On estime que 9 à 16 % des femmes enceintes présentent une dépression, et que c’est le cas de 14,5 % des mères en post-partum. Les mères allaitantes auront tendance à éviter les traitements pharmaceutiques en raison des craintes concernant l’impact potentiel sur leur bébé. Quelques cas d’effets secondaires liés à la prise maternelle d’un antidépresseur ont été rapportés (irritabilité, troubles du sommeil, syndrome de sevrage). Toutefois, l’absence de traitement aura également un impact négatif sur la santé émotionnelle maternelle, le lien mère-enfant et donc le bien-être infantile, ainsi que sur la dynamique familiale. En conséquence, les bénéfices de la prise maternelle d’antidépresseurs sont souvent supérieurs aux risques potentiels. Nous manquons toutefois de données de bonne qualité sur l’excrétion lactée des antidépresseurs, données nécessaires pour évaluer les risques potentiels pour le nourrisson. Les auteurs font le point sur les divers modèles in vitro et in vivo qui permettent d’évaluer l’excrétion lactée des antidépresseurs en fonction des données pharmacologiques existantes, ainsi que leur impact potentiel chez le bébé allaité.