Fondée à l’origine par de « simples mères », LLL s’est toujours réjouie des initiatives de « simples parents » pour le soutien à l’allaitement, initiatives souvent lancées en réaction à des événements particuliers.
Ce fut par exemple le cas, il y a sept ans, de la Grande Tétée, lancée par un groupe de mères à l’image du « nurse-in » de mai 2006 à Manille, et qui a maintenant lieu chaque année.
C’est le cas de l’association Téter où je veux quand je veux, créée suite à l’incident dans un magasin Celio où une mère s’est vu refuser le droit d’allaiter son enfant .
C’est le cas de l’initiative pour le droit au soutien à l’allaitement maternel, en réaction aux propos d’un professionnel de santé dans une émission télévisée, initiative au sujet de laquelle la présidente de LLL France a adressé à la ministre de la Santé la lettre que nous reproduisons ci-dessous.
Madame la Ministre,
Je suis très heureuse, au nom de toutes les animatrices de La Leche League France que je représente, d’apporter la voix de LLL à la pétition « Pour le droit au soutien à l’allaitement maternel ».
Nous trouvons réjouissant de voir une telle initiative de la part de « parents anonymes » et souhaitons qu’elle ne reste pas lettre morte.
Depuis bien longtemps, LLL France, association basée sur le partage d’expérience et la solidarité entre femmes, mères et plus généralement parents, a compris l’importance de la formation des professionnels de santé : un département de notre association est consacré à cette activité. Des formations sur deux ou quatre jours et des journées spécifiques, comme dernièrement la Journée Internationale de l’Allaitement à la Cité des Sciences de Paris La Villette, sont proposées aux professionnels de santé afin de leur offrir des informations de qualité, à la pointe de la recherche, dans ce domaine particulier qu’est l’allaitement. Nous participons ainsi à la formation continue des médecins, comme le font d’autres organismes et associations.
Mais cela ne suffit pas. L’idée que les professionnels de santé doivent recevoir une formation de qualité au cours de leurs études doit être encouragée et établie par l’État.
Les mères souhaitant allaiter sont largement majoritaires en France aujourd’hui : selon l’étude EPIFANE dont les conclusions sont parues en septembre 2012, plus des deux tiers des nourrissons (69 %) recevaient du lait maternel à la maternité (60 % de façon exclusive, 9 % en association avec des formules lactées).
Dès l’âge de 1 mois, ils n’étaient plus que la moitié (54 %) à être toujours allaités, et seulement 35 % de façon exclusive. Si les taux baissent de la sorte, c’est bien que quelque chose ne va pas.
L’allaitement en soi n’est ni une maladie, ni une mode, c’est tout simplement ce que la nature a prévu pour nourrir le petit d’homme. À ce titre, il a besoin d’être reconnu à sa juste valeur et soutenu par les professionnels de santé, mais également la société toute entière et les autorités sanitaires de notre pays.
Les progrès sont tangibles, et il est nécessaire que les recommandations ô combien importantes édictées par le ministère de la Santé aillent plus loin : mettre en place la formation initiale des professionnels de santé. Il n’est pas acceptable d’entendre encore de nos jours des mères souhaitant allaiter dire : « Je voulais, mais je n’ai pas pu... »
En vous remerciant d’accueillir avec un intérêt bienveillant cette initiative, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.
Sylvie Ricochon, présidente de LLL France, juin 2013
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