Publié dans le n° 119 des Dossiers de l'allaitement, février 2017.
PCOS, breast hypoplasia and low milk supply : a case study. McGuire E, Rowan MK. Breastfeed Rev 2015 ; 23(3) : 29-32.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l’hypoplasie mammaire sont deux problèmes corrélés à une production lactée insuffisante. Le SOPK est une anomalie endocrinienne complexe qui se caractérise par un taux élevé d’androgènes circulants, l’absence de cycles menstruels ou des cycles anovulatoires, et une polykystose ovarienne. Ces femmes ont également un risque significatif de surpoids, de diabète de type 2 et d’infertilité. Les études sur l’impact du SOPK sur l’allaitement sont peu concluantes, certaines faisant état d’une faible production lactée, tandis qu’une étude norvégienne plus récente ne constatait pas de différence significative à 3 et 6 mois sur le plan des taux d’allaitement entre des femmes souffrant de SOPK et des femmes n’en souffrant pas. L’hypoplasie se caractérise par un faible volume des seins, en particulier au niveau des quadrants inférieurs, des seins tubulaires, un espace important entre les seins, une différence importante de taille entre les deux seins, l’absence d’augmentation de volume des seins pendant la grossesse, puis après l’accouchement. Par ailleurs, une étude portant sur des femmes présentant une hypoplasie mammaire a constaté que 85 % avaient une production lactée très insuffisante pendant la première semaine post-partum, mais que 39 % avaient une production lactée suffisante à 1 mois. Les auteurs présentent un cas de femme présentant un SOPK avec hypoplasie mammaire et faible production lactée.
Cette femme savait depuis des années qu’elle souffrait d’un SOPK. Ses seins étaient tubulaires, très espacés, avec une base étroite. Elle a dû prendre de la metformine pour régulariser son cycle menstruel, puis suivre un protocole de déclenchement de l’ovulation pour démarrer ses deux grossesses. Elle n’a pas pu allaiter son premier enfant en raison d’une faible production lactée. Pendant sa deuxième grossesse, ses seins ont augmenté légèrement de volume et sécrétaient du colostrum, mais les changements sont restés minimes. Elle a accouché à terme d’un bébé qui pesait 3,860 kg. Elle a fait de gros efforts pour lancer sa production lactée. Elle a mis son bébé au sein rapidement après la naissance, et a fait beaucoup de peau à peau. Elle a commencé à prendre de la dompéridone (10 mg trois fois par jour) rapidement après la naissance (Ndlr : la dompéridone a un effet galactogène rapporté mais n'a pas d'AMM en France pour cette indication). À J3, le bébé avait perdu 10 % de son poids de naissance, et on a recommandé à la mère de le mettre au sein le plus possible, et de revenir le faire peser à J6. Pendant ces trois jours, le bébé a beaucoup pleuré ; il tétait toutes les 2 à 3 heures, et ne dormait que contre la poitrine de sa mère. À la seconde consultation, il avait perdu 14 % de son poids de naissance, et on a conseillé à la mère de lui donner des suppléments, et de prendre du fenugrec en plus de la dompéridone. Le bébé a pris 120 g pendant les deux jours suivants. On a alors suggéré de diminuer la quantité de suppléments donnés, mais le bébé a recommencé à perdre du poids.
La mère a alors vu une consultante en lactation, qui a constaté l’hypoplasie mammaire. Un test de pesée avant et après une tétée a montré que le bébé recevait peu de lait maternel. On lui a donc dit qu’il devait absolument recevoir des suppléments, et la mère a décidé de les lui donner avec un DAL (dispositif d’aide à l’allaitement) posé sur le sein. Le bébé a été revu à J25. Il recevait 80 à 120 ml de supplément à chaque tétée, et sa prise de poids était bonne. On a proposé à la mère d’évaluer sa production lactée sur 24 heures (on lui a fourni le matériel et les informations nécessaires), et de faire un bilan biologique. La production lactée sur 24 heures était de 52 ml, très inférieure au volume que consomme un bébé exclusivement allaité à cet âge. Les taux sériques de prolactine, de TSH et de testostérone étaient dans les limites de la normale, mais une résistance à l’insuline a été constatée. La mère a donc décidé d’arrêter la dompéridone et d’essayer de reprendre de la metformine, mais cela n’a pas eu d’impact significatif sur la production lactée : une nouvelle évaluation sur 24 heures a constaté une production totale de 88 ml. La mère a toutefois décidé de poursuivre la prise de metformine (compatible avec l’allaitement). Elle espère arriver à obtenir du lait humain auprès d’un lactarium.
Ce cas illustre les problèmes rencontrés par une mère présentant un SOPK accompagné d’une hypoplasie mammaire. Il montre que la dompéridone ou la metformine ne donnent pas de résultat significatif sur la production lactée. Les femmes qui présentent un problème médical interférant avec la lactation doivent être activement soutenues, et informées sur les alternatives les plus adaptées à leur situation et à leurs souhaits. Les manifestations cliniques d’un SOPK sont variées, et certaines femmes pourront allaiter sans problème, tandis que d’autres n’arriveront jamais à avoir une production lactée suffisante (NDLR : mais pourront cependant vivre une relation d’allaitement gratifiante, éventuellement en donnant les suppléments avec un DAL).
J’ai un SOPK et j’ai eu une réduction mammaire !
J’ai donc tout pour moi ?
J’ai tout de même réussi à allaiter mes trois filles (3mois-5mois-et en cours elle a 4mois).
Je mettais toutes mes difficultés à produire suffisamment sur l’opération chirurgicale mais en plus avec le SOPK.
En tout cas, vive le DAL !!!
J’ai eu deux enfants avant d’être déclarer avec le syndrome sopk j’ai allaité mes deux enfants mais avec énormément de difficultés j’ai beaucoup beaucoup culpabiliser je suis passer par plein de moyens pour pouvoir allaiter j’ai réussi à tenir mais avec des compléments de lait quand même.. aujourd’hui qu’on vient de me déclarer ce syndrome j’ai enfin compris pourquoi j’ai enfin arrêter de culpabiliser.. donc oui cela dépend des personnes et cela joue.. vous n’avez pas à en douter.. j’ai tout fait bien, j’ai fait mon maximum, je me suis battue car c’était trop important pour moi d’allaiter j’ai tout donné et j’avais beaucoup de mal à les nourrir autant qu’il nen avait besoin..
bonsoir, je suis atteinte du SOPK et j'ai allaté mon premier 3 mois et demi et mon 2eme 7 mois et demi. J'ai même fait don de mon lait au lactarium de ma région... je ne savais même pas que le sopk pouvait jouer sur l’allaitement et j'en doute fort... Il suffit de bien être renseigné et d'eviter d'ecouter les "conseils" de ses proches mal informés :)
J'ai un SOPK. Ceci explique peut être pourquoi mon fils avait du mal à prendre du poids et pourquoi il réclamait toutes les 1 à 2h jusque ses 5 mois. Il a 8 mois aujourd'hui et il est diversifié. Il tète 5-6 fois par jour et tout se passe bien.
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci