Les données sur l’impact des violences faites aux femmes sont limitées, mais elles permettent de penser que les femmes qui ont subi ou qui subissent des violences ont un risque plus élevé de dépression, de stress post-traumatique, et de problèmes de santé variés. Elles pourront également présenter davantage de problèmes d’allaitement. Mais même des femmes qui ont subi des sévices graves réussissent à surmonter les difficultés, et à allaiter
Si vous êtes vous-même victime de violences conjugales, ne restez pas seule, appelez le 3919. C'est le numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Appel anonyme et gratuit 7 jours sur 7, de 9 h à 22 h du lundi au vendredi et de 9 h à 18 h les samedi, dimanche et jours fériés. http://www.solidaritefemmes.org/appeler-le-3919
S'il s'agit d'un enfant qui est victime de maltraitance, ne restez pas seul(e) et appelez le 119 – Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger. C'est un numéro gratuit, dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être.
Voir Violences intrafamiliales : les numéros utiles
Et sur le site de la Gendarmerie nationale : Violences conjugales : pharmacies et centres commerciaux associés au dispositif d'alerte
D'autres pages utiles :
• Le Violentomètre
• L'emprise dans les relations amoureuses
• Fédération nationale des associations & centres de prise en charge d'auteurs de violences conjugales et familiales, 08 01 90 19 11.
• Prévention du syndrome du bébé secoué
Voir aussi Abus sexuels subis par la mère, quel impact sur l'allaitement.
Allaitement et violences conjugales
Breastfeeding in the context of domestic violence – a cross sectional study. Finnbogadóttir H, Thies-Lagergren L. J Adv Nurs 2017
Le fait de subir des violences peut augmenter le taux de dépression maternelle, et avoir un impact négatif sur l’allaitement. Le but de cette étude était d’évaluer l’impact des violences domestiques subies par la femme pendant la grossesse et le post-partum sur les pratiques d’allaitement dans le contexte de la population suédoise, et de déterminer les relations entre l’allaitement exclusif et la survenue d’une dépression maternelle.
Pour cette étude transversale, 731 mères ont répondu à un questionnaire détaillé. 93,7 % d’entre elles ont allaité. 4,5 % ont subi des violences domestiques pendant la grossesse et/ou le post-partum. Le taux d’allaitement ainsi que la durée de l’allaitement exclusif n’étaient pas influencés par les violences domestiques. Toutefois, les femmes qui souffraient de dépression manifeste étaient moins nombreuses à allaiter exclusivement que les femmes qui n’étaient pas déprimées ou qui souffraient d’une dépression légère.
Les violences domestiques subies par la mère n’avaient pas d’impact significatif sur la prévalence ou la durée de l’allaitement, mais l’existence d’une dépression maternelle avait un impact négatif sur la durée de l’allaitement exclusif. Il est nécessaire de dépister les femmes exposées aux violences domestiques, mais il est également important d’identifier celles qui souffrent de dépression, dans la mesure où elles auront besoin d’un soutien adapté pour leur santé et celle de leur enfant.
Les antécédents de sévices sont corrélés à un risque plus élevé de sevrage précoce
Past and recent abuse is associated with early cessation of breastfeeding : results from a large prospective cohort in Norway. Sørbø MF et al. BMJ Open 2015 ; 5 : e009240.
De nombreuses femmes subissent divers sévices (physiques, sexuels et/ou psychologiques) pendant leur vie, de la part de leur conjoint ou d’autres personnes. On sait que ces sévices ont un impact négatif sur la santé physique et mentale des femmes, y compris en relation avec leur vie reproductive. Elles ont un risque élevé de grossesses non désirées, de fausses couches, et de dépression. Cela peut également avoir un impact sur leurs pratiques d’alimentation infantile. En Norvège, presque toutes les mères commencent à allaiter. Le but des auteurs était d’évaluer l’impact des sévices passés et/ou présents subis par des mères sur leurs pratiques d’allaitement.
Les données ont été recueillies dans le cadre d’une grande étude prospective de cohorte sur la grossesse et la santé maternelle et infantile, qui suit actuellement 95 200 mères et leurs 114 500 enfants. Les mères doivent répondre à des questionnaires réguliers pendant leur grossesse, puis après la naissance, avec entre autres des questions sur les éventuels sévices passés et/ou présents, les personnes ayant infligé ces sévices, et sur l’allaitement. Cette analyse a porté sur 51 101 mères qui avaient fourni toutes les données nécessaires. Les enfants ont été répartis selon qu’ils étaient totalement allaités, partiellement allaités, ou non allaités. L’âge de l’enfant au moment de l’introduction des solides a été noté, et les enfants ont également été regroupés suivant qu’ils avaient ou non été totalement allaités (le lait maternel étant le seul lait reçu) jusqu’à 4 mois, sevrés ou non avant 4 mois, totalement allaités ou non jusqu’à 6 mois, et sevrés ou non avant 6 mois. De nombreuses variables ont été prises en compte, et les données ont été ajustées pour ces variables.
98,9 % des femmes ont allaité, et 14 % ont allaité totalement jusqu’à 6 mois, près de 80 % des enfants de cet âge étant toujours allaités. 12,1 % des mères ont totalement sevré avant 4 mois, et 38,9 % allaitaient partiellement à cet âge. Au total, 19 % des mères ont rapporté divers sévices, et ces mères étaient significativement plus nombreuses à ne pas allaiter (28,3 % contre 1,1 %), et à sevrer avant 4 (24,3 %) ou 6 mois (23,6 %). Les sévices étaient plus fréquents chez les femmes plus âgées, non mariées, qui avaient subi des sévices pendant l’enfance, avaient plusieurs enfants, avaient accouché par césarienne, fumaient et/ou avaient consommé de l’alcool pendant la grossesse, étaient en surpoids ou obèses, et qui avaient présenté une dépression du post-partum. Globalement, les femmes qui avaient subi divers sévices avaient un taux 1,25 fois plus élevé de sevrage avant 4 mois par rapport aux femmes qui n’en avaient pas subi ; ce taux était 1,28 fois plus élevé en cas uniquement de sévices psychologiques, 1,39 fois plus élevés en cas de sévices psychologiques et physiques, 1,27 fois plus élevé en cas de sévices psychologiques et sexuels, et 1,47 fois plus élevés en cas de sévices épsychologiques, physiques et sexuels. Cet impact était observé lorsque l'agresseur était connu de la femme, et/ou lorsqu’elle avait subi des sévices de la part de personnes connues et inconnues, mais pas lorsque l'agresseur était inconnu. Le risque de sevrage avant 4 mois était 1,41 fois plus élevé en cas de sévices pendant l’enfance (en particulier en cas de cumul de divers sévices). En cas de sévices subis à l’âge adulte et après correction pour les autres variables, ce risque était 1,21 fois plus élevé en cas de sévices anciens, et 1,4 fois plus élevé en cas de sévices récents par rapport aux personnes n’en ayant pas subi.
Cette étude permet de constater que les sévices de divers types, subis pendant l’enfance ou à l’âge adulte, étaient corrélés à une prévalence et une durée plus basses d’allaitement, en particulier lorsque les sévices étaient récents, et perpétrés par des personnes proches de la femme. Cela confirme ce qui avait été constaté par d’autres études. Toutefois, plusieurs études américaines n’avaient pas constaté de corrélation entre les sévices subis récemment et les pratiques d’allaitement.
Impact des violences conjugales pendant la grossesse sur l’allaitement exclusif
Severe physical violence between intimate partners during pregnancy : a risk factor for early cessation of exclusive breastfeeding. Moraes CL et al. Public Health Nutr 2011.
Le but de cette étude brésilienne était d’évaluer l’impact des violences conjugales sévères subies par une femme enceinte sur la durée de l’allaitement exclusif.
Les femmes ont été recrutées par le biais de 5 grandes consultations publiques de soins primaires. Les données ont été recueillies sur 811 femmes sélectionnées par tirage au sort, et qui avaient un bébé de moins de 5 mois. L’échelle d’évaluation des conflits a été utilisée pour évaluer le niveau de violences conjugales subies par ces femmes pendant leur grossesse. Les mères ont répondu à un questionnaire sur l’alimentation de leur bébé pendant les 7 jours précédents. Les données ont été analysées pour analyser le taux d’allaitement exclusif en fonction de l’âge de l’enfant et du niveau maternel d’exposition aux violences conjugales.
Les femmes qui avaient subi des violences conjugales pendant la grossesse avaient un taux d’allaitement exclusif plus bas de 31 % par rapport aux femmes qui n’en avaient pas subi, après correction pour les variables socioéconomiques, démographiques, gynéco-obstétricales, et pour le mode de vie. Ces résultats corroborent ceux d’autres études, et soulignent la nécessité de former correctement les professionnels de santé dans le suivi de ces femmes, afin d’inclure les aspects psychologiques de l’allaitement.
Les violences faites aux femmes pendant la grossesse et l’allaitement
Violence against women during pregnancy, postpartum, and breastfeeding. K Kendall-Tackett. Breastfeed Abst 2006 ; 25(4) : 25-8.
Les violences faites aux femmes sont une réalité qui touche malheureusement des millions de femmes dans le monde, et qui n’épargne pas les femmes enceintes et allaitantes. Une étude canadienne récente portant sur 332 femmes en post-partum a constaté que 14 % d’entre elles avaient subi des sévices sexuels et 7 % des sévices physiques pendant l’enfance, et que respectivement 7 %, 13 % et 30 % subissaient à l’âge adulte des sévices physiques, sexuels ou psychologiques. Des études ont tenté de comprendre de quelle façon ces violences passées ou présentes pouvaient affecter l’expérience de la maternité. L’auteur fait le point sur ces études.
D’après une enquête récente (Kendall-Tackett, 2003), les personnes ayant subi des sévices sexuels ont un risque beaucoup plus élevé de comportements sexuels à risque, avec entre autres un risque nettement plus élevé de grossesse à l’adolescence. Les fillettes qui ont subi ce type de violences sont plus nombreuses à débuter précocement leur vie sexuelle, à avoir de nombreux partenaires sexuels, et à accepter des comportements à haut risque. Toutefois, au moins une étude a constaté que toutes les mères adolescentes n’avaient pas des antécédents de sévices (Romano, 2006) ; dans cette étude, 79 % des 252 adolescentes enceintes interrogées n’avaient aucun antécédent de sévices ; mais 21 % rapportaient de multiples formes d’abus, et seuls les sévices sexuels étaient corrélés à un risque plus élevé de dépression pendant la grossesse.
Les antécédents de sévices peuvent aussi avoir un impact sur la santé maternelle. Une étude a constaté que les femmes qui avaient de tels antécédents étaient plus souvent fumeuses, se sentaient en moins bonne santé, et venaient plus souvent consulter pendant leur grossesse (Grimstad, 1999). Dans une étude américaine portant sur 1 220 mères, les femmes qui avaient subi des sévices pendant l’enfance étaient plus nombreuses à avoir des grossesses non désirées et un mauvais suivi prénatal. Ces deux caractéristiques peuvent également être un signe de sévices par le compagnon (Campbell, 2005). Dans une étude koweïtienne portant sur 248 femmes mariées et enceintes, 17 % ont dit avoir subi des sévices ; et il existait une corrélation entre le risque de dépression pendant la grossesse et ces sévices.
De même, les femmes qui avaient subi des sévices pendant l’enfance ou qui en subissaient à l’âge adulte étaient plus souvent déprimées en post-partum. Une étude australienne qui a suivi des mères souffrant de dépression majeure a constaté que la moitié d’entre elles avaient des antécédents d’abus sexuel pendant l’enfance ; ces femmes avaient également un niveau plus élevé d’anxiété et de stress (Buist, 2001). Une autre étude a rapporté une prévalence plus élevée de problèmes de santé chez les femmes ayant des antécédents d’abus (Ansara, 2005). Une étude qualitative de Lutz (2005) a suivi 12 femmes qui avaient subi des violences de la part de leur compagnon pendant au moins l’une de leurs grossesses ; la dépression, l’anxiété et le syndrome de stress post-traumatique étaient courants chez ces femmes, qui avaient subi divers types de sévices, pendant l’enfance comme à l’âge adulte. Chaque violence subie augmentait le risque de survenue de nouvelles violences, et ces femmes voyaient les violences de la part de leur compagnon comme une étape supplémentaire dans une longue suite de violences.
Malheureusement, la grossesse ne protège pas les femmes vis-à-vis de la violence de leur partenaire. Trois grandes études de population ont constaté que de nombreuses femmes étaient battues pendant leur grossesse et leurs suites de couches. Dans une étude chinoise (Guo, 2004), 8,5 % des femmes étaient battues avant leur grossesse, 3,6 % pendant leur grossesse, et 7,4 % après leur accouchement. Dans une étude américaine (Martin, 2001), 6,9 % des femmes étaient battues avant leur grossesse, 6,1 % pendant leur grossesse, et 3,2 % après leur accouchement. Enfin, dans une étude anglaise (Bowen, 2005), 5 % des femmes étaient battues pendant leur grossesse, et 11 % après leur accouchement. Dans une étude américaine portant sur des mères adolescentes, 21 % de ces mères subissaient les violences de leur compagnon à 3 mois post-partum, et 13 % à 24 mois post-partum. 75 % de celles qui étaient battues pendant leur grossesse étaient également battues pendant les deux premières années post-partum (Harrykissoon, 2002).
En 2006, Pediatrics a publié une méta-analyse des 94 études évaluant l’impact de la violence dans le couple parental sur les enfants, et sur la prévalence de l’allaitement (Bair-Merritt). Les auteurs concluaient que les données ne permettaient pas de tirer des conclusions fiables. Une étude en particulier ne constatait aucune différence entre les femmes qui subissaient des violences et celles qui n’en subissaient pas (Bullock, 2001) : environ 52 % de ces femmes avaient des antécédents de sévices, et 13 % avaient été battues dans les 12 mois précédents, mais le taux d’allaitement était similaire dans les deux groupes. Les femmes subissant la violence de leur compagnon rencontrent cependant davantage de difficultés dans leur allaitement ; elles sont plus souvent fumeuses (Amir, 2002, Heck, 2003), elles restent moins longtemps en maternité (le compagnon ne permettant pas à la mère d’y rester plus longtemps (Heck, 2003), leurs bébés sont plus souvent prématurés ou admis en néonatalogie (Heck, 2003 ; Scott, 2006), et leurs compagnons sont plus souvent défavorables à l’allaitement (un compagnon abusif a tendance à considérer que le corps de la femme lui appartient – Scott, 2006 ; Kong, 2004).
Les études portant sur les femmes ayant subi des sévices pendant l’enfance sont plus optimistes. Les femmes qui ont subi des abus sexuels sont plus nombreuses à souhaiter allaiter (Benedict, 1994), et à débuter un allaitement (Prentice, 2002). Toutefois, nous manquons de données sur la durée de ces allaitements, et sur les difficultés que ces femmes ont à surmonter. Une étude guatémaltèque récente a constaté que les femmes qui souffrent d’un niveau élevé de stress en post-partum ont un taux anormalement élevé de cortisol, et une montée de lait plus tardive (Grajeda, 2002). Les femmes qui ont subi des sévices pendant l’enfance souffrent souvent de perturbations de l’axe hypothalamo-hypohysaire, qui peuvent induire des anomalies de la sécrétion de cortisol. Cela pourra rendre le démarrage de l’allaitement plus difficile, ces femmes ayant besoin d’un soutien beaucoup plus actif.
Les données sur l’impact des violences faites aux femmes sont limitées, mais elles permettent de penser que les femmes qui ont subi ou qui subissent des violences ont un risque plus élevé de dépression, de stress post-traumatique, et de problèmes de santé variés. Elles pourront également présenter davantage de problèmes d’allaitement. Mais même des femmes qui ont subi des sévices graves réussissent à surmonter les difficultés, et à allaiter. Les professionnels de santé peuvent aider ces mères, et les soutenir dans leur allaitement.
Violence intrafamiliale et allaitement
Family violence and breastfeeding. L Acheson. Arch Fam Med 1995 ; 4 : 650-52.
Le but de cette étude rétrospective était d’apprécier l’impact du mode d’accouchement sur la prévalence et le déroulement de l’allaitement. Elle a permis de mettre en évidence une relation inattendue entre la maltraitance et l’alimentation au lait industriel. Elle a porté sur 800 femmes, suivies entre 1980 et 1984 dans un cabinet privé de médecine générale. Les données sur l’allaitement ont été obtenues à partir des comptes-rendus d’une consultation à environ 6 semaines post-partum ; ces données étaient incomplètes pour 20 % des naissances par césarienne, et pour 5,8 % des naissances par voie basse : les femmes concernées avaient consulté à cette date leur obstétricien plutôt que leur médecin de famille. Au total, les données étaient exploitables pour 724 dossiers. Il n’y avait au départ aucune recherche systématique pour identifier les troubles psychologiques, ou les sévices physiques ou sexuels dans la famille. Ces faits sont apparus parmi les réponses fournies aux questions portant sur les « problèmes divers du post-partum ».
Les modes d’accouchement ont été répartis en 3 groupes :
· accouchement par voie basse, y compris les présentations en siège
· accouchement instrumental, lorsqu’il y avait eu forceps ou ventouse
· accouchement par césarienne (11,5 % des naissances).
Il y avait deux catégories d’alimentation infantile :
· allaitement si l’enfant était toujours allaité à 6 semaines
· alimentation au lait industriel si l’enfant n’avait jamais été mis au sein, ou s’il était déjà sevré à 6 semaines.
La prévalence de l’allaitement était élevée, en raison de :
· la situation géographique et socio-économique : côte ouest, dans une zone où 77 % des enfants blancs sont allaités à la naissance
· l’auto-sélection de la clientèle féminine, qui souhaitait un accouchement aussi naturel que possible
· la promotion active de l’allaitement par le cabinet de gynécologie en période prénatale.
84 % des femmes allaitaient à 6 semaines. Ce taux était de 86 % chez les femmes ayant accouché par voie basse, contre 73 % parmi celles qui avaient accouché par césarienne. Parmi celles qui n’allaitaient pas à 6 semaines, 31 % avaient choisi dès le départ de donner un lait industriel, et 69 % avaient commencé à allaiter et avaient rapidement sevré. Les raisons alléguées pour ce sevrage précoce étaient les problèmes de mamelons douloureux, d’engorgement ou de mastite.
L’examen des données a permis de mettre en évidence 3 catégories de problèmes psychosociaux :
· la dépression sévère et autres troubles psychiatriques maternels
· les problèmes de couple sans violence physique du conjoint
· les problèmes de violence physique et/ou d’abus sexuel de la part du conjoint.
Il était intéressant de constater que tous ces problèmes étaient essentiellement retrouvés chez les femmes qui n’allaitaient pas. Parmi les 611 femmes qui allaitaient, seulement 1 (0,2 %) a fait état de violences de la part de son conjoint. Parmi les 113 femmes qui n’allaitaient pas, l’auteur a mis en évidence 7 cas d’abus sexuel et/ou de violences physiques (6,2 %). Le mode d’accouchement semblait n’avoir aucun impact sur ce type de problème.
Les violences physiques et sexuelles exercées sur les femmes et les enfants constatées dans cette étude ne sont probablement que la partie émergée de l’iceberg. Des enquêtes rigoureuses ont montré que 8 à 17 % des femmes enceintes étaient violées par leur conjoint (1,1 % dans cette étude). Souvent, seuls les cas les plus graves seront reconnus. Il est donc difficile d’établir une relation fiable entre le non allaitement et le risque de maltraitance. Toutefois, le taux considérablement plus élevé de maltraitance, mis en évidence dans cette
étude, lorsque l’enfant n’était pas allaité, mérite d’être pris en considération. D’autres études seraient nécessaires pour mieux explorer ce domaine. Divers problèmes psychologiques (comme le fait de devoir subir la violence physique ou sexuelle du conjoint) peuvent être en rapport avec le non désir d’allaitement ou son échec précoce. Un tel rapport peut avoir été particulièrement net dans cette étude, étant donné la prévalence élevée de l’allaitement ; il pourrait être moins net dans une catégorie de population chez qui cette prévalence est basse pour de nombreuses raisons.
Il n'y a aucune législation en la matière, et nous conseillons plutôt aux femmes de ne PAS mettre en avant l'allaitement, surtout si l'enfant allaité a plus de quelques mois, car cela risque fort de se retourner contre elle, et que le père et son avocat la présentent comme une mère pathologique et en persuadent le juge...
Voyez notre page sur le sujet :
https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/allaiter-aujourd-hui-extraits/1637-aa-89-lallaitement-quand-les-parents-se-separent
Bonjour,
Je suis sage femme libérale et j'aimerais savoir qu'elle est la législation dans le cas de séparation du couple pendant l'allaitement maternel.
Y a-t-il une loi protegeant la mère et son enfant pendant l'allaitement, empêchant leur éloignement l'un de l'autre ?
Merci d'avance pour votre réponse,
Cordialement
Justine
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