La Soixante et Unième Assemblée mondiale de la Santé,
Ayant examiné le rapport sur la nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant : rapport de situation biennal ;
Réaffirmant l’importance de l’adoption par l’Assemblée de la Santé du Cod international de commercialisation des substituts du lait maternel (résolution WHA 34.22) et les résolutions WHA 35.26, WHA 37.30, WHA 39.28, WHA 41.11, WHA 43.3, WHA 45.34, WHA 47.5, WHA 49.15, WHA 54.2, WHA 55.25, WHA 58.32 et WHA 59.21 sur la nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant ;
Réaffirmant en particulier les résolutions WHA 54.2, WHA 55.25 et WHA 58.32 dans lesquelles est reconnue l’importance de l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie, de la Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, des risques fondés sur des données factuelles que présente pour la santé publique la contamination intrinsèque des préparations en poudre pour nourrissons, de la possibilité d’une contamination extérieure et de la nécessité de préparer, de manipuler et de conserver les préparations pour nourrissons dans de bonnes conditions ;
Rappelant la résolution WHA 49.15 sur la nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant, dans laquelle il est reconnu qu’il faut veiller à ce que l’engagement et l’appui en faveur de l’allaitement maternel et d’une nutrition optimale chez le nourrisson et le jeune enfant ne soient pas compromis par des conflits d’intérêts ;
Affirmant que l’institution précoce de l’allaitement maternel exclusif représente le moyen naturel optimal pour garantir la sécurité alimentaire et une santé optimale des nourrissons et des jeunes enfants, et préoccupée par le fait que les taux d’allaitement maternel sont restés faibles ;
Se félicitant du rapport de situation biennal et prenant note des points saillants qui doivent être examinés plus avant, en particulier la persistance de la malnutrition – l’un des plus graves problèmes de santé publique, comme le montrent les taux extrêmement élevés de mortalité chez les moins de cinq ans ;
Notant en outre la nécessité d’améliorer la mise en œuvre et le suivi du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel ;
Considérant que les préparations en poudre pour nourrissons ne sont pas un produit stérile et peuvent contenir des bactérie pathogènes, et se félicitant des directives FAO/OMS concernant la préparation, la conservation et la manipulation dans de bonnes conditions des préparations en poudre pour nourrissons ;
Encouragée par les travaux menés par la FAO et l’OMS, par l’intermédiaire de la Commission du Codex Alimentarius, sur l’avant-projet révisé de code d’usages en matière d’hygiène pour les préparations en poudre destinées aux nourrissons et aux enfants en bas âge ;
1. INVITE INSTAMMENT les États Membres :
1) à renforcer la mise en œuvre du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et les résolutions pertinentes adoptées ultérieurement par l’Assemblée de la Santé en intensifiant les efforts pour surveiller et appliquer les mesures prises au niveau national pour protéger l’allaitement maternel, tout en gardant présentes à l’esprit ces résolutions de l’Assemblée de la Santé de manière à éviter des conflits d’intérêts ;
2) à continuer d’agir dans le sens de la Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et de la Déclaration Innocenti de 2005 sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et à accroître l’appui à l’institution précoce de l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie, afin de faire reculer le fléau de la malnutrition et les taux élevés de morbidité et de mortalité chez les moins de cinq ans qui lui sont associés ;
3) à mettre en œuvre, par une application et une large diffusion, les directives FAO/OMS concernant la préparation, la conservation et la manipulation dans de bonnes conditions des préparations en poudre pour nourrissons afin de réduire au maximum le risque d’infection bactérienne et, en particulier, de veiller à ce que l’étiquetage de ces préparations soit conforme aux normes, directives et recommandations de la Commission du Codex Alimentarius, en tenant compte de la résolution WHA 58.32 ;
4) à étudier, en vue de réduire les risques, la possibilité d’utiliser et, conformément à la réglementation nationale, d’utiliser sans danger du lait donné par l’intermédiaire de banques de lait humain pour les nourrissons vulnérables, en particulier en cas de naissance avant terme, d’insuffisance pondérale à la naissance ou d’immunodéficience, et à promouvoir des mesures d’hygiène appropriées pour le stockage, la conservation et l’utilisation du lait humain ;
5) à agir, par le biais de mesures de sécurité sanitaire des aliments, y compris de mesures réglementaires appropriées, pour réduire le risque de contamination intrinsèque des préparations en poudre pour nourrissons par Enterobacter sakazakii et d’autres micro-organismes pathogènes pendant le processus de fabrication ainsi que le risque de contamination pendant la conservation, la préparation et la manipulation, et à contrôler l’efficacité de ces mesures ;
2. PRIE le Directeur général :
1) de continuer à suivre les progrès en faisant rapport à l’Assemblée de la Santé chaque année paire, parallèlement à la présentation du rapport sur l’état de la mise en œuvre du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et des résolutions pertinentes de l’Assemblée de la Santé, sur les progrès de l’examen des questions renvoyées à la Commission du Codex Alimentarius pour qu’elle y donne suite ;
2) de continuer à promouvoir l’allaitement maternel et la nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant, deux mesures indispensables pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier ceux qui ont trait à la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim et à la réduction de la mortalité infantile ;
3) d’intensifier l’appui à la mise en œuvre du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel ;
4) de soutenir sans attendre la recherche sur l’utilisation sans danger du lait maternel tiré et donné, compte tenu des difficultés que rencontrent actuellement les pays dans l’application de pratiques alimentaires sûres pour les nourrissons, dans le respect des règles et réglementations nationales, du contexte culturel et des croyances religieuses ;
5) de fournir un appui pour le renforcement des systèmes d’information nationaux afin d’améliorer la base de données factuelles sur laquelle fonder les politiques dans ce domaine ;
6) de faire le point sur la nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant dans le monde, y compris la nutrition et le VIH, et de soumettre un rapport à la Soixante-Troisième Assemblée mondiale de la Santé.
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci