Ce dossier a été publié dans Allaiter aujourd'hui n° 92, LLL France, 2012
Le n° 135 d'Allaiter aujourd'hui, d'avril 2022, traite de ce sujet, avec les données les plus à jour. Il est en vente dans la boutique.
AA135 Les dents de la mère qui allaite et du bambin allaité

AA135 Avril Mai Juin 2023 Les dents de la mère qui allaite et du bambin allaité
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Si vous demandez à votre entourage ou à des professionnels de santé quel lait donner à votre enfant pour que sa santé soit optimale, il est probable que tous répondront : « Le lait maternel, bien entendu ! »
Pourtant, dans la pratique, ceci est fréquemment remis en question. Et le domaine de la santé dentaire en lien avec l’allaitement n’échappe pas à cette remise en question. Tantôt il serait nécessaire de stopper l’allaitement pour faire des soins à la mère (allaitement parfois aussi accusé de la déminéraliser), tantôt c’est la conduite d’allaitement dès l’éruption des dents temporaires, dites « dents de lait », qui est mise en cause quant à la santé dentaire de l’enfant.
Les témoignages de mères que nous recevons évoquent souvent des avis professionnels contradictoires. Alors, que savons-nous réellement de toutes ces situations ? Possédons-nous des réponses spécifiques à ce domaine précis de la santé humaine au cours de la lactation ?
Un enfant, une dent ?
Nous sommes encore bien imprégnés du vieil adage « un enfant, une dent », qui ne précise d’ailleurs pas si c’est la période de la grossesse, celle de l’allaitement, les deux ensemble, le temps passé à bercer un enfant puis à l’élever patiemment, ou tout simplement... le temps qui passe, qui provoque l’altération supposée de la dent !
Si vous vous découvrez une atteinte carieuse sur une dent après une grossesse et durant l’allaitement, il est tentant de penser que nourrir ce petit être a « pompé » des nutriments essentiels à votre santé. Mais le plus souvent, lorsque vous identifiez une carie grâce à la douleur (au sucre par exemple), celle-ci a débuté son évolution depuis longtemps, et pas forcément uniquement sur les quelques mois de grossesse et d’allaitement.
Pendant l’allaitement, la production de lait est une priorité pour le corps, et on pourrait craindre en effet que, si les apports ne sont pas suffisants, les réserves maternelles en pâtissent. Mais la lactation étant un processus prévu physiologiquement, le métabolisme de beaucoup de nutriments se modifie pour optimiser leur absorption sans avoir à augmenter les quantités ingérées par la mère (1). En ce qui concerne le calcium par exemple, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les besoins ne sont pas augmentés pendant la lactation, et ce grâce au relargage urinaire réduit et à une mobilisation de l’os trabéculaire réversible après le sevrage (2).
Ce n’est cependant pas le cas pour tous les nutriments. Pourtant, les recommandations sur le régime alimentaire pendant l’allaitement demeurent peu précises : « une alimentation variée et équilibrée » (3). Des recherches récentes attirent l’attention sur l’utilité d’effectuer un bilan individuel comportant l’estimation des apports journaliers et un bilan biologique, notamment en ce qui concerne le statut de la vitamine D (4).
Un lien de causalité entre allaitement et apparition de caries chez la mère n’est toujours pas démontré. En revanche, pendant la grossesse, le pH salivaire se modifie, rendant les dents plus susceptibles à la carie. Et le climat hormonal favorise les maladies parodontales dont la plus courante est la gingivite, qui se manifeste par un saignement et un oedème douloureux des gencives. Ces éléments amènent donc à recommander une hygiène dentaire soigneuse durant cette période et celle qui la suit immédiatement : l’allaitement.
Les soins dentaires
Deuxième situation fréquente au cours de l’allaitement pour la mère : le besoin de recevoir des soins dentaires nécessitant une anesthésie locale, parfois également une prescription médicamenteuse, et la pose ou la dépose d’amalgames dentaires. Un dossier complet des Dossiers de l’allaitement a été consacré à ce sujet (5).
Avant de faire une anesthésie dentaire, trop de praticiens demandent encore un arrêt temporaire de l’allaitement, voire un arrêt total (car ils n’imaginent même pas qu’un arrêt temporaire soit possible). Une telle préconisation ne prend pas en compte le quotidien d’une mère allaitante, ni les conséquences pour elle, son bébé et sa famille d’une interruption de l’allaitement.
Cela est d’autant plus regrettable que les données pharmacologiques et cliniques permettent d’affirmer que ces gestes anesthésiques n’impliquent aucune nécessité de différer l’allaitement (6). Pour la molécule la plus utilisée à l’heure actuelle, l’articaïne, les laboratoires eux-mêmes indiquent sur les notices : « L’allaitement peut être poursuivi au décours du geste anesthésique. » Voir Anesthésie locale et allaitement, notamment le protocole #15 de l'ABM Analgésie et anesthésie chez la mère allaitante.
Les prescriptions courantes (antibiothérapie, antalgiques...) ne nécessitent quasiment jamais de suspendre l’allaitement. Pour orienter leurs prescriptions, les praticiens peuvent avoir recours à différentes ressources, selon les recommandations de l’ANAES de 2002 (7).
Au sujet des amalgames dentaires, l’AFSSAPS (devenue maintenant l’ANSM) devrait publier cette année un nouveau rapport et des recommandations actualisées plus précises que celles de 2005 (8) qui disaient : « La pose et, plus encore, la dépose des amalgames augmentent sensiblement la libération de mercure. Par précaution, ces actes doivent être évités, sauf indication particulière, chez la femme enceinte, en raison d’une plus grande sensibilité du foetus, ou allaitante. Chez la mère portant des amalgames dentaires, l’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué. »
Donc le port d’amalgames ne contre-indique en rien l’allaitement, et il est utile de savoir que, comme pour beaucoup de polluants et toxiques, c’est pendant la grossesse que s’effectue un transport important vers le foetus, et non pendant l’allaitement (9).
Ce qui doit attirer l’attention, c’est la libération importante de mercure lors de la dépose d’un ancien amalgame. Dans ce cas-là, mieux vaut opter pour la prudence. C’est-à-dire différer la dépose, ou, si l’acte ne peut être évité, effectuer le travail dans des conditions qui limitent le passage oral et l’inhalation des vapeurs de mercure dues au fraisage, pour la mère comme pour le praticien (qui pourrait fort bien être aussi une femme allaitante !) : pose de digue évitant l’écoulement en zone sublinguale, aspiration chirurgicale grâce à une canule spécifique entourant complètement la dent (type Clean-up), hotte aspirante et filtrante. Pour plus de précautions, on peut protéger les muqueuses intestinales par la prise de charbon végétal, diminuant ainsi le risque de réabsorption du mercure lorsque la muqueuse n’est pas optimale (un problème actuellement assez répandu). Voir aussi ICI.
Un meilleur développement facial
Intéressons-nous maintenant à l’enfant allaité.
Pour ce qui est tout d’abord du développement facial, du développement des bases osseuses et de l’harmonie entre ces bases et les dents, la plupart des études relèvent plus de développements normaux chez les enfants allaités au moins six mois et n’ayant reçu aucun biberon (10).
Cela s’explique aisément : l’activité musculaire que nécessite l’allaitement au sein est différente de celle liée à la succion d’une tétine, et permet un meilleur développement vertical, transversal et sagittal des structures (11) ; de plus, les enfants non allaités ont souvent des habitudes de succion non nutritive différentes de celles des enfants allaités (plus de sucettes et de succion du pouce), et ces habitudes perdurent plus longtemps (12), ce qui fait que leur potentiel délétère s’exerce plus durablement sur les structures maxillo-faciales.
Mais peu nombreuses sont les études qui parviennent à réunir un grand nombre de sujets, et les facteurs de développement maxillo-facial ne sont pas uniquement fonctionnels : l’hérédité joue également un rôle (13). Un récent mémoire de sage-femme (14) en est encore le témoin, dans sa difficulté à trouver un échantillon de population suffisamment important (30 cas en tout). Aucune corrélation statistiquement valide n’a pu être établie. Il faut dire que les enfants allaités ne l’avaient été que trois mois (sauf un, allaité quatre ans), et tous (sauf un) avaient reçu un objet type sucette pour la succion non nutritive. Malgré tout, l’étude qualitative montrait de nettes différences dans le développement osseux entre les enfants allaités et ceux non allaités : les troubles du développement étaient plus difficilement corrigeables chez les enfants non allaités.
Il semble qu’en ce domaine également, l’allaitement ait un effet dose-dépendant, c’est-à-dire que plus il est exclusif et plus il dure, plus on peut en mesurer les effets.
Enfin, il serait intéressant de considérer deux derniers éléments que les études ne prennent pas encore en compte.
Tout d’abord, la pratique d’un allaitement exclusif d’au moins six mois favorise une diversification alimentaire incluant des aliments semi-écrasés et de différentes textures. Cela permet qu’un schéma masticatoire opérant pour le développement maxillo-facial s’installe au plus tôt, alors que le maintien prolongé d’une alimentation mixée peut entraîner un faible développement transversal des maxillaires.
Ensuite, la mise en place de l’allaitement maternel implique pour sa réussite que certaines structures étroitement liées au développement maxillo-facial à venir soient efficientes. Par exemple, le frein de langue, le frein labial supérieur, le tonus lingual entraîneront, s’ils sont anormaux (trop courts pour les freins), des difficultés : difficulté pour le bébé à recevoir le lait dont il a besoin et/ou blessure du mamelon de la mère. Mère et professionnels seront donc alertés, et les défauts anatomiques ou fonctionnels corrigés dès le début de vie de l’enfant pour permettre l’allaitement. Alors que si un bébé présentant les mêmes défauts anatomiques n’est pas allaité, il n’y aura pas de conséquences aussi visibles sur son début de vie, et la situation ne sera ni détectée ni prise en charge, ce qui le maintiendra dans un développement maxillo-facial obligatoirement moins optimal.
Caries ou pas caries ?
Les lésions carieuses chez l’enfant allaité constituent un sujet très polémique à l’heure actuelle, d’autant que la dernière décennie a vu augmenter les taux d’allaitement et la durée de celui-ci (15).
Le sujet est douloureux, pas seulement pour l’enfant qui peut souffrir de ces caries, mais aussi pour la mère, les parents, à qui l’on reproche fréquemment de donner des habitudes alimentaires pernicieuses à leur enfant en conservant des tétées assimilées à du grignotage, et de maintenir par la même occasion l’enfant dans une relation où il donnerait libre cours à sa tyrannie... Pratique jugée également nocive à cause de l’éventuel endormissement au sein et de l’existence de tétées nocturnes.
La compréhension actuelle de la maladie carieuse est basée sur la coexistence de différents facteurs favorables à son apparition :
– facteurs liés à l’hôte : qualité de la dent, qualité immunitaire de l’individu, qualité du brossage,
– facteurs liés à l’alimentation : influence négative de l’apport fréquent de sucre,
– présence de bactéries corrélées à la carie (ex : Streptococus mutans).
D’un point de vue biochimique, le lait maternel ne peut être considéré comme cariogène (16). Il contient de nombreux facteurs immunitaires ; la lactoferrine, une glycoprotéine du lait maternel, est bactériostatique pour Streptococus mutans, c’est-à-dire qu’elle en empêche la prolifération ; le lait maternel n’abaisse pas le pH salivaire après la tétée comme le font tous les autres aliments ; les sucres qui le composent sont très spécifiques et ne peuvent être assimilés à ceux des aliments courants ni à ceux des non-aliments comme bonbons, sodas, etc.
Ce qui amène certains à accuser l’allaitement qui perdure alors que les dents temporaires sont présentes (et surtout s’il y a des tétées fréquentes, un endormissement au sein et des tétées nocturnes), c’est le parallèle avec l’image de prises alimentaires répétées ne permettant pas un brossage après chaque « repas », abaissant le pH salivaire et favorisant la prolifération bactérienne et la déminéralisation de l’émail.
Or, pour toutes les raisons évoquées plus haut, ces arguments ne tiennent pas dans le cas de l’allaitement. D’ailleurs, les études qui ont cherché à établir un lien entre durée d’allaitement, conduite d’allaitement et prévalence carieuse n’y sont pas parvenues (17) ou présentaient des biais importants. D’autres études ont permis de mettre à jour des facteurs associés à la carie lors d’un allaitement : un frein labial supérieur trop court entraînant une stagnation anormale du lait au niveau des incisives supérieures (18), un très petit poids de naissance suivi d’une minéralisation défectueuse de la dent (19)...
Actuellement, rien ne permet, en termes de preuves scientifiques, de disculper totalement l’allaitement maternel, mais rien ne permet non plus d’en faire l’accusé numéro un. Nombreuses sont les études qui ont trouvé des liens avec :
– la présence de caries chez la mère (lien génétique et transmission bactérienne par objets partagés),
– un brossage commencé tardivement, inexistant ou inefficace,
– des en-cas composés d’aliments cariogènes (20),
– des facteurs socio-économiques traditionnellement liés à une forte prévalence carieuse.
Il est étonnant qu’une corrélation avec un reflux gastro-oesophagien n’ait pas encore été recherchée, car sur la denture définitive, les caries du collet et ses déminéralisations sont parfois un élément de dépistage du reflux. Étant donné la prévalence de celui-ci à l’heure actuelle, les résultats pourraient être intéressants.
Il en est de même de la recherche d’une respiration par la bouche comme facteur associé.
Force est de constater également que l’existence initiale de défauts de constitution et de minéralisation de l’émail en lien avec ce problème est fort peu documentée. Il serait pourtant pertinent de s’y pencher : beaucoup de parents attentifs ont pu remarquer des tâches blanchâtres ou jaunâtres sur les dents de leur bébé dès leur apparition, et des caries se développant sur ces sites. Il est difficile de croire qu’une surface dentaire sortie depuis 48 h puisse présenter une déminéralisation due au lait maternel !
Ces observations parentales sont cohérentes avec les observations cliniques que j’ai pu faire au cours de mes sept années de pratique, observations qui mériteraient d’être testées et validées par des études prospectives.
L’apparition des structures présidant à la formation des dents temporaires commence très tôt, dès le deuxième mois de la grossesse, et s’échelonne jusqu’à la fin de celle-ci. Au début, il s’agit de former une matrice protéique qui se minéralisera progressivement ensuite. Pour les dents définitives, c’est la formation de la première molaire qui est la plus précoce : aux environs de la naissance. La phase d’accumulation protéique et la phase de minéralisation (intra- ou extra-utérine) peuvent être touchées par différents événements : anomalies génétiques, intoxications par des polluants environnementaux ou des toxiques, maladies de la mère et de l’enfant (y compris carences vitaminiques, minérales ou protéiques)... Se jouent peut-être là plus d’incidents qu’on ne le pense jusqu’à présent, pour ces enfants sujets aux caries précoces MALGRÉ l’allaitement.
Que faire ?
Forts de ces éléments, comment agir ?
Consulter un chirurgien-dentiste dès l’éruption des premières dents, pour vérifier leur bonne santé initiale, paraît indiqué pour deux raisons :
– repérer tôt des défauts de formation et pouvoir les soigner précocement, avant que l’atteinte ne soit importante et nécessite des soins plus lourds, parfois même délicats à réaliser,
– établir une coopération sereine avec un praticien de votre choix qui aura donc constaté depuis sa genèse l’évolution de la situation, tout en habituant l’enfant à cet environnement, ce qui permettra plus aisément sa coopération.
Par la suite, des consultations régulières tous les six mois semblent un bon rythme. Attention, ce ne sont pas encore les recommandations officielles !
L’Association internationale des consultants en lactation a édité un guide de conduite fort complet (21) dont voici un extrait :
« Protéger les dents de votre enfant.
• Tout d’abord, prenez soin de votre propre dentition afin de réduire les bactéries que vous pourriez transmettre à votre enfant. Brossez-vous les dents au moins deux fois par jour, passez quotidiennement le fil dentaire. Prenez rendez-vous avec votre dentiste deux fois par an.
• Quand les dents du bébé sortent, commencez à les lui laver deux fois par jour. Pour la plupart, ils aiment bien qu’on leur masse les gencives. Pour leur laver les dents, c’est tout simple, il suffit de les essuyer avec un linge doux et humide.
• Achetez-lui une brosse à dents. N’utilisez pas la vôtre.
• Quand l’enfant commence à boire des liquides autres que le lait maternel, proposez-lui de l’eau. L’eau n’abaisse pas le pH de la bouche.
• Les bambins qui prennent un petit déjeuner et consomment 5 portions de fruits et de légumes par jour sont moins à risque de caries.
• Veillez à ce que l’enfant aille se coucher la bouche propre. Les tétées de nuit évitent d’avoir la bouche sèche ; cela n’abaisse pas le pH buccal et augmente la production de salive.
• La plupart des médicaments contiennent beaucoup de sucre. Si le bébé doit en prendre au moment du coucher, brossez-lui les dents après la prise.
• Jus de fruits, fruits secs, craquelins (crackers) et chips : ne lui donnez pas l’habitude de ces aliments. Ne les donnez qu’en des occasions spéciales.
• Évitez de donner à un bébé ou à un bambin des boissons gazeuses.
• Ne sucez pas ses doigts, ses jouets, sa sucette ou sa cuillère.
• Quand l’enfant a mangé, proposez-lui un peu d’eau à boire, afin de rincer la bouche. »
Enfin, dans la dynamique de réunir tous les éléments pour protéger les dents de nos bambins, la question du don de fluor se pose. La position française est restée longtemps différente de celle des autres pays, préconisant dans un passé encore récent la prise par voie générale de fluor dès la grossesse. Mais les dernières recommandations de l’ANSM sont les suivantes : « Les données récentes invalident l’apport de fluor chez les enfants de moins de 6 mois. Au delà de 6 mois, l’usage de fluor doit être modulé en fonction du risque de carie de l’enfant, en complément du brossage quotidien des dents. »
En tant que parents, il est parfois difficile de s’orienter face à des recommandations ou parfois même des injonctions contradictoires en matière de santé, surtout lorsque celles-ci ne laissent aucune place au « coeur de maman » et conduisent au contraire à culpabiliser et accuser celle-ci.
En matière d’allaitement, le bon sens a souvent et longtemps été bafoué, avant que la science ne vienne valider ce que le coeur des mères savait depuis toujours. L’avenir nous dira probablement qu’il en est de même en ce qui concerne la carie chez l’enfant allaité !
Muriel Defrenne, Dr en chirurgie-dentaire, consultante en lactation IBCLC, formatrice Am-f, animatrice LLL France
(1) Hale & Hartmann’s Textbook of Human Lactation, Nutrition in lactation, Judy Hopkinson, 2007, Ed Hale Publishing.
(2) Human lactation: forearm trabecular bone loss, increased bone turnover, and renal conservation of calcium and inorganic phosphate with recovery of bone mass following weaning. Kent GN, Price RI, Gutteridge DH, Smith M, Allen JR, Bhagat CI, Barnes MP, Hickling CJ, Retallack RW, Wilson SG, et al. Department of Endocrinology and Diabetes, Sir Charles Gairdner Hospital, Nedlands, Western Australia.
(3) INPES, Le guide nutrition de la grossesse, édition corrigée 2015.
(4) Pamela K Murphy, Breastfeeding and Vit D supplementation, Gold Conference 2012.
(5) Les Dossiers de l’allaitement, n° 82, janvier-février-mars 2010, Le Coin du prescripteur.
(6) lecrat.fr
(7) Sur le site de la HAS, Allaitement maternel – Mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant. Rapport complet, p. 148-155.
(8) ANSM, Le mercure des amalgames dentaires, 2015.
(9) Pr Robert Barouki, Produits toxiques et pollution au cours de l’allaitement maternel : les données et risques pour l’enfant allaité, conférence JNA CoFAM, 30 mars 2012.
(10) Impact négatif du biberon sur le développement facial, K Camillo Carrascoza et al, J Pediatr 2006 ; 82(5) : 395-7.
(11) Comparative study of the craniofacial growth depending on the type of lactation received. Sánchez-Molins M, Grau Carbó J, Lischeid Gaig C, Ustrell Torrent JM. Eur J Paediatr Dent. 2010 ; 11(2) : 87-92.
(12) Effect of breast- and bottle-feeding duration on the age of pacifier use persistence.Telles FB, Ferreira RI, Magalhães Ldo N, Scavone-Junior H. Braz Oral Res. 2009 ; 23(4) : 432-8.
Relationship between breastfeeding duration and prevalence of posterior crossbite in the deciduous dentition. Kobayashi HM, Scavone H Jr, Ferreira RI, Garib DG. Am J Orthod Dentofacial Orthop. 2010 ; 137(1) : 54-8.
(13) Bottle-feeding and malocclusion: is there an association? Meyers A, Hertzberg J. Am J Orthod Dentofacial Orthop. 1988 ; 93(2) : 149-52.
(14) Orthodontie et allaitement, Angélique Artero, mémoire pour le diplôme de sage-femme, Nîmes, avril 2012.
(15) Chiffres des enquêtes Elfe et Epifane.
(16) Prevalence of caries and salivary levels of mutans streptococci in 5-year-old children in relation to duration of breast feeding. Alaluusua S, Myllärniemi S, Kallio M, Salmenperä L, Tainio VM. Scand J Dent Res. 1990 ; 98(3) : 193-6.
(17) Prolonged Breastfeeding and Dental Caries. Nicole Bernshaw. J Hum Lact 1996 ; 12 : 277. Voir aussi les travaux de Brian Palmer : www.brianpalmerdds.com
(18) The Influence of the Maxillary Frenum on the Development and Pattern of Dental Caries on Anterior Teeth in Breastfeeding Infants: Prevention, Diagnosis, and Treatment. Lawrence A. Kotlow. J Hum Lact 2010 ; 26 : 304.
(19) Developmental defects of enamel in primary teeth: prevalence and associated factors. Corrêa-Faria P, Martins-Júnior PA, Vieira-Andrade RG, Oliveira-Ferreira F, Marques LS, Ramos-Jorge ML. Int J Paediatr Dent. 2012 May 1.
(20) Childhood caries as influenced by maternal and child characteristics in pre-school children of Kerala - an epidemiological study. Retnakumari N, Cyriac G. Contemp Clin Dent. 2012 ; 3(1) : 2-8.
(21) Prendre soin des dents d’un bébé allaité. Amy Peterson, BS, IBCLC et Scott Chandler, DMD. ILCA’s Inside Track.
Témoignage
Flore : Quatre enfants, quatre allaitements, et des dents !
Comme toute maman qui pense choisir le meilleur pour ses enfants, j'avais espéré que mes enfants allaités au long cours n’auraient pas besoin de traitement orthodontique. Il s’avère que les aînés y ont eu droit ; à tort ou à raison, je ne sais trop.Tous ont très bien mangé, commençant la diversification à des âges différents, mais chacun aimant mâcher la nourriture, la saisir, la déchirer à belles dents… Et je suis persuadée que ce plaisir manifeste de manger en croquant la vie leur vient de l'habitude de la tétée, où toute la mâchoire est en action !
Deux de mes enfants ont eu des problèmes d’émail fragile (amélogénèse imparfaite), et besoin de soins dentaires sur les dents de lait. Mon second fils, Etienne, dont le frère aîné avait tété pendant la grossesse, a vu ses dents pousser avec un émail irrégulier, poreux et friable, au point que ses dents « s’émiettaient » au moindre choc. Nous nous en sommes aperçus très tôt, il avait à peine 9 mois. J’ai essayé de le montrer à divers dentistes, qui me disaient tous qu’il était impossible de soigner un petit enfant. Et les dégâts de s’étendre… Enfin, à ses 3 ans, je trouve à l’hôpital le service de pédodontie, qui accepte de réparer les lésions. Le premier diagnostic tombe : polycaries du biberon, je lui donne des biberons de coca ! Lorsque je précise qu’il n’a JAMAIS eu un seul biberon, et qu’il est allaité, on me rétorque : c’est la même chose, c’est même pire. J’ai bien apprécié... Mais on accepte de réparer les lésions, et de poser du composite partout où la dentine est à nu. Au fil des rendez-vous, la jeune dentiste interne à qui est échue la tâche s’étonne de la confiance et de la patience d’Etienne, qui reste une demi-heure la bouche ouverte tandis que je lui lis des histoires, et participe aux soins en tenant l’aspirateur, ou en comptant avec la dentiste le temps de polymérisation du composite avec la lumière bleue, sans appréhension, sans aucune crainte. Elle me propose même en plaisantant de m’embaucher pour les soins aux autres petits ! Il n’a jamais eu mal aux dents, n’a donc pas eu l’occasion d’avoir peur, et je suis très heureuse d’avoir fait cet effort de soins hebdomadaires pour sa santé dentaire future.
La dentiste constate au fil du temps qu’il n’y a en fait aucune lésion carieuse, et finit par me dire qu’il s’agit d’amélogénèse imparfaite… Il aura fallu plusieurs mois, mais elle est revenue sur le diagnostic de la chef de clinique, et l’allaitement est mis hors de cause. Ma conscience de maman est apaisée. Ses dents définitives sont indemnes, et sa santé dentaire est désormais bonne.
Joachim, le quatrième, a eu très tôt des taches blanches sur les incisives, puis a commencé à avoir vers 18 mois une marque brune sur les dents de l’arcade supérieure : les canines et les incisives. Inquiète de voir la lésion s’étendre, je cherche un dentiste, à Paris. Je trouve une jeune pédodontiste adorable, qui met Joachim en confiance… et l’allaitement au banc des accusés dès la première consultation : ce sont les tétées de nuit qui sont la cause de ces « caries ». A la consultation suivante, elle me demande : « Il ne tète plus maintenant, il est grand ?! » Je lui donne docilement la réponse qu’elle attend. Elle me demande ce qu’il prend au petit déjeuner s'il n’a plus la tétée, je réponds du jus de fruit, et elle s’exclame : « C’est pire ! » Difficile de contenter les dentistes…
Au rendez -vous suivant, elle prévoit de commencer les soins, voyant Joachim confiant, serein, qui grimpe de lui-même sur le fauteuil, accepte sans problème d’ouvrir la bouche. Elle ne soigne pas sans anesthésie, et il faut bien sûr pour cela la totale confiance de l’enfant (Etienne n’a jamais eu une seule anesthésie en neuf mois de soins, mais il n’a jamais eu mal une seule fois). La dentiste pensait commencer par faire trois dents urgentes. Elle a été douce, patiente, l'a mis en confiance, lui a chanté des chansons...
A tel point qu'il s'est ENDORMI pendant les soins ! Elle a donc soigné TOUTES les dents abîmées d'un coup, soit cinq dents en une séance !
Les dentistes amis des petits, ça existe !
Pour Joachim aussi, il y a eu allaitement durant la grossesse, et co-allaitement. Est-ce un hasard ? Je ne crois pas qu’il y ait de réponse, et je n’incriminerai certainement pas l’allaitement, mais je constate que ces problèmes d’émail défectueux sont relativement fréquents… Et la recherche ne s’est pas beaucoup penchée sur la question !
(Allaiter aujourd'hui n° 92, 2012)
Aucune solution concrète proposée pour les mamans allaitantes qui rencontrent réellement une multiplicité de caries. 4 dents dévitalisées en 3 mois, et ce n'est pas fini. J'allaite mon petit de 21 mois encore, j'aime cela, donc je ne cherche absolument pas un prétexte pour arrêter d'allaiter. Mais plus le temps passe, et je suis jeune, je n'ai que 28 ans, plus mes dents se carient. Mais je suis furieuse de lire cet article qui banalise l'allaitement (c'est extrêmement blessant pour une maman qui allaite malgré toutes les difficultés liées à cela), comme toujours sur ce site d'ailleurs, sans donner aux mamans allaitantes des conseils précis sur leurs besoins et apports spécifiques en vitamines et minéraux. Personne n'en parle. La seule personne à m'en avoir parlé est ma thérapeute Shiatsu. Nous sommes donc laissées à nous-mêmes, comme si une espèce de magie protectrice était attachée à l'allaitement. Eh non, mes caries ne sont pas dues à une alimentation trop sucrée, ni à un manque d'hygiène. Je fais quoi du coup ? Qui va me dire où sont mes carences, puisqu'aucune étude ne semble préciser spécifiquement les besoins en vitamines et minéraux des femmes allaitantes ?! Seule la vitamine D est évoquée, mais aucune solution concrète. Donc je ne dis pas que l'allaitement cause les caries des mamans, mais tant les professionnels de la santé que les inconditionnels de l'allaitement se voilent la face sur les besoins nutritionnels des mamans allaitantes. Je demande, à l'inverse, qu'on me prouve que les mamans allaitantes n'ont pas besoin de veiller plus sur leurs apports que les autres. Si cela n'est pas possible, alors l'allaitement peut donc bien être à l'origine de caries chez une mère qui n'a pas les moyens de mieux s'alimenter.
Voilà ce que je viens de trouver provenant de " Top santé" ( crote santé ouè...) qui osent dire qu'ils se basent sur VOS études !!! Honte à eux, j'espère que vous les mettrait au courant que colporter de telles anneries nuisent en grande partie à l'accroissement de l'allaitement en France. Bien à vous.
https://www.topsante.com/maman-et-enfant/enfants/sante-des-enfants/allaitement-carie-607567
Bonjour, merci pour cet article, mais je ne suis toujours pas fixée, j'allaite ma fille de 7 mois, j'ai vu ma dentiste qui me dit que j'ai une carie qui recommence sous un amalgame, qu'il faut donc le retirer et en remettre un mais qu'elle ne peut pas le faire car j'allaite, que dois-je faire ? dois-je arrêter l'allaitement ? définitivement ? ou temporairement ? et dans ce cas pendant combien de temps ?
Merci pour ces précieux articles et témoignages. Je sors d'un rdv avec un pedidontiste qui me dit que mon fils risque de dévoir subir une intervention avec anesthésie générale car il a des dents très cariées. Bien sûr elle a blâmé (essentiellement) l'allaitement. Elle attend certains résultats. Je suis très paniquée, partagée entre faire le bon choix pour mon enfant. Mais je ne compte pas arrêter ou réduire les tétées !
Merci pour cet article qui malheureusement ne convainc pas les dentistes, mais me fait du bien quand même ?. Mon fils de 18 mois, qui tète toujours beaucoup présente des caries. Les 2 dentistes consultés ne veulent pas le soigner si je n'arrête pas les tétées de nuit, malgré mes arguments. Comme si ça me faisait plaisir d'avoir des tétées nocturnes si fréquentes ! On me conseille de le laisser pleurer, ce qui pour moi est inenvisageable. Quand est-ce qu'on soutiendra réellement l'allaitement en France ?
merci pour cet article qui me rassure un peu. Ma fille a 2 ans et 3 mois et elle a des caries. En prennant rdv au service dentaire de l'hopital, ma dame m'a carrement dit que ça servait à rien de prendre rdv si j'allai continuer à l'allaiter, qu'elle n'en avait plus besoin à cet âge là. J'ai pris rdv ailleurs.
Je crois que ces caries sont du à un brossage tardif (on a commencé à 18 mois) et mal fait (on l'a laissé faire elle-même) car on était mal informé.
modification à mon message précédent. Je me suis mal exprimée: est ce un problème qui toucherait moins les ainés?
Bonjour,
Si cela peut rassurer certains parents, je peux vous dire que 3 sur 4 de mes enfants allaités ( jusqu'à entre l'âge de 3 et 4 ans) ont eu des caries sur leurs dents de lait . Des caries précoces puisqu'elles apparaissaient vers 2 ans et évoluaient très vite . Par contre, Ils n'ont jamais eu mal et jamais fait d'abcès. Les dents définitives dessous n'ont pas été "contaminées" comme on voulait me le faire craindre. Elles n'ont jamais été soignées par un dentiste et sont tombées toute seules sans problème.Je dirai qu'à part l'aspect inesthétique, cela n'a posé aucun problème. Aujourd'hui, ils ont plus de vingt ans, les dents définitives sont très belles, sans caries et bien positionnées. Ils n'ont jamais pris de fluor, moi n'ont plus d'ailleurs. Je n'ai pas encore trouvé une inexplication satisfaisante à ce phénomène. Le fait que seul l'ainé n'ait pas connu ce problème peut être une piste. C'est à dire que je pose la question: est ce que les parents ayant connu cette situation, l'ont rencontrée avec chacun de leurs enfants ou qu'avec les ainés; ce qui pourrait s'expliquer par un épuisement des réserves de la mère.......
Un article plein de bon sens...
Qu'est ce qu'il n'invente t'ai pas pour nous empêcher d'allaiter longtemps... Tous les moyens sot bons pour ces soi disants chercheurs...
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