Publié dans le n° 49 des Dossiers de l'alalitement, octobre 2001.
D'après : Gigantomastia in pregnancy and lactation : a case report. RA Lawrence, A McCoey. Conférence présentée au 5ème congrès de l’Academy of Breastfeeding Medicine (11-13/09/2000). ABM News and Views 2000 ; 6(3).
55 cas d’hypertrophie mammaire très importante (gigantomastie) ont été décrits dans la littérature. Toutefois, aucun article n’a jamais porté sur l’allaitement en pareil cas.
Les auteurs rapportent le cas d’une mère qui a présenté une gigantomastie pendant la grossesse. Elle est passée de la taille 80C avant sa grossesse à la taille 90F juste avant l’accouchement, à terme et par voie basse, d’un bébé de 3 317 g. Pendant les deux premiers jours, l’allaitement s’est bien passé. Ensuite, les seins ont présenté un engorgement important et très pénible pour la mère qui avait du mal à respirer et qui ne pouvait plus rester allongée. On a tenté de la soulager à l’aide d’oreillers pour maintenir les seins, d’applications de glace, et d’un bandage des seins ; la mère a aussi utilisé un tire-lait à double pompage. L’engorgement a diminué et l’enfant a pu reprendre le sein. La mère et l’enfant ont quitté le service de maternité à J5.
L’engorgement persistait cependant. La mère devait rester assise dans un fauteuil, ou allongée, en raison du volume de ses seins, qui restaient légèrement érythémateux, et présentaient des nodules. L’allaitement était plus facile avec l’enfant en position de ballon de rugby. La mère continuait à tirer son lait. Peu à peu, les seins ont commencé à diminuer de volume.
À J40, la mère a de nouveau présenté un engorgement sévère, avec érythème local, fièvre, et atteinte de l’état général. Elle a été traitée par antibiotiques, bromocriptine, oméprazole, triamtirène et testostérone, et elle a décidé de sevrer son bébé. Les seins ne sont jamais revenus à leur taille antérieure à la grossesse.
Lors de sa seconde grossesse, deux ans plus tard, le même phénomène est survenu. La mère a décidé de ne pas allaiter. Immédiatement après la naissance, elle a commencé à prendre de la bromocriptine, à faire des applications de glace sur ses seins, qui ont été maintenus par un bandage. L’engorgement a été bien contrôlé. Cette mère a décidé de subir une chirurgie de réduction mammaire, dans la mesure où elle doit toujours utiliser un soutien-gorge de profondeur de bonnet F, et qu’elle souffre occasionnellement d’ulcérations cutanées locales.
Photo : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4769811/
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