Dossier paru dans Allaiter aujourd'hui n° 85, octobre 2010.
Depuis l’aube de l’humanité, les femmes ont allaité leurs bébés. On peut donc en conclure que les pères de bébés allaités ont été légion ! D’où vient alors que, de nos jours, cela puisse représenter un problème ? Pourquoi des pères s’opposent-ils à ce que leur compagne allaite ou font pression pour qu’elle sèvre rapidement ? Pourquoi des femmes refusent-elles d’allaiter en donnant comme raison qu’il est mieux que le papa « participe » en donnant le biberon ? Pourquoi lit-on, dans un ouvrage s’adressant aux nouveaux pères : « Dans cet état fusionnel de l’allaitement, il y a concurrence entre l’enfant et le père » ?
NB. Comme il est dit dans un commentaire ci-dessous, ce qui est dit ici pour les pères vaut pour tous les parent·e·s non allaitants.
Modèles de pères
Comme il y a différents « modèles » de mères, il y a différents « modèles » de pères.
On connaît le modèle disons traditionnel du père un peu lointain, qui ne s’intéresse guère aux bébés, en laissant le soin à sa femme. Et puis, il y a ce qu’on a appelé le « nouveau père ». Un père beaucoup plus présent et impliqué dans la vie de ses enfants, dès leur naissance, et même avant. Et quelle est, selon l’image popularisée par les médias, l’une des caractéristiques du « nouveau père » ? C’est qu’il donne le biberon à égalité avec la mère, notamment le fameux « biberon de nuit » !
D’où un certain désarroi chez ces pères quand leur femme allaite. Et ce, même s’ils soutiennent son choix. Leur première réaction est bien souvent : « Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire avec mon bébé si je ne lui donne pas le biberon ? »
L’influence du père sur l’allaitement
Convaincre les futurs pères des bienfaits de l’allaitement et du fait qu’ils y trouveront leur place est donc tout aussi important que de convaincre les futures mères. D’ailleurs, toutes les études récentes montrent que l’attitude du compagnon envers l’allaitement est souvent le facteur principal influant sur la décision de la mère quant au mode d’alimentation de son bébé.
Dans une enquête de 1995 portant sur 115 mères britanniques, les trois quarts des bébés dont les pères approuvaient l’allaitement étaient exclusivement allaités. La proportion tombait à moins de un sur dix en cas d’opposition ou d’indifférence du père. Une autre étude, portant sur 245 mères de Pennsylvanie, révélait que parmi les raisons données pour ne pas allaiter, 36 % indiquaient l’opinion du père du bébé.
En 2004, une étude est venue confirmer l’influence déterminante des pères sur le devenir de l’allaitement : plus que les motivations et les intentions de la mère, c’était la « prédiction » du père faite pendant la grossesse qui déterminait le fait que l’enfant soit ou non encore allaité à tel ou tel moment de sa première année (1).
Les pour...
Les pères ne sont pas différents de la société qui les entoure. Leurs réactions face à l’allaitement reflètent donc celles qu’on trouve dans cette société, dans un mélange différent selon les individus, leur histoire, leur rapport à leur mère, à l’alimentation, à l’image du corps de la femme, etc., et le moment où ils en sont de leur histoire de père : les anti-allaitement peuvent se transformer en pro à la naissance de leur bébé, comme les pro peuvent se transformer en anti, par exemple si l’allaitement se prolonge trop à leur gré.
Les « proallaitement » sont souvent des pères sensibles à la beauté de la relation d’allaitement et au bien-être qu’ils ressentent chez leur bébé dans cette relation. Ils reconnaissent son caractère tout à fait spécial, et savent qu’elle ne les empêchera pas de nouer une relation, différente mais tout aussi importante, avec l’enfant.
Ce peut être aussi des hommes qui pour une raison ou une autre (par exemple leur formation scientifique) sont bien au fait des avantages de l’allaitement pour la santé de l’enfant à court et à long terme. Ceux-là vont non seulement soutenir le désir d’allaitement de leur femme, mais éventuellement la convaincre si elle ne l’est pas déjà (voire faire pression sur elle : cela se voit parfois).
Ce sont enfin des pères qui voient le côté pratique de l’allaitement : rien à préparer, pas de biberons à laver, économies de temps et d’argent, possibilité d’aller partout avec le bébé sans s’encombrer d’un camion d’affaires. Et pas besoin... de se lever la nuit pour donner un biberon !
Quelle que soit leur motivation, ces pères proallaitement sentent que ce dont leur femme a le plus besoin, c’est d’une enveloppe protectrice et aimante du couple allaitant, une barrière contre un entourage souvent critique, un regard admiratif et approbateur sur ce qu’elle fait pour le bébé.
Selon Winnicott, le rôle du père, les premiers temps, est bien de protéger la mère et le bébé « contre tout ce qui tend à s’immiscer dans le lien existant entre eux, ce lien qui constitue l’essence et la nature même des soins maternels » (2). Et Dieu sait si une mère qui allaite (surtout si elle allaite un peu plus longtemps que la moyenne) a besoin de quelqu’un pour la protéger de ceux qui veulent s’immiscer dans ce lien, voire le détruire...
... et les contre
Pour ce qui est des « anti-allaitement », à la base de leur opposition, il y a souvent de l’envie, qui peut se manifester de bien des façons : envie face au couple mère/bébé, envie d’aller « voir ailleurs » parce qu’on se sent exclu, envie d’évincer le bébé et de reprendre le plus vite possible la place qu’on avait avant dans le couple, envie de prendre la place de la mère en donnant le biberon, etc.
L’espoir de prévenir cette jalousie peut aboutir à des situations étonnantes. C’est ainsi qu’un médecin brésilien a rencontré un jour une femme qui avait un sein gonflé, dur et douloureux, parce que depuis le début, elle « partageait » ses seins : l’un pour l’allaitement et l’autre pour la sexualité !
Un certain nombre d’hommes s’opposent à l’allaitement parce qu’ils ont peur que cela abîme les seins de leur femme (3). Dans une étude prospective de 1992 (4), une majorité de pères de bébés futurs biberonnés pensaient que l’allaitement était mauvais pour les seins (52 % contre 22 % pour les pères de bébés futurs allaités) ou les rendait « moches » (44 % contre 23 %).
D’autres craignent que l’allaitement gêne les relations sexuelles (dans la même étude, 72 % des pères du premier groupe contre 24 % dans le second) (5). N’oublions pas qu’historiquement, cela a été une des raisons de la mise en nourrice de tant d’enfants : comme on pensait que les relations sexuelles pouvaient « gâter » le lait, la femme qui allaitait était interdite de relations sexuelles ; et beaucoup d’hommes, dans ces conditions, préféraient que leur enfant ne soit pas allaité par sa mère.
Cette idée d’une incompatibilité entre sein érotique et sein nourricier se retrouve de nos jours dans le discours de psys comme Marcel Rufo qui, en 2005, déclarait dans Elle : « Allaiter plus de six mois, quand l’enfant commence à avoir des dents, cela me pose question. Quand le sein a retrouvé sa fonction érotique, il ne se partage pas ! Ou alors, c’est qu’il y a érotisation de l’allaitement. » (6)
D’autres encore sont gênés que leur femme allaite devant des tiers, car ils ne voient dans les seins que des objets sexuels et, dans l’allaitement en public, de l’exhibitionnisme.
Quant au désir de donner le biberon pour participer au nourrissage du bébé, il n’est que la forme moderne de l’envie qu’éprouvent un certain nombre d’hommes face au privilège des femmes de porter les enfants et de les allaiter. Il n’est que de voir toutes les représentations d’Abraham accueillant les élus « en son sein » (7), ou le nombre de légendes parlant d’hommes (souvent des saints) qui auraient allaité (8).
Un père présent
En fait, ce dont l’enfant a besoin, c’est « d’un père qui ne soit ni un étranger ni une mère bis, mais un père-homme qui fasse pleinement et sereinement ‘‘acte de présence” » (9).
Mais pour faire acte de présence, encore faut-il être là.
Alors pourquoi cette séparation entre le père et son nouveau bébé, dans les premiers jours après la naissance, pendant cette période sensible où se tissent les premiers liens ? Dans son ouvrage Éloge des mères, Edwige Antier milite pour des chambres parentales, qui « permettraient une proximité charnelle plus précoce entre le père et son enfant, d’autant plus importante et nécessaire que le père n’a pas porté son bébé dans son corps. Il pourrait ainsi partager ses premières nuits, ses premiers pleurs et le sentiment d’amour entre eux se communiquerait plus rapidement » (10).
Cette présence des pères à la maternité devrait se prolonger par un congé paternité qui dépasse les quatorze jours actuels (un indéniable progrès par rapport aux ridicules trois jours accordés auparavant...).
Si les pères étaient présents à ce moment-là et prenaient en charge une partie des tâches ménagères ainsi que des soins au bébé, aux autres enfants et... à la mère, ils en retireraient de multiples bénéfices (11) : reconnaissance de leur compagne, joie d’être avec le bébé et de mieux le connaître.
Surtout, ils comprendraient que si l’allaitement crée un lien fort entre la mère et l’enfant, c’est à cause du contact physique et répété qu’il suppose, et que bien d’autres gestes qui leur sont tout à fait accessibles permettent ce contact physique et répété : changes, bains de et avec l’enfant, promenades, jeux, massages, portage, bercement, endormissement, sommeil partagé, diversification alimentaire quand le moment viendra, etc.
Un père informé
Pour que le père soit pour la mère qui allaite un soutien plutôt qu’un obstacle, il faut que lui aussi bénéficie de soutien et d’informations.
Une étude (12) comparant des pères de bébés allaités à des pères de bébés au biberon avait montré que ceux qui avaient eu un ou plusieurs enfants allaités, qui assistaient aux séances de préparation à l’accouchement ou qui avaient eu des informations sur l’allaitement par un professionnel de santé pendant la grossesse, en savaient plus sur l’allaitement et sur le comportement normal des bébés, et étaient donc plus à même de soutenir leur femme. Une autre étude italienne (13) l’a confirmé en 2005 : quand on avait expliqué au père la façon de prévenir et de gérer les difficultés d’allaitement les plus courantes, le bébé avait beaucoup plus de chances d’être toujours allaité exclusivement à 6 mois (25 % dans le groupe intervention contre 15 % dans le groupe témoin), et ce d’autant plus si la mère avait connu de telles difficultés (24 % contre 4,5 %). 91 % des mères du premier groupe disaient que leur compagnon les avait efficacement soutenues dans leur allaitement, contre 34 % des mères du groupe témoin.
C’est la raison pour laquelle certains pays (par exemple la Grande-Bretagne) ont lancé des campagnes de promotion de l’allaitement visant spécifiquement les pères (14). Au Texas, le programme WIC (programme d’aide alimentaire aux femmes enceintes et aux jeunes enfants) a lancé en 2002 un programme pilote d’information des pères d’enfants allaités par des « pères pairs » formés à cet effet, avec des résultats très encourageants (15).
C’est la raison pour laquelle, dans certaines maternités, on propose aux futurs pères de participer non seulement aux séances de préparation, mais aussi à des réunions entre pères. Cela permet de mettre au jour des inquiétudes, des interrogations, des idées fausses...
C’est la raison pour laquelle une association comme La Leche League propose lors de ses Congrès des sessions « réservées aux pères » qui leur permettent de « vider leur sac » et de s’apercevoir qu’ils ne sont pas les seuls à se poser des questions sur la fréquence des tétées, l’allaitement long, le sommeil partagé, la sexualité du couple...
C’est ainsi que de plus en plus de pères pourront jouer leur rôle dans l’allaitement, et dire comme Marc : « À moi, gardien d’un bon environnement propice à l’exercice de cet art, d’écarter les reproches et les regards des autres, et de te montrer que tu peux allaiter dans la confiance et dans la paix : l’allaitement, c’est aussi mon affaire. » Ou cet autre père : « Je n’ai jamais ressenti la frustration de ne pas pouvoir donner le biberon, estimant que les premières semaines, mon rôle de père était de couver le couple mère/nouveau-né. »
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau
repris et adapté de Les 10 plus gros mensonges sur l’allaitement (Dangles, 2006)
(1) Rempel LA et Rempel JK, Partner influence on health behavior decision making : increasing breastfeeding duration, Journal of Social and Personal Relationships 2004 ; 21(1) : 92-111.
(2) L’Enfant et sa famille (Payot, 1973).
(3) Rappelons qu’une étude récente, parue dans une revue américaine de chirurgie esthétique, a montré que l’allaitement, même s’il a duré longtemps, n’est pas un facteur de risque pour des seins qui tombent (voir AA n° 78, janvier 2009, page 32).
(4) Freed GL et al, Attitudes of expectant fathers regarding breastfeeding, Pediatrics 1992 ; 90(2) : 224-227.
(5) Sur l’allaitement et la vie de couple, voir AA n° 77, octobre 2008.
(6) Dans une précédente interview (L’Express du 9 octobre 2003), il avait déjà déclaré : « Un sein qui allaite n’est pas un sein sexué. Lorsque la maman recommence à avoir des relations sexuelles, elle ne peut pas allaiter et se faire caresser un sein », allant jusqu’à dire qu’il faut alors sevrer le bébé en lui disant que « les seins sont des jouets pour papa et maman, et lui il a sa voiture » !
(7) Jérôme Baschet, Le Sein du père, Abraham et la paternité dans l’Occident médiéval (Gallimard, 2000).
(8) Roberto Lionetti, Le Lait du père (éd. Imago, 1988).
(9) Jean Le Camus, Pères et bébés (L’Harmattan, 1995).
(10) La science confirme l’importance de cette proximité pour l’établissement de liens avec l’enfant. Grâce à une expérience à laquelle se sont prêtés 34 couples anglo-saxons, on sait maintenant que pendant la grossesse, les hormones de l’homme varient selon le même profil que la mère (augmentation du cortisol et de la prolactine, chute d’un bon tiers de la testostérone), à condition qu’il soit physiquement proche d’elle, car les phéromones de la grossesse n’ont qu’un court rayon d’action. Ceux dont les taux changent le plus sont aussi ceux qui sont les plus sensibles aux appels du bébé après la naissance : leur cortisol monte en flèche au premier cri, comme chez la mère. Une toute récente étude faite sur des souris (on peut penser que c’est vrai aussi chez l’homme) a montré que lorsque les mâles interagissent avec leurs petits après la naissance, de nouveaux neurones se forment dans leur cerveau (bulbe olfactif et hippocampe) sous l’action de la prolactine, et cette neurogenèse leur permet de reconnaître à l’odorat, et de protéger leur progéniture plus tard dans la vie (Gloria K Mak, Samuel Weiss, Paternal recognition of adult offspring mediated by newly generated CNS neurons, Nature Neuroscience 2010).
(11) Et cela allongerait la durée de l’allaitement : selon une étude faite en 2004, une participation importante du père aux soins à l’enfant et aux tâches ménagères est positivement corrélée à la durée de l’allaitement ; le risque de sevrage précoce baisse d’environ 44 % pour chaque type de soins à l’enfant pris régulièrement en charge par le père, et il augmente de 45 % pour chaque tâche ménagère accomplie uniquement par la mère (Sullivan ML, Leathers SJ, Kelley MA, Family characteristics associated with duration of breastfeeding during early infancy among primiparas, Journal of Human Lactation 2004 ; 20(2) : 196-205).
(12) Giugliani ER et al, Effect of breastfeeding support from different sources on mothers’ decisions to breastfeed, Journal of Human Lactation 1994 ; 10(3) : 157-161.
(13) Pisacane A. et al, A controlled trial of the father’s role in breastfeeding promotion, Pediatrics 2005 ; 116(4) : e494-8.
(14) Est-ce le résultat de ces campagnes ? Toujours est-il qu’un sondage commandé par le ministère de la Santé britannique à l’occasion de la Semaine de l’allaitement 2005 et effectué auprès de 427 hommes âgés de 18 à 46 ans, a révélé que 79 % d’entre eux souhaitaient que leurs enfants soient allaités. Début 2010, un rapport gouvernemental (The Families Green Paper) préconisait de distribuer à tous les nouveaux pères un Guide for New Dads contenant entre autres de l’information sur l’allaitement et les façons de soutenir la maman qui allaite.
(15) Stremler J., Lovera D., Insight from a breastfeeding peer support pilot program for husbands and fathers of Texas WIC participants, Journal of Human Lactation 2004 ; 20(4) : 417-22.
En PMI
Irène Teuma, puéricultrice en PMI et consultante en lactation, a voulu savoir si l’intervention d’une consultante en lactation auprès de futurs pères pouvait avoir une incidence sur la qualité du soutien que le père pourra ensuite apporter à la mère de son enfant.
Pour répondre à ces questions, elle a décidé de rencontrer dix futurs pères lors d’un entretien portant sur l’importance et la spécificité de leur rôle dans la mise en route et la poursuite de l’allaitement de leur enfant. Un second entretien a été programmé environ quatre mois après la naissance, afin de recueillir leur témoignage et d’évaluer l’impact de l’intervention.
Les résultats rejoignent ceux des différentes études sur ce sujet, et suggèrent une implication des pères plus importante dans l’allaitement de leur enfant quand ils sont mieux informés : « Les hommes rencontrés ont tous aidé leur femme à bien démarrer et à poursuivre l’allaitement maternel. L’intervention d’un référent en allaitement a permis une sensibilisation à l’allaitement maternel et au rôle important et spécifique joué par le père. J’ai été étonnée par ce changement d’attitude chez plusieurs hommes après la naissance de leur enfant, et par leur capacité d’adaptation à leur nouveau rôle quand ils étaient bien informés et se sentaient impliqués. En effet, tous les hommes l’ont fait facilement. L’enquête suggère que si les pères sont mieux informés sur l’allaitement, ils s’engagent avec beaucoup de confiance à soutenir leur conjointe. »
Une enquête française
Une étude réalisée en février 2004 dans le service maternité de l’hôpital Jeanne de Flandre à Lille confirme ce qu’on savait déjà sur le rôle des pères dans l’allaitement.
96 pères ont été interrogés le lendemain de l’accouchement de leur premier enfant : c’était donc tous des primipères. Les questions portaient sur les connaissances de base, l’implication durant la grossesse, le choix du mode d’allaitement. Les mères étaient, elles, toutes primipares. Elles étaient présentes lors de l’entretien, mais avaient reçu la consigne de ne pas intervenir. À la sortie de la maternité, 83 % avaient choisi l’allaitement maternel, 17 % l’allaitement artificiel.
Les pères « proallaitement maternel » ont un niveau d’études plutôt élevé et ont eux-mêmes été allaités. Ils avaient pensé à l’allaitement, déjà avant la grossesse de leur femme, et ne trouvent pas gênant d’allaiter en public. Ils déplorent que l’allaitement maternel diminue leur participation aux soins du bébé. Ils considèrent que l’allaitement appartient à l’histoire du couple. Conséquence : 94 % des mères allaitent.
À l’opposé, les pères « anti-allaitement maternel » ont un niveau d’études plutôt inférieur et n’ont pas été allaités, ou bien ils n’en savent rien. Ils ont pensé à l’allaitement pour la première fois durant la grossesse de leur femme, et trouvent plutôt gênant d’allaiter en public. Ils déplorent que l’allaitement maternel impose des contraintes alimentaires à la mère. Ils considèrent globalement que l’allaitement n’est qu’une affaire de femmes. Conséquence : 39 % des mères allaitent.
Conférence du Pr Codaccioni au 3e Colloque annuel du Réseau mère-enfant de la Francophonie (RMEF), le 9 juin 2005, à Genève.
Une façon originale de participer !
Une enquête faite en Grande-Bretagne par une firme de lait infantile auprès de 2 000 pères a révélé qu’un tiers d’entre eux reconnaissaient avoir goûté le lait de leur compagne. Et ce à plusieurs reprises, même s’ils n’en apprécient pas particulièrement le goût. Pour eux, c’est une façon de s’immerger dans l’élevage de l’enfant. L’un d’eux a dit : « C’était juste une façon de participer à l’expérience globale du fait d’avoir un bébé. » Et un autre : « Contempler mes enfants en train de se nourrir aux seins de ma femme était très émouvant, et je voulais participer à cela. Je l’ai fait spontanément. »
Merci pour cet article, plus que nécessaire. Fait du bien. Les informations et le soutien en tant que maman d'un bébé allaité (par mon épouse) manquent cruellement. Notre bébé a 8 mois, mon epouse allaite, j'ai beau savoir que maintenir l'allaitement est super important pour pleins pleins de raisons, il m'arrive d'être traversée de sentiments ambivalents.. A tous les parent.e.s non allaitant , il est normal de ressentir ces emotions parfois empruntes de jalousie, de tristesse voire de crainte. La relation parent.e non allaitant - bébé se joue bien sûr dans le soutien à l'allaitement mais aussi dans l'amour à donner à tout le monde même si parfois cela signifie de rester en retrait et de faire autre chose en attendant !
Ravie de pouvoir lire et écrire ici des émotions ressenties par le couple-parent (de maniere différenciée) pendant l'allaitement.
Petite requête: serait-il possible dans vos prochains articles d'inclure les "parent.e.s non allaitant" aux "papas"?
Encore merci.
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