Le lait humain donné aux grands prématurés hospitalisés en néonatalogie a souvent été réfrigéré (voire congelé) et réchauffé, et il a été pasteurisé s’il provient d’un lactarium. Le lait frais contient très peu d’acides gras libres. Mais le stockage et le traitement du lait augmenteront significativement leur taux lacté, suite à la destruction des membranes des globules lipidiques lactés et à la prédigestion des triglycérides par les lipases lactées. Ces lipases restent actives même à –20 °C. Le lait humain contient également des protéases qui peuvent prédigérer les protéines lactées. La pasteurisation dénature les protéines, incluant les enzymes, avec un impact négatif sur leur biodisponibilité et leur activité. Les modifications de configuration spatiale de l’alpha-lactalbumine, la protéine la plus abondante du petit-lait, favorisent sa fixation sur des acides gras. Le complexe alpha-lactalbumine – acide oléique, également nommé HAMLET, a fait l’objet d’un certain nombre d’études en raison de sa cytotoxicité pour les cellules cancéreuses. Tant la HAMLET que l’acide oléique libre ont une action apoptotique et pro-inflammatoire. D’autres complexes similaires ont été constatés dans le lait de vache, de chèvre ou de chamelle. La présence de ce complexe dans le lait humain (maternel ou provenant d’un lactarium) n’a pas fait l’objet d’études et son impact potentiel chez le nourrisson est donc inconnu. Les auteurs font le point sur les rôles potentiels de la HAMLET éventuellement présente dans le lait humain donné à des prématurés.
Suivi de : Toxicité in vitro des acides gras libres et de la HAMLET du lait humain prématuré pour les cellules intestinales fœtales