D'après : Breastfeeding and maternal health outcomes : a systematic review and meta-analysis. Chowdhury R et al. Acta Paediatr 2015 ; 104(467) : 96-113.
De nombreuses études ont constaté les bénéfices de l’allaitement pour les enfants. Mais il présente également des bénéfices pour les mères. Des études ont fait état d’un taux plus élevé de cancer du sein et de cancer ovarien chez les mères qui n'avaient pas allaité. L’allaitement semble également avoir un impact sur le métabolisme maternel. Par ailleurs, la grossesse et l’allaitement modifient le métabolisme maternel du calcium, et l’allaitement semble favoriser la perte de poids. Les auteurs de cette méta-analyse font le point sur les données publiées en matière d’impact de l’allaitement sur le cancer du sein, le cancer ovarien, l’ostéoporose, le diabète de type 2, l’aménorrhée du post-partum, la dépression maternelle, et la perte de poids en post-partum.
Les auteurs ont recherché toutes les études publiées sur ces sujets jusqu’en février 2015. 2 auteurs ont analysé les études, et en ont extrait les données. Ils ont retrouvé 4 méta-analyses, portant respectivement sur le cancer ovarien, le diabète de type 2, la dépression du post-partum, et les modification du poids en post-partum. Ils ont par ailleurs pris en compte les études observationnelles, les études cas-témoin, les études randomisées et quasi-randomisées. Ils ont analysé l’impact de l’allaitement versus le non-allaitement, et celui de la durée de l’allaitement. Pour l’aménorrhée lactationnelle, ils ont pris en compte les caractéristiques de l’allaitement. Ils ont également évalué la qualité méthodologique des études, qui a été qualifiée d’adéquate ou d’inadéquate. 163 nouvelles études ont été prises en compte. 100 études portaient sur le cancer du sein, 40 sur le cancer ovarien, 12 sur l’aménorrhée lactationnelle, 5 sur les modifications du poids, et 6 sur l’ostéoporose. Aucune étude autre que celles prises en compte dans les méta-analyses retrouvées ne portait sur le diabète de type 2 ou la dépression du post-partum.
Globalement, les études portant sur le cancer du sein faisaient état d’un risque 1,28 fois plus élevé de cancer du sein chez les femmes qui n’avaient pas allaité, l'impact bénéfique de l'allaitement étant plus important chez les mères qui avaient allaité > 12 mois par rapport à celles qui n’avaient pas allaité, et dans les études de bonne qualité méthodologique.
Le risque de cancer ovarien était 1,42 fois plus élevé chez les femmes qui n’avaient pas allaité, l’impact de l’allaitement étant plus important chez les femmes qui avaient allaité pendant > 6 mois, et encore plus important chez celles qui avaient allaité pendant > 12 mois. L’impact était un peu plus bas dans les études de qualité élevée, et lorsqu’on prenait en compte uniquement les femmes qui avaient eu des enfants.
Les études portant sur l’ostéoporose à long terme mesuraient habituellement la densité osseuse au niveau de la tête fémorale et du radius. Globalement, les résultats étaient hétérogènes, et aucune conclusion significative ne pouvait être dégagée de ces études.
Une méta-analyse récente rapportait un risque 1,47 fois plus élevé de diabète de type 2 chez les femmes qui n’avaient pas allaité par rapport à celles qui avaient allaité le plus longtemps, avec une baisse de 9 % de ce risque pour chaque année supplémentaire d’allaitement.
L’allaitement exclusif était corrélé à une plus longue durée d’aménorrhée lactationnelle que l’allaitement partiel, et c’était également le cas d’une plus longue durée d’allaitement. Les études étaient de bonne qualité méthodologique. Une analyse récente constatait une durée plus courte d’allaitement chez les mères souffrant de dépression, mais il était impossible de savoir si cette durée plus courte était la cause ou la conséquence de la dépression. Aucune étude récente n’avait été publiée sur ces 2 sujets.
5 nouvelles études ont été ajoutées à la méta-analyse plus ancienne sur l’évolution du poids en post-partum (et qui ne constatait pas d’impact significatif de l’allaitement). 2 d’entre elles faisaient état d’une perte de poids significativement plus faible chez les mères qui n’allaitaient pas, en particulier chez les femmes qui avaient allaité exclusivement. Les 3 autres études ne constataient aucun impact significatif.
Cette méta-analyse comportait de nombreuses études observationnelles, à haut risque de biais. Par ailleurs, les données étaient très hétérogènes dans certains domaines. Ces résultats permettent de penser que le risque de cancer du sein et des ovaires est significativement plus élevé chez les femmes qui n’ont pas allaité, ainsi que le risque de diabète de type 2. Les données disponibles ne permettaient pas de conclure avec fiabilité sur un impact à long terme de l’allaitement sur la densité osseuse, la dépression du post-partum ou l’évolution du poids maternel en post-partum. Enfin, l’allaitement exclusif pendant les 6 premiers mois allongeait la durée de l’aménorrhée lactationnelle.
Bonjour j’ai 48 ans ma petite dernière aura 7 ans le 24/12/2018, et pour elle l’allaitement a duré 6 ans 1/2, cela veut dire sevrée en juillet 2018. Comme quoi tout est possible et chaque expérience est unique, pour moi c’est le cas, comme quoi le corps humain est bien fait et que malgré tous les préjugés tout rentre dans l’ordre a un moment donné aussi bien pour la maman que pour l’enfant, je pense que la normalité ou la prescription d’une quelconque durée préconisée ne soit utile chacun son rythme ses émotions son évolution et vive la vie et je finirai par vive l’allaitement, bien cordialement, signé une maman qui ne regrette rien
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