Article publié dans les Dossiers de l'Allaitement numéro 60 (Juillet – Août – Septembre 2004)
D'après "Tongue-tied in Connecticut". D Schmidt. New Beg 2003 ; 20(6) : 211.
Mme S a accouché à terme et par voie basse de son 4ème enfant après une grossesse parfaitement normale. Le bébé pesait 3 740 g et mesurait 50,8 cm. L’allaitement a bien démarré. La mère, infirmière spécialisée en pédiatrie, a rapidement constaté que son bébé présentait un frein de la langue trop court, particulièrement visible lorsque le bébé pleurait. Elle ignorait toutefois que cela pouvait interférer avec l’allaitement, et, après sa sortie de maternité, elle a décidé d’attendre la visite du 8ème jour pour en parler au pédiatre.
À cette date, le bébé tétait régulièrement et mouillait bien ses couches, mais ses selles étaient peu fréquentes, et les mamelons de la mère sont devenus de plus en plus douloureux. La mère sentait que son bébé ne tétait pas de la même façon que ses précédents enfants. Cependant, rien d’"anormal" n’a été décelé à cette visite.
À J15, non seulement l’enfant n’avait pas repris son poids de naissance, mais il avait perdu du poids par rapport à la visite précédente ; il pesait 3 316 g. La mère a commencé à tirer son lait avec un tire-lait automatique à double pompage pour augmenter sa sécrétion lactée. Elle donnait à son bébé le lait qu’elle tirait avec un biberon. Elle a aussi commencé à se renseigner sur la raison pour laquelle son bébé ne prenait pas de poids. Elle a trouvé la description de cas de bébés présentant un frein de la langue trop court, qui correspondaient exactement à sa situation : une mère souffrant de mamelons douloureux, et un bébé ne prenant pas de poids en dépit de tétées régulières.
Elle s’est alors adressée à une consultante en lactation, qui lui a confirmé que le frein de la langue trop court de son bébé était probablement la cause du problème ; elle a recommandé une freinectomie, procédure simple à effectuer dans un cabinet médical, aucune anesthésie n’étant nécessaire. Les parents ont eu du mal à trouver un médecin qui accepte de la pratiquer, entre les médecins qui refusaient de la faire en raison du jeune âge du bébé, ceux qui ne pouvaient la pratiquer que plusieurs semaines plus tard, et un chirurgien pédiatrique qui souhaitait la faire en salle de chirurgie et sous anesthésie générale.
Ils ont fini par trouver une pédiatre spécialisée dans l’aide aux mères allaitantes qui a accepté d’effectuer la freinectomie. Elle leur a expliqué que le frein de la langue était très facile à couper avec des ciseaux, que c’était peu douloureux pour l’enfant, et que cela ne saignerait presque pas. Dans son cabinet médical, la mère a allaité son bébé un long moment, jusqu’à ce qu’il soit presque endormi. Il a alors été déposé sur la table d’examen, et quelques secondes plus tard le frein de la langue était coupé. Le bébé a surtout protesté quand on lui a maintenu fermement la tête. Immédiatement après la section, un morceau de gaze a été appliqué sous la langue, et la mère a repris son bébé dans ses bras. Il a immédiatement souhaité prendre le sein, et il a tété correctement et vigoureusement, au grand bonheur de sa mère. Par la suite, sa prise de poids s’est immédiatement améliorée et 2 semaines plus tard, l’allaitement se passait bien.
Bonjour,
Je souhaite souligner que j'ai exactement vécu ce qui est décrit dans votre article sur le frein de langue trop court... à l'exception près que c'était mon premier enfant et que la perte de poids / problème à l'allaitement n'a été détecté qu'à 15 jours.
Une conseillère en lactation consultée en urgence a été parfaite et le frein de langue à été coupé entre 2 rdv d'un médecin sur Paris (1h de route).
Retour à la normal sous 4 jours pour moi et mon bébé. ?
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