Article publié dans les Dossiers de l'allaitement n° 125, août 2017.
D'après : The use of oxytocin to improve feeding and social skills in infants with Prader-Willi syndrome. Tauber M et al. Pediatrics 2017 ; 139(2) : e20162976.
Les bébés souffrant du syndrome de Prader-Willi souffrent d’hypotonie et de succion faible. Par la suite, ils présenteront des troubles de l’apprentissage et du comportement social et, à l’âge adulte, ils présentent un nombre plus bas de neurones hypothalamiques produisant de l’ocytocine. Des études sur des animaux ont constaté que l’administration néonatale d’ocytocine pouvait restaurer la succion. Le but de cette étude française était de voir s’il était possible d’obtenir le même résultat chez des nourrissons souffrant du syndrome de Prader-Willi.
Pour cette étude, des enfants ont reçu de l’ocytocine par voie nasale pendant 7 jours à différentes doses. 18 enfants souffrant du syndrome de Prader-Willi âgés de moins de 6 mois ont été divisés en 3 groupes de 6 enfants qui ont reçu 4 UI d’ocytocine 1 fois tous les 2 jours, 1 fois par jour, ou 2 fois par jour. On a noté l’impact éventuel sur leurs compétences alimentaires et sociales, ainsi que sur le taux plasmatique de ghréline et sur la connectivité cérébrale évaluée par IRM fonctionnelle. Aucun effet secondaire n’a été rapporté. L’impact de l’ocytocine n’était pas dose-dépendant. La succion de tous les enfants était anormale au moment de leur inclusion dans l’étude. Elle s’était normalisée chez 88 % des enfants après le traitement par ocytocine, et les scores pour l’évaluation orale motrice et pour la qualité de la déglutition s’étaient significativement améliorés. Il en allait de même pour le comportement social de l’enfant et les interactions mère-enfant. Le taux plasmatique de ghréline acétylée avait augmenté de façon significative, et la connectivité au niveau du réseau orbitofrontal supérieur droit s’était améliorée en corrélation avec les progrès de la succion et du comportement.
L’administration d’ocytocine était bien tolérée par les enfants souffrant du syndrome de Prader-Willi, et elle améliorait significativement leur succion, leur comportement et leurs interactions. Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour le traitement précoce des anomalies du neurodéveloppement impliquant des problèmes alimentaires
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