UK Millenium Cohort Study.
Il est important d’être conscient du fait que l’effet protecteur de l’allaitement maternel est davantage en relation avec certaines maladies, notamment la gastro-entérite, que cela peut être le cas pour d’autres maladies telles que les allergies. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’effet protecteur pour ces autres maladies, mais plutôt que le risque pour le bébé au biberon est plus important pour certaines maladies que pour d’autres.
Ainsi, lorsque les résultats montrent un léger effet protecteur de l’allaitement maternel, cela peut être le fait d’une recherche bien menée. C’est pourquoi décrire cet avantage comme faible à cause d’un degré plus bas de protection n’est pas approprié ni valable. Affirmer que l’allaitement maternel n’a qu’un effet réduit sur une maladie qui peut être sévère peut avoir un impact très négatif sur la population.
Le rôle de l’initiative « Ami des bébés » et des professionnels de santé est de donner aux femmes enceintes et aux futurs parents les données intégrales en matière d’alimentation infantile, fondées sur les meilleures études disponibles dans un souci d’objectivité et d’ouverture d’esprit, afin de permettre un libre-choix éclairé des familles. Dans cette perspective, nous avons besoin d’aider les mères à prendre les décisions appropriées à leur vécu, et nous devons les soutenir dans ces choix, quels qu’ils soient.
Réaction de l'ABM (Academy of Breastfeeding Medicine)
“Misleading reports on breastfeeding study undermine mothers and babies”
New Rochelle, NY, January 13, 2010 – Multiple media outlets are missing the facts in reports that breastfeeding “isn’t as beneficial as once thought.”
Reporters are parroting a press release from the Norwegian University of Science and Technology that begins, “Feeling guilty that you didn’t breastfeed your children enough – or at all? Relax. New research shows that breast milk is not as important for either the mother or the child's health.”
In fact, the study did not measure the effect of breastfeeding on the health of the mother or the child nor did it compare breastfed infants to those who were formula fed. The study merely found an inconsistent link between hormone levels during pregnancy and breastfeeding rates and duration.
“The press release and the statements by study author Sven M. Carlsen are outrageous, and irresponsible,” says Arthur Eidelman, MD, vice president of the Academy of Breastfeeding Medicine and Professor of Pediatrics at the Hebrew University. “To distribute a statement ostensibly based on research data that are not related in any way to what was published violates the basic standards of responsible science. One cannot state that breast milk affords no health advantages when no measure of health was studied.”
Gerald Calnen, MD, president of the Academy of Breastfeeding Medicine, is concerned that inaccurate reporting will undermine mothers who want to breastfeed. “Mothers who want to breastfeed face a litany of ‘booby traps,’ including poor quality maternity care, no paid leave, harassment for breastfeeding in public, and prohibitions against expressing milk at work,” Calnen says. “Carlsen’s unfounded claim that ‘Baby formula is as good as breast milk’ legitimizes policy makers, indignant strangers and employers to continue undermining mothers who want to breastfeed their babies.”
According to a recent US government review, babies who are not breastfed are twice as likely to develop ear infections, almost four times as likely to develop pneumonia, and twice as likely to suffer from diarrhea. Mothers who do not breastfeed face increased risks of diabetes, metabolic syndrome, and breast and ovarian cancers. “Breastfeeding is good for mothers and good for babies,” Calnen says. “Mothers who want to breastfeed deserve support.”
The Academy of Breastfeeding Medicine is a worldwide organization of physicians dedicated to the promotion, protection and support of breastfeeding and human lactation through education, research, and advocacy. An independent, self-sustaining, international physician organization and the only organization of its kind, ABM’s mission is to unite members of various medical specialties through physician education, expansion of knowledge in breastfeeding science and human lactation, facilitation of optimal breastfeeding practices, and encouragement of the exchange of information among organizations.
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