Publié dans les Dossiers de l'allaitement n° 141, décembre 2018.
D'après : No HIV transmission from virally suppressed mothers during breastfeeding in rural Tanzania. Luoga E et al. JAIDS 2018 ; 79 : e17-20.
Des études ont constaté que le risque de transmission verticale du VIH était nul ou très faible lorsque la charge virale maternelle était indétectable. Toutefois, l’impact d’un traitement antirétroviral sur le risque de transmission du VIH pendant l’allaitement reste insuffisamment évalué. Le but de cette étude était d’évaluer les relations entre la charge virale maternelle et le risque de transmission du VIH pendant l’allaitement chez des mères traitées par antirétroviraux.
Elle a été menée dans une zone rurale de Tanzanie, auprès de mères qui avaient accouché entre janvier 2013 et mai 2015. Les auteurs ont sélectionné les mères qui avaient commencé à prendre les antirétroviraux avant leur accouchement, chez qui la PCR pour l’ADN du VIH était négative à 4-12 semaines post-partum, et qui ont allaité exclusivement pendant ≥ 6 mois. La charge virale maternelle a été suivie jusqu’à 11 mois post-partum, et les enfants ont été régulièrement testés à la recherche d’une contamination.
214 femmes ont été suivies pendant 218 grossesses ainsi que leurs 228 enfants (10 mères de jumeaux). Elles avaient en moyenne 33 ans, et elles étaient sous antirétroviraux depuis 4 à 52 mois au moment de leur inclusion.
La charge virale maternelle a été mesurée à deux reprises pendant la grossesse chez 53 % des femmes. Pendant l’allaitement, 91 % des mères avaient une charge virale < 1000 copies/ml, et 75 % avaient une charge virale < 100 copies/ml.
En novembre 2017, 8 % des enfants avaient été perdus de vue et 8 % étaient décédés sans qu’on sache s’ils avaient ou non été contaminés. Parmi les 186 enfants restants, deux étaient devenus séropositifs ; l’un d’entre eux était né d’une mère qui avait une charge virale élevée à 1 mois post-partum, et la mère de l’autre avait arrêté le traitement antirétroviral. Même en supposant que 15 % des enfants perdus de vue ou décédés aient été contaminés pendant l’allaitement, le risque global de transmission verticale du VIH dans cette cohorte aurait été de 4 %.
Dans cette étude, aucune transmission du VIH n’a été constatée chez les enfants allaités par une mère dont la charge virale était très basse pendant l’allaitement. On peut estimer que l’allaitement par une mère sous antirétroviraux et dont la charge virale est très basse ne présente qu’un risque infime de transmission du VIH à l’enfant.
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