Article publié dans les Dossiers de l'allaitement n° 57 (Octobre - Novembre - Décembre 2003)
D'après "Is Breastfeeding Protective Against Child Abuse and Neglect? The Biology of Nurturance" Explored. L Strathearn. 14th International Congress on Child Abuse and Neglect, Denver, July 10, 2002.
D'après les résultats d'une étude menée par le Dr L Strathearn (Texas, USA), le risque de maltraitance des enfants par leur mère est d'autant plus faible que l'allaitement a été long. La durée de l'allaitement est aussi corrélée à la gravité des sévices : plus l'enfant est allaité longtemps, moins les sévices éventuels sont importants.
Cette étude prospective a porté sur 7 695 mères. On a recueilli des données sur la durée de l'allaitement à partir de la naissance. Les enfants ont été suivis pendant 14 ans, et tout signe de sévices a été noté. 838 enfants ont subi divers sévices, et au moins un rapport officiel de sévices a été établi pour 584 enfants. Le risque de sévices était moins important chez les enfants ayant été allaités pendant au moins 4 mois que chez les enfants ayant été allaités pendant moins longtemps ou ne l'ayant pas été du tout. En fait, après correction pour toutes les autres variables confondantes, la durée de l'allaitement était le facteur prédictif le plus important pour le risque de sévices physiques. Les autres principaux facteurs de risque étaient le fait que la mère soit célibataire, alcoolique, ou qu'elle ait un niveau d'instruction bas. La durée de l'allaitement n'avait pas d'impact sur le risque de sévices émotionnels ou sexuels sur les enfants.
Il est possible que les mères les plus susceptibles de maltraiter leur enfant soient aussi celles qui ne souhaitent pas allaiter. Par ailleurs, le climat hormonal de l'allaitement (prolactine et oxytocine) modifie les réponses physiologiques et psychologiques maternelles, ce qui peut abaisser le risque de maltraitance. La mère qui allaite est habituellement plus encline à répondre aux besoins de son enfant ; les mères qui allaitent longtemps le font habituellement parce que la relation d'allaitement est gratifiante, et que cela donne une tonalité plus positive à leur relation avec leur enfant. Ces mécanismes biologiques pourraient expliquer qu'une mère qui a été maltraitée pendant son enfance sera plus encline à maltraiter ses enfants à son tour. Quoi qu'il en soit, L Strathearn estime que c'est une raison supplémentaire d'encourager les femmes à allaiter.
Que préconise la société américaine de pédiatrie pour les nouveaux nés aux hauts risques d'hémorragie comme les asphyxies périnatale vis à vis de la vitamine K
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci