Ce dossier a été publié dans Allaiter aujourd'hui n° 51, LLL France, 2002
Françoise Coudray est mère de trois garçons, dont des jumeaux de 4 ans 1/2. Elle a créé l'association Allaitement des jumeaux et plus (ADJ+) et anime depuis deux ans dans le Gard des ateliers sur l'allaitement en public.
Les réflexions qui suivent sont issues à la fois du travail de ces ateliers et de son expérience personnelle de mère allaitante.
Allaiter en public, c'est allaiter face au regard des autres. C'est le partage, désiré ou involontaire, d'un moment d'intimité, d'un geste socialement devenu rare.
Dans une société qui a opté généralement pour le biberon de lait artificiel, allaiter en public, c'est assumer un geste pouvant être vu comme "désuet", "dépassé", devant l'incrédulité médicale, familiale, environnementale. Et quand je dis "incrédulité", je pourrais ajouter aussi critique, envie, jalousie.
Allaiter en public, c'est aussi assumer un corps que la société réduit à la seule érotique.
Le sein tronqué
Une société ne devrait jamais réduire une partie du corps humain (les seins) à la moitié de ce qu'elle est : le sein nourricier, le sein splendeur esthétique, le sein lieu de délices et de caresses amoureuses, est réduit au sein esthétique, jeune, pointant allègrement vers le haut, réservé au contact charnel du compagnon. Qu'est devenu l'échange corps à corps mère/enfant ? Et où est donc la place de l'enfant d'ailleurs ? Et en corollaire, quels adultes formons-nous, si nous n'apprenons pas leur corps aux bébés ?
Ce sein tronqué est entré si fortement dans nos mentalités qu'un sein ne semble plus avoir sa place dans une bouche de bébé. Ce sein tronqué transforme l'homme le plus honnête forcément en voyeur, et la mère forcément en exhibitionniste.
Cette image ancrée en nous va jouer dans notre décision de donner le sein ou non. Quand on a caché, anesthésié, notre corps d'enfant, parfois à outrance, il peut être difficile, quand nous devenons mère à notre tour, d'envisager de découvrir une aréole devant notre propre enfant. Quand on n'a pas reçu ce contact lacté ou pas de contact charnel du tout étant petite enfant, il peut être difficile de donner un peu de notre corps à notre propre enfant (à ce propos, je me voudrais néanmoins rassurante : je n'ai pas été allaitée, et j'ai bien nourri mes jumeaux puis leur petit frère ; l'allaitement pour moi était naturel, j'étais fière de ce lait qui jaillissait de mes seins, et avec quelle puissance, pour nourrir mes enfants).
A la maternité
Après avoir éventuellement réglé la question de notre regard face à nos seins, c'est ce sein tronqué en "eux" (les "autres") qu'il va falloir combattre.
La première tétée en salle de naissance dépend énormément du personnel, de sa disponibilité, de ses connaissances, de son vécu vis-à-vis de l'allaitement. Ce premier rendez-vous devient parfois première épreuve de force, en tout cas c'est notre première expérience en public.
La première tétée devrait être un moment d'amour partagé discrètement mais avec complicité : aider à la mise au sein si l'aide est nécessaire, mais lui conserver son caractère d'intimité, parler doucement, pas de gestes brusques.
Malheureusement, la pratique générale de prendre l'enfant pour lui donner des soins (qui pourraient attendre) nous coupe de l'atmosphère toute hormonale, toute instinctive, qui entoure la naissance. Alors que nous avons en nous, dans notre cerveau ancestral, la connaissance pour mettre nous-même notre enfant au sein, nous nous retrouvons à demander de l'aide, nous plaçant un peu en position d'infériorité, en débutante, en quémandeuse.
Cette première épreuve n'est néanmoins pas l'épreuve du feu. Le pire (aussi bien dans mon vécu que dans le vécu d'amies de lait, et les appréhensions de futures amies de lait), ce sont les tétées en chambre.
Si l'on parvient assez aisément à allaiter devant les sages-femmes, puéricultrices, infirmières (elles appartiennent au corps de la santé, notre affectif n'est donc pas touché), que dire dès le début des visites... Entre le frère, le père, l'oncle, le cousin, l'ami, dont on ne sait trop s'ils vont nous regarder avec des yeux d'enfants (de vieux enfants, certes) ou avec des yeux d'hommes, voire d'amants potentiels, et surtout, entre la mère, la soeur, la cousine, la copine, ce ne sont plus nos mises au sein qui sont là, ce sont les leurs, ou les "non-leurs" si je peux me permettre ce néologisme. Ce sont leurs expériences, leurs vécus, leurs pensées, qui vont nous regarder, nous juger.
Allaiter devant elles, ce sera faire quelque chose qu'elles n'auront peut-être pas réalisé. Pas toujours facile d'assumer une mise au sein devant une ardente du lait en poudre. Surtout que pour les premières mises au sein, on se sent pataude : on parvient déjà difficilement à manipuler l'enfant, alors que dire de le mettre au sein (et de la manipulation du vêtement donc !) ?
Allaiter devant elles, ce sera s'entendre dire : « Mais est-ce que tu as assez de lait ? A ta place je donnerais de l'eau dans un biberon. » Ou : « Oh, tu as des crevasses ? Ça fait mal, tu devrais arrêter, inutile de te donner plus de mal. »
Allaiter devant elles, c'est voir ses capacités de jeune mère jugées. Au lieu de réjouissances, de joies, de chants, allaiter devant elles sera toujours voir son intimité violée par le vécu des autres au féminin.
C'est aussi parfois partager sa chambre avec une convaincue du lait artificiel, et vivre le contraste entre nos mises au sein fréquentes, nos positions maladroites, nos seins gonflés de ce réseau veineux qui va contribuer à la lactation, et "sa" tranquillité temporaire (enfant en nurserie la nuit, remplacement lors des repas).
Entraînement et astuces
Les premiers temps, ce pourra être pour certaines ne pas allaiter en public (devant vraiment personne), juste le temps d'être à l'aise avec les techniques de mises au sein. Parmi mes amies de lait, certaines ont opté pour l'entraînement devant d'autres mamans allaitantes d'abord. D'autres ont préféré la famille, avant d'aborder le restaurant, le lieu public. Et d'autres encore ont préféré les terrasses de café, le passant le plus anonyme, avant d'allaiter devant des proches (famille ou amis).
Ce pourra être aussi porter l'enfant dans un porte-câLLLin, mettre un large foulard ou un châle qui permettra de se préserver ; faire assister le papa à une réunion de copines, si c'est le papa qui est réticent ; se conforter (le dégrafage n'est pas un déshabillage !) ; agir naturellement (c'est en multipliant les gestes furtifs qu'on attire l'attention) ; regarder les autres qui soulèvent leur T-shirt juste ce qu'il faut pour que l'enfant prenne le sein.
Ce pourra être aussi investir dans des vêtements d'allaitement, au rabat qu'on écarte conçu juste pour sortir le sein.
Quand l'enfant grandit
Quand l'allaitement se passe bien, qu'on n'a plus mal, que la lactation s'est établie, qu'on ne dégouline plus de lait de façon intempestive, allaiter devant les autres devient le jugement de l'âge. Pas l'âge de la mère, non, celui de l'enfant.
L'allaitement d'un bébé se conçoit encore aisément, même dans une société d'alimentation artificielle. Mais l'allaitement du bambin entraîne de nombreuses réflexions, très rarement constructives !
Allaiter un bambin d'un an et plus, cela veut dire, dans la conscience sociale, qu'on est mère depuis un an, mais pas à nouveau femme (« oh, le pauvre homme, dont la femme allaite toujours »). On plaint aussi l'enfant qui est toujours dans le giron de sa mère, et donc pas autonomisé « comme les autres, vous savez, ceux mis en crèche à 2 mois ½ ».
Allaiter un bambin en public devient donc une profession de foi, un acte d'affirmation. Et ce d'autant plus qu'il est plus difficile de le faire discrètement qu'avec un bébé.
Les jumeaux
Il faut aussi absolument mentionner l'allaitement des jumeaux.
Des jumeaux, ça attire l'attention. Alors, pensez donc, les allaiter au sein, c'est une énormité sociale !
L'allaitement des jumeaux se fait de deux manières : soit chacun son tour, soit en même temps.
L'allaitement simultané, je l'ai réalisé (à part devant mon mari) : devant des animatrices d'associations comme LLL, en famille, entre copines, c'était vraiment le plaisir de partager. Sinon, comme j'étais le plus souvent avec mon mari ou un ami ou de la famille, je donnais le sein à l'un tandis que mon mari ou le tiers s'occupait de l'autre. Ensuite on échangeait.
Je me rappelle toujours avec amusement un repas en brasserie. Nous nous installons en terrasse. Le garçon, lorsqu'il va servir en terrasse, sort toujours par la porte qui me fait face. J'allaite Maximilien (brun). Le garçon va et vient, jette un oeil, professionnel et paternel. Il y a une dame un peu plus loin qui nous regarde, sourit d'un air attendri. Puis je confie Maximilien au papa, et prends Alexandre (blond), au sein droit cette fois. En cours de tétée, le garçon sort sur la terrasse, on le sent préoccupé par son travail, et sa tâche est rude à l'heure du déjeuner, mais il s'arrête, disons une fraction de seconde, avant de reprendre son chemin, l'air vaguement préoccupé (« il y a un truc bizarre, mais quoi ? ») avant que la grosse dame, jetant à nouveau un oeil vers nous, ne se remette à sourire, à regarder plus attentivement, puis à se marrer.
Je pense qu'il faut une bonne dose de punch pour allaiter des jumeaux en public, car il faut assumer la curiosité des gens sur les jumeaux, les positions « acrobatiques », le côté « scène de cirque », et l'impression qu'on peut avoir d'être soi-même une « bête de foire ».
En conclusion
Mais allaiter face au regard des autres, ce ne sont pas que des scènes intimes volées, jalousées, regardées avec suspicion. C'est aussi et surtout partager notre intense bonheur, notre immense fierté d'être mère, de nourrir de lait, de gaver de câlins.
Plus que lors des ateliers thématiques que j'organise, c'est dans les photos récoltées pour le « mur du sein » (à l'occasion de la SMAM 2001) que j'ai vu ce bonheur : un peu plus de 200 photos prises en extérieur (bord de plage, jardin public), ou lors de réunions familiales ou amicales, où l'on voit deux copines donnant le sein, ou bien une jeune femme sur laquelle se penche la mamie ou la mémée.
Françoise Coudray
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Vêtements d'allaitement
Il n'est pas question de trancher ici entre celles qui n'envisagent d'allaiter en public que dans la discrétion et celles qui pensent qu'on ne fera pas avancer la cause de l'allaitement en se cachant.
Toujours est-il que les premières ont besoin de savoir qu'il est possible d'allaiter discrètement à condition de s'habiller en conséquence. Et pour cela, pas besoin d'habits spéciaux : il suffit d'avoir un haut (tee-shirt, pull, tunique, etc.) séparé du bas, haut qu'on soulève légèrement pour donner au bébé accès au sein.
Mais on peut aussi avoir envie - surtout si l'on allaite plus de quelques semaines - de mettre certains jours une robe. Auquel cas il faudra avoir un modèle spécialement conçu pour l'allaitement.
On peut bien sûr le fabriquer soi-même ou le faire fabriquer par une connaissance bonne couturière. Eventuellement en s'aidant de patrons ad hoc (on en trouve par exemple sur Internet).
On peut aussi les acheter en prêt-à-porter. La petite embellie de l'allaitement en France fait qu'on commence à trouver des modèles, alors que jusqu'à il y a peu, c'était totalement inconnu.
Citons notamment Agridesfi (Ferme de Noncerve, 91590 La Ferté Alais, tél. 01 60 80 38 32, fax 01 60 80 52 41) qui propose plusieurs modèles de robes et T-shirts, avec ouverture verticale, horizontale ou milieu, dans le tissu de son choix.
Le développement du commerce électronique permet aussi maintenant de faire ses achats auprès de fabricants américains, beaucoup plus nombreux à proposer des modèles pour l'allaitement. Sur leurs sites, on peut aller voir les modèles, commander leur catalogue et acheter directement. Citons Motherwear (www.motherwear.com/LLL), Motherwood (www.motherwoodnursing.com), Nourisson Maternity & Breastfeeding Boutique (www.nourisson.com), Birth and Baby (www.BirthandBaby.com), Expressiva (www.expressiva.com) Laura's Closet (www.laurascloset.com), Mommy Gear (www.mommygear.com), Breast is Best (www.breast-is-best.com).
Et pour se moquer - gentiment - des Américains, terminons en signalant qu'on y vend aussi des ponchos et des grands bavoirs (ressemblant assez à ce qu'on a sur les épaules quand on est chez la coiffeuse) appelés « tabliers de discrétion » (sic !), tout cela permettant soi-disant d'allaiter discrètement mais, à mon idée, attirant plutôt l'attention !
L'allaitement en public, un sujet tendance ?
Dans l'émission « On a tout essayé » du 17 octobre 2001, ils avaient « essayé l'allaitement en public ». Un couple d'acteurs avec un vrai bébé se promenait d'une terrasse de café à un arrêt de bus, d'un magasin à un banc de square. La femme faisait semblant d'allaiter en dénudant généreusement son sein, et le « mari » prenait les passants à témoin : « Regardez ma femme, elle montre ses seins à tout le monde, dites-lui d'arrêter ! » La caméra cachée enregistrait les réactions qui allaient toutes dans le même sens : « Laissez votre femme tranquille, le bébé a faim, c'est normal qu'il tète, c'est vous qui avez l'esprit tordu, etc. » Un homme dans un café a eu la réplique finale : « Monsieur, ce ne sont pas les seins de votre femme qu'on regarde, c'est le bébé qui tète ! »
Autre émission : « C'est mon choix », le 21 janvier 2002. Thème : « J'allaite en public, même si ça vous gêne ». Le « match » a nettement tourné à l'avantage de l'allaitement en général et de l'allaitement en public en particulier : les deux mamans qui allaitaient leur bébé sont apparues sûres d'elles et naturelles et ont été largement applaudies par le public, alors que les « contre » apparaissaient ridicules et se faisaient huer.
L'été dernier, dans un « Ça se discute » sur l'humour, « Frigide Bardot », venue présenter son livre J'élève mon mari (pastiche du Laurence Pernoud), a allaité son bébé sur le plateau. Et ce n'est pas la première fois qu'on voyait une femme allaiter dans cette émission.
Voir cela dans ces émissions très populaires est encourageant : cela montre que contrairement à ce que craignent pas mal de femmes *, l'allaitement en public est plutôt bien vu chez nous, y compris par les hommes. Et les émissions elles-mêmes augmentent le degré d'acceptabilité en réaccoutumant nos concitoyens au spectacle d'un bébé en train de téter.
* Dans une enquête faite dans le département de la Somme dans les années 90, la pudeur arrivait en tête des raisons du non-allaitement (27 %).
En Grande-Bretagne
Dans un pays où le Guide Debrett des convenances et bonnes manières, qui recense depuis 1769 ce qui se fait et ne se fait pas, condamne « l'expulsion en public de toute forme liquide d'un quelconque orifice », l'allaitement en public pose parfois problème !
On a ainsi pu lire dans Le Monde du 31 mai 2001 que la police britannique lutte contre les préjugés dans ses rangs en affichant dans les commissariats le palmarès, résultant d'un sondage, des individus les plus détestés par les agents : les laids, les gros, les roux, les chauves, les végétariens, les Allemands en vacances, les Gallois, les conducteurs de caravanes, les hommes qui ont des poils sur le dos et... les femmes qui allaitent en public !
En 1993, le Collège des sages-femmes (Royal College of Midwives) a fait faire par des élèves sages-femmes une enquête auprès de 734 restaurants. 25 % d'entre eux avaient une attitude négative face à l'allaitement en public.
Dans un autre sondage, également fait par le RCM, c'est la moitié des hommes interrogés qui étaient contre l'allaitement en public. C'est d'ailleurs pour cette raison que le gouvernement britannique a récemment décidé de lancer une grande campagne de promotion de l'allaitement visant tout particulièrement les pères (voir brèves de AA 48).
En 2000, la Chambre des Communes avait été agitée par l'interdiction faite aux femmes députés d'allaiter dans l'enceinte de Westminster. Un nouveau « speaker » avait été élu qui s'était engagé à lever cette interdiction (voir brèves de AA 46).
Aux Etats-Unis
Au cours des dernières années, près de la moitié des Etats ont voté des lois destinées à protéger le droit d'une mère à allaiter en public. Ce n'est pas qu'il soit en aucune façon illégal d'allaiter où que ce soit, mais dans la mesure où, pour certains, l'allaitement est ou peut être taxé d'exhibitionnisme, et que certaines mères sont parfois fermement invitées à « aller faire ça ailleurs », on a éprouvé le besoin de clarifier les choses en édictant une loi.
Jusqu'à présent, seul l'Etat de New York a institué une sanction en cas de violation du droit d'une femme à allaiter en public, qui est assimilé à une violation de ses droits civiques. La loi prévoit des amendes de 1000 à 5000 dollars, assorties de peines allant de 1 à 5 ans de prison, pour les personnes qui interdiraient à des femmes de nourrir au sein leur bébé en public, « même si, pendant la tétée, le mamelon de la femme n'est pas couvert » !
On considère qu'il n'y a pas de « conflit d'intérêts » autre que le droit d'une tierce personne à ne pas voir une mère allaiter. Et si quelqu'un se sent mal à l'aise à voir ce spectacle, il n'a qu'à regarder ailleurs ! *
A Philadelphie, une ordonnance de 1996 interdit non seulement la discrimination des femmes allaitantes, mais également leur ségrégation (il est interdit de limiter le droit d'allaiter à certains endroits d'un établissement public ou privé).
En 1999, une loi fédérale a affirmé le droit d'allaiter dans n'importe quel endroit qui soit propriété fédérale et où une mère a le droit de se trouver avec son enfant.
Pour en savoir plus sur ces mesures législatives, on peut aller sur le site de La Leche League International, à la page : www.lalecheleague.org/Law/Bills4.html, où la juriste Elizabeth N. Baldwin fait le point.
* D'après une enquête faite dans les années 80 par la Healthy Mothers - Healthy Babies Coalition, seules 14 % des personnes interrogées se disaient gênées par l'allaitement en public.
Au Canada
Comme aux Etats-Unis, on y trouve le meilleur comme le pire : des cas de harcèlement et, dans le même temps, des textes affirmant le droit d'allaiter en public. C'est ainsi qu'en 1999, la Commission ontarienne des droits de la personne a publié une mise à jour de sa Politique concernant la discrimination liée à la grossesse, qui confirme le droit des femmes d'allaiter en public et rappelle qu'il est interdit de refuser quelque service que ce soit à une femme parce qu'elle se prévaut de ce droit.
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Bonjour,
Je rebondis sur le fait d'allaiter à l'église.
J'ai moi-même allaité mon fils pendant la messe car l'heure de la messe était simplement son heure pour manger. C'est ainsi que les paroissiens et le prêtre ont pris l'habitude chaque dimanche de me voir m'installer confortablement au fond de l'église pour nourrir mon fils. J'ai pris le parti à ce moment là de m'éloigner un peu physiquement en allant sur les derniers bancs surtout par respect pour le prêtre qui ne voit pas de seins régulièrement a priori, et aussi car il y avait un chauffage au fond de l'église ;)
Sentez-vous bien libres dans la maison de Dieu car c'est aussi la vôtre, croyants ou non !
Pour répondre à la maman qui est sortie de l’eglise pour allaiter, c’est bien délicat de votre part, mais sachez que ce n’est pas du tout mal-venu d’allaiter dans une eglise, même en pleine messe. Ça ne heurte absolument aucune croyance. Au contraire, la Mère de Dieu, Marié, a une grande place dans l’eglise. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun croyant de s’offusquer d’une femme qui nourrit son enfant.
Je suis totalement d'accord avec votre article. Je pense que c'est important d'y avoir réfléchi et de s' être renseignée avant la naissance pour être prête, parce que si on se laisse porter même dans une maternité amie des bébé il y a de forte chance que l'allaitement rate. Et je suis tellement désolée de discuter avec autant de mamans qui auraient voulu que ça dure plus et qui "ont du" arrêter parce que mal accompagnées, notamment par le corps médical. Ma fille a un an elle est comme diraient certains encore allaitée. Je sors avec elle en public depuis toute petite et je l'ai allaitée à peu prés partout : restaurant , transport en commun, magasin, dans la rue, visite de monuments, ... Le seul endroit où je suis sortie pour lui donner le sein c'était pour un mariage dans une église pour ne pas heurter les croyances des gens. Je lui donne le sein discrètement (vêtement d'allaitement ou que l'on peut ouvrir devant), mais sans me cacher. Je trouve ça naturel , je ne milite pas , mais n'ai pas honte. Oui c'est vrai, il faut affronter les regards des gens voire leurs remarques et leurs questions du genre jusqu'à quand ? . Mais je pratique aussi le portage et c'est la même chose alors qu'on ne voit rien de moi. Le seul truc c'est que comme l'allaitement en public on ne fait pas partie de la majorité. Avoir un papa qui est à fond pour ce type de pratique, qui est naturel, ça aide. Et lorsque l'on se prend des remarques j'ai deux arguments : nous sommes des mammifères et pas des reptiles et les recommandations de l'OMS. Nous en plus de l'allaitement notre enfant n'a jamais eu de biberon ni de purée. Elle est passée du sein exclusif, lorsqu'elle a manifesté l'envie d'attraper et manger, à des morceaux. Comme on est naturellement fait pour. Et bah, ça aussi je peux vous dire que ça pose probléme aux gens. Et on nous demande si elle n'a pas faim ou s'il ne lui manque pas quelque chose, comme par exemple le biberon.
Je viens de passer un week end avec une maman qui allaitait son enfant de deux ans.
Et je ne juge pas l'allaitement à cet âge ni le fait d'allaiter, c'est naturel et chacun fait bien comme il veut. Mais la maman ne mettait pas de lange quand elle allaitait son bébé. Nous étions à table et quand nous tournions la tête pour discuter, on voyait son sein et son bébé qui jouait avec le téton. J'ai beau être tolérante, je trouve que ce n'est pas prendre en considération les autres que de ne pas prendre quelque chose ou de faire cela avec un minimum de discrétion. Dans un espace public, on ne peut pas faire seulement ce qu'on a envie de faire sans prendre en consideration les autres. C'est ça, vivre ensemble. Cette maman allaitait comme si c'était un acte de poing levé. Ça ne devrait pas être une revendication. Ça devrait être naturel tout en respectant les autres.
J'allaite mon bébé depuis 5 mois maintenant, avec plus ou moins de difficultés (on m'a souvent proposé d'arrêter d'ailleurs pour me faciliter la vie...), de heurts, de fatigue... Mais aussi de bonheur, de complicité partagé, de regards et de sourires échangés.
Cette thématique est fort bien choisie car, il est vrai que dans mon entourage, plus ou moins proche, j'ai pu entendre "il faut arrêter l'allaitement à un moment donné, donner le sein à 1 an c'est malsain et gênant", comme certains amis qui vont s'éloigner de moi, tous gênés, lorsque je nourris ma fille (bien que ,j'ai choisi de préserver notre intimité sous un lange).
Le témoignage de F. Coudray est un récit dans lequel il est possible de se retrouver et qui donne du courage pour passer au-dessus de ces regards.
Merci pour votre site, votre fond documentaire, vos articles de qualité qui offrent soutien aux mères allaitantes.
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