Cet article est paru dans Allaiter aujourd'hui n° 58, LLL France, 2004
Il y a quelque temps, le ministre de la Santé avait créé une « mission périnatalité » qui devait lui faire des propositions susceptibles de répondre aux difficultés du secteur. Fin septembre, la mission a rendu son rapport et fait vingt propositions qui, si elles sont adoptées (dans le cadre d’un plan de périnatalité), financées et appliquées, constitueront un véritable changement de cap.
Qu’on en juge par ces quelques citations extraites du rapport :
« Les professionnels de la naissance doivent modifier leurs pratiques (…) en abandonnant des techniques non indispensables pour la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement normaux. Ces techniques peuvent avoir, dans ces circonstances, des effets iatrogènes ; elles peuvent en tout cas éloigner la future mère de la notion du caractère physiologique et naturel de la grossesse et de la naissance. »
Il faut « permettre à la femme d’élaborer un projet de suivi de grossesse et de naissance », « permettant aux patientes à bas risque de choisir un mode de prise en charge de la grossesse et de l’accouchement sans l’intervention de techniques de surveillance non nécessaires. Ce mode de prise en charge devrait concerner la grande majorité de la population (…) Les sages-femmes ont la totale compétence pour prendre en charge de façon autonome le suivi de la grossesse et de l’accouchement (…) Il est proposé la possibilité d’ouvrir des maisons de naissance sous la responsabilité pleine et entière de sages-femmes (…) Il est nécessaire que les femmes enceintes soient informées de l’offre de soins dans la zone où elles vivent, en même temps que des politiques appliquées dans les maternités, par exemple en terme d’accompagnement, de péridurale, de déclenchement, de césarienne ou de plateau technique. Ceci devrait permettre un choix éclairé et aboutir à ce que les femmes choisissent en fonction de leur attente. Les usagers doivent non seulement pouvoir exprimer leurs choix individuels, mais ils doivent être représentés dans toutes les instances où est discutée la politique périnatale, aussi bien à l’échelon régional qu’à l’échelon national. »
Manifestement, les auteurs du rapport (les professeurs G. Bréart, F. Puech et J.C. Rozé) se sont informés aux bonnes sources !
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci