Comité scientifique

? Réponse explicative de haute volée, Carlos González est un GRAND médecin.
Je rajouterai Dr Choffel (et merci pour votre soutien à l'allaitement!), pour appuyer le Dr González, que si certains bébés peuvent passer la nuit entière sans téter, ce n'est pas le cas de tous. La fréquence de la faim chez un nourrisson est un fait non choisi qui dépend de facteurs génétiques, métaboliques etc, tout comme l'appétence, le babillage ou le besoin d'un temps de sommeil plus ou moins long chez chacun.
Et dans les 1ers temps, le bébé est trop jeune pour être capable de différer ses besoins. L' "éducation" à attendre des repas à heure régulière vient plus tard, quand bébé devient bambin, acquiert le langage qui lui permet de se contrôler pour adhérer aux normes de comportement du groupe social.
Le débat sur les choix parentaux d'éducation est actif dans notre société moderne, frôlant parfois la controverse. Il est légitime, nous les parents voulons faire au mieux et les représentations sociales évoluent, se cherchent.
Ce que nous apprend la recherche scientifique, c'est juste que ces notions d'apprentissage et d'éducation "morale" , légitimes quelle que soit la posture après tout, ne peuvent débuter qu'à un stade où le cerveau de l'enfant est mature pour les comprendre, donc pas tout de suite.
Donc, si une mère / des parents sont épuisés, désemparés, culpabilisés, ce n'est pas leur défaut d'éducation parentale qui est en cause, mais à l'inverse la posture de la société qui leur met la pression car ignore comment fonctionne le cerveau d'un bébé et surtout, qui n'est pas (plus/pas encore?) adaptée, dans l'évolution rapide du XXe siècle (vie urbaine, travail extérieur, individualité primant sur la collectivité...), à la pratique d'une parentalité efficiente: famille nucléaire isolée, sans beaucoup de rencontres pour s'entraider: manque de souplesse dans l'application des croyances culturelles (on "doit toujours" dormir la nuit, on "doit toujours" manger à heures fixes, on ne "doit pas" dormir en journée, etc...); défaut d'organisation des structures ( peu de lieux pour allaiter hors de chez soi, voire amener bb avec soi - pour tirer son lait quand on travaille, etc...).
Combien de fois rencontrons-nous dans les réunions LLL, des parents perdus comme ceux que vous décrivez, et qui, après avoir échangé avec d'autres mères/pères, se rendent compte que ce qu'ils vivent est commun, et se trouvent réconfortés, s'entr'aident, et repartent... déculpabilisés et plein de bonnes idées et astuces pour s'adapter en attendant que le nouveau-né grandisse un peu...

Oui, la nouvelle vie des parents "1er âge" est différente, prenante, déconcertante, parfois un tsunami de quelques mois au départ... avec ce nouvel être tellement différent de nous adultes.
Non, la société ne sait guère encore l'accueillir et soutenir les parents.

Je ne peux qu'inviter vos patient(e)s à , non pas seulement glaner des informations sur le site LLLF, mais à aller rencontrer d'autres parents dans les réunions pour PARLER, ECOUTER, PARTAGER, et si pas de réunions près de chez eux, à appeler la permanence LLLF pour échanger en liberté avec l'animatrice ... qui est avant tout une autre mère aussi.
Je rajouterai enfin que les études montrent que les bébés dont on a respecté les besoins de vie au départ, justement en ne les frustrant pas à un âge où ils ne peuvent pas le comprendre, sont ensuite, des enfants acceptant plus facilement les contraintes de la vis sociale. Justement parce qu'ils ont eu leur plein de bien-être et ont donc plus de ressources en eux pour affronter les efforts à faire après.
Merci en tout cas de vos remarques , Dr Choffel, qui permettront peut-être d'optimiser certaines présentations d'infos sur le site pour répondre encore mieux aux questionnements des parents.