Sur cent enfants qui naissent, le nourrissage étranger en fait mourir quatre-vingts. Le nourrissage maternel en conservera quatre-vingt-dix. Chaque mère aura nourri son fils (…) Un des plus grands travaux du Magistrat de la Police est de faire venir de fort loin des femmes et des mères pauvres pour élever et nourrir des enfants d'autres pauvres. Et pourquoi cette subversion, si fatale aux enfants qui naissent ? N'oublions jamais, s'il se peut, qu'il n'y a pas de sein tari sans qu'on trouve un enfant qui souffre ; que le déplacement d'un nourrisson nécessite l'abandon d'un autre et que la chaîne, fût-elle de vingt nouveau-nés de placés, il faut que le dernier périsse.
Publié dans Anthologie de l'allaitement maternel, Claude Didierjean-Jouveau
Beaumarchais (1732-1799)
Texte de Beaumarchais sur la mise en nourrice, 1784
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