Mes deux garçons sont nés à terme pour des jumeaux, soit à 8 mois et demi. Malheureusement, l'accouchement que je voulais naturel se termine après 15 h de travail par une césarienne... quelle déception pour moi.
La péridurale trop dosée me fera vomir et me donnera de la fièvre. Malgré tout, je demande à avoir mes bébés en peau à peau. Cela ne durera qu'une minute, car j'étais au plus mal. On me propose de les mettre en nurserie pour la nuit. Hors de question, je les garde !
Ils sont endormis, comme shootés par l'excès d'analgésiques que mon corps a reçus. Ils ne tètent pas vraiment. Au quatrième jour, toujours pas de lait, et mes bébés se sont déshydratés. Donc, on leur administre des compléments.
J'appelle LLL. Ouf, l'animatrice me redonne du courage ! Elle me dit de demander tout de suite un tire-lait pour stimuler mes seins. Ce que je fais.
Enfin, au sixième jour, méga montée de lait. Mais les petits ne tètent toujours pas. L'animatrice LLL me dit de fabriquer un DAL avec une tubulure médicale.
Je les nourris donc au doigt, ce qui fonctionne très bien, devant les yeux ébahis des puéricultrices ! De retour à la maison, ils ne veulent toujours pas téter, ne grossissent pas. Donc je me mets à tirer mon lait jour et nuit toutes les deux heures. Je m'endors parfois le tire-lait accroché aux seins !
J'ai rapidement assez de lait pour les nourrir tous les deux exclusivement au DAL et quelques rares biberons. Je les mets au sein aussi souvent que possible, en général après les tétées pour qu'ils ne hurlent pas trop.
D'après une consultante en lactation, ils n'avaient pas de problèmes physiologiques, mais la forte dose de péridurale et les gestes brusques des puéricultrices de la maternité (elles appuyaient sur leur tête pour qu'ils s'accrochent au sein) les ont bloqués.
Pendant presque 3 mois, ils sont tire-allaités au DAL, qui est parfois accroché à mes doigts ou à mes seins, selon mon état de fatigue. Mes petits hurlent toujours quand je les mets au sein, je me sens blessée qu'ils n'en veulent pas...
J'ai failli abandonner maintes fois, mais au fond de moi, ce n'était pas possible. J'ai tenu bon grâce à mon mari.
Puis, à l'aube de leurs 3 mois, une amie me dit : "Maintenant, ils faut qu'ils tètent, ils sont assez forts pour réussir seuls". Le lendemain, je ne leur donne ni DAL ni biberons, "c'est le moment de téter, les gars !"
Ils ont tété, mais difficilement, ils pleuraient un peu, trop habitués à avoir leur ration plus rapidement. Mais ils arrivaient à faire venir le lait. Le lendemain, c'était mieux, et ainsi de suite. Tout cela nous a menés à un allaitement exclusif jusqu'à leurs 6 mois, puis avec la diversification jusqu'à leurs 18 mois.
Je suis fière d'avoir tenu bon, malgré les nombreuses fois où j'ai failli baissé les bras, où on me disait de ne pas me prendre la tête, etc.
Je remercie mon mari et les amies qui m'ont soutenue.
Témoignage sur l'allaitement de jumeaux
Maman de 5 enfants, des jumeaux de 9 ans, que j'ai voulu allaiter mais je manquais d'informations, de confiance, et j'ai tenu 1 mois puis me suis faite couper dans mon élan par un sévère engorgement qui a nécessité une intervention chirurgicale. Vient ensuite une petite fille de 3 ans 1/2 remplie de vie, que j'ai également allaitée 1 mois, avec des téterelles car elle ne prenait pas bien le sein, mais là encore, je manquais d'informations et je me rends compte avec le recul que j'ai fais tout un tas d'erreurs qui n'ont pas aidé et il y a eu un boom de naissances dans la maternité à ce moment-là donc les professionnels, pourtant sympathiques et pro allaitement, n'avaient définitivement pas le temps de s'attarder sur ma situation. Et tout récemment, j'ai eu de nouveau des jumeaux, naturellement et grande surprise du confinement... les expériences aidant, je me suis préparée avec résolution et confiance, prête à affronter les difficultés et sûre de mes choix et décisions à prendre face aux obstacles. J'ai demandé et obtenu une césarienne douce (la première gémellaire dans la maternité) et ce choix a été radicalement une bonne option pour bien démarrer. Face à la perte de poids s'approchant dangereusement des 10% fatidiques au bout du 3ème jour, j'ai réclamé un tire-lait et ai demandé à leur donner mon lait à la seringue-doigt. Et là, un superbe accompagnement, des sage-femme à l'écoute, qui ont pris du temps pour m'aider à positionner les bébés, qui ont eu des remarques justes par rapport à la succion, au positionnement de leur bouche. On m'a prêté un coussin d'allaitement pour jumeaux, une conseillère en allaitement est passée, j'étais seule dans ma chambre et, "grâce" à l'ambiance sanitaire, toutes les visites en dehors du Papa, ont été interdites...salutaire selon moi quand on veut lancer un allaitement paisiblement et se remettre d'une césarienne. On vit tous seins dehors et on dort quand on veut, quand on peut. De retour à la maison, accompagnée par une sage-femme conseillère en lactation, nous avons trouvé le juste équilibre entre reprise de poids nécessaire et progression de l'allaitement. Mauvaise expérience toutefois, j'ai voulu suivre un groupe d'allaitement pour jumeaux sur Facebook et là, la grosse claque: des modératrices intransigeantes, infantilisantes, qui suppriment votre post si celui-ci pose une question dont les réponses sont déjà parues dans un de leurs nombreux dossiers, qui n'ont aucune ouverture d'esprit en dehors de l'allaitement exclusif au sein et c'est tout. Parfois, pour donner le coup de pouce nécessaire pour les bébés, ou pour donner un souffle à la maman surfatiguée, il faut faire preuve d'un peu de souplesse pour mieux repartir. J'ai quitté ce groupe et me suis faite confiance. Plus de 4 mois après, en allaitement exclusif avec mes jumeaux, qui pèsent autant que leurs ainés au même âge et nourris, eux, au lait infantile, je suis ravie d'avoir insisté et de finir mon temps de maternité sur cette expérience. Je me pose une question toutefois: je trouve étonnant de faire face à l'interrogation des gens autour de moi, de mes capacités à pouvoir "encore" les allaiter les 2, il leur semble que je serais moins fatiguée en donnant des biberons... mais l'aspect logistique de l'histoire ne m'intéresse guère! Quel trafic que de penser à préparer tout ce qu'il faut de biberons, poudre, eau chaude etc. quand on sort, sans connaître l'heure de retour, alors qu'il suffit d'avoir une bonne bouteille d'eau pour allaiter tout au long de la journée sans stress! :-)
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