Aujourd'hui, au lendemain de la COP21, c'est le moment d’affirmer avec force que oui, allaiter est un geste éco(bio)logique.
Oui, le lait de femme est une ressource naturelle mondiale à protéger. Il est fabriqué par les mères dans les quantités exactes que réclament les bébés, sans gaspillage et sans peser sur l'environnement. Son empreinte carbone, si l’on devait la calculer, serait sûrement très proche de zéro !
Oui, le bébé allaité est le premier des locavores : sa nourriture va directement du producteur au consommateur, sans aucun intermédiaire !
Oui, l'allaitement a un impact environnemental dans de nombreux domaines : conversion énergétique, démographie, pollution et déforestation…
L'allaitement abaisse les besoins en produits laitiers, ainsi que les besoins en matières premières et les pollutions induites par la fabrication (1), le transport et l'utilisation des laits industriels pour nourrissons.
L'allaitement ne demande ni eau pour préparer et nettoyer les biberons, ni combustible pour chauffer cette eau (2). Il diminue la prévalence des maladies, et donc l'utilisation de médicaments. Il est en outre un facteur de régulation démographique.
Comme l’écrit IBFAN, « nous préconisons l'investissement dans les énergies renouvelables et durables pour éviter la pollution de l'air qui provoque des maladies respiratoires chez des milliards de personnes. Or, nous devrions aussi investir dans une ressource naturelle, renouvelable et durable – l'allaitement maternel. Mais il faut une volonté politique et des mesures concrètes, car l'allaitement n'est pas uniquement une affaire de femmes : protéger, promouvoir et soutenir l'allaitement est une responsabilité de toute la famille, de toute la société ».
(1) Il faut environ 940 litres d’eau pour produire un kilo de lait entier liquide. Un kilo de lait donne 200 grammes de lait en poudre et il faut donc 4 700 litres d'eau pour fabriquer un kilo de lait en poudre. Cette donnée, ainsi que beaucoup d’autres, se trouve dans la brochure qu’IBFAN a publié avant la COP21, Changement climatique et santé.
(2) On estime que l'alimentation artificielle d'un enfant consomme 73 kg de bois (ou l'équivalent énergétique) par an (pour faire bouillir biberons et tétines et chauffer l'eau), 3 litres d'eau par jour (1 litre pour diluer la poudre, 2 litres pour faire bouillir biberons et tétines). Pour 3 millions de bébés nourris au biberon, 450 millions de boîtes de lait sont utilisées chaque année, ce qui représente des milliers de tonnes de métal et de carton.
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau (éditorial d'Allaiter aujourd'hui n° 106, janvier 2016)
Voir aussi sur le site le dossier Allaitement et environnement.
En 2000 déjà, la spécialiste en paléoclimatologie Nicole Petit-Maire, alors présidente du Comité National Français de l'Union Internationale pour la Recherche sur le Quaternaire, déclarait : "Depuis le début du siècle, la température moyenne a augmenté de 1° C sur les continents et de 0,6° C sur les océans. Lorsqu'on voit sur nos cartes les bouleversements écologiques provoqués par une si petite différence de température, on peut se rendre compte que, s'il ne modifie pas profondément sa façon d'agir, l'homme risque d'aller vers la catastrophe. Le premier biberon réchauffé, c'est la première contribution de chaque bébé à la pollution de l'atmosphère."
Empreinte carbone
Cadwell K et al., Powdered Baby Formula Sold in North America : Assessing the Environmental Impact, Breastfeeding Medicine 2020, en ligne le 1er juillet : "En 2016, les émissions de gaz à effet de serre en Amérique du Nord (en tonnes d’équivalent CO2) attribuables aux ventes de préparations pour nourrissons étaient de 70 256 t pour le Canada, de 435 820 t pour le Mexique, et de 655 956 t pour les États-Unis. En se basant sur la consommation de PPN de la naissance à 36 mois, cela représentait au minimum 59,06 kg d’équivalent CO2 par habitant."
Très bel article!
L'allaitement est le moyen que la Nature a choisi pour nourrir nos bébés. Elle sait tout, mieux que tout le monde notre Mère Nature. Suivons la et écoutons la simplement :)
Et nos enfant n'en deviennent que meilleurs ainsi... l'allaitement à la demande, pour un Monde meilleur
C'est surtout un énorme gaspillage de ressources de produire du lait de vache ! Voir les chiffres de la FAO.
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