Breastfeeding and childhood asthma : a six-year population-based cohort study. P Fredriksson, N Jaakkola, JJK Jaakkola. BMC Pediatrics 2007 ; 7 : 39. Mots-clés :
Les études évaluant les relations entre l'alimentation en début de bie est l'asthme infantile donnent des résultats contradictoires. Toutefois, il semble que globalement un allaitement exclusif de 3 à 4 mois abaisse le risque d'asthme. Mais il y a très peu de données sur le rôle éventuel de la longueur de l'allaitement sur le risque d'asthme. Les auteurs de cette étude finlandaise prospective ont recherché l'impact de la durée de l'allaitement sur le risque de wheezing, de toux et de rhinite persistants.
L'étude a inclus tous les enfants de la ville d'Espoo nés entre le 1er janvier 1984 et le 31 décembre 1989, soit 2568 enfants au moment de la naissance. 1984 d'entre eux ont pu être suivis à 6 ans. Les données sur l'allaitement manquaient pour 51 enfants, et l'analyse a donc porté sur 1933 enfants. Ces derniers ont été répartis en catégories en fonction de la durée de l'allaitement : 0 à 3 mois, 4 à 6 mois, 7 à 9 mois, 10 à 12 mois et > 12 mois. L'enfant a été dit asthmatique s'il présentait un asthme confirmé au moment du suivi à 6 ans. Le wheezing persistant a été défini comme l'existence d'un wheezing pendant la majorité de l'année précédente ; la toux persistante et la rhinite persistante comme une toux ou une rhinite ayant duré pendant au moins 3 mois de l'année précédente, en-dehors de la survenue de rhumes. Les parents ont répondu à un questionnaire détaillé pour recueil de données socioéconomiques, démographiques, environnementales, et sur le mode de vie et les antécédents familiaux d'atopie.
La durée de l'allaitement était plus basse chez les bébés élevés par une mère célibataire, dont les parents avaient un niveau plus bas de scolarité, étaient fumeur, ou qui avaient des animaux familiers à leur domicile. 346 enfants ont été allaités pendant 0 à 3 mois (un seul enfant n'a pas du tout été allaité), 385 entre 4 et 6 mois, 528 entre 7 et 9 mois, 434 entre 10 et 12 mois, et 240 pendant > 12 mois. Le risque d'asthme était le plus bas chez les enfants qui avaient été allaités pendant 4 à 6 mois ; il était plus élevé chez les enfants allaités moins de 3 mois et plus de 6 mois ; la prévalence de l'asthme était respectivement de 7,8%, 5,2%, 6%, 8,5% et 8,8% pour les catégories de durée d'allaitement définies ci-dessus. Le risque de wheezing persistant (respectivement 4,9%, 3,6%, 2,7%, 3% et 6,7%), de toux persistante (7,8%, 5,7%, 4,2%, 4,8% et 7,1%) et de rhinite persistante (7,3%, 5,2%, 2,8%, 4,8% et 7,9%) était le plus bas chez les enfants allaités pendant 7 à 9 mois. La relation « concave » entre la durée de l'allaitement et les diverses pathologies étudiées était similaire chez les enfants ayant ou non des antécédents familiaux d'atopie.
En Finlande, virtuellement tous les enfants sont allaités, et la durée médiane de l'allaitement est de 5 à 7 mois. Dans une telle population, il est intéressant d'évaluer l'impact de l'allaitement. Cette étude est également intéressante en raison du suivi à long terme : si l'allaitement ne fait que retarder la survenue d'une pathologie allergique, celle-ci ne sera que décalée dans le temps et ne pourra donc être constatée qu'avec un suivi à long terme. De nombreux autres facteurs peuvent avoir un impact. La durée de l'allaitement et le risque d'asthme peuvent avoir des déterminants communs. Un exemple en est le tabagisme maternel : les mères fumeuses allaitent moins longtemps, et leurs enfants ont un risque d'asthme plus élevé. D'après les résultats de cette étude, la raison pour laquelle les résultats d'autres études sur la relation entre l'asthme et l'allaitement sont contradictoires pourrait être le fait que cette relation n'est pas linéaire.
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