La période dite des 1 000 premiers jours constitue une fenêtre pendant laquelle l’alimentation et les facteurs environnementaux auront un impact déterminant sur le développement d’un individu, sa santé et son risque de diverses maladies en raison de la programmation métabolique, neurologique et immunitaire qui se met en place pendant cette période. L’impact peut même être transgénérationnel. On s’intéresse actuellement de plus en plus à ce qu’on nomme le paradigme des origines développementales de la santé et des maladies. Les modifications épigénétiques, qui modulent l’expression des gènes sans les modifier sont l’un des mécanismes à l’origine de l’impact de l’environnement sur la santé. Le microbiote qui s’installe dès la naissance et qui va être fortement influencé par le mode d’alimentation en tout début de vie, va influencer le développement immunitaire de l’enfant par le biais de phénomènes tels que la méthylation de l’ADN ou l’acétylation des histones via les acides gras à chaîne courte qu’il synthétise. Ce microbiote sera également influencé par les modalités de l’accouchement, l’exposition aux antibiotiques, au tabagisme parental… En grandissant, l’enfant sera exposé aux interactions avec ses parents, à leur style d’éducation, à leur mode de vie, ainsi qu’à divers facteurs de stress environnementaux. Tous ces facteurs peuvent influencer le risque de maladies inflammatoires intestinales chroniques, telles que la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique. Cet article fait le point sur les données publiées sur le sujet.
Suivi de : Autorégulation de l’appétit pendant l’enfance : rôle de l’allaitement directement au sein