Article de Marie Courdent (animatrice LLLF, PDE, IBCLC, DIULHAM), paru dans le n° 125 d'Allaiter aujourd'hui, octobre 2020.
Avec la naissance d’un enfant arrive le temps des questions. Elles sont d’autant plus nombreuses quand des inquiétudes se font jour et que les parents pressentent que quelque chose ne va pas. Des pleurs qui vont en augmentant, une peau du visage de plus en plus irritée, des régurgitations, extériorisées ou non,... vont alarmer les parents sans qu’ils trouvent forcément un écho auprès des professionnels de santé. Combien ont entendu ces phrases assassines : "Mais Madame, un bébé, ça pleure ! Il ressent votre inquiétude !", alors que l’inquiétude vient justement du fait que le bébé pleure. "Un peu d’eczéma, ce n’est pas grave, il faut vivre avec !"
Alors disons-le bien fort : non, il n’est pas normal qu’un bébé hurle jour après jour, et tout doit être fait pour comprendre pourquoi ; oui, un bébé bien portant a une peau toute lisse de bébé, et non des joues qui suintent. Dans ces situations, la piste des allergies et des intolérances est à explorer, car elle peut expliquer la cause de ce mal-être.
Aujourd’hui, qui ne connaît pas quelqu’un souffrant d’une allergie, qu’elle soit alimentaire, cutanée, respiratoire, etc. ? En la matière, les études se suivent, se confortent et se contredisent. Des conclusions valables un jour se révèlent erronées le lendemain. Des études sont retirées des publications. Les recommandations se font et se défont. Et pendant ce temps-là, les bébés pleurent, les mères pleurent et les pères s’inquiètent.
Cet article traite du bébé allaité, exclusivement ou partiellement, qui va se révéler néanmoins allergique. Il sera basé non seulement sur les études, mais aussi sur l’expérience des mères, qui a toujours été le socle des informations apportées par La Leche League.
Qu’est-ce qu’une allergie alimentaire ?
C’est une réaction excessive du système immunitaire au contact d’une ou plusieurs protéines alimentaires normalement inoffensives. Cette réponse immunitaire inadaptée peut impliquer des immunoglobulines de type E (IgE), ou des mécanismes cellulaires, ou les deux.
Si la mère ingère un aliment contenant un allergène, cet allergène va, quelques minutes ou quelques heures plus tard, se retrouver dans son lait, et y persister pendant une durée variable, de quelques heures à quelques jours. Et l’enfant qui y est allergique réagira d’une façon ou d’une autre.
Quels sont les enfants les plus à risque ?
L’existence d’une allergie chez un des parents ou dans la fratrie accroît considérablement le risque d’allergie, respectivement de 20 et 32 %. Certaines études font état d’une prévalence de 40 % de maladie allergique à l’âge de 7 ans en cas d’allergie chez les deux parents. Le risque s’élève à 70 % si les parents ont tous les deux la même maladie allergique, par exemple s’ils font tous les deux de l’eczéma (1).
La maladie du parent ne sera pas nécessairement celle de l’enfant, au moins au début de sa vie : le nourrisson pourra être allergique alimentaire, avoir une dermatite atopique (ou eczéma), alors que son parent pourra être asthmatique, et donc allergique respiratoire.
Les facteurs favorisants
Voici les principaux facteurs identifiés :
– une prédisposition génétique ;
– des facteurs environnementaux : l’introduction d’un nouvel aliment dans l’alimentation de l’enfant alors qu’il termine une diarrhée ; une infection respiratoire ou/et des irritants comme le tabac, la pollution... qui peuvent contribuer à une allergie respiratoire ;
– le non-allaitement et donc le don d’une PPN (Préparation Pour Nourrisson) qui, contrairement au lait humain, ne contient pas les bonnes bactéries, ni les oligosaccharides qui stimulent le microbiote ;
– les cures d’antibiotiques qui modifient le microbiote intestinal ;
– la césarienne : le microbiote d’un enfant né par césarienne est moins diversifié et contient un nombre moins important de bonnes bactéries que celui d’un enfant né par voie basse ;
– l’épigénétique qui agit sur notre matériel génétique en permanence et nous vient des générations précédentes ayant subi les mêmes facteurs qu’indiqués ci-dessus.
Plusieurs hypothèses sont évoquées pour expliquer la survenue des allergies :
– La théorie hygiéniste : notre mode de vie urbain, loin des animaux de ferme, sans poussière, avec des produits ménagers bactéricides, des antibiotiques, etc., réduirait le nombre de microbes auxquels sont confrontés les enfants. Leur organisme s’attaquerait alors à des allergènes, auparavant négligés.
– La théorie microbienne est en train de supplanter la précédente et s’intéresse à la composition de la flore intestinale dans la période périnatale.
Cette flore intervient sur la maturation du système immunitaire, et sa composition est soumise à de nombreuses influences pendant la grossesse (prise d’antibiotiques par la femme enceinte), au moment de l’accouchement (par voie naturelle ou par césarienne) et pendant l’allaitement (maternel ou avec une préparation industrielle), etc.
La colonisation de l’intestin par les bactéries se fait progressivement, n’atteignant une composition proche de celle de l’adulte que vers 2-3 ans.
Ces différents facteurs ne sont pas toujours favorables, une dysbiose (déséquilibre de la flore) peut se produire, et un lien a été fait entre certaines dysbioses et le risque d’allergie (2).
– La "marche allergique" : les enfants présentant une dermatite atopique ont aussi un risque supérieur d’allergie alimentaire, d’asthme et de rhinite (3). Se pose la question d’une possible sensibilisation à travers la peau sèche, irritée, qui ne jouerait plus son rôle de barrière cutanée (4).
A contrario, rencontrer les allergènes par voie orale conduirait à la tolérance (5).
Les différentes phases
En cas d’allergie, il y a tout d’abord une phase de sensibilisation : lors d’une première exposition à un allergène spécifique, le système immunitaire d’une personne prédisposée fabrique des anticorps (des immunoglobulines) contre celui-ci. À cette étape, aucun symptôme n’apparaît.
Puis, lors d’un contact ultérieur, le système immunitaire va reconnaître l’allergène et réagir contre lui. Divers symptômes vont apparaître.
Le corps garde ensuite la mémoire de l’intrus contre lequel il réagira à chaque fois.
Chez l’enfant, ces réactions allergiques peuvent diminuer avec le temps et la maturation du système immunitaire, permettant alors de réintroduire les protéines alimentaires en cause. Mais ce n’est pas toujours le cas, et parfois, les allergies perdurent.
Les allergènes
Les allergies alimentaires peuvent être causées par une grande variété d’aliments, mais huit aliments sont responsables de plus de 90 % des réactions allergiques : lait de vache (le plus précoce, le plus fréquent), œufs, soja, blé, arachides, noix (de Grenoble, noisette, amande, cajou et pistache), poissons et fruits de mer.
S’y ajoutent fruits exotiques, pommes, poires, moutarde, etc. Sans oublier les allergies croisées !
Au Canada, on recense plus de 160 aliments pouvant causer des réactions allergiques (6). En France, 14 allergènes sont à déclaration obligatoire par les industriels, les restaurateurs et les commerçants.
Le lait de vache contient quant à lui plus de trente protéines, toutes potentiellement allergisantes. Les caséines et la β-lactoglobuline sont le plus souvent en cause, mais toutes peuvent être incriminées. La caséine est impliquée dans les allergies durables (7).
Qu’est-ce qu’une allergie croisée ?
Une personne allergique à une substance peut réagir à une autre substance qui possède des caractéristiques semblables. Par exemple, une allergie à un pollen peut être croisée avec une allergie aux pommes, cerises, carottes, etc. Mais ce n’est pas parce que l’on souffre d’une allergie au pollen que l’on réagira forcément aux fruits et légumes incriminés lors de réactions croisées.
Les allergies croisées entre les laits de différents mammifères sont dues principalement aux protéines qu’ils contiennent et qui peuvent posséder des similarités. L’allergie au lait de vache peut aussi être croisée avec l’allergie au jus de soja.
On trouve peu d’articles et peu de témoignages sur l’allergie croisée lait de vache et viande ovine, bovine et/ou porcine.
Quid de l’intolérance alimentaire ?
Une intolérance alimentaire est différente d’une allergie. C’est une réaction provoquée par une substance présente dans un aliment, elle n’est pas d’origine immunitaire. Elle apparaît chez des personnes hypersensibles.
Citons l’intolérance à l’histamine des fraises ou l’intolérance au lactose, par manque de l’enzyme lactase chez les adultes ou par apport disproportionné de lactose chez le bébé (par exemple en cas de REF).
Sensibilisation in utero
Comment peut se faire la sensibilisation pendant la grossesse ?
– un passage transplacentaire des allergènes vers le liquide amniotique et le sang du cordon a été observé (8) ;
– la production d’IgE fœtales est possible dès la onzième semaine de grossesse (anti-œuf, anti-soja, anti-lait) et elles sont retrouvées dans le liquide amniotique (9) ;
– les cellules T fœtales sont capables d’induire des réactions vis-à-vis de différents allergènes (acariens, chat, bouleau) dès 22 semaines de grossesse.
Comment peut-on la prévenir ?
– pour la future mère, le régime d’éviction maternelle pendant la grossesse n’est plus recommandé, car il n’apporte aucun bénéfice (10) ;
– ne pas se forcer à boire du lait de vache si on n’a pas l’habitude d’en consommer, si on n’aime pas, suivre son instinct et varier son alimentation ;
– idéalement, nettoyer l’habitat des acariens, mais en pratique, c’est un peu mission impossible... ;
– dans toute la mesure du possible, arrêter le tabagisme actif et passif ;
– consommer des huiles de petits poissons riches en oméga-3 ;
– la supplémentation en probiotiques et prébiotiques doit encore faire ses preuves (11) ;
– éviter les antibiotiques chez la femme enceinte (12).
En postnatal
La recommandation des experts de l’Académie Européenne d’Allergie et d’Immunologie Clinique (EAACI) est claire : "Un allaitement maternel est recommandé pour tous les enfants durant les 4-6 premiers mois."
– L’allaitement doit être, dans toute la mesure du possible, exclusif dès la naissance et jusqu’à environ 6 mois, en évitant tout complément injustifié de lait industriel.
En effet, l’ingestion, même temporaire en maternité, d’une PPN est loin d’être anodine. En sensibilisant au lait de vache, elle peut être le point de départ d’une allergie qui perturbera la première année de vie chez 2 à 7 % des nourrissons, et occupe la quatrième place (12,6 %) des allergies alimentaires de l’enfant (Rancé). La modification durable du microbiote qu’elle occasionne est une piste de mieux en mieux étayée pour sa responsabilité dans les maladies allergiques de l’enfance (Guaraldi) ainsi que dans la fréquence des infections au cours des deux premières années de vie (Di Mario). Au regard de ces répercussions, un complément de PPN dans les jours qui suivent la naissance ne devrait être donné que sur indication médicale bien étayée.
– La mère n’a aucune raison de se forcer à boire du lait de vache, elle doit suivre son instinct.
– Le mieux est d’observer son enfant, et si des troubles évoquant une possible allergie apparaissent, d’essayer de faire des liens avec l’alimentation maternelle.
– L’utilisation, dès la naissance, d’émollients sur la peau pour prévenir la dermatite atopique ne semble pas avoir d’impact sur le développement de celle-ci à 12 mois (13).
– Si application d’émollients, les prendre sans allergène potentiel, notamment alimentaire (pas d’utilisation d’huile d’amande douce, de produits avec avoine, blé, lait, etc.).
– Pas de tabagisme.
– Les études sur les liens entre allergie et présence d’animaux domestiques à la maison donnent des résultats contradictoires.
– Une étude a constaté que les enfants qui fréquentent des étables et qui consomment des fromages entre 12 et 18 mois développent moins d’allergies ultérieurement (14).
– Éviter les antibiotiques chez l’enfant (15).
Sensibilisation via le lait maternel ou acquisition d’une tolérance ?
L’allaitement présente des avantages par rapport à l’allergie, mais ce n’est malheureusement pas une assurance à 100 % : un bébé peut être sensibilisé via le lait de sa mère, car des fragments protéiques des aliments qu’elle ingère peuvent y passer :
– les allergènes alimentaires passent dans le lait maternel et peuvent induire une sensibilisation précoce (lait de vache, ovalbumine et ovo-mucoïde, arachide, gliadine...) (16) ;
– l’allergène de l’arachide est détecté dans le lait humain dix minutes après l’ingestion d’arachides par la mère, et il y persiste pendant 24 heures (17) ;
– la béta-lactoglobuline (BLG), allergène principal du lait de vache, peut être détectée dans le lait maternel jusqu’à sept jours après l’ingestion de lait de vache par la mère ; dans une étude (18), le niveau de BLG dans le lait maternel était le même chez les mères de bébés APLV (Allergique aux Protéines de Lait de Vache) et chez les mères de bébés non APLV.
On a également relevé la présence dans le lait maternel de quantités infimes (de l’ordre de 100 pg/ml) d’allergènes respiratoires issus des acariens (19).
Ce qui rend cette pathologie si complexe, c’est que, chez la plupart des enfants, la présence d’allergènes dans le lait maternel conduit à une tolérance, et chez un petit nombre d’entre eux, à une sensibilisation et une allergie.
L’acquisition d’une tolérance via l’allaitement est possible pour les raisons suivantes :
– faible taux de protéines du lait de vache excrétées dans le lait maternel, plus faible que si l’enfant prenait une PPN à base de lait de vache (les enfants exclusivement allaités ont une incidence plus basse d’allergie aux protéines du lait de vache que les enfants nourris avec un lait industriel à base de lait de vache (20) ;
– flore intestinale du bébé exclusivement allaité spécifique ;
– stimulation du système immunitaire par le lait maternel ;
– facteurs de croissance pour la maturation intestinale présents dans le lait humain ;
– anticorps IgAs du lait maternel qui diminueraient l’absorption des allergènes alimentaires ;
– moins d’infections, et donc moins de prises d’antibiotiques.
Les signes qui doivent alerter
Dans l’expérience des animatrices LLL, on remarque que beaucoup d’enfants commencent à manifester des signes de mal-être vers 3 semaines, comme si le corps du nouveau-né avait supporté jusque-là et qu’il n’en pouvait plus. Néanmoins, des cas d’allergie survenus dès le premier jour de vie ont été rapportés (21).
Les manifestations peuvent être digestives :
– régurgitations, rots à n’en plus finir, douleurs abdominales, Reflux Gastro-œsophagien (qui, dans plus de 40 %, signerait une APLV (22) ;
– coliques, selles liquides explosives, douleurs abdominales chez les plus grands, traces de sang parfois microscopiques dans les selles ou proctocolite ;
– perte de poids. Habituelle chez les bébés allergiques quand ils sont nourris avec une PPN à base de protéines de lait de vache, elle est beaucoup moins fréquente chez le bébé allaité, qui peut rester dodu, ce qui peut tromper les professionnels de santé.
Elles peuvent être cutanées :
– sécheresse de la peau, lésions d’eczéma (sauf les parties couvertes par la couche) appelées dermatite atopique (celle-ci est en rapport avec une allergie alimentaire chez environ un tiers des enfants) ;
– urticaire.
Elles peuvent être respiratoires :
– rhinite, toux, otite, siflements ou wheezing, bronchiolites à répétition, asthme.
Elles peuvent être "générales" :
– bébé irritable, mal-être, pleurs incessants ;
– troubles du sommeil, réveils avec des hurlements qui épuisent parents et enfant (23).
Les réactions anaphylactiques sont graves, mais extrêmement rares chez l’enfant tant qu’il est exclusivement allaité. Elles peuvent être observées lors du don des premiers biberons d’une PPN à base d’un lait animal chez un enfant sensibilisé. C’est pourquoi recommander le don d’un biberon de lait industriel n’est pas un geste anodin et peut être lourd de conséquences.
Si l’on constate l’une de ces réactions (gonflement des lèvres, du visage, œdème de Quincke, choc anaphylactique), il faut impérativement appeler le 15.
À noter que les différents troubles évoqués ci-dessus ne sont pas obligatoirement liés à une allergie ou à une intolérance alimentaire. Il faut savoir rechercher d’autres causes.
Allergies IgE et non IgE médiées, SEIPA (24)
Les allergies IgE médiées peuvent donner :
– des réactions rapides après ingestion de l’aliment ;
– des vomissements en jets ;
– des réactions d’urticaire ;
– des réactions anaphylactiques (plutôt rares chez les bébés).
Dans ce cas, cesser immédiatement de donner l’aliment et consulter.
Les allergies non IgE médiées (très souvent le cas des enfants allaités allergiques) peuvent donner :
– des réactions quelques heures après ingestion de l’aliment ;
–des symptômes surtout digestifs : régurgitations, douleurs abdominales, diarrhée, tortillements, sang dans les selles ;
– elles sont souvent liées à un lait animal ou au soja.
Dans ce cas, faire une éviction de l’aliment.
Le SEIPA (Syndrome d’Entérocolite Induite par les Protéines Alimentaires)
Il peut se manifester lors du début du sevrage, il est très rare :
– vomissements 2 à 4 heures après l’ingestion (souvent de lait de vache) ;
– pas d’allergie cutanée IgE médiée, ni de symptôme respiratoire ;
– hypotonie, léthargie, pâleur ;
– diarrhée
– sang quelques heures après ;
– déshydratation, état de choc hypovolémique ;
Réanimation nécessaire, diagnostic et résolution rapide. Revenir à l’allaitement maternel à 100 %. Et sinon, hydrolysat de caséine ou préparation d’acides aminés.
Les allergènes incriminés sont les suivants : lait de vache, poisson, moules, blé, œuf, volaille, riz, haricots verts, patate douce, etc.
La forme est parfois chronique quand l’exposition à l’allergène est quotidienneœ (avec de ce fait une stagnation pondérale possible), ou aiguë quand l’exposition à l’allergène est ponctuelle.
Découvrir que son enfant, que l’on pensait avoir protégé grâce au lait maternel, peut réagir à un aliment consommé par sa mère, est une tragédie pour les parents. Ils éprouvent des sentiments d’impuissance, d’isolement, de jugement, de culpabilité, surtout que l’errance diagnostique est souvent présente, peu de professionnels de santé connaissant cette problématique. Ce n’est jamais un trouble de la relation mère-enfant.
Allergie au berceau = diagnostic au berceau
Un diagnostic précoce conduit à mieux contrôler les maladies allergiques. Sinon l’évolution au fil des années se fait sous la forme d’une "marche atopique ": dermatite atopique = eczéma ; puis asthme ou "bronchite siflante" ; puis rhino-conjonctivite ou rhume des foins.
Trouver la cause d’une allergie est un pas essentiel pour déterminer les mesures à prendre et le traitement à prescrire.
Le fait d’intervenir tôt aide à prévenir l’aggravation des symptômes. Il ne faut pas attendre que la maladie devienne chronique (25).
Quelle conduite tenir ?
Dans un monde idéal, il devrait y avoir :
– une consultation dès que possible avec un allergologue, un pédiatre spécialisé "allergie et allaitement maternel", un médecin spécialisé en allaitement ;
– écoute des parents et analyse de l’histoire clinique ;
– enquête alimentaire ;
– prick-tests cutanés (si positifs, ils signent une allergie IgE médiée) ;
– patch-tests cutanés, marqueurs des allergies non IgE médiées (mais ils sont controversés) ;
– dosage des IgE spécifiques sanguines ;
– régime d’éviction de l’aliment incriminé, et c’est la clinique qui prime : même si tous les tests sont négatifs, si l’éviction est efficace, c’est cela qui compte ! (26)
– test de provocation orale (TPO) plus tard pour la réintroduction.
Les pricks-tests cutanés explorent les formes d’allergie immédiate IgE médiées. L’allergène (par exemple lait de vache, œuf, poisson, moutarde, PPN consommée par l’enfant et dont la boîte sera apportée par la mère, etc.), si possible sous une forme naturelle, est appliqué 20 minutes avant lecture des résultats. Si les réactions se manifestent plus tard à la maison, faire des photos.
Dans la vie de tous les jours, les parents ont rarement un rendez-vous rapide avec un professionnel compétent dans ce domaine. Dans l’attente d’une consultation spécialisée, ils vont donc se débrouiller pour essayer de voir si leur enfant réagit à un aliment de la nourriture familiale en pratiquant un test d’éviction.
L’allergène le plus fréquent chez les nourrissons est une protéine du lait de vache. Donc, pour savoir si c’est aux protéines du lait de vache que l’enfant réagit, on va éliminer de l’alimentation maternelle tous les laits animaux (vache, brebis, chèvre) visibles ainsi que le soja, car il y a des allergies croisées, et ce sous toutes leurs formes (lait liquide, yaourts, petits-suisses, fromage, gruyère râpé, crème fraîche, etc. ; parfois cela ne suffira pas, et il sera alors judicieux de faire le test d’enlever aussi ce qu’on appelle les Protéines de Lait de Vache cachées dans le beurre, et les produits qui en contiennent : crème glacée, biscuits, sauce blanche, etc.), et ce pendant trois semaines.
Si les symptômes disparaissent lorsque la mère arrête de consommer les produits laitiers, et réapparaissent si elle en consomme à nouveau, cela confirme l’allergie.
Les jus végétaux divers (sauf le soja), les crèmes, les desserts à base de riz, blé, lait de coco, etc., peuvent remplacer les laits animaux.
Si l’enfant est diversifié, il sera aussi en éviction des produits laitiers, comme sa mère.
Si, en plus du lait maternel, il boit des biberons de lait industriel fabriqué à partir de lait de vache, faire une éviction maternelle sans changer ce lait industriel ne servira à rien. La stratégie de gestion proposée par l’allergologue sera alors différente : l’enfant recevra souvent une PPN à base de protéines de riz ou un hydrolysat de protéines poussé.
Si, après trois semaines, l’amélioration est inconstante, il est possible que, malgré le régime de la mère, il persiste de petites quantités de protéines de lait de vache dans son lait pouvant entretenir les réactions.
L’étape suivante consistera à supprimer les traces de lait de vache dans les produits industriels. Cela nécessite d’inspecter la composition des produits alimentaires industriels, car beaucoup contiennent du lait ou des dérivés.
Si aucune amélioration n’est constatée au bout de trois semaines, les laits animaux et le soja sont sans doute hors de cause. Il faut alors savoir remettre en cause le diagnostic d’APLV, et chercher si un autre aliment peut être incriminé.
L’analyse de ce que la mère consomme très souvent, mise en corrélation avec les troubles de l’enfant, pourra amener dans un deuxième temps à supprimer œuf, ou poisson, ou fruits à coque, ou arachides, etc. Un aliment à la fois, pour ne pas avoir un régime impossible à tenir, et observer ce qui se passe.
À noter que l’enfant peut réagir à la prise de plusieurs aliments, ce qui complexifie les recherches. Tenir un journal alimentaire détaillé durant quelques jours, à présenter à l’allergologue, pourra se révéler utile et faire gagner du temps. Si la mère élimine plusieurs aliments de son alimentation, elle aura besoin de se faire aider par un nutritionniste ou un diététicien afin d’éviter les carences.
Lorsque les symptômes ont disparu chez le bébé, on réintroduira un par un les aliments dans l’alimentation maternelle, en laissant suffisamment de temps entre chaque nouvelle introduction (au moins une semaine), et en surveillant l’apparition de symptômes chez le bébé. En cas de récidive, l’aliment le plus récemment réintroduit sera supprimé à nouveau dans la mesure où il est vraisemblablement en cause.
Le régime d’éviction
Les mères sont capables de faire des choses extraordinaires pour leur enfant, notamment suivre un régime d’éviction très contraignant, et ce parfois pendant plusieurs années. Mettre en place une éviction alimentaire est plus facile à dire qu’à vivre et complique la vie de famille, surtout lors des repas pris hors du domicile, d’autant que les produits industriels contiennent des ingrédients que l’on n’aurait jamais pensé y trouver...
S’armer d’une loupe pour lire la composition des produits industriels peut s’avérer très chronophage.
Heureusement, livres, recettes sur internet, forums... peuvent aider à trouver des astuces pour cuisiner. Et les nutritionnistes et diététiciens ont des listes très précises et détaillées de produits utilisables.
En cas d’éviction des laits animaux, les mères craignent parfois de manquer de calcium. Attention alors à ne pas prendre des compléments alimentaires contenant du calcium provenant... du lait de vache. Divers aliments contiennent du calcium : légumes verts, brocolis, chou vert, houmous, poissons en conserve avec arêtes, amandes, eaux minérales et autres. Des tables existent avec la teneur des aliments en calcium pour savoir où en trouver si besoin. Mais ne pas abuser, par exemple, du sésame riche en calcium, au risque de déclencher une allergie au sésame chez l’enfant allaité... Modération et bon sens sont toujours de règle.
Lors de ce régime d’éviction, il arrive que des mères réalisent qu’elles vont mieux et que certains symptômes avec lesquelles elles composaient depuis des années, tels qu’une constipation opiniâtre, ont disparu. Elles aussi avaient des allergies.
Mais d’autres vont sevrer, notamment s’il y a plusieurs aliments à supprimer de leur alimentation et que c’est au-dessus de leurs forces. S’il s’agit d’une APLV, l’enfant recevra alors un lait de régime prescrit par le médecin.
Allaiter vaut quand même le coup !
Oui, pour mille raisons autres que les allergies, pour tous les bénéfices de l’allaitement pour la santé, pour calmer un bébé que ses allergies font pleurer, et parce qu’il ne passe pas que du lait entre une mère qui allaite et son bébé !
Pour ce qui est de l’allergie, les études sont complexes et contradictoires, avec des définitions de l’allaitement qui peuvent différer, mais voici les résultats de deux études récentes :
"L’allaitement maternel exclusif pendant trois mois s’avère associé à un risque réduit de 34 % d’asthme, mais uniquement chez les enfants sans antécédents familiaux d’asthme." (27)
"À l’âge de 6 ans, on constate un risque réduit de moitié (52 %) d’eczéma chez les enfants nourris exclusivement au sein pendant trois mois ou plus, par rapport à leurs pairs n’ayant jamais été nourris au sein ou ayant été nourris au sein pendant moins de trois mois. » (28)
L’âge de la diversification
Depuis quelques années, lors de la visite des 4 mois de l’enfant, de nombreux parents ressortent avec la prescription de diversifier leur enfant à cet âge, entre autres "pour prévenir les allergies".
Mais ne faudrait-il pas deux schémas de diversification alimentaire, selon que le bébé est allaité ou pas ? (29) L’enfant non allaité boit la même chose à tous les repas, et ce depuis sa naissance. À part le lait de vache en poudre, il n’a rencontré aucun allergène alimentaire. En revanche, l’enfant allaité a poursuivi sa découverte des goûts puisque certaines molécules, entre autres celles responsables du goût des aliments, passent dans son lait. Il reçoit aussi des allergènes, et la plupart des enfants apprennent ainsi à les tolérer.
Dans un article paru en 2019 dans la revue Advances in Nutrition, R. Perez-Escamilla et al. concluaient : "Nous n’avons trouvé aucune preuve de la nécessité de changer la recommandation de l’OMS. Nous suggérons que les recommandations concernant l’alimentation des bébés et des jeunes enfants disent clairement que les aliments de complément devraient être introduits autour de 6 mois, en prenant en compte le développement de chaque enfant." Et, point capital sur les allergies alimentaires : "Les études sur l’introduction à partir de 4 mois d’aliments potentiellement allergisants ont été faites sur des enfants à haut risque d’allergie. Aucune étude randomisée n’a été menée sur les enfants à bas risque d’allergie."
Le 1er avril 2020, l’OMS a rappelé ses recommandations concernant tous les enfants du monde sans distinction : allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie ; introduction, à l’âge de 6 mois, d’aliments de complément (solides) sains et satisfaisants sous l’angle nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans et au-delà.
D’autres recommandations, françaises et étrangères, montrent qu’il est possible de se donner du temps, d’attendre que l’enfant soit prêt à passer à l’alimentation solide.
Par exemple, celles du comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie (2015) : "Chez l’enfant sain, né à terme, qu’il soit allaité ou reçoive une préparation pour nourrissons, il n’y a pas de justification nutritionnelle à lui donner un autre aliment que le lait, idéalement maternel, avant l’âge de 6 mois ; il est recommandé de poursuivre l’allaitement pendant et après l’introduction de la diversification."
Ou celles de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) qui, en 2019, "n’a identifié aucune preuve qui démontre que l’introduction d’aliments complémentaires avant l’âge de 6 mois soit nocive ou bénéfique pour la santé. Ceci vaut également en ce qui concerne l’introduction d’aliments potentiellement allergènes tels que les œufs, les céréales, le poisson, les arachides ou le gluten."
Voir également le document de l’association Allergies Québec "Prévention des allergies alimentaires" (30). Ainsi que celui du Centre Australien pour la Recherche sur les Allergies (2016) : "Lorsque le bébé sera prêt, environ à 6 mois mais pas avant 4 mois, commencer à introduire divers solides, en commençant par des aliments riches en fer, tout en poursuivant l’allaitement maternel. Tous les enfants devraient commencer à consommer des aliments réputés allergisants, y compris des arachides, des œufs cuits, des produits laitiers et des céréales pendant la première année de vie, y compris les enfants à haut risque d’allergies."
Quant au rapport du Scientific Advisory Committee on Nutrition britannique sur la nutrition pendant la première année de vie (2018), il "appuie les recommandations actuelles d’un allaitement maternel exclusif pendant six mois et l’introduction des aliments solides vers 6 mois" et note que "les données disponibles indiquent que l’introduction d’aliments solides ou de préparations pour nourrissons avant l’âge de 6 mois réduit la quantité de lait maternel consommée et est associée à un risque accru de maladies infectieuses chez les nourrissons".
L’expérience des mères LLL se trouve ainsi confortée : allaiter exclusivement environ six mois, observer l’enfant, attendre qu’il soit prêt physiologiquement pour lui offrir autre chose en plus des tétées, ce qui se fait aux alentours de 6 mois, et pratiquer la DME (Diversification Menée par l’Enfant) pour les parents et les enfants qui le veulent, car diversifier n’est pas qu’une histoire d’allergie !
Diversification chez l’enfant à risque d’allergie alimentaire
Comme il n’existe à ce jour aucune étude randomisée permettant de penser que l’introduction des solides avant 6 mois présente un quelconque bénéfice pour les enfants allaités à bas risque d’allergie (31), les suggestions suivantes peuvent être adaptées à tous les enfants (sauf avis d’un allergologue pour un enfant avec une allergie sévère préexistante) :
– poursuivre l’allaitement maternel si possible ;
– introduire, aux alentours de 6 mois, un aliment à la fois et ce sur deuxtrois jours ;
– observer l’enfant pour d’éventuelles réactions ;
– varier les aliments très rapidement (les enfants ont surtout besoin d’aliments riches en fer et en zinc) ;
– proposer sans forcer, des quantités croissantes ;
– commencer par légumes et fruits cuits puis crus de saison (habitudes culturelles françaises...), puis viandes et poissons (sardines, maquereaux), poisson avant 10 mois, œuf (commencer par biscuits, crèmes, gâteaux, omelette, puis œuf dur, œuf cuit avant 8 mois : extrême prudence si eczéma important réfractaire aux traitements locaux, avis du médecin) ; lait de vache également, en l’absence d’allergie (commencer plutôt par des produits laitiers en petites quantités) ;
– penser aux céréales (pain) ;
– n’interdire aucun aliment présent dans l’environnement ;
– faire goûter ses préparations culinaires, partager sa culture et ses habitudes alimentaires, faire découvrir ;
– reproposer plus tard en cas de refus ;
– préférer les aliments naturels, éviter colorants, conservateurs, sel... ;
– si gastro-entérite, attendre trois semaines avant d’introduire un nouvel aliment.
Réintroduction de l’allergène
Les enfants qui manifestent une allergie via le lait de leur mère ont besoin d'être suivis en allergologie avant de réintroduire des allergènes, car il existe des fenêtres d’opportunité à ne pas rater.
Tant que la mère allaite, cette réintroduction peut se faire d’abord via le lait maternel. Cela consiste à réintroduire l’allergène progressivement dans l’alimentation maternelle, sous une forme cachée : "traces de", "atelier utilisant du", puis de façon de plus en plus importante.
À partir du moment où l’enfant supporte les écarts de régime faits par sa mère, les parents, guidés par l’allergologue, pourront lentement augmenter millilitre par millilitre, gramme par gramme, la quantité d’allergène dans l’alimentation de l’enfant. C’est le principe de l’immunothérapie orale, qui vise à guérir l’enfant de son APLV par exemple.
Si besoin, les parents peuvent discuter du bien-fondé de la réintroduction d’un gros volume de lait de vache... au biberon ! Il nous semble important de demander un protocole "spécial enfant allaité" pour ne pas se voir proposer un TPO (Test de Provocation Orale) cherchant à connaître le volume de lait de vache toléré par l’enfant, alors qu’il s'agit d’un enfant qui va continuer à être allaité, qui n’a peut-être jamais approché un biberon de ses lèvres, et qui bien souvent aura des réactions retardées le lendemain à la maison.
Par la suite, peut-être ne sera-t-il jamais attiré par le lait de vache ou un autre aliment auquel il était sensible. L’important est qu’il puisse en consommer dans un gâteau d’anniversaire, dans un plat cuisiné, etc., sans présenter de réaction allergique. Cela favorisera sa vie sociale.
En conclusion
La question des allergies est terriblement complexe, controversée, aucune donnée scientifique en ce domaine n’est définitive. Comme le dit Romain Kammermann, la vérité d’aujourd’hui est issue du mensonge d’hier.
Ajoutons que la vérité d’aujourd’hui est le mensonge de demain.
Et la vérité d’ici est le mensonge d’ailleurs.
L’allergie via le lait maternel est méconnue, sous-estimée, ce qui ne facilite pas sa prise en charge. Mais une chose est sûre : depuis des années, dans la quasi-totalité des témoignages que nous avons reçus, après un temps d’éviction plus ou moins pénible pour la maman, en particulier dès que l’on est à l’extérieur de chez soi, les enfants allaités finissent par devenir tolérants aux allergènes qu’ils ne pouvaient supporter quand ils étaient petits (32).
Notes
1. www.mangerbouger.fr/pro/IMG/pdf/Livret_accompagnement_grossesse.pdf
2. Symposium "Primary prevention of allergic disease". WAO (World Allergy Organization) International Scientific Conference, 16 au 18 juillet 2020.
3. https://www.resoeczema.fr/2018/11/06/physiopathologie-de-leczema-atopique-2/
4. Skjerven HO et al., Skin emollient and early complementary feeding to prevent infant atopic dermatitis (PreventADALL) : a factorial, multicentre, cluster-randomised trial [published correction appears in Lancet 2020 Mar 1]. Et : Brough HA et al., Epicutaneous sensitization in the development of food allergy : What is the evidence and how can this be prevented ?, Allergy 2020, en ligne le 6 avril.
5. Du Toit G et al., Food allergy : Update on prevention and tolerance, JACI 2018.
6. https://allergies-alimentaires.org/9-allergenes-prioritaires/
7. https://www.pediatre-online.fr/allergies/lallergie-aux-proteines-lait-de-vache-cest-quoi-exactement/
8. Loibichler, Clin Exp Allergy 2001.
9. Kamemura, JACI 2012.
10. Giovannini, 13ème CFA 2018.
11. Le microbiote intestinal, au cœur de de la prévention primaire de l’allergie, JIM du 23 juillet 2020. Symposium "Primary prevention of allergic disease". WAO (World Allergy Organization) International Scientific Conference, 16 au 18 juillet 2020.
12. Alhasan MM, Antibiotic use during pregnancy increases offspring asthma severity in a dose-dependent manner, Allergy 2020 ; 75(8) : 1975-1986.
13. Chalmers JR, Haines RH, Bradshaw LE et al., Daily emollient during infancy for prevention of eczema : the BEEP randomised controlled trial, Lancet 2020 ; 395(10228) : 962-972. Skjerven HO et al., Skin emollient and early complementary feeding to prevent infant atopic dermatitis (PreventADALL) : a factorial, multicentre, cluster-randomised trial [published correction appears in Lancet 2020 ; 395(10228) : e53].
14. Erika von Mutius, Munich (World Allergy Organization), 16 au 18 juillet 2020). PASTURE/EFRAIM study group, mars 2019.
15. PASTURE/EFRAIM study group, mars 2019.
16. Pastor-Vargas 2015.
17. Bernard 2014.
18. Matangkasombut 2017.
19. Verhasselt 2016.
20. Muraro A, Dreborg S, Halken S et al., Dietary prevention of allergic diseases in infants and small children. Part III : Critical review of published peer-reviewed observational and interventional studies and final recommendations, Pediatr Allergy Immunol 2004 ; 15 : 291?307.
21. Kumar D, Repucci A, Wyatt-Ashmead J et al., Allergic colitis presenting in the first day of life : report of three cases. J Pediatr Gastroenterol Nutr 2000 ; 31 : 195-197. Et : Feiterna-Sperling C, Rammes S, Kewitz G et al., A case of cow’s milk allergy in the neonatal period - evidence for intrauterine sensitization ?, Pediatr Allergy Immunol 1997 ; 8 : 152-155.
22. https://journals.lww.com/jpgn/Fulltext/2000/01001/Milk_Induced_Reflux_in_Infants_Less_Than_One_Year.6.aspx
23. E. Bidat et C. Loigerot, Les allergies de l’enfant - Les prévenir, les combattre, Milan, 2003.
24. Jacob S, An Pediatric 2019 ; 90(1) : 52-3. Voir dans Dossiers de l’allaitement de juillet 2019, "Intolérance aux protéines du lait de vache simulant un choc septique".
25. Ulrich ?ahn, président de l’EAACI.
26. Pr Dominique Turck, CHR Lille. Communication orale.
27. Acta Paediatrica, 3 mars 2020.
28. American Academy of Allergy, Asthma & Immunology 2019 Annual Meeting, 23 février 2019.
29. Recommandations de la CoFAM, 2017.
30. https://allergies-alimentaires.org/prevention-des-allergies-alimentaires/
31. Dossiers de l’allaitement, octobre 2019.
32. Selon Allergies Québec, la majorité des enfants voient disparaître leurs allergies alimentaires avant l’âge de 7 ans.
Bibliographie non exhaustive et ressources
– Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à "l’actualisation des données du rapport allergies alimentaires : état des lieux et propositions d’orientation", 2018,
– CoFAM, Recommandations pour la diversification alimentaire du nourrisson allaité au cours de la première année, 2017.
– Organisation mondiale de la Santé, 9 juin 2021, www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/infant-and-young-child-feeding
– Congrès Francophone d’Allergologie 2019, www.congres-allergologie.com/2019-9799
– Association Française Pour la Prévention des Allergies, AFPRAL
– Allergies Québec, https://allergies-alimentaires.org/qu-est-ce-qu-une-allergie-alimentaire/
– Centre d’Information et de Recherche sur les Intolérances et l’Hygiène Alimentaires, Belgique, http://www.ciriha.org/.
– http://bebe-reflux-allergie.org/
– https://www.allergique.org/
– Sur les allergies croisées : http://ciriha.org/index.php/allergies-et-intolerances-2/le-lait/les-allergies-croisees-et-associees
– Academy of Breastfeeding Medicine, Protocole clinique # 24, Proctocolite allergique chez le bébé exclusivement allaité.
– Boné Calvo J et al., As soon as possible in IgE-cow’s milk allergy immunotherapy, Eur J Pediatr 2020, en ligne le 11 juillet.
– Di Mario S et al., Formula feeding increases the risk of antibiotic prescriptions in children up to 2 years : results from a cohort study, Eur J Pediatr 2019 ; 178(12) : 1867-1874.
– Guaraldi F, Salvatori G, E?ect of breast and formula feeding on gut microbia shaping in newborns, Frontiers in Cellular and Infection Microbiology 2012 ; 2 : 94.
– H?st A, Cow’s milk protein allergy and intolerance in infancy. Some clinical, epidemiological and immunological aspects, Pediatr Allergy Immunol 1994 ; 5(5 Suppl) : 1-36.
– Høst A et al., Clinical course of cow’s milk protein allergy/intolerance and atopic diseases in childhood, Pediatr Allergy Immunol 2002 ; 13(s15) : 23-8.
– Rancé F et al., Food hypersensitivity in children : clinical aspects and distribution of allergens, Pediatr Allergy Immunol 1999 ; 10(1) : 33-8.
– Vergara Perez I, Vila Sexto L, Suspicion de sévère entérocolite ulcéro-nécrosante induite par les PVL excrétées dans le lait maternel, Ann Allergy Asthma Immunol 2018 ; 121(2) : 245-6. Voir Dossiers de l’allaitement, février 2020.
– Verhasselt V, Early oral exposure to house dust mite allergen through breast milk : A potential risk factor for allergic sensitization and respiratory allergies in children. EDEN Mother-Child Cohort Study Group, Journal of Allergy and Clinical Immunology 2016.
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