DA 55 : Impact du portage kangourou sur l'allaitement des prématurés

Publié dans Les Dossierrs de l'allaitement n° 55, LLL France, 2003
D'après : Impact of kangaroo-skin position on breast-feeding in neonatal intensive care unit (NICU). B Abulainmoun, C Ferestien, J Hecht et al. Pediatric Academic Societies' Annual Meeting, 4-7 May 2002, Baltimore (USA).

La séparation mère-enfant qui survient lorsque le prématuré est hospitalisé en néonatalogie a un impact négatif sur la production lactée maternelle, et sur la création du lien mère-enfant. Des études ont constaté que le portage kangourou favorisait ce lien ainsi que l'allaitement. L'objectif de cette étude était de voir si le portage kangourou favorisait l'allaitement chez des prématurés hospitalisés dans un service de néonatalogie.

Pour cette étude prospective non randomisée, on a enrôlé tous les prématurés admis dans ce service de néonatalogie (New York, USA) en 1998 et 1999, et nés entre 25 et 30 semaines de gestation. On a demandé à toutes les mères de tirer leur lait avec un tire-lait électrique automatique à double pompage (qui tire le lait des deux seins en même temps), toutes les 2 à 3 heures pendant le jour, et toutes les 3 à 4 heures pendant la nuit. Le portage kangourou a été débuté à partir du moment où l'état clinique des enfants était stable, en commençant par 15 minutes une fois par jour. Les enfants ont été suivis jusqu'au démarrage des mises au sein, ou jusqu'à 4 semaines post-partum.

Tous les résultats ont été obtenus pour 10 mères, dont 2 mères de jumeaux. L'âge gestationnel des enfants était de 28 ± 1,7 semaines, et leur poids de naissance était de 1 001 ± 229 g. Tous les enfants souffraient de détresse respiratoire à leur naissance, et ont été placés sous pression positive continue pendant leurs 3 premières semaines. Toutes les mères tiraient suffisamment de lait pour couvrir les besoins de leur(s) enfant(s) pendant toute la durée de l'hospitalisation. Il n'y avait pas de différence significative dans la quantité de lait exprimée par la mère avant et après le démarrage du portage kangourou.

Cette étude mériterait d'être refaite sur une population plus importante. Le portage kangourou semble être un moyen simple et fiable de répondre aux besoins d'un prématuré pendant son séjour en néonatalogie. Les mères de cette étude avaient une sécrétion lactée suffisamment importante.