Ictère prolongé chez un prématuré allaité présentant un syndrome de Gilbert
L’ictère et la prématurité constituent des obstacles significatifs à la réussite du démarrage de l’allaitement, les prématurés étant particulièrement sensibles aux complications induites par l’ictère. Il existe peu de données sur la survenue d’un ictère prolongé chez les enfants allaités présentant un syndrome de Gilbert. Ce dernier est un trouble congénital lié à une mutation du gène UGT1A1, qui abaisse l’activité d’une enzyme nécessaire à la conjugaison de la bilirubine et qui permet d’annuler sa toxicité potentielle. Ce syndrome est généralement asymptomatique. Il ne permet pas à lui seul d’induire un ictère sévère, mais il vient s’ajouter à d’autres problèmes tels que la prématurité ou l’existence d’un déficit en G6PD chez l’enfant. Les auteurs présentent le cas d’un prématuré léger qui a été vu par une IBCLC en raison d’un ictère prolongé, et chez qui un syndrome de Gilbert a été dépisté.
Impact antiplaquettaire de la mélatonine prise par la mère et excrétée dans son lait
La mélatonine est une hormone synthétisée à partir du tryptophane et sécrétée selon un rythme circadien par la glande pinéale. Elle joue un rôle important dans la mise en place et la gestion des rythmes circadiens, et en particulier dans le sommeil. Elle est couramment utilisée dans la gestion des troubles du sommeil. Outre son impact sédatif, des études ont montré qu’elle a également un impact anti-oxydant, anti-inflammatoire, anxiolytique, analgésique et immunomodulateur. Elle a des récepteurs au niveau de nombreuses cellules, incluant les plaquettes, et on a constaté que la prise de suppléments de mélatonine pouvait avoir un impact sur la coagulation. Aux taux physiologiques, elle stimule l’agrégation des plaquettes, mais elle l’inhibe à des concentrations plus élevées. Les auteurs présentent un cas d’impact antiplaquettaire constaté chez un bambin allaité dont la mère prenait des suppléments de mélatonine déjà pendant la grossesse.
Consommation maternelle de cannabis et épisodes d’apnée chez le bébé allaité : un cas
Aux États-Unis, l’utilisation médicale du cannabis est légale dans 37 États et dans le district de Columbia, et son utilisation récréationnelle est légale dans 21 États et dans le district de Columbia. Sa légalisation s’est accompagnée d’une augmentation de la conviction qu’il ne présentait aucun danger et donc de son utilisation par les femmes. La majorité des femmes enceintes qui en consomment disent le faire pour limiter les nausées, les vomissements, l’anxiété et les sautes d’humeur. Une étude publiée en 2017 constatait que 4,7 % des femmes enceintes avaient consommé du cannabis le mois précédent, et que 65,4 % d’entre elles estimaient que cette consommation était sans danger. Pourtant, les produits à base de cannabis actuellement vendus sont beaucoup plus concentrés en substances psychoactives qu’il y a quelques décennies, et ils sont souvent coupés avec d’autres produits illicites. La principale substance psychotrope du cannabis est le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC). Le métabolisme du cannabis et la biodisponibilité du THC varient suivant les modalités de consommation, sa préparation, et en fonction de variations individuelles. Ses métabolites passent la barrière placentaire et sont excrétés dans le lait maternel. Il est donc très difficile de différencier l’impact de l’exposition in utero de celui de l’exposition via le lait maternel. Les auteurs rapportent le cas d’un enfant ayant présenté des épisodes d’apnée pouvant être en rapport avec une exposition au cannabis via le lait maternel.
Fasciite nécrosante mammaire chez une mère allaitante
La fasciite nécrosante est une infection rare mais sévère, d’évolution rapide et potentiellement mortelle, se caractérisant par une nécrose diffuse des graisses sous-cutanées, qui se propage le long des fascias. Elle touche surtout les extrémités, la paroi abdominale et le périnée. La plupart des cas surviennent à la suite à un traumatisme ou à une chirurgie. Une fasciite nécrosante mammaire sera souvent confondue avec un abcès du sein ou une cellulite locale. Les auteurs présentent un cas de fasciite nécrosante mammaire chez une mère allaitante.