Publié dans les Dossiers de l'allaitement n° 53 (Octobre – Novembre – Décembre 2002)
D'après : Postpartum depression in women on public assistance : pilot study of an interpersonally-oriented group intervention. C Zlotnick et al. American Journal of Psychiatry 2001 ; 158(4) : 638-640.
Très peu d’études ont été publiées sur les résultats d’une intervention prophylactique chez des femmes à haut risque de dépression du post-partum. Cette étude américaine avait pour but de tester l’efficacité d’un programme de prévention de la dépression du post-partum chez des femmes à haut risque de dépression.
Les femmes ont été enrôlées entre 20 et 32 semaines de grossesse, par le biais des consultations prénatales d’un CHU. À leur entrée dans l’étude, elles ont répondu à un questionnaire détaillé afin d’évaluer précisément leur risque de dépression (questionnaire de Beck). Elles ont ensuite été réparties par tirage au sort en deux groupes : un groupe intervention (n = 17), et un groupe témoin (n = 18). Les femmes du groupe intervention ont participé à une session de soutien psychologique d’une heure toutes les semaines pendant 4 semaines. Ces sessions permettaient de discuter de la maternité, des modifications qu’elle allait induire, des moyens de faciliter le maternage et d’obtenir le soutien de l’entourage, de la gestion des conflits… Après chaque session, les femmes recevaient un document écrit sur les sujets qui avaient été abordés. À 3 mois post-partum, toutes les femmes ont répondu à un questionnaire destiné à évaluer leur niveau de dépression. Toutes les données nécessaires ont été recueillies pour 35 femmes.
Le nombre moyen de facteurs de risque de dépression chez ces femmes était de 2,60, et leur score moyen au questionnaire de Beck à l’entrée dans l’étude était de 13 dans le groupe intervention, et de 9,2 dans le groupe témoin. Il n’y avait aucune différence significative entre les deux groupes pour les données socio-économiques et démographiques. On a constaté une baisse significative du score au questionnaire de Beck dans le groupe intervention : il est passé de 13 à 8,4 (baisse de 38 %) ; il a augmenté dans le groupe témoin, où il est passé de 9,2 à 11,3 (augmentation de 12 %). Aucune femme n’a présenté de dépression du post-partum nécessitant un traitement dans le groupe intervention, tandis que 6 femmes du groupe témoin ont présenté une dépression importante.
Cette intervention peu coûteuse s’est avérée très efficace chez ces femmes à haut risque vivant dans des conditions économiques difficiles. Si ces résultats sont confirmés par une étude similaire portant sur une cohorte importante, il sera très intéressant et rentable, sur le plan humain comme sur le plan économique, de dépister pendant la grossesse les femmes à haut risque de dépression du post-partum afin de les faire bénéficier d’un tel programme de prévention.
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