Cet article est le dernier d'une série de trois, écrit par Olivier Maurel*, il a été mis en ligne sur le site http://grioo.com, et il est reproduit ici avec l'autorisation de son auteur.
S'il ne faut pas frapper les enfants pour les éduquer, comment faut-il s'y prendre?
Voici les conseils de discipline positive que donne un site québecois.
Prévenir les besoins de l'enfant.
Par exemple, si on doit attendre longtemps chez le médecin, penser à apporter un jeu pour l'enfant.
Donner à l'enfant des explications. Si votre enfant dessine sur le mur, expliquez-lui pourquoi on ne dessine que sur le papier.
Cherchez à comprendre les sentiments en jeu.
Si votre enfant frappe sa petite soeur ou son petit frère, demandez-lui pourquoi il est fâché et incitez-le à exprimer sa colère et sa jalousie de manière inoffensive.
Changer le milieu. (C'est plus facile que d'essayer de changer l'enfant.) Si votre enfant ne cesse de sortir les objets des armoires de cuisine, placez-y un loquet à l'épreuve des enfants.
Trouvez d'autres moyens acceptables et réorientez le comportement de votre enfant. Si vous ne voulez pas que votre enfant construise un fort dans la salle à manger, montrez-lui où il peut en construire un.
Montrez à votre enfant comment se tenir comme vous voulez.
Si votre enfant tire la queue d'un chat, montrez-lui comment apprivoiser un chat. Montrez-le lui avec des gestes, pas seulement des mots.
Donnez des choix plutôt que des ordres.
C'est en prenant des décisions qu'un enfant devient responsable. Les ordres engendrent les conflits puisqu'ils créent une lutte pour le pouvoir. Essayez: "Veux-tu brosser tes dents avant de mettre ton pyjama ou après l'avoir mis?";
Faites de petites concessions. "Ce soir, comme tu es fatigué, je te permets de ne pas brosser tes dents."
Prévoyez une période de préparation.
Si vous invitez des gens à souper, dites à votre enfant comment vous souhaitez qu'il se comporte. Soyez précis. Les jeux de rôles peuvent aider à se préparer à des situations qui risquent d'être difficiles.
Si nécessaire, laissez l'enfant découvrir certaines conséquences de ses actes par lui-même.
Ne lui venez pas trop en aide. Un enfant qui n'étend pas son maillot de bain et sa serviette peut les retrouver humides le lendemain. Si, pendant qu'il est dans vos bras, votre enfant s'agite et vous donne des coups, dites lui qu'il vous fait mal. Posez-le à terre et offrez-lui de lui tenir la main.
Recourir à la force des câlins. Ce geste d'amour peut permettre aux enfants agressifs ou agités de libérer leurs sentiments refoulés sous forme de pleurs.
Retirez votre enfant de la situation conflictuelle et demeurez avec lui jusqu'à ce qu'il soit disposé à agir correctement.
Prenez le temps de l'écouter, de partager ses sentiments, de résoudre le conflit.
Jouez avec l'enfant. Tournez la situation en un jeu.
"Faisons semblant d'être sept nains en train de faire le ménage."
Parvenez à une entente, négociez...
Si vous êtes prêt à quitter le terrain de jeux et que votre enfant s'amuse, entendez-vous sur le nombre de fois qu'il peut encore glisser sur le toboggan avant de partir. Dans certains cas, vous pouvez même établir avec l'enfant un contrat écrit.
Détendez la situation en riant. Si votre enfant est fâché, invitez-le à engager une bataille d'oreillers. Jouez et faites semblant de capituler d'un air dramatique. Le rire aide à dissiper la colère et le sentiment d'impuissance.
Révisez vos attentes. Les jeunes enfants sont naturellement bruyants, curieux, brouillons, capricieux, impatients, exigeants, négligents, craintifs, centrés sur eux-mêmes et pleins d'énergie. Essayez de les accepter tels qu'ils sont.
Prenez un petit répit. Quittez la pièce et faites ce qui vous semble bon - pleurer, appeler un ami, réfléchir, prendre une douche, lire un poème - pour retrouver votre sang-froid et votre bon jugement.
Sur la manière d'élever ses enfants sans violence, l'association EMIDA au Cameroun a publié un excellent livre : Une belle aventure : aimer et élever son enfant. Pour comprendre et vivre une relation parents-enfants heureuse. (EMIDA, BP 14197, Yaoundé, Cameroun. Prix : 500 F. cfa). Ce livre concerne l'ensemble de l'éducation, y compris l'éducation sexuelle.
Il serait utile aussi que dans tous les pays, des pétitions soient lancées pour demander l'interdiction de toute forme de violence éducative. Nous avons presque tous reçu de nos parents ou des personnes qui nous ont élevés le message : "On peut et même on doit frapper les enfants pour bien les élever". Or, les messages reçus dans l'enfance gardent en nous une très grande force. Pour annuler ce message qui, bien que venant de nos parents, est malheureusement nocif, il faut un autre message d'une autorité supérieure à celle des parents : l'autorité de l'Etat.
Vous pouvez trouver deux modèles de pétition concernant la France et le Togo sur mon site : http://0liviermaurel.free.fr/. Tous les Etats africains, sauf la Somalie, ont signé la Convention relative aux droits de l'enfant à laquelle il est fait allusion dans ces pétitions et dont l'article 19 fait obligation aux Etats de "protéger l'enfant contre toute forme de violence". Il est bon aussi que beaucoup de personnes, pour encourager les autres à parler, témoignent des châtiments corporels qu'elles ont subis dans leur enfance. Même les adultes qui n'ont pas de charge éducative peuvent trouver beaucoup d'apaisement à comprendre qu'ils n'ont pas été traités comme ils l'auraient dû et qu'ils n'étaient pas coupables en tant qu'enfants. Cette prise de conscience peut leur permettre de retrouver leur propre estime au lieu de constamment se dévaloriser comme le font beaucoup de gens qui ont été frappés. Il ne s'agit pas d'accuser les parents qui, le plus souvent, frappaient parce qu'ils avaient été frappés eux-mêmes, mais simplement de dire clairement qu'en frappant leurs enfants ils commettaient involontairement une erreur.
* Olivier Maurel
auteur de La Fessée, Cent questions-réponses sur les châtiments corporels, aux Editions La Plage
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merci beaucoup pour vos conseil.
Merci aux chercheurs et aux commandeurs des comportements à adopter face aux enfant en plein essor d’éducation . kani de Cotonou Bénin
Merci infiniment pour les conseils
Ohhhh mon Dieu je sais pas comment vs remercier telement je suis contente de lire ces sage conseils qui jespère maiderons avec mes enfants qui desobeissent
Meeeeeeeeeerci
je viens de commencer une classe des enfants entre 7 et 12 ans en inde mais franchement...ce n'est pas du tout facile. les enfants bougent de partout et je n'arrive pas a les maitriser...c'est mon premier jour et je suis tellement epuisee. j'ai l'impression d'avoir cree le monde encore une fois...
Merci pour vos conseils j'essaierais de mettre cela en pratique,je suis de Nature colérique et impatiente quand ça ne marche pas comme je veux je frappe et le comble c'est que ça ne change pas.je vais utiliser cette méthode pour voir.
Je débute une carrière dans l'enseignement professionnel et me trouve face à des jeunes de 15 à 18 ans sans réelles notions de règles à respecter... Je suis tombé par hasard sur cet article bienveillant qui m'interpelle car la bienveillance ne peut provenir, selon moi, que de l'intelligence émotionnelle et que la simple bienveillance ne permet pas d'éduquer des enfants convenablement, j'en ai malheureusement l'exemple autour de moi où l'enfant n'est pas en âge de comprendre où se trouve la limite fixée et se comporte en enfant roi, tantôt capricieux, colérique lorsqu'il n'obtient pas ce qu'il veut et ne respecte pas les préceptes de ses parents...
Bref, pour que des parents puissent suivre de tels conseils, il faut qu'eux-mêmes aient reçu une éducation et qu'ils possèdent toute l'énergie nécessaire, sans habiter une centrale nucléaire !
Ce qui me fascine dans cet article, c'est la manière dont le parent doit gérer ses propres décompressions, frustrations :
"Prenez un petit répit. Quittez la pièce et faites ce qui vous semble bon - pleurer, appeler un ami, réfléchir, prendre une douche, lire un poème - pour retrouver votre sang-froid et votre bon jugement."
Le parent doit ici faire preuve de la plus grande maturité, comment fait-il pour transmettre à l'enfant la gestion de ses propres frustrations puisqu'il gère les situations difficiles de l'enfant à part dans un paragraphe intitulé :
"Si nécessaire, laissez l'enfant découvrir certaines conséquences de ses actes par lui-même."
Le "Si nécessaire" est éloquent ! On suggère donc au parent de pleurer (et si l'enfant voit cela ?! Comment gère-t-on ? L'enfant ne devrait pas savoir que son parent a des soucis puisqu'il vit dans "le meilleur des mondes"..?), de prendre une douche ou lire un poème en vue de retrouver son sang-froid ! Perdre son sang-froid n'est-il pas une preuve d'échec de la pensée ?? Si notre enfant est autorisé à nous mettre en échec, si l'on pleure ou autre phénomène dépressif nous prend ; cela équivaut au même échec que si le parent met une fessée, fait pleurer l'enfant... Dans les deux cas, il y a échec et pleurs ou échec et mat !
Sauf qu'aux échecs, c'est bien le roi qui se trouve en échec et de nos jours, trop d'enfants sont traités en rois ; il y a inversion des pouvoirs depuis près de 40 ans et l'interdiction des châtiments corporels est une conséquence de cette absurdité, et non une avancée sociologique. Ce n'est pas parce qu'on abolit les châtiments qu'il n'y aura plus d'enfants battus, malheureusement, les personnes qui s'adonnent à cela n'ont pas les moyens "intellectuels" de faire autrement et tombent dans la violence physique. Les enfants battus ont d'ailleurs le plus souvent des parents qui ont eux-mêmes été battus, il n'existe pas suffisamment de résilience chère à Boris Cyrulnik. Pardon si je retranscris mal les pensées de cet homme pour qui j'ai vraiment de l'admiration.
1ère question : quand apprend-t-on à l'enfant à gérer ses situations critiques puisque le parent doit toujours être là pour anticiper, entourer son enfant et gérer ses propres émotions négatives en dehors ??
2ème question : comment l'enfant fait-il sans son parent lorsqu'il est à l'école et se trouve dans une situation compliquée ? Une fois encore, l'enfant n'est pas appris à gérer ses situations difficiles sans la présence et l'aide de son parent...
Je dois être un mauvais père puisqu'il m'arrive de mettre des cliques sur la main de ma fille de 4 ans lorsqu'elle désobéit ouvertement (les enfants testent autant qu'ils peuvent, jusqu'à trouver une limite... Pas sûr qu'une explication verbale suffise, il faut bien hausser le ton, froncer les sourcils et lorsque cela n'est plus suffisant car l'enfant cherche encore plus loin... Bien sûr, s'il cherche plus loin que le plus loin évoqué...
Mes élèves se fichent de leur avenir, se fichent bien plus de devoir travailler (et même suivre en cours), se fichent de voir leur mères avec des trémolos et les larmes aux yeux quand ils sont convoqués chez la CPE ; ce qui les fait réagir, c'est quand la CPE leur sucre leurs sorties anticipées ou entrées décalées (en raison de l'absence de professeurs ou leur simple aménagement d'agenda) à l'école car ils ne pourront jouer à Fortnite sur leur PS4 pendant ce temps ! Et lorsqu'à une réunion de parents un père demande, désabusé, à un professeur comment faire obéir son fils et que le professeur en question se sent obligé de répondre : "en confisquant la PS4", alors que ce n'est pas son rôle d'apporter des réponses à l'éducation des parents de leurs progénitures, on croit rêver !
Il devient Urgent de demander à Mr Jean-Michel Blanquer de rebaptiser son ministère : "Ministère de l'Enseignement National" et non de l'Education car nous devons éduquer des enfants dont les parents ne sont pas forcément éduqués ou "armés" pour éduquer leurs propres enfants, ils sont souvent dépassés, démissionnaires et ce sont les enfants qui font la loi à la maison...
A ce titre, il paraît totalement absurde que des enfants aient dans leur chambre TV, PS4, téléphones portables ou encore ordinateurs quand les parents ne sont pas capables de faire respecter une heure de coucher raisonnable... Nous avons face à nous, le matin, des zombies dont certains n'ont dormi que 3 heures, avec les yeux explosés, quand ce n'est pas par des produits illicites ! Autre vaste sujet qu'il faudra aborder dans les Lycées Professionnels quand les élèves ont des véhicules de plusieurs tonnes entre les mains, par exemple !
Mes infiniment pour les conseils, mais j'ai pas encore d'enfants mais je me prépare d'avance car l'éducation des enfants est très important et très minutieux .cependant un enfant bien éduquer est un trésor qu'on offre a la société, a la nation ,et même au monde entier
Je crois que nous je suis orienté dans une bonne direction par ses sages conseils afin que l'éducation de mes enfants ne fasse pas naufrage. Merci pour ses sages conseils.
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