Le rôle de l’allaitement maternel dans la prévention des allergies reste controversé, d’autant que jusqu’à présent, on ne savait pas trop par quel mécanisme cela pouvait se faire.
Une récente étude (française !) pourrait bien changer la donne.
Les chercheurs de l’Unité Inserm 924 « Maladies infectieuses, auto-immunes et allergiques » ont en effet testé avec succès sur des souris l’hypothèse suivante : lorsqu’une mère qui allaite respire de potentiels allergènes, ceux-ci pourraient, à l’instar des aliments, passer dans le lait et être transmis au bébé. Cette voie de transmission pourrait être particulièrement efficace pour rendre l’enfant tolérant à cet allergène, étant donné la présence connue dans le lait maternel de nombreux médiateurs du système immunitaire.
Après avoir exposé des souris allaitantes à des allergènes diffusés dans l’air via des aérosols, ils ont effectivement retrouvé dans le lait l’allergène inhalé, trois à quatre heures après l’exposition, et observé qu’une fois devenus adultes, les petits étaient résistants à l’induction d’asthme. Leur réponse allergique diminuait de 60 à 80 % par rapport aux souris allaitées par des mères non exposées.
Selon les chercheurs, la protection transmise par la mère dépendrait de la présence conjointe dans le lait de l’allergène et d’une molécule immunosuppressive, le TGF beta, que l’on trouve en quantité abondante dans le lait maternel.
Valérie Verhasselt, Breast milk-mediated transfer of an antigen induces tolerance and protection from allergic asthma, Nature Medicine, en ligne le 27 janvier 2008.
En 2016, une étude présentée au Congrès international de l’European Respiratory Society's International montre que chez les enfants porteurs de gènes connus comme associés au risque d'asthme, l'allaitement réduit de 27 % le risque de développer des symptômes respiratoires.
https://www.eurekalert.org/pub_releases/2016-09/elf-age090116.php
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci