Carence en zinc acquise chez un prématuré allaité
Le zinc est un oligo-élément essentiel pour la croissance et le développement de nombreux tissus, en particulier la peau. Il est impliqué dans le fonctionnement de plus de 70 systèmes enzymatiques, incluant les ARN et ADN polymérases, l’anhydrase carbonique, les phosphatases alcalines… Le zinc est également impliqué dans la régulation des nucléoprotéines, l’activation de certaines cellules inflammatoires, les réponses immunitaires et la réparation cellulaire. Son taux est régulé par 2 familles de transporteurs, ZnT et Zip, qui ont des fonctions opposées et sont exprimés dans différents tissus. L’un de ces transporteurs, le ZnT2, régule le transfert du zinc dans le lait maternel. Une carence en zinc induira une acrodermatite entéropathique. La carence peut également être due à des apports insuffisants ou à une mauvaise absorption intestinale du zinc. Les manifestations cliniques d’une carence en zinc, quelle que soit sa cause, sont une dermatite, des diarrhées et une alopécie. Un diagnostic précoce est important afin d’instaurer une supplémentation adéquate. La carence transitoire symptomatique en zinc est rencontrée chez les nourrissons exclusivement allaités. Elle est lié à un taux trop bas de zinc dans le lait maternel, alors que la mère a un taux sérique normal de zinc, classiquement en raison d’une mutation au niveau du gène codant pour le transporteur ZnT2. Le risque de cette carence sera plus important chez les prématurés ou les enfants de faible poids de naissance pour leur âge gestationnel.
Relactation pour un enfant adopté
L’induction d’une lactation chez une femme est le fait de démarrer une production lactée chez une femme qui n’est pas enceinte et qui souhaite par exemple allaiter un enfant adopté. Le climat hormonal de la grossesse qui prépare les glandes mammaires et la chute brutale des hormones placentaires après l’accouchement déclenchent la production lactée, et cette évolution hormonale sera absente chez les femmes qui décident de relacter. Cela rend le démarrage de la lactation significativement plus difficile, mais pas impossible, même si la réussite peut dépendre de la situation de chaque femme : femme n’ayant jamais été enceinte, ayant eu des enfants qu’elle n’a pas allaités, ou ayant allaité au moins un enfant.
Traitement par lithium pendant la grossesse et l’allaitement : 3 cas
Le trouble bipolaire touche 1 à 2 % de la population adulte, avec une prévalence similaire chez les 2 sexes. Il débute habituellement pendant l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Le lithium est le traitement de 1re intention du trouble bipolaire. On a constaté que le risque tératogène pour le foetus de la poursuite du traitement pendant la grossesse était beaucoup plus bas que supposé, et il semble positivement corrélé à la posologie maternelle. Pendant longtemps, on a considéré que l’allaitement était contre-indiqué chez les femmes sous lithium, mais là aussi des études ont constaté que, moyennant un suivi régulier, l’allaitement, éventuellement partiel, était possible pour ces mères. Les auteurs présentent les cas de 3 femmes souffrant de trouble bipolaire traitées par lithium et suivies par les consultations hospitalières spécialisées des CHU de Würzburg et Frankfort (Allemagne).
Carence en zinc transitoire chez un nourrisson exclusivement allaité
Ce bébé de 3 mois, né à terme avec un poids normal pour son âge gestationnel, a été admis dans un service hospitalier portugais en raison d’une dermatite érythémateuse touchant le visage, les extrémités et les zones de plis cutanés, ayant débuté 2 mois plus tôt mais s’étant généralisée 4 jours plus tôt. Il était exclusivement allaité. L’enfant était par ailleurs irritable et sa prise de poids stagnait depuis 15 jours. Il n’avait pas présenté de troubles digestifs. La mère était traitée par isoniazide depuis le 3e trimestre de la grossesse en raison de ses contacts avec un membre de sa famille souffrant de tuberculose.
