Article de Diane Wiessinger, paru en 2014 dans Close to the heart, la publication de LLL Asia, traduit et publié dans Allaiter aujourd'hui n° 103, avril 2015.
Vous êtes importante, pas seulement pour vous, mais aussi pour d’autres. Vous avez des choses importantes à faire. Beaucoup de ces choses obéissent à un horaire précis. Vous devez aller chercher votre mère à l’aéroport mardi à 15 heures. Vous avez un rendez-vous médical jeudi à 10 heures. Votre journée de travail a un début et une fin. Il en est de même pour votre compagnon. Cela signifie qu’il est préférable que les principaux événements journaliers soient planifiés.
Imaginez maintenant qu’en plus de tout ça, vous deviez aussi planifier vos déplacements aux toilettes. Que vous deviez vous entraîner à aller aux toilettes toutes les deux heures. Pas possible d’y aller entre-temps, pas possible non plus de ne pas y aller même si vous n’en avez pas envie. Toutes les deux heures, point final.
Comment ça ? Pas le temps de planifier de manière rigide un événement aussi banal face aux événements importants de la journée ? Vous avez raison, bien sûr. La journée se passe plus harmonieusement si elle est organisée autour des événements majeurs, les événements mineurs s’y intégrant de façon fluide, et non pas organisée autour des événements mineurs.
Dans beaucoup de nos sociétés modernes, on en est arrivé à considérer l’allaitement d’un bébé comme un événement majeur, et on trouve plein de livres pour nous expliquer qu’il faut planifier cet événement majeur afin que nos vies se déroulent sans heurt, que le bébé n’absorbe pas nos vies, qu’on ait le temps de faire autre chose.
Mais si en fait allaiter un bébé était un événement mineur ? Dans ce cas, lui donner le statut de « chose à planifier » n’aboutit-il pas à lui donner beaucoup plus de contrôle sur nos vies ?
Au départ, allaiter un bébé prend beaucoup de temps, et même tout le temps. On a l’impression que toute la journée tourne autour de « Allaiter Le Bébé », et il peut sembler bon de se dire qu’on pourrait planifier cet événement majeur et de cette façon avoir un minimum de contrôle dessus. La planification semble être le moyen de ne pas perdre la raison.
Mais une fois que vous et votre bébé avez appris à allaiter facilement, une fois passées les premières semaines, la tétée n’est juste plus un événement majeur. Vous pouvez allaiter tout en préparant le repas, au lit, en regardant la télé, en mangeant, en écrivant des mails, ou en marchant.
Si votre bébé a la chance de pouvoir se restaurer dès qu’il en ressent le besoin, il n’est jamais vraiment affamé, et vous pouvez le « caler » parce que vous voulez faire quelque chose, et non pas parce qu’il l’a demandé, allongeant ainsi l’intervalle avec la prochaine tétée. Ou au contraire, vous pouvez le faire attendre un peu, le temps de terminer une activité. Ou encore vous pouvez arrêter brièvement cette activité, l’allaiter une ou deux minutes, lui permettant d’attendre un peu plus longtemps. Ce genre d’approche « en roue libre », avec des tétées fréquentes, courtes et souples, vous laisse libre de structurer votre journée autour d’activités plus importantes et moins flexibles. Lorsqu’allaiter le bébé est une activité aussi peu remarquable que l’embrasser ou lui faire un câlin, la journée de tout le monde se déroule plus harmonieusement, y compris celle du bébé… et la vôtre.
Je suis maman d'une petite de 3 ans et de baby de 5 semaines. J'ai allaité les deux. Cependant j'éprouve plus de difficultés avec le deuxième. Je suis d'accord avec cette article. Il n'y a pas besoin de planifier les tétés, dans la mesure ou elle se planifie toutes seule, les bébés reviennent quasiment à heures fixes. Par contre quand on a autre chose à faire il est vrai qu'il faut s'organiser un minimum ou le faire attendre. Beaucoup de pleure pour mon bébé si je le fait attendre, sauf quand nous sommes en promenade ou en voiture il se calme et patiente plus facilement.
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