J’ai accouché le 8 mai par voie basse. Même si l’accouchement s’est bien passé, j’ai eu de la fièvre et j’ai eu une perfusion d’antibiotiques pendant toute la durée de l’accouchement. Malheureusement les antibiotiques n’étaient pas efficaces (la fièvre ne baissait pas) et ils me l’ont changé quelques heures avant l’arrivée de mon bébé.
Quand elle est née, comme j’avais eu visiblement une infection, j’ai continué à recevoir l’antibiotique toutes les 6 heures pendant 48 heures, et ma fille était contrôlée par un pédiatre (respiration, rythme cardiaque et température) toutes les 4 heures pendant 48 heures aussi.
On me l’a tout de suite mise au sein, j’avais énormément de colostrum (je tachais régulièrement mes vêtements avant sa naissance), donc elle tétait vigoureusement ! En revanche, elle avait du mal à garder le sein en bouche. Elle le prenait, le perdait, le reprenait, s’énervait, etc. Les sages-femmes m’ont alors conseillé d’utiliser des bouts de sein, ce que j’ai fait. Et ma fille a enfin pu téter correctement. Cependant, le laps de temps pendant lequel elle a tété sans a suffi pour que j’ai des crevasses à un sein. J’ai évidemment mis la crème recommandée pour les crevasses, et puis l’utilisation des bouts de sein a permis de guérir. Je pense que le problème a commencé avec ces crevasses, mais comme j’étais sous antibiotiques, je n’ai rien remarqué...
De retour à la maison, j’ai été suivie par une sage-femme qui venait régulièrement à la maison. Elle a rapidement remarqué (peut-être 4 jours après mon retour à la maison) que j’avais un sein un peu tendu et légèrement rouge (celui des crevasses). Elle m’a conseillé de mettre une pommade anti-inflammatoire (je ne crois pas qu’elle existe en France) et des feuilles de chou écrasées au rouleau à pâtisserie et glissées dans le soutien-gorge. Je devais aussi mettre du chaud sur le sein avant la tétée et du froid après. Malgré une petite amélioration, le problème ne s’est pas résolu... cela a duré encore plus d’une semaine.
Ensuite, j’ai eu de la fièvre pendant quelques jours mais ne sachant pas que cela pouvait être les symptômes d’une mastite, et comme personne (même pas ma sage-femme) ne s’inquiétait, j’ai pris des dafalgan et j’ai attendu que ça passe.
Cela a duré encore près de 2 semaines. La fièvre étant tombée, je ne m’inquiétais toujours pas trop puisque j’avais vraiment beaucoup de lait (mes t-shirt sont encore aujourd’hui trempés de lait très régulièrement) et je pensais avoir un petit engorgement, sans conséquence.
Et puis j’ai commencé à sentir une petite boule. J’en ai parlé à ma sage-femme qui m’a conseillé d’aller à l’hôpital. Arrivée là-bas, on m’a fait une échographie, mais apparemment, le service maternité n’est pas équipé d’appareils suffisamment puissants, et ils m’ont envoyée en radiologie. Là, je suis tombée sur une radiologue absolument infâme, qui m’a dit que j’avais des abcès, 5 exactement, que mon bébé buvait du pus, et que les causes pouvaient être un cancer ! Elle a immédiatement rappelé le service maternité pour leur dire que je devais être ponctionnée le plus rapidement possible. Je suis sortie de là complètement retournée, au bord des larmes. Je ne savais plus si je devais ou non allaiter ma fille avec le sein « malade », j’avais peur, et surtout je ne savais plus en qui avoir confiance.
Finalement, l’hôpital m’a appelée en me disant de venir au plus vite, que la ponction n’était absolument pas douloureuse, et qu’en 30 minutes, tout serait réglé.
Nous voilà partis, mon mari, ma fille et moi. Arrivée là-bas, je me retrouve entourée de jeunes stagiaires et internes prêts à « s’entraîner » sur moi... c’était le 7 juin.
Cette première ponction a été horrible. Je n’ai pas eu d’anesthésie locale (d’après le médecin présent, la piqûre de l’anesthésie est aussi douloureuse que la ponction et comme il fallait ponctionner 5 fois, ça aurait fait 10 piqûres). La jeune interne qui m’a piquée a dû s’y reprendre à plusieurs fois, car elle ne trouvait pas l’abcès, elle trifouillait avec l’aiguille à l’intérieur, sortait l’aiguille, repiquait... ça a duré plus d’une heure.
J’avais le sein tout bleu à cause des hématomes. Cela m’a traumatisée... j’en ai pleuré pendant trois jours. Il y avait du sang dans mon lait, et on m’avait dit de ne pas faire téter ma fille sur ce sein (j’ai su après qu’au contraire, il faut que le bebe tète +++).
15 jours plus tard, 3 abcès sur 5 étaient encore là. Cette fois-ci, je suis allée voir un radiologue à qui j’ai expliqué ma première et horrible expérience de la ponction. Il a été parfait ! Il m’a fait une anesthésie locale, m’a parlé, m’a rassurée, et le temps que je comprenne ce qu’il faisait, c’était fini et je n’avais rien senti !
Malheureusement, une semaine après, ces trois abcès s’étaient à nouveau remplis... un des trois avait fistulisé à la peau et s’est percé de lui-même (il contenait essentiellement du lait !)
Je suis retournée voir le même radiologue qui m’a reponctionnée (sous anesthésie locale) les deux restants.
Au dernier contrôle, le 10 juillet, les abcès avaient pratiquement disparu. Seul un mesurait encore 1 cm, mais n’inquiétait pas les médecins. J’ai donc pu partir en vacances quelques jours.
Depuis hier, je sens une petite douleur, et j’ai peur que l’inflammation soit à nouveau là... je rentre de vacances le 31 juillet et j’espère que d’ici là, la situation n’aura pas empiré... Je ne sens pas de boule, simplement des zones un peu dures là où se trouvaient les abcès (il paraît que c’est normal). Mon sein est très souple et ma lactation a bien repris ! (Elle avait fortement diminué sur ce sein alors que l’autre produisait énormément).
Je continue de tirer mon lait après chaque tétée sur ce sein, afin qu’il ne s’engorge pas.
Si je peux donner un conseil aux futures mamans, mais aussi au personnel de la maternité, c’est d’informer les mamans de ce risque. Je n’ai absolument pas été mise au courant des possibles risques liés à l’allaitement. À aucun moment, on ne m’a dit de faire attention si mon sein devenait rouge ou tendu ou douloureux. Je connaissais les risques de mastite, mais personne ne m’a avertie qu’une mastite mal soignée pouvait se transformer en abcès.La seule information que nous avons eue à l’hôpital était une pseudo-conférence sur la reprise d’une activité sexuelle ! (Alors que nous étions toutes assises sur une fesse, tellement la déchirure était douloureuse....).
Je regrette de ne pas m’être informée par moi-même et d’avoir fait confiance à des personnes soi-disant qualifiées... il faut impérativement dire aux mamans que la mastite est courante et que si on n’est pas vigilantes face aux symptômes (fièvre, rougeur, boules), si on laisse traîner et qu’on ne va pas immédiatement voir un médecin, les conséquences peuvent être très longues et douloureuses.
Malgré tout, la ponction faite par du personnel qualifié a été une vraie réussite. Je peux continuer d’allaiter, je n'ai pas eu de plaies ni de douleurs pendant l’allaitement suite à la ponction. J’ai simplement dû attendre que l’anesthésie soit dissipée pour allaiter mon bébé.
Je suis aussi un cas « à part » puisque j’ai eu 5 abcès, ce qui est extrêmement rare. Il faut savoir qu’avec la ponction, la récidive est fréquente puisque l’abcès est vidé mais pas enlevé, et qu’il peut se remplir à nouveau. Mais si par hasard j’avais une nouvelle fois des abcès, je ferais une énième ponction sans hésiter ! Mon sein a retrouvé un aspect normal (malgré quelques bleus là où le médecin a piqué). La seule condition est de demander un spécialiste dans les ponctions et biopsies mammaires pour être sûre de ne pas souffrir.
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