Les effets secondaires locaux des traitements ophtalmiques sont bien connus, mais on sait moins de choses sur les effets secondaires systémiques potentiels des gouttes ophtalmiques. La pharmacodynamique des produits instillés dans les yeux est spécifique. Le volume du film lacrymal est significativement plus faible que celui d’une goutte de collyre, ce qui signifie 20 à 40 % de volume excédentaire contenant des produits actifs susceptibles de passer très rapi-dement dans les voies lacrymales, et d’être absorbés au niveau des vaisseaux sanguins de leurs muqueuses. Les produits actifs passeront directement dans la circulation générale sans effet de premier passage hépatique. Il est nécessaire de se souvenir que ces gouttes con-tiennent des concentrations élevées de produit actif en raison du faible volume administré (souvent une seule goutte par œil), et de la très faible pénétration des diverses molécules dans le stroma cornéen (1 à 5 % du produit actif), ce qui impose d’administrer 20 à 100 fois plus de produit actif que la dose désirée au niveau de l’œil. Il sera donc nécessaire d’être prudent chez les femmes enceintes et allaitantes. Or, il existe peu de données concernant cette population spécifique, et il est donc recommandé d’administrer la dose efficace la plus faible possible, pendant la durée la plus courte possible.
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