Pas de corrélation entre présence de caries et allaitement de plus de 12 mois
Devenish G et al., Early childhood feeding practices and dental caries among Australian preschoolers, Am J Clin Nutr 2020, en ligne le 11 février.
Une étude, faite sur des enfants australiens à l’âge de 2/3 ans, n’a pas trouvé de corrélation indépendante entre la présence de caries et le fait d’avoir été allaité plus de 12 mois, non plus qu’avec le fait d’être endormi au sein. Les seuls facteurs indépendamment associés étaient la prise d’aliments riches en sucres libres et un environnement socioéconomique défavorisé.
Facteurs de risque de caries des dents de lait : méta-analyse
Systematic review of evidence pertaining to factors that modify risk of early childhood caries. Moynihan P et al. JDR Clin Trans Res 2019 ; 4(3) : 202-16.
Cette méta-analyse avait pour objectif de faire le point sur les données publiées sur les facteurs modifiables de risque de caries des dents de lait, afin de faire des recommandations concernant leur prévention.
12 facteurs en rapport avec l’alimentation infantile, l’hygiène orale et la prise de fluor ont été pris en compte en priorité par un panel d’experts mandatés par l’OMS. Les questions concernant l’utilisation d’un dentifrice au fluor ont été supprimées en raison de l’efficacité démontrée de cette mesure. Les auteurs ont recherché toutes les études publiées sur le sujet, incluant des enfants âgés de < 72 mois. Cette méta-analyse a été menée selon les critères du PRISMA, et la fiabilité des études incluses a été évaluée selon l’échelle GRADE. 139 études correspondaient aux critères d’inclusion. Un allaitement de ≤ 24 mois n’augmentait pas le risque de caries, mais des données suggéraient qu’un allaitement plus long était susceptible d’augmenter ce risque (études de qualité médiocre). Ce risque était plus élevé chez les enfants qui consommaient des boissons sucrées au biberon (études de qualité médiocre). Une seule étude évaluait l’impact du sucre dans les aliments de sevrage, qui augmentait le risque de caries. Des données de qualité moyenne concluaient à un impact positif d’une éducation sur la santé buccale des personnes s’occupant de l’enfant. Le fait de vivre dans une zone fluorée avait étalement un impact positif, et des données de qualité médiocre ou moyenne (suivant les études) concluaient à un bénéfice de l’exposition au fluor ajouté dans le lait et le sel.
Les 2 facteurs modifiables pour lesquels les données étaient les plus nettes étaient un allaitement de ≤ 2 ans, qui n’augmentait pas le risque de caries des dents de lait, et le don d’informations aux personnes s’occupant de l’enfant, qui abaissait ce risque. Limiter les apports en sucre dans les apports de l’enfant devrait faire partie des informations données.
Allaitement et caries : aucun rapport
Breastfeeding and infant caries : no connection. B Palmer. ABM News and Views 2000 ; 6(4) : 27.
Certains auteurs ont recommandé que l’enfant soit sevré au moment de l’apparition des premières dents de lait, sous prétexte que l’allaitement augmente le risque de caries. Aucune étude n’est venue confirmer le bien-fondé de cette recommandation.
Dans une étude publiée en 1999, Erickson concluait que si les laits industriels étaient cariogènes, ce n’était pas le cas du lait humain. D’autres auteurs ont remis en cause la méthodologie d’études ayant retrouvé un lien entre l’allaitement et la prévalence des caries. Oulis, dans une étude publiée aussi en 1999, constatait qu’un allaitement d’au moins 40 jours abaissait le risque de caries. Dès 1977, une étude avait constaté que le lait humain permettait in vitro une reminéralisation de l’émail lorsqu’il avait été artificiellement déminéralisé. Les caries sont favorisées par la colonisation de la cavité buccale par le Streptococcus mutans, et les anticorps du lait humain peuvent inhiber la croissance de ce germe. Des études ont constaté que la prévalence des caries était très basse pendant la préhistoire.
Berkowitz concluait que les caries constituaient une maladie infectieuse rampante, essentiellement liée à la présence dans la bouche d’une souche microbienne particulière, le Streptococcus mutans. Cette bactérie peut être transmise à l’enfant par son entourage. Sa multiplication jusqu’à un seuil où elle devient pathogène serait la conséquence de l’exposition fréquente et prolongée à des substances cariogènes.
Certains ont estimé que le lactose était cariogène, comme le glucose ou le saccharose. Mais le lactose présent dans le lait humain est accompagné de tout un environnement enzymatique et immunologique. Par ailleurs, la lactase agit au niveau de l’estomac. Le lactose est le sucre spécifique du lait, et il est présent dans le lait de quasiment tous les mammifères. Pourquoi les humains sont-ils les seuls mammifères à présenter un taux significatif de caries ? Pourquoi les caries dentaires ne sont-elles apparues dans l’espèce humaine que depuis 8 000 à 10 000 ans ?
L’observation a permis d’identifier divers facteurs qui augmentent le risque de carie :
· Le sucre représente le plus important facteur de risque ; cela inclut le sucre raffiné, mais aussi le sucre caché dans les aliments : jus de fruits, boissons sucrées, fruits secs, céréales sucrées…, ainsi que les médicaments contenant du sucre. Il semble que ce n’est pas la quantité de sucre qui constitue le facteur le plus déterminant, mais plutôt la fréquence d’exposition.
· Le moment d’apparition des premières caries induites par les bactéries dans la bouche de l’enfant, et le nombre de caries.
· La xérostomie (sécrétion salivaire très faible ou inexistante).
· Une maladie ou un stress de la mère ou du fœtus pendant la grossesse.
· De mauvaises habitudes alimentaires familiales.
· Une mauvaise hygiène buccale et générale dans la famille.
· Une prédisposition génétique familiale (contribution mineure).
Absolument rien ne permet de penser que l’allaitement puisse favoriser les caries. L’allaitement représente la norme pour notre espèce, y compris en ce qui concerne le développement correct des arches dentaires et des structures faciales dans leur ensemble. Il est temps que les professionnels de santé commencent à éduquer le grand public sur l’importance de l’allaitement en matière de santé dentaire.
Habitudes alimentaires et caries chez les jeunes enfants
Feeding habits and severe early childhood caries in Brazilian preschool children. TD Azevedo, AC Bezerra, OA de Toledo. Pediatr Dent 2005 ; 27(1) : 28-33.
L’objectif de cette étude était d’analyser les relations entre les habitudes alimentaires et le risque de caries importantes chez des enfants brésiliens d’âge préscolaire.
Cette étude transversale a porté sur des enfants de 36 à 71 mois, sélectionnés par tirage au sort dans une population de bas niveau socio-économique. Les mères ont été interrogées sur les pratiques alimentaires dans les 24 heures précédentes. 36% des enfants présentaient des caries importantes. Le risque de caries était plus important chez les enfants qui étaient toujours allaités et qui tétaient encore la nuit à 12 mois, ainsi que chez les enfants qui prenaient un biberon la nuit, et/ou qui utilisaient à la demande un biberon pendant la journée.
Les auteurs concluent que les mises au sein nocturnes chez les enfants de plus de 12 mois, ainsi que l’utilisation à la demande et/ou la nuit d’un biberon étaient corrélés à un risque plus élevé de caries sévères chez ces jeunes enfants.
Facteurs de risque de caries entre 0 et 36 mois
Caries prevalence and risk factors among children aged 0 to 36 months. AP Santos, VM Soviero. Pesqui Odontol Bras 2002 ; 16(3) : 203-8.
Le but de cette étude était d’évaluer la prévalence des caries et l’impact des divers facteurs de risque chez les enfants vus dans une consultation pédiatrique hospitalière brésilienne.
Les enfants étaient âgés au plus de 36 mois. Les parents ont répondu à un questionnaire détaillé portant sur les facteurs socio-économiques, l’alimentation reçue et l’hygiène buccale. La même personne a pratiqué un examen dentaire des enfants. L’âge moyen des enfants était de 22,9 mois. La prévalence des caries était de 41,6 % , et le nombre de dents atteintes était de 1,7 ± 2,5. Les dents les plus souvent touchées étaient les incisives, et les lésions dentaires les plus fréquentes étaient des taches blanches sur les dents.
Il n’existait aucune corrélation significative entre la prévalence des caries, le statut socio-économique, le niveau d’hygiène buccale, les tétées nocturnes au sein ou au biberon, ou la prise de liquides cariogéniques pendant la journée. Il existait toutefois une corrélation significative entre la prévalence des caries et la présence d’un biofilm dentaire (lui-même lié au niveau d’hygiène buccale).
Propriétés cariogènes des différents types de lait
Cariogenicity and cariostatic properties for different types of milk – Review. PM Duarte, LC Coppi, PL Rosalen. Arch Latinoam Nutr 2000 ; 50(2) : 113-20.
L’objectif des auteurs était de mieux évaluer l’impact des différents laits sur la santé buccale, et en particulier leurs propriétés cariogènes ou cariostatiques. Différentes études ont été menées sur le lait humain et le lait industriel, mais on ignore encore beaucoup de choses.
Le lait de vache frais contient des composants cariostatiques, tels que la caséine, les lipides, et des enzymes antibactériennes, bien qu’il contienne 4% de lactose, sucre supposé cariogène. Des auteurs ont relié l’allaitement à la survenue de caries d’un type spécifiques, dites « caries du biberon », mais des études plus poussées n’ont pas mis en évidence un quelconque impact cariogène du lait humain. Le lait industriel, couramment donné à de jeunes enfants, reste le moins étudié en ce qui concerne son impact sur la prévalence des caries.
Il serait très intéressant d’étudier les propriétés cariogènes et cariostatiques des différents laits consommés par les enfants, et leur impact sur la prévalence des caries pendant l’enfance et à l’âge adulte.
Dents et Allaitement
Harry Torney, 2ème conférence européenne, Nottingham, 2000. Compte-rendu par Sarah Hung, animatrice d'origine anglaise résidant à Hong Kong. Extrait de ALL Around Asia, 2000.
M. Torney commença par énumérer tous les professionnels de santé qui considéraient le lait de femme comme aliment de premier choix pour l'enfant. La liste était longue, incluant la plupart des professions médicales : des généralistes, des obstétricien(ne)s, des pédiatres, des sage-femmes, des consultantes en lactation, des diététicien(ne)s, etc.
Il établit ensuite la liste des professionnels de santé qui ne considèrent pas le lait maternel comme aliment de premier choix pour l'enfant. Cette liste était constituée d'une seule profession : les dentistes. Ceux-ci avancent les caries dentaires comme contre-indication de l'allaitement maternel.
M. Torney posa alors la question : "L'allaitement maternel provoque-t-il des caries dentaires ?"
Ensuite, M. Torney présenta les références tirées d'études médicales soutenant que l'allaitement maternel provoquerait des caries dentaires. Le diaporama qu'il présenta à cette occasion était entièrement blanc mis à part l'alignement de chiffres allant de 1 à 5. "C'est exactement cela", dit M. Torney, "il n'y a pas d'études prouvant cette hypothèse".
Ensuite il analysa deux études présentées par des dentistes. La première (présentéee par 3 dentistes) décrit quatre enfants nourris au sein qui souffraient de caries dentaires très importantes. La seconde étude (présentée par 1 dentiste) décrit 3 enfants allaités qui souffraient également d'importantes caries dentaires.
M. Torney calcula alors le nombre d'enfants que ces dentistes avaient probablement rencontré durant leur pratique professionnelle. Il estima que chacun avait vu au moins 10 000 enfants. Il posa alors la question suivante : si l'allaitement provoque des caries dentaires, pourquoi alors les études de cas présentées par ces quatre spécialistes ne concernent-ils que sept enfants ?
Ensuite M. Torney s'attarda sur quelques études ayant pour objet la comparaison d'une population d'enfants nourris au sein avec un groupe de contrôle constitué d'enfants nourris au biberon. Il résulta de ces études que les enfants nourris au sein avaient davantage de caries dentaires que les autres. Aucune de ces études ne prit en compte la quantité d'aliments sucrés consommés par les enfants. M. Torney tira l'attention sur le fait connu de tous que la consommation d'aliments sucrés contribue à la formation de caries dentaires. En prenant alors en compte ce paramètre, il s'avéra que les enfants allaités au sein en consommaient davantage que les enfants des groupes de contrôle. M. Torney n'était pas en mesure d'affirmer si cela se vérifiait pour les enfants allaités en général ou simplement pour les enfants participant à ces études.
M. Torney présenta ensuite un modèle simplifié expliquant la formation de caries dentaires. Il spécifia qu'en réalité, il y a plus de 60 facteurs qui peuvent être à l'origine des caries dentaires. Le modèle présenté correspond à celui que l'on enseigne en premier durant la formation des dentistes.
Ensuite, il présenta une étude portant sur l'analyse des caries dentaires dans des crânes préhistoriques. On part du principe que toutes ces personnes étaient allaitées. Sur plus de 2 000 dents, il n'y avait que 27 dents cariées. Ces 27 dents appartenaient à la même personne. M. Torney émit l'hypothèse que cette personne souffrait probablement d'un émaillage défectueux des dents, ce qui serait davantage responsable des caries dentaires que l'allaitement.
M. Torney présenta alors une étude qu'il avait effectuée en Irlande sur 107 enfants allaités à la demande durant au moins 2 ans. 59 parmi eux s'étaient sevrés tandis que 48 continuaient à se nourrir au sein. Ces enfants avaient été partagés en deux groupes le groupe avec "peu de caries dentaires" (moins de deux caries à deux ans) comportait 75 enfants et le groupe avec "beaucoup de caries dentaires" (deux ou plus de deux caries dentaires à deux ans) comportait 32 enfants. Les deux groupes d'enfants ont ensuite été comparés afin de déterminer les facteurs favorisant ou causant la survenue de caries dentaires.
Il en résulta que l'allaitement n'était pas un facteur favorisant la survenue de caries dentaires : les deux groupes ne présentèrent pas de différences significatives quant à la fréquences des tétées durant le jour et la nuit, l'âge du sevrage et le taux en lactose du lait de femme.
Mais quatre autres facteurs s'avéraient liés de façon significative au groupe des enfants avec "beaucoup de caries dentaires". Le facteur le plus important était l'émail défectueux, tandis que les trois autres facteurs étaient liés à des événements survenus lors de la grossesse (ceci semble probable étant donné que l'émaillage des dents de lait se fait durant la grossesse).
Selon les propos des mères, un événement de ce type était le stress et/ou deuil. Elles en déterminaient un autre : la réduction de la consommation de produits laitiers. La maladie pouvait être décelée comme troisième paramètre significatif. Il se révéla néanmoins que c'était surtout la prise d'antibiotiques qui jouait un rôle significatif dans ce cas. D'autres sortes de médicaments ainsi que 27 autres paramètres avaient été pris en compte, mais ils ne jouaient pas un rôle significatif dans la formation des caries dentaires dans ce groupe d'enfants.
M. Torney conclut alors que les caries dentaires apparaissent malgré l'allaitement maternel et pas à cause de celui-ci.
Durant la partie de l'exposé consacrée aux questions, quelqu'un demanda des précisions sur l'effet de la prise d'antibiotiques durant la grossesse. M. Torney répondit en disant que davantage d'études étaient nécessaires à ce sujet et fit part de son opinion en relatant l'histoire d'une femme, participante à son étude, qui avait tenu un journal très détaillé durant sa grossesse. Lorsqu'elle était enceinte d'environ 3 mois, justement au moment où l'émail des deux incisives antérieurs commençait à se former, on lui prescrivit des antibiotiques. Son enfant présentait des caries sur le côté des deux incisives supérieures et nulle part ailleurs.
Une autre personne demanda quel était la conséquence d'une carie de dent de lait sur la dent de la deuxième dentition. M. Torney expliqua que si la dent de lait s'infectait, elle pourrait endommager cette deuxième dent. Il cita comme exemple les 32 enfants du groupe avec "beaucoup de caries dentaires". Bien qu'il ne les ait pas enrôlés dans une étude supplémentaire, il suivait un certain nombre d'entre eux, étant leur dentiste. Aucun de ces enfants n'a des problèmes avec sa deuxième dentition.
Harry Tomey et l'animatrice LLL (GB) MI Dye ont écrit ensemble le feuillet "Breastfeeding and Dental Health", disponible auprès de LLL Books Ltd.
Allaitement et caries
Investigation of the role of human breast milk in caries development. PR Erickson, E Mazhari. Pediatr Dent 1999 ; 21(2) : 86-90.
Le but de cette étude était d’évaluer la nature des relations entre l’allaitement et les facteurs de risque pour les caries dites « du biberon ».
Pour ce faire, les auteurs ont mesuré le pH buccal de 18 enfants allaités âgés de 12 à 24 mois avant et après une tétée, afin d’en déterminer les variations. Ils ont aussi cultivé une souche de Streptococcus sobrinus 6715 ayant été incubée pendant 3 heures en présence de lait humain, pour appréciation de la croissance bactérienne et mesure du pH du milieu de culture. De l’émail dentaire réduit en poudre a aussi été incubé pendant 24 heures dans du lait humain, afin de déterminer le taux de solubilité de cet émail en présence de lait humain et en l’absence de bactéries. Les auteurs ont mélangé du lait humain à des doses croissantes d’acide afin d’en mesurer le pouvoir tampon. Enfin, ils ont fait des « trous » dans l’émail dentaire de prémolaires, les ont colonisées avec du Streptocoque mutant, puis les ont incubées avec du lait humain. Les caries survenues dans ces prémolaires ont été étudiées visuellement et radiologiquement au bout de 12 semaines d’incubation.
Les résultats ont montré que le lait humain n’induisait pas plus de variations du pH buccal qu’un rincage à l’eau claire. Il permettait une croissance modérée du Streptococcus sobrinus. Un dépôt de calcium et de phosphates était observé sur la poudre d’émail après incubation avec le lait humain. Ce dernier avait un pouvoir tampon très faible. Enfin, aucune carie n’était constatée après incubation dans le lait humain seul, même après 12 semaines ; si par contre on ajoutait dans ce lait humain du saccharose à un taux de 10 %, des caries apparaissaient au bout de 3,2 semaines.
Les auteurs concluaient que le lait humain n’induisait pas de caries dentaires.
Caries et allaitement
A systemic overview of the relationship between infant feeding caries and breastfeeding. J Sinton, R Valaitis, C Passarelli et al. Ontario Dentist 1998 ; 75(9) : 23-27.
Les auteurs de cet article ont passé en revue la littérature médicale parue sur les relations entre les caries dites « du biberon » et l’allaitement chez les jeunes enfants. Ils ont passé en revue 151 articles, et ont estimé que 28 d’entre eux étaient pertinents au vu de leur conception et de la population étudiée. Les études de cas cliniques n’ont pas été prise en compte. La fiabilité de ces articles a été définie en fonction d’une échelle préétablie comme étant importante, moyenne, faible et très faible. Aucun article n’était très fiable ; 3 étaient moyennement fiables, 9 étaient peu fiables, et 16 étaient très peu fiables.
Les principaux biais de ces étude étaient méthodologiques. Très peu prenaient en compte les variables démographiques. Les définitions données pour l’allaitement étaient plus ou moins inexistantes, obscures, variables d’une étude à l’autre. Des caractéristiques importantes pour l’allaitement n’étaient pas données. Les 3 articles dont la fiabilité était moyenne retrouvaient tous les 3 une association entre l’existence de caries « du biberon » et la poursuite de l’allaitement après 12 mois, ou avec l’existence de tétées nocturnes alors que l’enfant avait déjà des dents ; un de ces articles trouvait que les enfants allaités avaient à la fois un risque plus élevé et plus faible de présenter ce type de caries. Les études très peu fiables concluaient à l’existence entre l’allaitement et les caries d’aucune corrélation, ou d’une corrélation positive ou négative.
Les auteurs concluaient que rien dans la littérature médicale existant actuellement ne permet de conclure qu’il y a ou non un rapport entre l’allaitement et le risque de carie. Dans la mesure où l’allaitement long présente de multiples avantages, ils recommandent donc aux professionnels de santé de ne pas utiliser le prétexte d’une augmentation du risque de caries pour conseiller à une mère de sevrer son enfant. Ils présentent ensuite un certain nombre de mesures de promotion de l’allaitement et de prévention des caries chez les enfants.
Allaitement prolongé et caries chez des enfants de 18 mois
Dental caries and prolonged breastfeeding in 18-month-old Swedish children. AL Hallonsten, LK Wendt, I Mejàre et al. J Pediatr Dent 1995 ; 5 : 149-55. B Review 1999 ; 7 : 37.
Cette étude suédoise comportait 2 volets. Une étude épidémiologique a évalué la prévalence des caries et de l’allaitement long chez des enfants de 18 mois. Pour ce faire, 3 000 enfants, suivis dans 46 centres de consultation ont été étudiés. 200 de ces enfants ont été enrôlés pour le second volet de l’étude, qui a évalué avec précision les habitudes alimentaires, le brossage des dents, l’utilisation de fluor, et a effectué une mise en culture de prélèvements buccaux à la recherche de Streptococus mutant et de Lactobacillus. Les enfants ont été répartis en 4 groupes :
· groupe 1 : enfants non allaités et présentant des caries
· groupe 2 : enfants allaités et présentant des caries
· groupe 3 : enfants allaités ne présentant pas de caries
· groupe 4 : enfants non allaités et ne présentant pas de caries
Au total, 2,1 % de ces enfants de 18 mois présentaient des caries, et 2 % étaient toujours allaités. Parmi les enfants qui étaient toujours allaités, 19,7 % présentaient des caries, contre 1,7 % des enfants qui n’étaient plus allaités.
Après étude des différents paramètres, il apparaissait que, en dépit de l’importante différence notée ci-dessus, l’allaitement en soi n’avait aucune relation avec la prévalence des caries. Qu’ils soient toujours allaités ou non à 18 mois, les enfants qui souffraient de caries étaient ceux qui consommaient le plus d’aliments cariogènes. 67 % des enfants étaient porteurs du Streptococcus mutans, et 13 % étaient porteur du Lactobacillus. Les caries étaient plus fréquentes chez ces enfants, qu’ils soient ou non encore allaités.
Les auteurs concluent que certains enfants développent très tôt des habitudes alimentaires néfastes, qui augmentent nettement le risque de caries précoces. L’allaitement long n’est pas en soi un facteur de risque pour ce type de caries, dans la mesure où les autres aliments pris par l’enfant sont peu cariogènes.
Pratiques de maternage et caries dentaires
Child-rearing practices and nursing caries. JR Serwint, R Murgo, VF Negrete, AK Duggan and BM Korsch. Pediatrics, Août 93, 92 : 233-37.
Le terme "caries alimentaire" recouvre un type d'altérations dentaires affectant les incisives centrales et latérales du maxillaire, ainsi que les premières molaires. Dans la littérature, ce type de caries est attribué au don de biberon après l'âge de un an, au don nocturne de biberon, et aux difficultés qu'éprouvent les parents à dire "non" à l'enfant. Cependant, de nouvelles études amènent à penser que cette pathologie a une origine multifactorielle. D'autre part, nombre d'enfants continuent à avoir des biberons passé l'âge de 12 mois, ainsi que des biberons la nuit, sans pour autant présenter des caries. Les auteurs de cette étude se sont posé les questions suivantes :
· Les enfants qui présentent ce type de caries continuent-ils à recevoir des biberons après un an ou la nuit plus souvent que les autres enfants ?
· Ces enfants ont-ils des parents qui ont des difficultés à poser des limites ?
· Existe-t-il des antécédents familiaux sur le plan dentaire ?
L'étude a porté sur 110 enfants âgés de 18 à 36 mois. La mère a été interrogée sur divers facteurs socio-économiques, les pratiques sur le plan de l'alimentation, la façon dont les parents définissaient des limites à l'enfant, les antécédents et pratiques familiales en matière de santé dentaire. Les enfants ont ensuite été examinés, et le nombre, l'emplacement et l'importance des caries éventuelles a été noté.
22 enfants (20 %) présentaient des caries. Il n'a pas été retrouvé de différence significative entre ces enfants et les autres quant aux données démographiques et socio-économiques, sauf en ce qui concerne le niveau d'éducation de la mère : l'augmentation de ce dernier était corrélé à une baisse de l'incidence des caries. Presque tous les enfants étudiés recevaient toujours des biberons à 12 et 18 mois. La fréquence des caries était plus élevé chez les enfants qui avaient été allaités (72 % contre 46 %). Cependant, la durée de l'allaitement était similaire chez les divers groupes d'enfants. Il n'y avait pas de différence significative entre les enfants pour ce qui est de l'utilisation d'une sucette, de la cuillère ou de "doudous". Il n'y avait pas non plus de différence significative dans les apports quotidiens en lait, en jus de fruit ou en glucides, ni de rapport entre ces apports et la sévérité des caries. Presque tous les enfants recevaient un biberon de lait la nuit à 12 mois, et la plupart d'entre eux en recevaient toujours à 18 mois. Aucun rapport n'a pu être mis en évidence entre la survenue de carie et ce fait, même en prenant en compte le fait que certains enfants recevaient plus d'un biberon par nuit, qu'il pouvait dormir avec le biberon, et que le biberon pouvait contenir de l'eau. Il n'y avait pas de différence entre les mères quant à leur permissivité. Cependant, les mères dont les enfants avaient des caries étaient plus nombreuses à utiliser le biberon pour amener leur enfant à coopérer avec elles (58 % contre 23 %).
En fait, le seul facteur qui s'est avéré fortement corrélé à l'apparition de caries chez le bambin a été la présence de caries chez la mère. 55 % des mères dont l'enfant souffrait de carie avaient elles-mêmes au moins 8 caries, contre 19 % des mères dont les enfants n'avaient pas de caries. Cela avait déjà été mis en évidence dans d'autres études, et il est difficile de savoir dans quelle mesure ce fait est du à des facteurs génétiques ou environnementaux. Aucune différence significative n'a pu être retrouvée dans l'incidence des caries en fonction de la prise éventuelle de fluor, de l'âge auquel avait débuté une supplémentation en fluor, ou de l'âge auquel on avait commencé à brosser les dents de l'enfant.
Contrairement à l'opinion couramment répandue, et à ce qui a été rapporté par certaines autres études, aucune corrélation n'a pu être mise en évidence entre la prévalence des caries et l'utilisation du biberon la nuit et après l'âge de 12 mois. Cette étude a porté sur des enfants venant dans une consultation pédiatrique générale, et non dans une consultation dentaire, ce qui peut expliquer cette différence de résultat. D'autre part, les enfants ont été vus à des âges différents, leurs apports glucidiques n'on pas pu être appréciés exactement, et les réponses des mères sur le don de biberons pouvaient être approximatives, ce qui est susceptible d'avoir faussé les résultats.
La raison pour laquelle l'incidence des caries était plus élevée chez les enfants allaités est obscure. Certains auteurs attribuent cet état de fait à la poursuite des tétées nocturnes après 2 à 3 ans. Cela ne peut cependant pas être le cas ici, la majorité des mères qui avaient allaité avaient sevré leur enfant vers 5 à 6 mois, avant même la sortie de la première dent. Il est possible que cette corrélation soit due à des biais non encore mis en évidence. Dans cette étude, le pourcentage de mères présentant au moins 8 caries était plus élevé chez les mères qui avaient allaité (72 % contre 28 %), ce qui, étant donné l'impact important de ce facteur, peut être une explication. 80% des mères étaient d'origine hispanique, et des facteurs raciaux peuvent avoir une influence.
Les auteurs concluent que l'origine des caries est multifactorielle, et qu'il n'on mis en évidence aucune raison de recommander un sevrage précoce du sein ou du biberon. D'autres études sont nécessaires afin de mieux cerner les causes de ce type de caries.
Allaitement et caries dentaires
Coping with dental caries. R Cox. A pediatric dentist’s perspective. KJ Hale. New Beg, jan-feb 1997, 10-12.
Le premier enfant de cette mère, une fille âgée de 4 ans, avait souffert de nombreuses caries des dents de lait. La mère a donc emmené son second enfant (un garçon) chez le dentiste pour la première fois à l’âge d’un an. Ce dernier a découvert que les 4 dents de l’enfant étaient déjà cariées.
La mère a discuté avec son dentiste de la cause de ces caries à un âge aussi précoce. L’enfant ne consommait que très peu de produits sucrés solides ou liquides. Il était toujours allaité à la demande, dormait avec ses parents et tétait plusieurs fois par nuit (ce qui avait aussi été le cas pour sa soeur aînée). Le dentiste a donc envisagé la responsabilité des tétées nocturnes. En effet, certains auteurs pensent que, lorsque l’enfant passe de longues périodes au sein pendant la nuit, le lait stagne dans sa bouche, ce qui amène un climat particuliè-rement favorable à la prolifération bactérienne, d’autant que la sécrétion de salive est plus basse la nuit. D’autres auteurs s’élèvent contre ce point de vue en disant que le lait ne coule du sein que lorsque l’enfant tète efficacement, et non tout seul comme avec un biberon et que lait humain et lait industriel n’ont pas la même composition.
La mère souhaitait vivement poursuivre l’allaitement à la de-mande. Elle a donc cherché avec le dentiste les moyens de remédier à la situation tout en préservant l’allaitement. Le dentiste a recomman-dé de rincer la bouche de l’enfant après chaque tétée, de lui brosser les dents 3 à 4 fois par jour, et d’appliquer localement un produit fluoré. La mère a donc commencé à appliquer ce programme (mais elle n’a pas pu se résoudre à rincer la bouche de son enfant après les tétées nocturnes, d’autant que celui-ci protestait énergiquement à chaque rinçage et à chaque brossage de dents). Neuf mois plus tard, l’enfant était toujours allaité chaque fois qu’il le souhaitait, et aucune nouvelle carie n’était apparue.
Le point de vue du dentiste
Devant un enfant qui présente autant de caries à un âge aussi précoce, il est important de passer en revue toutes les causes possi-bles afin de remédier à la situation. Une dent est constituée d’os recouvert d’ivoire, puis d’émail. Les caries sont provoquées par les bactéries qui prolifèrent dans la plaque dentaire. Elles se nourrissent des glucides provenant des débris alimentaires. Certaines souches de bactéries, parmi celles qui vivent dans la bouche, ont des sécrétions très acides qui vont attaquer l’émail (Streptococcus mutans en particulier). Mais pourquoi certains enfants présentent-ils des caries et pas d’autres ?
Les caries les plus fréquentes chez les adultes creusent les surfaces de mastication des prémolaires et des molaires. Il existe une prédisposition familiale. Leur traitement est l’obturation. Les caries observées chez le bambin sont différentes. Elles se produisent entre les dents et sur leurs faces planes. Or, les bactéries responsables des caries peuvent se transmettre par le biais de la salive. Et lorsqu’un individu devient porteur de ce type de bactéries, il le reste pendant toute sa vie (ou tout au moins pendant toute la période pendant laquelle il a des dents). En conséquence, lorsqu’il y a des antécédents familiaux de caries, il est préférable d’éviter tout ce qui favorisera le passage de salive de la bouche des parents à celle de l’enfant (couverts et nourriture en particulier). Parents et enfants doivent être régulièrement suivis par un dentiste. Le pourcentage de personnes porteuses de ces bactéries buccales à sécrétions fortement acides est d’environ 20 %. Cela signifie que 80 % environ des enfants peuvent passer la nuit au sein ou avec un biberon sans courir un sérieux risque de caries. Le problème est donc de détecter les 20 % d’enfants pour qui ce comportement posera des problèmes.
L’idéal serait de prévenir la contamination de l’enfant par les bactéries « nuisibles ». Malheureusement, les enfants ne sont souvent vus qu’à l’âge de 2 ou 3 ans, moment où ils souffrent déjà de caries; il est trop tard pour une prévention totalement efficace. A ce stade, le but sera d’abaisser la prolifération des bactéries responsables, afin de limiter les dégâts. Les bases de cette lutte sont :
· La réduction drastique des produits sucrés. Si l’enfant est tou-jours allaité, il sera préférable de limiter son accès au sein la nuit. La consommation de produits sucrés joue un rôle capital, en sélection-nant les bactéries néfastes. Ces dernières sont particulièrement « gourmandes » en sucre, et elles sont nettement plus résistantes à un milieu acide que les« bonnes » bactéries. Plus les apports sucrés sont fréquents, plus les mauvaises bactéries excréteront de l’acide qui détruira les bonnes bactéries. Des études ont montré qu’en quelques mois, les Streptococcus mutans peuvent arriver à représenter 75 % de la flore buccale ; à ce stade, les caries se multiplient. Il est donc préférable de faire quelques « gros » repas que de nombreux petits repas, chose qui n’est pas toujours facile à mettre en oeuvre avec un enfant allaité à la demande. Il est parfois possible de négocier avec un enfant, à partir d’un certain âge. Dans le cas contraire, l’effort devra porter sur l’hygiène buccale et l’application locale de fluor.
· Une hygiène buccale rigoureuse. Améliorer l’hygiène est, en théorie, le plus facile (les mères ne seront pas toujours de cet avis, un enfant de cet âge étant rarement coopératif). Les dents doivent être nettoyées dès leur éruption, et ce 3 ou 4 fois par jour, après les prin-cipaux repas. Si en outre la mère passe un linge mouillé sur les dents après chaque tétée lorsque l’enfant tète souvent, cela n’en sera que mieux.
Lorsque l’on se trouve confronté à un tel problème chez un enfant allaité, il est important d’écouter la mère avec une grande ouverture d’esprit. Ce n’est que si elle a confiance en vous qu’elle vous dira quelles sont réellement les habitudes alimentaires de son enfant, en particulier en matière d’allaitement. Il est important de discuter en détail avec elle des divers moyens de lutte contre les caries, à la recherche de ce qu’elle-même et son enfant peuvent accepter comme restrictions et mesures correctives. Cela ne pourra se faire que si elle se sent écoutée sans être jugée, et considérée comme une partenaire à part entière dans la lutte contre les caries.
Allaitement et caries dentaires
Association between infant breastfeeding and early childhood caries in the United States. H Iida, P Auinger, RJ Billings, M Weitzman. Pediatrics 2007 ; 120(4) : e-944-52.
Certains estiment que l’allaitement long et à la demande pourrait augmenter le risque de caries pendant la petite enfance. Toutefois, les données épidémiologiques sur le sujet restent très limitées. Le but de cette étude était d’évaluer les éventuelles corrélations entre l’allaitement et sa durée, et le risque de caries pendant la petite enfance.
Les données utilisées pour cette étude ont été recueillies dans le cadre d’une grande étude nationale américaine sur la santé et la nutrition, menée en 1999-2002. Cette analyse portait sur 1 576 enfants. Les données sur l’alimentation en début de vie ont été recueillies de façon rétrospective (allaitement ou alimentation au lait industriel, durée totale de l’allaitement, durée de l’allaitement exclusif). Un examen dentaire a été effectué chez les enfants entre 2 et 5 ans selon un protocole standardisé. Les parents ont répondu à un questionnaire pour recueil de données socioéconomiques et démographiques, et sur la santé de l’enfant. Toutes ces données ont été analysées par régression bivariable et multivariable.
Environ 60 % des enfants avaient été allaités ; ils étaient plus souvent d’origine non africaine, vivaient dans une famille d’un niveau économique plus élevé, et leur mère était plus âgée que la moyenne et moins souvent fumeuse. La mère des enfants qui avaient été exclusivement allaité pendant 9 mois et plus et/ou qui avaient été allaités pendant plus d’un an était plus souvent d’origine mexicaine et non fumeuse. 75 % des enfants allaités avaient commencé à recevoir autre chose que du lait maternel entre 3 et 6 mois. 27,5 % des enfants de 2 à 5 ans présentaient des caries, qui étaient importantes chez 10 % des enfants.
Après analyse bivariable, la prévalence des caries, y compris les caries sévères, était plus basse chez les enfants allaités que chez ceux qui ne l’avaient pas été. La prévalence des caries était similaire chez les enfants qui avaient été exclusivement allaités pendant 9 mois et plus et chez ceux qui l’avaient été pendant moins de 9 mois. Elle était plus importante chez les enfants qui avaient été allaités pendant plus d’un an que chez ceux qui l’avaient été pendant moins d’un an. Le taux global de caries augmentait avec l’âge, mais pas celui des caries sévères. La prévalence des caries était plus importante chez les enfants vivant dans un milieu défavorisé, et chez les enfants dont la mère avait fumé pendant la grossesse. Elle était la plus élevé chez les enfants d’origine mexicaine, puis chez les enfants d’origine africaine. Après correction pour les autres variables, il n’existait plus aucune corrélation entre l’allaitement et la présence de caries. Les facteurs indépendamment corrélés au risque de caries étaient l’âge de l’enfant, l’origine mexicaine, le fait de vivre en dessous du seuil de pauvreté, le tabagisme maternel pendant la grossesse, et le fait d’avoir été chez le dentiste pendant l’année précédente.
Une analyse additionnelle a été effectuée pour tenter de mieux cerner les relations entre l’allaitement et les autres variables, et les interactions entre elles. Si on ne prenait en compte ni le niveau socioéconomique, ni l’âge de la mère au moment de la naissance, ni le tabagisme maternel, l’allaitement était corrélé à une baisse de 40 % du risque de caries sévères. Les enfants d’origine hispanique qui avaient été allaités avaient un risque plus élevé de caries que les enfants blancs non hispaniques qui n’avaient pas été allaités. De même, les enfants allaités dont la famille vivait en dessous du seuil de pauvreté avaient un risque de caries plus élevé que les enfants non allaités vivant dans une famille économiquement aisée.
Le principal avantage de cette étude est son caractère national : elle portait sur un groupe important d’enfants d’origines ethniques et de niveau socioéconomique variés. Ses principales faiblesses sont le caractère rétrospectif des données sur l’alimentation de l’enfant en début de vie, et l’absence de recueil de données sur certains facteurs susceptibles d’avoir un impact important sur la santé dentaire (tétées nocturnes, santé dentaire maternelle, pratiques d’hygiène orale…). Toutefois, rien ne permet actuellement de conclure que l’allaitement, et en particulier l’allaitement long, a en soi un impact sur la santé dentaire des enfants de 2 à 5 ans. En revanche, cette étude confirme le fait que le tabagisme maternel pendant la grossesse est un facteur de risque, ainsi que le fait de vivre dans un milieu défavorisé.
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci