Article paru dans les Dossiers de l'Allaitements n 61 (Octobre – Novembre – Décembre 2004)
Controlled crying : AAIMH Position Paper. October 2003. Mots-clés : pleurs, bébés.
L’Association Australienne pour la Santé Mentale Infantile (AAIMH) se dit préoccupée par la tendance actuelle, dans les pays industrialisés, à vouloir contrôler les pleurs des jeunes enfants. Le contrôle des pleurs est défini comme un ensemble de tactiques destinées à amener les enfants à moins pleurer et à ne plus se réveiller la nuit : laisser le bébé pleurer de plus en plus longtemps avant de s’occuper de lui, ne pas se lever s’il pleure la nuit afin qu’il apprenne à se rendormir seul. L’AAIMH estime que ces pratiques ne correspondent pas aux besoins émotionnels et psychologiques des jeunes enfants, et qu’elles peuvent avoir des conséquences négatives à long terme sur leur santé psychologique.
L’AAIMH fait les commentaires suivants sur le contrôle des pleurs chez les bébés :
Les pleurs du bébé sont un signal de détresse physiologique ou émotionnelle.
Les bébés doivent s’adapter à un monde totalement nouveau, et même de petites choses aux yeux des adultes peuvent être très difficiles à vivre pour eux. Laisser un bébé pleurer sans lui apporter de réconfort, même pendant une courte période, peut être très angoissant pour lui.
Entraîner un jeune enfant à ne pas pleurer pourra effectivement amener un enfant à ne plus pleurer. Mais cela pourra aussi lui apprendre qu’il ne peut espérer aucune aide lorsqu’il en a besoin.
Les bébés à partir de 6 mois éprouvent souvent de l’anxiété lorsqu’ils sont séparés des personnes qu’ils connaissent bien. Cette angoisse s’atténuera lorsqu’ils auront compris que l’absence est un phénomène temporaire et ne présente pas de danger pour eux. Cet apprentissage peut aller jusqu’à l’âge de 3 ans.
Presque tous les enfants cessent d’avoir besoin qu’on les rassure à l’occasion de leurs réveils noctures vers 3 à 4 ans, et beaucoup y arrivent plus tôt.
Les enfants se sentiront beaucoup plus en sécurité si leurs pleurs déclenchent rapidement et systématiquement une aide adéquate de la part de la personne qui s’occupe d’eux. Un attachement lié à un solide sentiment de sécurité représente le fondement d’une bonne santé mentale.
Les enfants dont les parents répondent rapidement lorsqu’ils pleurent apprennent à se calmer plus rapidement et facilement, au fur et à mesure qu’ils prennent conscience que leurs besoins émotionnels sont pris en compte.
Le mode de vie occidental et les avis de certains « experts » ont amené à penser que les jeunes enfants doivent dormir toute la nuit sans interruption au bout de quelques mois, voire de quelques semaines. En réalité, les jeunes enfants se réveillent plus souvent que des enfants plus âgés ou des adultes, car leurs cycles de sommeil sont plus courts. Ces cycles courts ont pour objectif d’augmenter le temps de sommeil paradoxal, dont on pense qu’il est important pour le développement du cerveau.
De nombreux parents se disent épuisés en raison des réveils nocturnes de leur enfant, d’une part en raison de la fatigue physique induite par ces réveils, et d’autre part en raison des attentes irréalistes en matière de sommeil chez un jeune enfant.
De nombreux bébés et de nombreux parents dorment mieux quand ils dorment ensemble. Il n’existe aucune raison valable pour dire qu’un enfant ne devrait pas dormir avec ses parents, et dans la majeure partie du monde l’enfant dort avec ses parents ou avec d’autres membres de la famille, soit dans le même lit, soit dans un berceau près du lit des parents. Ces derniers ne devraient pas prendre leur enfant dans leur lit s’ils ont consommé de l’alcool ou des médicaments affectant la vigilance, et certaines conditions doivent être respectées (matelas, couvertures…) pour que l’enfant soit en sécurité dans le lit parental.
De nombreux parents ont constaté qu’il était efficace de laisser un bébé pleurer. Dans d’autres cas, cela n’a eu aucun résultat positif, ou cela a été tellement difficile à vivre pour l’enfant et les parents que ces derniers ont renoncé à ce type de stratégies.
Aucune étude n’a été entreprise pour évaluer le niveau de stress vécu par un bébé qu’on laisse pleurer, ou pour en évaluer l’impact psychologique et émotionnel à long terme.
En conséquence, l’AAIMH fait les recommandations suivantes :
Le fait de se réveiller la nuit est normal chez les bébés et les bambins. Cela ne doit pas être qualifié de « problème » sauf si le comportement de l’enfant est tel qu’un problème est évident.
Les parents doivent être rassurés sur le fait que répondre immédiatement aux pleurs du bébé ne risque pas de lui donner « de mauvaises habitudes ».
Le fait qu’un bébé ou un jeune enfant se réveille la nuit peut être dû à l’anxiété générée par la solitude. Dormir avec les parents ou près d’eux est une bonne option, qui permet souvent une bonne nuit de sommeil.
Les pratiques parentales destinées à assurer aux parents une bonne nuit de sommeil ne doivent pas nuire à la santé émotionnelle de l’enfant ou compromettre son développement mental.
Si les parents souhaitent « contrôler les pleurs de leur enfant », cela ne devrait se faire que lorsque l’enfant a acquis suffisamment de maturité pour comprendre que ses parents seront bientôt là, et pour être capable de se sentir en sécurité en l’absence de ses parents. Une telle maturité n’est acquise que vers environ 3 ans ; cela varie suivant les enfants ; observer l’enfant et répondre à ses besoins est le meilleur moyen de déterminer quand un enfant est prêt à dormir seul.
Avant de démarrer un programme de contrôle des pleurs, un professionnel de santé qualifié devrait évaluer soigneusement la santé de l’enfant et la qualité des relations entre les membres de la famille. Les parents devraient être mis en contact avec des associations susceptibles de les aider à gérer les angoisses et difficultés rencontrées par tous les nouveaux parents. Les autres stratégies de gestion des pleurs devraient être discutées avec les parents.
Si l’enfant a déjà expérimenté une séparation d’avec ses parents (maladie, absence…), le programme de contrôle des pleurs ne devrait pas être utilisé. Les enfants qui ont déjà subi une séparation traumatique sont plus vulnérables encore aux effets négatifs du stress qu’ils subissent lorsqu’on les laisse pleurer.
Dans la mesure où les pleurs d’un enfant peuvent amener un parent à maltraiter l’enfant, il est essentiel que les parents puissent bénéficier d’un soutien social, ou d’une aide thérapeutique.
Les parents doivent être avertis qu’il n’existe aucune donnée sur l’impact à long terme, sur le développement émotionnel et sur la santé mentale, du programme de contrôle des pleurs. S’ils souhaitent quand même suivre un tel programme, leur conseiller de prêter attention au niveau de détresse exprimé par l’enfant plutôt qu’au temps pendant lequel on le laisse pleurer, et d’arrêter immédiatement le programme s’il semble poser un problème quelconque.
Le point sur allaitement
et rhumatologie
Merci aux rares commentaires qui racontent leurs propre expérience et ne déblatérent pas des jugements de valeurs (dans un sens comme dans l'autre) qui nous disent qu'on est soit un égoïste qui brise mentalement son enfant en le laissant pleurer soit un parent endoctriné et faible face à un enfant dictateur si on le cajole tout de suite.
Chaque enfant est différent, l'important c'est d'écouter le votre.
Faites vous confiance ! Donnez lui de l'amour peu importe la forme et c'est sa personnalité qui se développera correctement et prendra le dessus quand il sera prêt.
Mon conseil c'est d'essayer pendant quelques jours quelques semaines : de lui répondre instantanément ou de le laisser pleurer (plus ou moins, seulement certaines fois .. à vous de voir).
Et dites-vous que dans certains pays où à certaines époques une majorité de gens ont fait l'une ou l'autre méthode et puis ? A-t-on relevé dans l'histoire une période où tous les adultes étaient des sociopathes sans affection ? Pouvez-vous me citer un pays où tous les enfants sont des "dictateurs"?
Bon courage à tous les parents qui cherchent le meilleur pour leurs enfants.
Bon courage aux enfants des donneurs de leçons qui ne connaissent qu'une seule vérité
A toutes les personnes qui pensent qu'il faut être à la disposition de son enfant au détriment de sa propre santé: J'ai 32 ans et je sais que mes parents m'ont toujours laisse pleurer et faisaient eux leur nuit. Je suis une femme heureuse et pleinement épanouie… Peut-être parce que mes parents étaient eux-mêmes frais et reposes quand ils s'occupaient de moi ;)
Je suis très emu d'apprendre ces solides conseils mais malheureusement très triste pour certains soit disant parents faisant souffrir les bebes , en pleurant sans lacher prise mais aucune affection parentale ça fait pitié ne cherchant mm pas à investiguer la cause, leur seule raison : l enfant pleure trop, donc on est fatigué... je ne supporte pas cela car je suis très sentimental.vraiment je souhaiterais une sensibilisation internationale afin que ça cesse. Merci bcp AAIMH...
je suis d'accord avec les commentaires disant que les "parents" laissant leurs enfants pleurer sont horribles. Ne faites pas d'enfants, personne n'est obligé d'en faire, vraiment ce n'est pas une obligation sociétale. Je suis vraiment triste pour ces enfants qui ont des pseudos parents bidons et nullissimes. J'espère que leurs comportements dénués de protection et de sécurité de causera pas trop de dégâts psy chez ces pauvres enfants.
Les commentaires sont affligeants. Rappelons nous que nous sommes avant tout des animaux, le fruit de millions d'années d'évolution, et que nos petits mettent très longtemps à devenir autonomes. Pendant ce temps, il est NORMAL de subvenir à leurs besoins.
L'Homme moderne a décidé que l'enfant, à peine né, devait se conformer à sa vie de futur adulte, le fameux "Mais si tu réponds sans délai à ses besoins maintenant, comment fera t il quand il sera grand ?"
Quand il sera grand, je préfère qu'il ait une confiance acquise par lui-même en effet, et je lui donne tous les moyens pour y parvenir : dans son cocon de sécurité, il a tout le temps de se développer et de s'appuyer sur des bases solides. Son petit cerveau nest pas fait pour comprendre que papa et maman veulent dormir une nuit complète. Il exprime des besoins primaires et il est cruel de ne pas y répondre...
Arrêtez de faire des enfants et ensuite de venir vous plaindre qu'ils ont chamboulé votre vie.
En réponse à Julien B et ceux qui laissent pleurer. Si votre bébé ne pleure plus c'est uniquement parcqu'il a compris qu'il ne pouvait pas compter sur vous..... Bravo! Et l'enfant passe par différentes étapes avec des hauts et des bas, ce qui n'est totalement NORMAL. Ce qui est moins normal c'est les enfants qui font tout ce qu'on les oblige à faire sans moufeter. ça va vous l'avez bien formaté, vous êtes content? Vous l'avez bien casé dans la petite boîte où vous vouliez le ranger?! Et au fait, les dégâts apparaissent généralement bien plus tard à l'adolescence ou l'âge adulte, c'est à ce moment là que vous verrez si votre enfant est équilibré pas avant!
Et sinon on ne parle pas vraiment de théories, mais d'études faites sur le sujet, mais bon apparemment vous savez tout mieux que tout l'monde! Franchement il est temps d'aller se cacher là... Tsss
Mon fils, 11 ans maintenant, ne pouvait s'endormir (vers ses 3 mois) que si je berçais son lit pendant 45 minutes voir plus. Des fois il se réveillait dès que j'arrêtais. C'était infernal. La pédiatre nous a alors conseillé de le laisser pleurer pour qu'il s'habitue à s'endormir seul (je précise qu'à l'époque, une fois endormi, il faisait sa nuit complète). La première nuit, nous l'avons laissé pleurer 1h30 avant qu'il s'endorme tout seul. La deuxième nuit, il s'est endormi au bout de 30 minutes. Enfin, la troisième nuit, il s'est endormi tout seul et sans pleurer. À partir de là, il n'y a jamais eu aucun souci pour son coucher : de bonne heure (longtemps vers 20 heures), sans pleurs ni terreur nocturne. Et il est parfaitement équilibré maintenant. Les nouvelles théories favorisant la réponse immédiate des parents au moindre pleur me laissent sceptiques. Ma belle sœur n'a jamais voulu laisser pleurer sa deuxième fille (surtout par facilité), du coup, notre nièce a 3 ans et demi maintenant, c'est une dictatrice à la maison, elle a encore "besoin d'un biberon la nuit et ma belle sœur doit encore faire du cododo.... Entre ces deux expériences, je suis désolé, mais je préfère la notre où, en parents cruels que nous sommes, nous avons laissé pleurer notre fils deux fois... Je ne remercierai jamais assez notre pédiatre de nous avoir donné ce conseil.
Bonjour,
Mon fils ans bientôt 2 ans et il ne fait pas ses nuits. Il lui arrive de temps en temps de dormir bien, mais cela ne dure jamais plus d'un jour ou deux, et le problème repart de plus belle.
C'est généralement difficile de le coucher, si bien qu'il s'endort vers 21h, se réveille quelques fois et se réveille définitivement vers 7h.
De plus, il ne fait pas de sieste... sauf à la crèche.
En ce moment, mon compagnon dort dans sa chambre car c'est le moyen le moins épuisant que nous ayons trouvé. Sinon, il faut le porter et le bercer, en chantant ou en lui racontant des histoires.
Je le dis très franchement, c'est un enfer. Nous avons passé le plus dur, mais cela reste difficile.
J'ai eu une relation très fusionnelle avec lui la première année d'autant je l'ai allaité 13 mois et que nous faisions du cododo. Cependant, le manque cruel de sommeil et les infections répétées dues à un système immunitaire défaillant à cause de l'épuisement m'ont conduite à un burnout. J'étais incapable de m'occuper de mon fils et j'ai même dû dormir quelques fois à l'hôtel, pour avoir une nuit complète.
Quand on arrive au point, où on ne tient plus debout et qu'on s'écroule, ou que l'on se dit que l'on ne supporte plus son enfant et qu'on n'en veut surtout pas un 2e parce qu 'on ne pourrait pas supporter de revivre la même chose, je peux vous dire que l'on comprend que ça n'a aucun sens de sacrifier ses besoins vitaux. Ne pas dormir est dangereux pour la santé au même titre que de ne pas s'alimenter. Les recherches prouvent d'ailleurs que l'on survit moins longtemps en étant privé de sommeil qu'en étant privé de nourriture...
Bref, je pense que c'est difficile de trouver un équilibre et qu'il ne faut pas être trop catégorique dans ses positions. Je pense que laisser pleurer juste par principe ou parce que "c'est comme ça", est absurde . Mais, il faut aussi admettre que l'on ne peut pas s'occuper de son enfant si on ne respecte pas ses besoins ou si on développe des sentiments de rancoeur à son égard.
Nous avons essayé de le laisser pleurer vers ses 12 mois mais j'ai toujours été archi contre et ça n'a pas marché. Aujourd'hui, c'est moi qui veux le laisser pleurer car je n'en peux plus.
Je ne peux m'empêcher de me dire que si on l'avait laissé pleurer à ses 6 mois, aujourd'hui, notre vie serait bien différente... suaf que je n'étais pas prête à le faire.
Si j'ai un deuxième enfant, je pense que je serai beaucoup moins regardante...
Je souhaite du courage aux parents manquant de sommeil.
Je suis vraiment choquée par certains commentaires. J'ai l'impression que les gens veulent être parents par simple égoïsme mais que dès que ça empiète sur leur plaisir personnel ça ne les intéresse plus... Lorsque l'on décidé d'être parents, on sait les conséquences, on sait qu'il va falloir un temps d'adaptation et que notre vie va basculer car on n'est plus la priorité, ce qui est assez logique vu que les bébés sont complètement dépendants de nous... Ceux ne sont pas des jouets que l'on peut mettre de côté quand ils nous embetent un peu trop ou qu'on est fatigué.. ils ont pas demandé a venir au monde donc faut assumer le choix que chacun a fait en s'occupant de son enfant a son détriment jusqu'à ce qu'il puisse être suffisamment autonome. Sinon on fait pas d'enfants !
Bien sur qu'il ne faut pas laisser pleurer son bébé. LISEZ jusqu'au bout. Mon fils a bientôt 3 mois et nous répondons toujours rapidement à ses cris ou pleurs et celui-ci répond avec un large sourire.
Seulement je comprends aussi l'épuisement des parents. Pour ma part, j'ai mon mari qui a cessé son activité depuis la naissance de notre fils et c'est vrai qu'à deux c'est bien mieux. Je crois que si vraiment on se sent dépassé parfois, on peut laisser pleurer bébé 15 minutes, le temps d'une douche par exemple. Je suis d'accord pour dire que le bien être d'un enfant passe aussi par la sérénité du parent donc si vous devez manger et que cela fait déjà deux heures que vous repoussez, alors oui le laisser pleurnicher 10 minutes, en lui parlant éventuellement ne fera pas de vous un mauvais père ou une mauvaise mère.
Dernière chose, un bébé ne fait pas de caprice, il a besoin qu'on s'occupe de lui, c'est une des raisons pour laquelle on a choisit d'être parent. Enfin, les deux parents doivent avoir la même ligne de conduite, avoir confiance dans la méthode qu'ils auront choisi à deux.
Last one : Faites vous aider, parler, pleurer, crier, passer le bébé deux minutes à quelqu'un pour souffler un bon coup. SA VA ALLER !
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