Dr Jacqueline Cornet, Faut-il battre les enfants ?, éditions Hommes et Perspectives. Prix scientifique de la Fondation de l'Enfance 1996. Résumé.
Comment les enfants pourraient-ils apprendre à gérer sans violence les conflits qui les opposent à leurs parents, amis, enseignants, etc., si les parents, qui représentent leur principal et plus constant modèle, utilisent eux-mêmes la violence dans leurs rapports avec leurs enfants ?
Une multitude d’articles scientifiques sont venus prouver depuis quelques années que les punitions corporelles données aux enfants entraînaient des risques nettement accrus de les voir évoluer vers l’agressivité, la délinquance, la dépression, l’usage d’alcool ou de drogues et le suicide.
Une étude que j’ai pu mener dans des centres hospitaliers de soins aux accidentés a montré que les jeunes qui ont le plus d’accidents sont aussi ceux qui on été les plus battus, le plus fortement et le plus longtemps. Et les enfants battus sont plus souvent et plus gravement malades que les autres. D’autres chercheurs ont depuis confirmé ces observations.
Tout ce que nous essaierons de faire contre la violence sera inefficace, si nous ne commençons pas par renoncer à la violence envers les enfants.
Mais éduquer les enfants n’est pas facile, et les parents sont souvent débordés. D’autant plus qu’ils ne reçoivent aucune formation au plus difficile métier qui soit. Il paraît donc indispensable, comme de nombreux pays d’Europe l’ont déjà fait, d’interdire l’usage des punitions corporelles envers les enfants, car les parents et les éducateurs ont souvent besoin d’être soutenus par une loi pour ne pas se laisser aller à répéter impulsivement les violences qu’ils ont eux-mêmes subies.
Mais il faut tout aussi impérativement développer toutes les structures qui pourront permettre aux parents et futurs parents de trouver informations, formation, lieux de discussion et réconfort dans leur difficile mais si belle entreprise.
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