Article publié dans les Dossiers de l'Allaitement n°62 (Janvier – Février – Mars 2005)
Skin-to-skin contact may reduce negative consequences of « the stress of being born » : a study on temperature in newborn infants, subjected to different ward routines in St Petersbourg. K Bystrova, AM Widström, AS Matthiesen et al. Acta Paediatr 2003 ; 92 : 320-326. Mots-clés : pratiques en salle de naissance, température de l’enfant, séparation, contact peau à peau.
Les pratiques en salle de naissance peuvent avoir un impact important sur la mère et l’enfant, à court et à long terme. Les bébés immédiatement placés contre la peau de leur mère ont un comportement déterminé qui les amènera à prendre le sein. De plus, ces bébés ont une température plus stable que les enfants qui sont séparés de leur mère, et ils pleurent moins. Le but de cette étude était d’évaluer la façon dont les pratiques en salle d’accouchement affectent la température du nouveau-né.
176 nourrissons ont été inclus dans cette étude. Les mères avaient accouché à terme et par voie basse après un accouchement non médicalisé, et l’enfant était en bonne santé. Tous les enfants ont été soumis aux pratiques habituelles du service, pendant environ les 20 premières minutes qui suivaient la naissance : clampage du cordon 10 à 15 secondes après la naissance, séchage de l’enfant et placement sur une table près de la mère sous un radiant, recueil de données anthropométriques, prophylaxie des conjonctivites et soins du cordon. Après ces soins, les enfants ont été répartis en 8 groupes : contact peau à peau en salle de naissance, avec cohabitation mère-enfant, ce dernier étant emmailloté, lorsque la mère était emmenée dans sa chambre ; contact peau à peau, et cohabitation mère-enfant, ce dernier étant habillé ; enfant emmaillotté mis dans les bras de sa mère, en salle de naissance puis dans la chambre de la mère ; enfant habillé mis dans les bras de la mère, en salle de naissance et dans la chambre de la mère ; enfant emmaillotté et placé en nurserie ; enfant habillé et placé en nurserie ; enfant emmaillotté et placé en nurserie, puis amené à la mère dans sa chambre ; enfant habillé et placé en nurserie, puis amené à la mère. 4 senseurs ont été placés sur l’enfant pour recueil de la température. Cette dernière a été notée 30 mn après la naissance, puis toutes les 15 mn jusqu’à 120 mn post-partum. La température de la pièce a été prise en compte.
La température augmentait pendant le suivi. Cette augmentation était la plus importante chez les enfants des groupes peau à peau, et elle était la plus basse chez les enfants placés en nurserie. Cette augmentation était aussi plus importante chez les enfants qui étaient emmaillotés et gardés dans les bras de leur mère que chez les enfants emmaillotés placés en nurserie. L’impact des différentes pratiques sur la température de l’enfant était encore sensible à J2 : la température restait plus basse chez les enfants qui avaient été placés en nurserie.
La température de l’enfant évoluait différemment en fonction des pratiques en salle de naissance. Elle montait la plus rapidement chez les enfants placés contre la peau de leur mère, moins rapidement chez les enfants couverts et placés dans les bras de leur mère, et elle était la plus basse chez les enfants placés en nurserie. Cette différence était particulièrement importante au niveau des pieds de l’enfant. L’augmentation de la température après la naissance est attribuée aux modifications du métabolisme qui surviennent chez le bébé, probablement suite à des modifications du système nerveux autonome. La température plus basse chez les nouveau-nés placés en nurserie, tout particulièrement au niveau des pieds, est probablement en rapport avec une vasoconstriction liée à la libération de catecholamines à la naissance. La rapidité d’augmentation de la température au niveau des pieds chez les enfants ayant bénéficié d’un contact peau à peau permet de penser qu’il existe une cause liée au tonus sympathique. Le système sympathique est fortement activé à la naissance, ce qui est objectivé par un taux élevé de catécholamines dans le sang du cordon. Le « stress de la naissance » aide l’enfant à s’adapter à la vie extra-utérine, mais peut aussi avoir des conséquences négatives (vasoconstriction périphérique). Il semble que le contact peau à peau puisse réduire ces conséquences négatives. Il serait nécessaire d’en tenir compte, et d’adapter en conséquence les pratiques en salle de naissance.
Article sur l'impact du contact peau à peau sur la température du nouveau-né, publié dans les Dossiers de l'Allaitement n°62 (Janvier – Février – Mars 2005)
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