2013
La DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) du ministère de la Santé a publié les chiffres de l'allaitement en France à partir des certificats de santé des 8° jour, 9° et 24° mois en 2013. Article à télécharger ci-dessous (6 pages).
La publication commente ainsi ces résultats : "Si la pratique de l’allaitement a beaucoup progressé depuis les années 1990, elle est stable depuis une dizaine d’années et se situe à un niveau inférieur à celui de nombreux pays voisins." Et : "Le sevrage en France apparaît très précoce et continu dans le temps."
Pour ce qui est des données sociologiques, rien de nouveau par rapport à ce qu'on savait déjà : "Toutes choses égales par ailleurs, l’allaitement est plus fréquent parmi les femmes de 30 ans ou plus, diplômées et de catégorie socioprofessionnelle supérieure. Les femmes qui fument allaitent moins souvent, tandis que celles qui ont accouché à domicile ou dans une maternité de type 3 et celles qui ont suivi des séances de préparation à l’accouchement le pratiquent davantage. Les femmes qui allaitent le plus longtemps sont souvent âgées de 30 ans ou plus, sont cadres ou inactives, avec plusieurs enfants au foyer."
Pourquoi, alors qu'entre 1995 et 2006, le taux d'allaitement à la naissance est passé de 45,6 à 65,9 %, soit une augmentation moyenne de 2 % par an, pourquoi stagne-t-il depuis dix ans ? Alors qu'il y a toutes ces associations de soutien, au premier chef LLL, ces centaines de consultantes en lactation, ces professionnels de santé titulaires du DIULHAM, ces maternités labellisées HAB...
Manque d'une "culture" de l'allaitement bien ancrée, contrairement aux pays du Nord, comme le dit la publication de la DREES ? Société peu soutenante (voir la non mise en œuvre des mesures préconisées par le rapport Turck) ? Effet Badinter ?
Ce qui est sûr en tout cas, c'est que le choix d'allaiter ou pas est encore loin d'être un choix vraiment éclairé. Et qu'il reste beaucoup à faire pour que les femmes qui font le choix d'allaiter puissent le faire dans de bonnes conditions.
Mise à jour 2020
D'après les derniers chiffres connus pour les CS8, le taux moyen d'allaitement en France en 2017 était de 67,6 % (68,1 % en 2016).
Source : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2020-10/DD52%20Sources%20et%20methodes-CS8.pdf (pages 115 à 117).
Les CS9 (certificats de santé du 9e mois) donnent un taux moyen de 22,8 % de bébés allaités plus de 6 mois.
Source : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2020-10/DD53%20Sources%20et%20methodes-CS9.pdf (pages 91-93)
Et d'après les CS24 (certificats de santé du 24e mois), il y a 13,1 % de bébés français allaités plus de 12 mois !
Source : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2020-10/DD54%20Sources%20et%20methodes-CS24.pdf (pages 84-86)
Voir également (liens ou à télécharger ci-dessous) :
- Prévalence de l’allaitement à la maternité selon les caractéristiques des parents et les conditions de l’accouchement. Résultats de l’Enquête Elfe maternité, France métropolitaine, 2011 (10 pages)
- Durée de l’allaitement en France selon les caractéristiques des parents et de la naissance. Résultats de l’étude longitudinale française Elfe, 2011 (11 pages)
- Durée de l’allaitement maternel en France. Épifane 2012-2013 (8 pages)
- Alimentation des nourrissons pendant leur première année de vie. Résultats de l’étude Épifane 2012-2013 (61 pages)
J'ai allaité mon fils jusqu'à ses 6 mois et j'ai du arrêter (à mon grand regret) car j'ai repris le travail. Je suis infirmière, en faisant des journées de 10h (avec une amplitude horaire de 12h), je n'ai pas réussit a tirer mon lait. J'arrivais péniblement a tirer 30ml pendant mes pauses, ce que ne couvrait en rien les besoins de mon petit bout. En plus de cela, lorsque mon fils a goûté a la tétine avec sa vitesse fulgurante, mon pauvre sein qui avait besoin de quelques minutes pour se mettre en route ne faisait pas le poids... Tout cela pour dire que dans mon cas, ce qui fait que l'allaitement ne sest pas poursuivit ce n'est pas mon manque de motivation (elle était sans failles), mais les difficultés qui sont apparus lors de la reprise du travail. Je pense que dans les pays Nordiques, le congé maternité est tel que l'on peut profiter pleinement de son enfant.
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci