Handicap maternel et allaitement
L’allaitement est tout aussi important pour les mères qui souffrent d’un handicap physique que pour toutes les autres mères, mais elles rencontreront des difficultés spécifiques. Ces difficultés sont liées d’une part aux caractéristiques de leur handicap et à l’absence presque totale d’informations spécifiques à l’allaitement dans leur situation, et d’autre part à la perception sociale des personnes porteuses d’un handicap et de leurs limites. Recevoir des informations et un soutien adaptés à leur cas est un droit fondamental de ces femmes. L’auteur fait le point sur l’allaitement par une mère porteuse d’un handicap à partir d’une analyse de la littérature existante.
Thérapie par baclofène intrathécal pendant la grossesse et excrétion lactée
L’administration intrathécale (dans l’espace sous-arachnoïdien) de baclofène est utilisée depuis plusieurs décennies pour traiter les spasticités induites par des lésions du système nerveux central qui résistent aux autres traitements. Les recommandations concernant le baclofène spécifient qu’il ne sera utilisé pendant la grossesse que si les bénéfices attendus sont supérieurs aux risques, et qu’il est déconseillé pendant l’allaitement. Des études sur les animaux ont démontré un passage placentaire et une excrétion lactée, mais les données actuelles reposent sur une seule étude menée in vivo. Les auteurs présentent le cas d’une femme dont le traitement par baclofène s’est poursuivi pendant la grossesse et l’allaitement.
Allaitement long d’un enfant adopté
Certaines mères n’arrivent pas à devenir enceintes et se tourneront vers l’adoption. Et certaines d’entre elles souhaiteront allaiter leur enfant adopté. Le but de cette étude indonésienne était d’améliorer les connaissances sur l’induction d’une lactation pour un enfant adopté, avec allaitement long. Le service dans lequel travaillent les auteurs a un protocole pour l’induction d’une lactation chez les mères qui souhaitent allaiter leur bébé adopté. Le protocole débute avec la prise d’une pilule oestro-progestative pendant au moins 3 semaines, parallèlement à la prise d’un galactogène à une posologie et pendant une durée déterminée au cas par cas. La dyade est hospitalisée, le bébé est placé en peau à peau 24 heures sur 24 et mis au sein aussi souvent que possible (avec supplémentation à l’aide d’une sonde posée sur le sein) afin de favoriser un lien mère-enfant étroit et de stimuler la production lactée. Des séances d’acupuncture sont également effectuées. Les auteurs ont ainsi suivi 5 dyades jusqu’à la fin de l’allaitement. Au démarrage de leur suivi, aucune mère n’allaitait et les 5 enfants étaient nourris de lait industriel donné au biberon. Les biberons ont été supprimés lorsque le protocole a été débuté.