Cet article est paru dans Allaiter aujourd'hui n° 101, LLL France, 2014.
Les femmes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à savoir qu’il est possible de continuer à allaiter après la reprise du travail. Et de plus en plus nombreuses à passer à l’acte, comme le montre par exemple un sondage fait en 2008 par le magazine Parents, où 31 % des mères interrogées disaient avoir tiré leur lait après la reprise du travail (sans compter celles qui avaient poursuivi l’allaitement sans tirer leur lait).
Malgré tout, la principale raison donnée pour un arrêt précoce programmé de l’allaitement reste la reprise du travail. Dans un sondage fait par l’Institut des mamans en 2002, plus de 23 % des mères disaient avoir arrêté l’allaitement pour cette raison. De nombreuses études confirment ce fait. L’une d’elles (1), faite en 2002 auprès d’un millier de femmes états-uniennes (qui, rappelons-le, ne bénéficient toujours pas d’un congé maternité rémunéré), montrait que si, pendant les six premières semaines suivant l’accouchement, la raison principale donnée pour l’arrêt de l’allaitement était le « manque de lait », c’était la reprise du travail qui dominait entre les semaines 7 et 12.
A contrario, tout allongement du congé maternité se traduit par une augmentation de la durée d’allaitement. Ainsi au Canada, où il est passé en 2001 de six mois à un an, la durée de l’allaitement s’est en moyenne allongée d’un mois.
Pourquoi continuer à allaiter...
Tout ce qu’on sait maintenant sur la protection apportée par l’allaitement est d’autant plus vrai pour un enfant qui va être gardé, en général à l’extérieur de chez lui, et va donc se trouver en contact avec beaucoup de germes nouveaux.
Une étude, faite en 1995 au sein de deux grosses compagnies états-uniennes ayant mis en place des aides à l’allaitement pour leurs employées (2), avait ainsi constaté que parmi les enfants qui n’avaient eu aucune maladie au cours de leur première année, 86 % étaient toujours allaités.
Une autre étude faite en 1999, également aux États-Unis, sur des enfants dont la mère travaillait (3), avait montré que le risque de présenter une diarrhée était 7,8 fois plus élevé chez ceux qui ne recevaient plus de lait maternel, tandis que le risque de présenter une pathologie respiratoire aiguë était 1,9 fois plus élevé.
Une troisième étude, faite en 2005 sur plus de 1 800 enfants canadiens (4), a révélé que l’allaitement avait un impact positif qui se poursuivait pendant toute la seconde année, même lorsque l’enfant était placé dans un système de garde, et qu’il réduisait la fréquence des antibiothérapies pendant les 2,5 premières années de vie.
Et si l’enfant est moins malade parce qu’il est toujours allaité, c’est bon pour lui, c’est bon pour ses parents, c’est bon pour la société (et le trop fameux « trou de la Sécu » !) et c’est bon... pour l’employeur, puisque la mère aura moins besoin de s’absenter pour garder son enfant malade. Dans l’une des études précitées, l’absentéisme maternel en raison d’une maladie de l’enfant était 2,7 fois plus élevé lorsque l’enfant n’était plus allaité que lorsqu’il l’était toujours.
Une autre étude (5) s’est penchée sur la relation entre le mode d’alimentation de l’enfant et le nombre d’heures pendant lesquelles celui-ci a été exclu de son système de garde pour cause de maladie, pendant les cinq premières semaines d’utilisation de ce système de garde. Elle a constaté que le taux d’exclusion (donc de maladie) de l’enfant était significativement corrélé à son mode d’alimentation, son augmentation étant parallèle à celle du pourcentage de lait industriel dans son alimentation. De même, on pouvait trouver une relation entre absentéisme maternel et mode d’alimentation de l’enfant avant le début de l’étude, les meilleurs résultats étant retrouvés chez les enfants qui étaient exclusivement allaités avant la reprise du travail par leur mère (6).
Lorsque la Compagnie Générale de l’Eau et de l’Électricité de Los Angeles a mis en place un programme d’aide à l’allaitement pour ses employées, elle a constaté une baisse de 27 % de l’absentéisme maternel et une diminution de 35 % des dépenses de santé pour les enfants. De son côté, la société Aetna Inc. (Hartford, USA) estime que chaque mère qui continue à allaiter grâce à son programme d’aide à l’allaitement fait économiser environ 1 500 $ par an à l’entreprise.
Et n’oublions pas que la poursuite de l’allaitement au-delà des premiers mois a également des effets bénéfiques sur la santé à long terme de l’enfant et de sa mère, et que ces effets sont très souvent dose-dépendants (c’est-à-dire que plus l’allaitement a duré, plus l’effet est grand).
Un exemple parmi beaucoup d’autres ? Dans une étude danoise (7) portant sur plus de 40 000 enfants, les enfants nourris au sein pendant les périodes les plus longues avaient un risque d’épilepsie plus faible que ceux nourris moins d’un mois. Le risque d’épilepsie diminuait en corrélation avec la durée de l’allaitement maternel : de 26 % pour un allaitement de 3 à 5 mois, de 39 % de 6 à 8 mois, de 50 % de 9 à 12 mois et de 59 % plus de 13 mois.
En ce qui concerne la santé de la mère, on peut citer une étude (8) portant sur les quelques 750 000 participantes de la Million Women Study, des Britanniques âgées aujourd’hui de 50 à 64 ans, qui a montré que le fait d’avoir allaité réduisait l’IMC (indice de masse corporelle) de 1 % pour chaque tranche de six mois d’allaitement.
Pour ce qui est enfin des bénéfices psychologiques, en plus de ceux liés à l’allaitement prolongé, sa poursuite en cas de reprise du travail en comporte de spécifiques. Et c’est sur eux qu’insistent surtout les femmes qui ont vécu cette expérience. Toutes celles qui témoignent trouvent à peu près les mêmes mots pour les décrire : séparation adoucie pour l’enfant et pour la mère, moindre jalousie entre la mère et la/les personnes qui gardent l’enfant, joie de la « tétée de retrouvailles », assurance donnée par ce lien sauvegardé.
... et comment le faire
Le vrai secret de la réussite, c’est tout simplement... de savoir que c’est possible ! Qu’il ne s’agit pas là d’un exploit réservé à quelques superwomen ou masochistes, mais d’une possibilité réellement offerte à toutes les femmes qui le souhaitent.
Il est bien sûr préférable d’être soutenue par son entourage (en premier lieu le père de l’enfant), par son médecin, par la/les personnes qui gardent l’enfant (9), par son employeur (10), par ses collègues de travail, et important de connaître d’autres femmes ayant vécu ou vivant la même expérience (réunions de groupes de mères, forums et listes de discussion Internet (11), etc.).
Deux petits « secrets » très simples permettent aussi de mettre toutes les chances de son côté. Identifiés dès la fin des années 80 (12), ils ne sont plus aussi « secrets » qu’à l’époque, mais n’en restent pas moins toujours déroutants, car allant à l’encontre de beaucoup d’idées reçues.
Le premier est qu’on peut continuer à allaiter complètement jusqu’à la reprise effective du travail, sans s’inquiéter si le bébé refuse le biberon (ce qui arrive souvent), voire le gobelet ou la cuiller : il l’acceptera de la main de la personne qui le gardera, car il en comprendra alors la nécessité et l’utilité. Alors que lorsque c’est la mère (ou une autre personne en présence de la mère, voire parfois en son absence mais avant la reprise), il ne comprend pas pourquoi on lui propose du « deuxième choix » alors que le « premier choix » est là tout près, à portée de bouche.
On s'évitera ainsi bien des angoisses et des conflits pouvant tourner à l'épreuve de force. On minimisera aussi le risque que le bébé se détourne du sein, car la stimulation de la tétine n'est pas la même ou parce que le débit du biberon est plus rapide (13) (risque toujours présent, même s’il est fortement diminué, quel que soit l’âge de l’enfant), et on aura davantage de garanties que la lactation, mieux installée car plus ancienne, ne se tarisse pas.
Bien sûr, accueillir un enfant qui n’a jamais connu le biberon inquiète souvent personnels de crèche et assistantes maternelles. Pourtant, quand on les interroge, elles reconnaissent volontiers que pour les bébés nourris depuis la naissance au biberon, il y a aussi besoin d’une période d’adaptation et qu’il arrive que certains refusent au départ le biberon donné par une nouvelle personne dans un lieu nouveau. Rien de très différent avec un bébé allaité...
La deuxième chose est, après la reprise, de continuer à allaiter à la demande dès qu’on a l’enfant avec soi (matin, soir, nuit, jours de congé, vacances...). Non, cela ne « perturbera » pas l’enfant de ne pas avoir le même rythme à la crèche ou chez la nourrice, et à la maison. Au contraire, cela l’aidera à se structurer en lui permettant de faire la différence entre « quand je suis avec maman et que je peux téter » et « quand maman n’est pas là et que je ne peux pas téter ».
De plus, cela permettra de garder un nombre de tétées non négligeable, et ainsi d’entretenir la lactation, même avec des horaires irréguliers et même si l’on ne tire pas son lait.
Ces deux « secrets » expliquent pourquoi tant de femmes qui souhaitaient continuer à allaiter en travaillant disent que « ça n’a pas marché », « ça s’est arrêté au bout de trois semaines », « mon bébé ne voulait plus du sein ».
En effet, quand on parle d’allaitement et travail dans les magazines (et c’est vrai qu’on en parle beaucoup plus qu’avant), on dit en général qu’il faut « habituer l’enfant au biberon » dès avant la reprise, et qu’après, on pourra donner la tétée « matin et soir ». On ne peut pas dire que ce système ne marche jamais. Mais le plus souvent, on se retrouve avec une lactation en forte baisse, un bébé frustré, présentant éventuellement une préférence sein/tétine, qui finit rapidement par se détourner du sein, à la grande déception de sa mère.
Les trois options
La mère qui souhaite continuer l’allaitement après la reprise du travail a finalement trois options, qui ne s’excluent bien sûr pas l’une l’autre et peuvent tout à fait se cumuler :
– allaiter son bébé quand elle est avec lui,
– l’allaiter aussi sur le lieu d’accueil,
– tirer son lait pour qu’il soit donné au bébé pendant son absence.
Allaiter le bébé quand on est avec lui
S’il n’est pas encore diversifié, il peut n’avoir que le sein quand il n’est pas gardé. Cela permet à la fois de garder un allaitement le plus complet possible, et d’augmenter ainsi les chances de maintenir une lactation satisfaisante.
Même après l’introduction des solides, certains bébés vont en manger sans problèmes chez la nounou ou à la crèche, mais ne faire pratiquement que téter quand ils sont à la maison. Tant qu’ils se développent correctement, ce n’est pas un problème.
D’autres bébés mangent très peu quand ils sont gardés (que ce soit du lait maternel, du lait artificiel ou des solides) et « se rattrapent » en tétant beaucoup quand ils sont avec la maman.
Allaiter sur le lieu d’accueil
Si c’est la maman qui amène le bébé à la crèche ou chez l’assistante maternelle, elle peut lui donner une « tétée d’au revoir » avant de le laisser.
De même, si c’est elle qui va le rechercher, il est fort probable qu’il ait envie de téter dès qu’il la voit. Pour cette « tétée de retrouvailles », nul besoin d’attendre d’être dans la voiture, voire à la maison, cela peut se faire à la crèche ou chez l’assistante maternelle.
Pouvoir allaiter le bébé dans la journée suppose qu’il soit gardé non loin du lieu où l’on travaille. C’est le cas lorsque l’entreprise, l’administration ou l’hôpital dispose d’une crèche pour les enfants du personnel. Ou si la crèche est proche du lieu de travail. Ces temps-ci, les créations de crèches d’entreprises se multiplient. Par définition, elles sont proches du lieu de travail des mères, et devraient donc permettre d’aller allaiter dans la journée. C’est aussi le cas si l’on choisit une assistante maternelle près de son travail et non près de son domicile.
Les lieux d’accueil refusent parfois cette possibilité aux mères, en usant de divers arguments vaguement psy : cela perturberait l’enfant en lui faisant subir plusieurs séparations dans la journée, et risquerait également de perturber les autres enfants qui ne comprendraient pas pourquoi leurs parents ne viennent pas les voir, eux. Que répondre à cela, sinon que dans les endroits où cela se fait, tout se passe bien, les parents sont contents, les enfants aussi, et personne n’a l’air spécialement perturbé !
Si la mère ne peut pas se déplacer pour aller allaiter son bébé, il est possible que ce soit lui qui se déplace : la personne qui le garde (que ce soit le père, la grand-mère, une garde à la maison, l’assistante maternelle...) peut très bien l’amener à la maman une ou deux fois dans la journée, à condition que la distance ne soit pas trop importante. C’est possible même si l’on ne dispose pas d’un endroit spécial pour donner la tétée. On peut le faire dans son bureau, dans une salle de réunions inoccupée, à la cantine, voire dans sa voiture, sur le parking de l’entreprise... Mais l’idéal, bien sûr, serait que l’employeur installe un « local dédié à l’allaitement » (voir plus bas « Ce que dit la loi »).
Autre possibilité : avoir le bébé au travail. Chez nous, il est rare qu’on envisage cette possibilité. Pourtant, c’est parfois tout à fait possible.
Enfin, il y a le travail à la maison. Grâce à l’informatique et à Internet, un certain nombre de métiers peuvent maintenant sans problème être exercés depuis le domicile : métiers de l’édition, métiers graphistes, comptabilité, professions du conseil et du consulting, etc.
Cela peut sembler la solution idéale pour une mère avec un jeune bébé qu’elle allaite. Mais il faut savoir que cela demande beaucoup d’organisation, et peut-être d’avoir quelqu’un pour s’occuper du bébé, au moins quelques demi-journées par semaine.
Tirer son lait
Il est tout à fait possible de concilier travail et allaitement sans jamais tirer son lait. Néanmoins, un certain nombre de mères préfèrent que leur enfant ne reçoive que du lait maternel pendant les premiers six mois, comme le préconise l’Organisation mondiale de la santé. Et continue à en recevoir, couplé à des solides, même après ces premiers mois.
En plus des avantages pour la santé de l’enfant à court et à long terme, tirer son lait a d’autres bénéfices : en stimulant les seins, cela aide à maintenir la lactation ; cela prévient d’éventuels engorgements, canaux lactifères bouchés, et minimise les « fuites ».
Les femmes qui choisissent de tirer leur lait allaitent généralement plus longtemps que les autres. Ainsi, parmi les employées d’une agence gouvernementale américaine qui pouvaient tirer leur lait au travail, 99 % allaitaient à la naissance, et plus de 68 % allaitaient encore à 1 an (14).
Nous ne développerons pas dans ce numéro comment tirer, conserver et faire donner son lait, car nous l’avons déjà abordé longuement dans d’autres numéros (15).
Les craintes les plus fréquentes
La première concerne la « perte » du lait, la peur de ne plus avoir assez de lait quand le bébé tète et/ou la peur de ne plus arriver à tirer suffisamment pour combler les besoins du bébé quand il est gardé. Il est vrai qu’alors que certaines mères tirent sans mal de grosses quantités de lait, d’autres sont toujours « en flux tendu », tirant péniblement juste la quantité réclamée par le bébé et craignant de ne pas pouvoir suivre si ses besoins augmentent.
Cela peut être dû au fait que la mère ne tire pas suffisamment de fois ni suffisamment longtemps, n’utilise pas un tire-lait assez efficace, ou tout simplement n’a pas une grande capacité de stockage dans ses seins. Dans tous les cas, il est clair qu’augmenter le nombre de tirages permettra d’augmenter la quantité de lait recueillie.
Mais pour certaines mères, ajouter une séance de tire-lait est tout bonnement impossible. Et dans ce cas, mieux vaut sans doute que le bébé reçoive un peu de lait artificiel, ou des solides selon son âge, plutôt que la mère soit hyper stressée et finisse par tout laisser tomber.
La seconde crainte, c’est la fatigue. Et souvent l’entourage va appuyer lourdement en mettant systématiquement cette fatigue sur le compte de l’allaitement. Il est vrai qu’il est fatigant d’avoir un travail à l’extérieur et un petit bébé. Mais continuer à l’allaiter ne va pas accroître cette fatigue, bien au contraire. L’allaitement en tant que processus physiologique n’a rien de spécialement fatigant. Au contraire, les hormones de la lactation sont connues pour induire chez la mère un état de bien-être, de relaxation, qui efface la fatigue. Et puis, allaiter évite d’avoir à préparer quelque chose de spécial pour le bébé en rentrant à la maison !
Cela dit, c’est sûrement le moment de rediscuter avec son compagnon du partage des tâches ménagères, afin de ne pas se retrouver, comme tant d’autres, avec une double (voire triple) journée de travail !
Dernière crainte : les engorgements et les écoulements « intempestifs ». Cela peut effectivement se produire les premiers jours, et la mère devra veiller à soulager une tension éventuelle des seins, en exprimant peut-être un peu de lait, même si elle n’a pas choisi de tirer son lait. Mais très vite – et de façon quasi miraculeuse pour qui ne l’a pas vécu –, les seins vont s’adapter à ce nouveau rythme.
Un dernier petit « truc » pour les « fuites » (en plus des coussinets, jetables, lavables ou en silicone) : il suffit en général d’appuyer fortement sur les seins (par exemple en croisant les bras) dès que ça commence à « picoter », pour empêcher le lait de couler, et ce en toute discrétion.
En conclusion
Il est évident que plus les circonstances sont favorables, plus il sera facile de concilier travail et allaitement :
– bébé plus âgé (un mois de plus ou de moins peut faire une grande différence : dans l’étude de K. Auerbach (16), les mères qui reprenaient le travail quand leur bébé avait au moins 16 semaines allaitaient plus longtemps que les autres) ;
– horaires réduits et/ou flexibles (s’il n’est pas possible d’arrêter complètement de travailler, il est peut-être envisageable de prendre temporairement un temps partiel : une étude parue en juillet dernier (17) montrait que, contrairement à un retour à temps plein, un retour à temps partiel ne nuisait pas à la poursuite de l’allaitement pendant au moins trois mois) ;
– temps de transport plus court ;
– possibilité de tirer son lait ;
– possibilité de donner le sein à l’enfant pendant le temps de travail ;
– entourage encourageant et soutenant.
Mais même dans des circonstances beaucoup moins favorables, il est possible de poursuivre l’allaitement. Et d’en tirer une grande joie, une grande fierté et une grande confiance dans ses capacités de mère. Il faut le dire et le redire : personne n’a jamais regretté d’avoir tenté l’aventure18, toutes le referaient si c’était à refaire !
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau
1. Schwartz K et al, Factors associated with weaning in the first 3 months postpartum, J Fam Pract 2002 ; 51 : 439-45.
2. Cohen R, Mrtek MB et Mrtek RG, Comparison of maternal absenteeism and infant illness rates among breast-feeding and formula-feeding women in two corporations, American Journal of Health Promotion 1995 ; 10(2) : 148-153 .
3. Valdés V et al, Infant illness, breast milk feeding and type of care among infants of working mothers, ABM News and Views 1999 ; 5(3) : 24.
4. Dubois L, Girard M, Breast-feeding, day-care attendance and the frequency of antibiotic treatments from 1,5 to 5 years : a population-based longitudinal study in Canada, Soc Sci Med 2005 ; 60(9) : 2035 -44.
5. Jones EG, Matheny RJ, Relationship between infant feeding and exclusion rate from child care because of illness, J Am Diet Assoc 1993 ; 93(7) : 809-11.
6. Ajoutons que quinze mères pouvaient aller voir leur enfant sur son lieu de garde pendant la journée. L’examen des données recueillies a montré que ces enfants avaient un taux d’exclusion pour maladie plus bas que ceux que leur mère ne pouvait aller voir.
7. Sun Y et al, Breastfeeding and risk of epilepsy in childhood: a birth cohort study, J Pediatr 2011 ; 158 : 924-9.
8. Bobrow K et al, Persistent effects of women’s parity and breastfeeding histories on their body mass index: results from the Million Women Study, International Journal of Obesity 2013 ; 37 : 712–717.
9. Même si l’on entend régulièrement parler de crèches refusant le lait maternel, elles sont de plus en plus nombreuses à accueillir favorablement les enfants allaités, que ce soit en acceptant que la mère vienne allaiter à la crèche et/ou en donnant à l’enfant le lait tiré par elle. De même, beaucoup d’assistantes maternelles se laissent convaincre d’accueillir un bébé allaité et le lait qui va avec !
10. Aux États-Unis, beaucoup d’entreprises ont mis en place des programmes de soutien à l’allaitement (aménagement d’horaires et de lieux permettant de tirer son lait au travail). En France, la société Lactissima (www.lactissima.com) propose d’aider les entreprises à mettre en place des mesures destinées à favoriser l’allaitement.
11. En premier lieu la liste de discussion Lactaliste, ainsi que le forum LLL et sa partie « Travail et allaitement ». L’avantage d’Internet, c’est qu’on peut participer à une discussion tard le soir (voire depuis son bureau...), alors qu’il peut être difficile de se libérer pour une réunion (signalons néanmoins que certains groupes LLL organisent des réunions le samedi).
12. Voir par exemple dans le n° 2 d’Allaiter aujourd’hui, de janvier 1990.
13. Ce qu'on appelait auparavant la « confusion sein/tétine » (on trouve encore souvent cette expression), puis la préférence sein-tétine.
14. Whaley SE et al, Predictors of breastfeeding duration for employees of the Special Supplemental Nutrition Program for Women, Infants, and Children (WIC), J Am Diet Assoc 2002 ; 102(9) : 1290-3.
15. Voir tous les documents dans le dossier du site LLL Tirer son lait.
16. Auerbach KG, Maternal employment and breastfeeding. A study of 56 7 women’s experiences, Am J Dis Child 1984 : 138(10) ; 958-60.
17. Mirkovic KR et al, Maternity Leave Duration and Full-time/Part-time Work Status Are Associated with US Mothers’ Ability to Meet Breastfeeding Intentions, Journal of Human Lactation 2014, en ligne le 17 juillet.
18. Dans l’étude d’Auerbach, 82 % des mères interrogées disaient qu’elles le referaient, les 18 % restants disant qu’elles préfèreraient trouver une autre solution par rapport au travail (par exemple, ne reprendre que quand l’enfant serait plus grand).
Ce que dit la loi
L’article de Martine Herzog Evans « Allaiter ? Vous avez le droit ! », paru dans AA n° 67 est très complet sur le sujet des pauses d’allaitement (notamment sur le problème que rencontrent les fonctionnaires et la façon de le résoudre). Tout l’article reste valable, sauf pour les numéros d’articles du Code du travail. En effet, le Code a été « toiletté » en 2007, et il s’agit maintenant des articles L. 1225-30 à L. 1225-33 , remplaçant les anciens articles L 224-1 à L 224-5 :
Art. L 1225-30. Pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée allaitant son enfant dispose à cet effet d’une heure par jour durant les heures de travail.
Art. L 1225-31. La salariée peut allaiter son enfant dans l’établissement.
Art. L 1225-32. Tout employeur employant plus de cent salariées peut être mis en demeure d’installer dans son établissement ou à proximité des locaux dédiés à l’allaitement.
Les modalités d’application se trouvent dans les articles R. 1225-5 à R. 1225-7 et R. 4152-13 à R. 4152-28.
Les pauses peuvent être réduites à deux fois vingt minutes si l’employeur « met à la disposition des salariées, à l’intérieur ou à proximité des locaux affectés au travail, un local dédié à l’allaitement » (art. R. 1225-6).
« Local dédié à l’allaitement », tel est le nouveau nom des chambres d’allaitement. Jugées obsolètes par certains, elles étaient vouées à disparaître du Code toiletté. Mais elles sont finalement toujours là. Les caractéristiques du local (art. R. 4152-13 à R. 4152-28) sont restées les mêmes que celles déterminées en 1917, alors qu’elles auraient pu être modernisées. Par exemple, si la femme doit y tirer son lait, il serait bon qu’il dispose d’une prise électrique et d’un réfrigérateur...
Ajoutons que contrairement à la jurisprudence française en vigueur, la convention 183 de l’OIT, adoptée en 2000 (votée alors par la France, mais toujours pas ratifiée), dit que « les pauses ou la réduction journalière du temps de travail doivent être comptées comme temps de travail et rémunérées en conséquence ». Dans son rapport 2011, le Comité européen des droits sociaux relevait d’ailleurs des « non-conformités » liées à « l’absence de garantie pour les salariées françaises d’une rémunération des pauses d’allaitement ». Alors, à quand la ratification et la mise en conformité ?
À lire
Claude Didierjean-Jouveau, Petit guide de l’allaitement pour la mère qui travaille, éditions Jouvence.
Petit guide de l'allaitement pour la mère qui travaille
De plus en plus de femmes le démontrent jour après jour – il est tout à fait possible de poursuivre l’allaitement en travaillant. Ce livre, enrichi de nombreux témoignages de mères, détaille les différentes options possibles.
7,70 €
Allaiter et travailler, c'est possible !
Oui, continuer à allaiter après avoir repris le travail, c’est possible ! Et celles qui en parlent le mieux, ce sont les femmes qui l’ont fait. C’est pourquoi Allaiter aujourd’hui, la revue de La Leche League France, a, depuis ses débuts, consacré cinq numéros au sujet, riches de nombreux témoignages de mères. Des témoignages qui sont comme les perles d’un collier, celui de la solidarité entre femmes : beaucoup racontent que c’est justement parce qu’elles avaient lu des témoignages dans un précédent numéro d’Allaiter aujourd’hui qu’elles ont su qu’elles pouvaient poursuivre l’allaitement en travaillant, et comment faire pour que ça marche.
9,50 €
Véronique Darmangeat, Allaiter et reprendre le travail, éditions Chronique sociale.
Un blog : À tire d’ailes, http://www.lactissima.com/a-tire-d-ailes/
À voir
Le documentaire de Julie Daubié Travail en voie lactée est visible ICI.
Je suis maman d’un petit garçon de 4 mois et demi, et je me sentais incompris et désespérait de plus pouvoir allaiter mon fils. Étant donné que je vais bientôt reprendre le travail, ça m’a soulagé de lire cet article, me permettant de nourrir mon fils avec mon lait et de pas me sentir coupable de le sevrer, le frustré aussi. J’ai trouvé toutes les solutions à mes soucis. Je me sens mieux, sereine et prête désormais et ça m’aide a moeux vivre la reprise du travail. Merci beaucoup
Bonjour,
Merci pour vos conseils d'une grande utilité. Ma fille à 4 mois 1/2 et est allaité exclusivement au lait maternel. Je reprends le boulot la semaine prochaine mais l'adaptation avec la nounou s'est bien passée et ma lactation aussi. Même comme papa est un peu jaloux du lien apporté par l'allaitement
Mon fils refuse le biberon. En prévision de la reprise du travail... J'ai privé mon petit bout de tétées aujourd'hui sur les recommandations de mon entourage : il faut cesser de lui donner le sein pour le préparer au passage chez la nourrice. Ça m'a attristée, ça ne l'a pas rendu heureux non plus...
Et je lis ici que je peux continuer à le nourrir au sein. Youhouuuuuuuuuiiiiii ! Et qu'il y a forcément un temps d'adaptation avec la nourrice... même pour les bébés au biberon. Que le priver de sein n'est pas forcément la solution. Merciiiiiiiiiii.
On est à 6 mois d'allaitement exclusif... Et si ça dure, c'est bien grâce aux conseils glanés ici.
De mon côté je travaille dans une très grosse entreprise de jeux videos (essentiellement masculine) et à part les toilettes je ne vois pas trop où tirer mon lait. De plus j'ai 3h de trajet par jour. Je partirai à 7h45 pour revenir à 20h... À part garder une têtée le matin et le soir... Et je ne me vois pas me balader avec mon sac isotherme pesant une tonne dans un rer qui peut à tout moment rester coincé... Bref tout est relatif :/
Un bel exemple que même une grosse boite peut être sensible au sujet... il ne faut pas hésiter à être pionnière comme cela et à permettre à d autres ensuite de le faire , bravo ! De mon côté plus petite entreprise ( 45 ) mais merci au directeur de m avoir accordée cette heure d allaitement ( bien que légale ) , la réussite et le maintien d un allaitement exclusif associé à la diversification m ont aidée à mieux vivre ma reprise et m ont rendue très certainement plus sereine et épanouie au travail.... au total c est bénéf pour tout le monde, c est ça qu il faut faire comprendre !
Les débuts sont hasardeux puis on finit par se connaître son bébé, soi et sa lactation , oui c est POSSIBLE
OUI C est possible j ai repris le travail ma fille avait 4 mois
elle s est adaptée
je partais le matin apres la tetee
le midi elle buvait le lait que j avais tiré la veille
je rentrais vers 16 h30 elle prenait son gouter
et quelques tétée dans la soirée et la nuit
A 1 an elle a ete diversifiée et j ai continué l allaitement jusqu au jour de ces 4 ANS
et je ne regrette rien
grace à moi la boite dans laquelle je bosse a mis en place 2 salles pour les mamans allaitantes avec des frigos et tout le necessaire pour que les mamans puissent venir tirer leur lait (on est 2500 salariés sur le site )
et je suis fiere car ces salles sont régulièrement utilisées
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