Corinne Lemaître, au congrès 2005 de LLL France :
Nous vivons dans un monde pollué, nous y respirons, mangeons, concevons nos enfants – et nous y allaitons... Plusieurs campagnes ont alerté l'opinion publique sur le niveau de pollution du lait maternel, au risque de détourner les femmes d'un mode de nutrition qui reste de loin le meilleur pour la santé de nos enfants et celle de notre planète. L’exposition aux toxines est la plus importante pendant la grossesse : tous les enfants du monde sont exposés aux toxines de leur mère in utero. Mais, chose extraordinaire, le bébé allaité a une meilleure santé à tout niveau par rapport au bébé nourri de lait industriel. Le lait maternel va à l’encontre des effets néfastes des polluants, permettant au bébé allaité d’augmenter ses défenses immunitaires, et de bénéficier d’un meilleur développement neurologique et physiologique. Les études sont formelles : allaiter réduit l’incidence de certains cancers infantiles et de diabète juvénile – et cette protection augmente avec la durée de l’allaitement.
Documentation LLL
Allaiter Aujourd'hui
• AA 121 - L'allaitement, un geste éco-bio-logique
• AA n° 32 - Allaiter dans un monde pollué
• AA n° 27 - Allaitement et santé des enfants
Dossiers de l'allaitement
• DA n° 60 - Surveillance du taux de polluants dans le lait humain
• DA n° 33 - L'allaitement : quoi de plus naturel ?
• Article : Impact environnemental de l'allaitement, The environmental impact of breastfeeding : the synergy of breastfeeding, population growth, and the environment. M Labbok, E Rasmusson. Georgetown.
Autres textes
• Allaiter, un geste éco-bio-logique
Autres documents
• IBFAN/GIFA 2019, Dossier environnement et climat
• GIFA, 2015, Alimentation artificielle : désastre écologique ! À télécharger ci-dessous.
• Contaminants et résidus chimiques dans l'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants. Un numéro d’Allaitement Actualités, de GIFA, qui examine les contaminants et polluants les plus communs dans le lait maternel et le lait artificiel, les aliments pour bébés, les biberons et les tétines, ainsi que le rôle de l'allaitement dans la réduction des effets nocifs des polluants pendant la grossesse.
• INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles), Risque chimique et allaitement, comment évaluer le risque pour l'enfant ? À télécharger en bas de la page.
• IPA, syntèse sur Pollution aux perfluorés et lait maternel
Question/réponse
Q – Une mère s'inquiète d'avoir contaminé son bébé en l'allaitant après avoir lu cette page (https://www.anses.fr/fr/content/lait-maternel-benefices-nutritionnels-et-enjeux-sanitaires) qui fait mention de pollution dans le lait maternel. Que peut-on lui dire ?
R donnée par deux IA (gemini et chat gpt) qui nous semble tout à fait pertinente – "1. L'ANSES a effectivement analysé des échantillons de lait maternel collectés auprès de mères volontaires, pour mesurer la présence de divers polluants environnementaux : certains métaux lourds, des pesticides anciens, ou encore des substances utilisées industriellement comme les PFAS.
Douze substances ou familles de substances peuvent, dans certains cas, dépasser ce que l'on appelle des "valeurs sanitaires de référence" (VSR). Ces seuils ne signifient pas qu'un enfant allaité va nécessairement développer une maladie, mais qu'il s'agit d'expositions à suivre de près sur le plan de la santé publique.
Un dépassement de VSR n'indique pas un danger immédiat. Il s'agit d'un signal de vigilance, pas d'un diagnostic ou d'une prédiction de pathologie.
2. L'ANSES le dit clairement : l'allaitement reste recommandé. Dans son rapport et dans son communiqué, l'ANSES précise que les bénéfices de l'allaitement maternel sur la santé de l'enfant sont largement reconnus et ne sont pas remis en cause par ces résultats.
Autrement dit : Oui, des polluants peuvent être présents dans le lait maternel, comme dans tous les éléments de notre environnement quotidien (air, eau, aliments). Mais les avantages de l'allaitement dépassent très largement les risques potentiels associés à cette exposition. Les enfants allaités présentent, en moyenne, moins d'infections, un système immunitaire plus robuste, et un meilleur développement général, même dans des contextes environnementaux dégradés.
3. Le problème ne vient pas du lait maternel, mais de l'environnement. Il est essentiel de comprendre que ce n'est pas le lait maternel qui "contamine" le bébé, c'est l'environnement (air, alimentation, pollution industrielle, etc.) qui expose toute la population, y compris les nourrissons. Le lait est un indicateur, pas un poison. D'ailleurs, ces mêmes polluants se retrouvent aussi dans l'eau du robinet, les poissons, viandes, fruits, légumes, les préparations infantiles (mais les fabricants ne publient pas les mêmes études ouvertes...).
Le lait maternel n'est pas un vecteur de danger, mais un allié dans un monde imparfait.
4. Quant au médecin italien cité dans le reportage également évoqué par la mère (https://france3-regions.franceinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/perfluores-on-allaite-son-enfant-et-on-l-empoisonne-un-medecin-de-venetie-temoin-des-degats-de-cette-pollution-2634524.html), il parle d'un cas très particulier : une région d'Italie où des niveaux exceptionnellement élevés de PFAS ont été enregistrés, à cause de rejets industriels massifs. Là-bas, l'exposition concernait l'eau, l'air, la terre, et donc l'ensemble de la population – pas uniquement via le lait maternel.
Même dans ces cas extrêmes, de nombreux médecins et scientifiques continuent de recommander l'allaitement, car les risques associés à l'abandon de l'allaitement sont souvent plus immédiats et fréquents (infections, hospitalisations, troubles digestifs, etc.) que les effets éventuels de ces polluants.
5. En résumé, Le lait maternel n'est pas la cause du problème, c'est l'environnement global qui est en cause. Malgré la présence de certains polluants, le lait maternel reste l'aliment le plus adapté, le plus protecteur et le plus bénéfique pour votre enfant. L'allaitement reste recommandé par toutes les autorités de santé, y compris dans les contextes pollués. En allaitant, vous protégez votre bébé de nombreuses maladies. Vous ne l'exposez pas : vous lui donnez au contraire des moyens de se défendre.
Pour aller plus loin (si vous le souhaitez), vous pouvez consulter une fiche très claire de La Leche League France qui aborde cette question : https://www.lllfrance.org/allaitement-information/1113".
Actualités
• SMAM 2016 : L'allaitement, source de développement durable
• Autour de la COP21 : Allaiter, un geste éco-bio-logique
• Spécial campagne de la Fondation Nicolas Hulot (2003) :
- Communiqué de presse du 18 juillet 2003
- Lettre de Corinne Dewandre, présidente de LLL France, envoyée le 28 juillet 2003 à la Fondation Nicolas Hulot
• À propos de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, avis de l'ARS-Normandie en date du 30 septembre 2019 : Après avis du CAP-TV, les premiers résultats d’analyse ne montrent pas d’élément inquiétant pour la grossesse et l’allaitement en terme de toxicologie. D’autres résultats sont attendus qui devraient confirmer ce fait, nous ne manquerons pas de vous en faire part. Dans le suivi de ces femmes, il est important de noter néanmoins cette notion d’exposition (lieu, type, durée). Par ailleurs, la forte inquiétude générée au cours de cet épisode peut conduire certaines femmes à vouloir arrêter leur allaitement, on peut leur conseiller de prendre cette décision avec leur médecin.
Benoit Cottrelle
Directeur adjoint de la santé publique
Responsable du pôle veille et sécurité sanitaire
• À propos des PFAS (per- et polyfluoroalkylées), ARS Auvergne-Rhône-Alpes, PFAS, ce qu’il faut savoir, 2024: "Le passage des PFAS dans le lait maternel est connu et documenté. Les nourrissons peuvent donc être exposés durant la grossesse et l’allaitement. Cependant, les taux d’imprégnation aux PFAS des nourrissons allaités au sein rejoignent, en grandissant, ceux des autres enfants et l’allaitement reste bénéfique (source : Institut fédéral allemand d’évaluation des risques,BfR).
Voir aussi Allaitement et 'Forever Chemicals', LLLI
Empreinte carbone
Cadwell K et al., Powdered Baby Formula Sold in North America : Assessing the Environmental Impact, Breastfeeding Medicine 2020, en ligne le 1er juillet : "En 2016, les émissions de gaz à effet de serre en Amérique du Nord (en tonnes d’équivalent CO2) attribuables aux ventes de préparations pour nourrissons étaient de 70 256 t pour le Canada, de 435 820 t pour le Mexique, et de 655 956 t pour les États-Unis. En se basant sur la consommation de PPN de la naissance à 36 mois, cela représentait au minimum 59,06 kg d’équivalent CO2 par habitant."
Si vous allez voir cet article sur le site :
http://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/allaiter-aujourd-hui-extraits/1655-aa-92-la-sante-dentaire-de-lenfant-allaite-et-de-sa-mere
vous y lirez que "le port d’amalgames ne contre-indique en rien l’allaitement, et il est utile de savoir que, comme pour beaucoup de polluants et toxiques, c’est pendant la grossesse que s’effectue un transport important vers le fœtus, et non pendant l’allaitement".
Ce qui peut poser problème, c'est la dépose de ces amalgames, pas le fait d'en avoir.
Bonjour,
Merci pour cet excellent article.
Je suis maman d'un bébé de 9 mois allaité jusque là et je souhaiterais continuer l'allaitement. Le problème c'est que j'ai des dents soignées avec des composites blanches (résines) et deux dents avec des amalgames au mercure depuis 15 ans . J'ai lu que le mercure passe la barrière placentaire et contamine le lait maternel également. Par conséquent je m’interroge avec beaucoup d'inquiétude sur les bienfaits/dangers d'un allaitement prolongé à 12 mois voir plus, sachant que le mercure causerait des maladies dangereuses dégénératives comme l'autisme.
lola38
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