Consulting with the bereaved mother. L Pugmire. JHL 1999 ; 15 : 49-53.
Il existe de nombreuses études sur le travail de deuil lorsqu’une mère a perdu son enfant, et sur l’aide qu’il est possible de lui apporter en la circonstance. Il existe aussi des études sur la suppression de la lactation. Mais il existe très peu d’articles sur la façon d’aider une mère allaitante à faire face aux problèmes, tant pratiques qu’émotionnels, causés par l’arrêt brutal de l’allaitement lié au décès de son enfant.
L’auteur, infirmière et consultante en lactation au sein d’un service de néonatalogie, évoque dans cet article les approches qui peuvent être utilisées pour aider la mère.
Il est important que les parents soient vus rapidement après le décès de l’enfant pour un premier entretien. De la documentation écrite devra leur être donnée pendant cette consultation, à laquelle ils pourront se référer lorsqu’ils seront chez eux ; il est en effet important de se souvenir qu’ils sont en état de choc émotionnel, et que leur capacité à intégrer les informations qui leur seront données oralement en est fortement altérée.
La plupart des adultes auront beaucoup de mal à parler avec les parents de la mort de leur enfant. Le plus souvent, ils éviteront d’aborder le sujet, ou auront un discours destiné à minimiser le sentiment de perte vécu par les parents, tout particulièrement en cas de fausse couche tardive. Il est capital de se souvenir que le deuil des parents peut être tout aussi intense pour un fœtus décédé à 20 semaines de gestation que pour un enfant de 3 ans. En conséquence, il sera nécessaire dans ce cas de parler de l’enfant comme d’une personne à part entière, voire de l’appeler par son nom si les parents l’avaient déjà choisi.
Si l’enfant est décédé en post-partum précoce, la mère peut ne pas encore avoir réalisé que son lait va monter ; expliquez-lui à quoi elle doit s’attendre, et que vous êtes là pour voir avec elle comment il est possible de l’aider. À moins d’avoir vous-même perdu un enfant, n’essayez pas de dire à la mère que vous comprenez ce qu’elle ressent.
Tenez compte du fait que les parents sont en état de choc, et qu’ils auront du mal à définir ce qu’ils ressentent, et à s’exprimer clairement ; ils pourront avoir besoin de beaucoup de temps avant de pouvoir parler, et d’arriver à comprendre les informations que vous leur donnerez. La plupart du temps, les parents se mettront à pleurer pendant l’entretien ; il est inutile de leur demander si « ça va », il est clair que non. Toute tentative pour les consoler telle que « Vous avez d’autres enfants pour vous consoler », « Vous pourrez avoir d’autres enfants », « Au moins, vous n’avez pas eu le temps de vous y attacher vraiment » ou encore « Il est heureux là où il est maintenant » (des phrases très couramment dites aux parents) sont à éviter absolument. Le mieux est d’accepter tout simplement leur chagrin, en leur disant que leur détresse est normale, qu’ils vivent une situation vraiment terrible, ou toute autre formulation leur reconnaissant le droit d’exprimer leurs sentiments. Ce type d’écoute pourra être émotionnellement difficile pour vous ; ne vous sentez pas coupable ou honteux de le montrer (y compris en pleurant avec eux) : ils vous seront reconnaissants de voir que vous partagez vraiment leur peine.
Dans d’autres circonstances, la suppression de la lactation n’a que des aspects pratiques et physiologiques. En cas de décès de l’enfant s’y ajoutera tout un aspect émotionnel qui rendra les choses beaucoup plus difficiles ; cet aspect émotionnel doit être abordé. Les parents se sentent souvent très isolés lorsqu’ils ont perdu un enfant ; ils craignent les réactions de leur entourage proche qui, très souvent, n’ose pas parler avec eux de la mort de l’enfant. Ils ont besoin qu’on leur dise que, pour mener à bien le travail de deuil, il est important qu’ils puissent parler de leur enfant aussi souvent et aussi longtemps qu’ils en auront besoin. S’ils peuvent avoir des brochures portant sur le décès d’un enfant et sur l’aide que peut apporter l’entourage aux parents, ils pourront les donner à leurs proches afin de les aider à comprendre ce dont ils ont réellement besoin.
Il peut y avoir une montée de lait dès 16 semaines de grossesse en cas de fausse couche ; le découvrir pourra être un choc majeur pour la mère, qu’elle ait choisi ou non d’allaiter, et induire chez elle des sentiments extrêmement intenses de chagrin, de colère, de frustration et de souffrance. Ces sentiments doivent impérativement être acceptés, quels qu’ils soient ; tout ce dont la mère a besoin à ce niveau est de l’information, sans aucun jugement, en fonction des craintes, souvent irrationnelles, qu’elle pourra exprimer ; elle a besoin de savoir que la sécrétion lactée va se tarir plus ou moins rapidement, que ses seins ne vont pas rester perpétuellement engorgés, qu’elle pourra allaiter un autre enfant si elle le désire… Outre la perte de son enfant, la mère doit faire face à la perte éventuelle de la relation d’allaitement à laquelle elle s’était préparée ; en reconnaissant que cela va être difficile et que cela pourra être long sur le plan pratique, vous l’aiderez. Si vous pouvez vous rendre disponible pour parler avec elle chaque fois qu’elle en aura besoin, n’hésitez pas à le lui dire ; encouragez-la à parler à son entourage et à demander du soutien et de l’écoute.
Beaucoup de mères qui ont perdu leur enfant ressentiront des « montées de lait » pendant des semaines ou des mois, auront la sensation que leur lait coule, phénomène dont elles osent rarement parler et qui s’apparente à la sensation de « membre fantôme » bien connue des amputés.
De même, la mère pourra entendre son bébé pleurer ou avoir l’impression de le tenir dans ses bras avec parfois une telle acuité qu’elle aura l’impression d’être en train de devenir folle (phénomène d’impression eidétique). Il est capital de lui dire que, bien que très difficiles à vivre, ces phénomènes sont normaux en cas de deuil, et qu’ils pourront persister pendant longtemps.
L’aspect pratique de la suppression de la lactation sera expliqué aux parents. Lorsqu’il y a eu fausse couche ou décès de l’enfant en post-partum précoce, le mieux est de ne pas exprimer de lait, tout au moins autant que faire se peut, afin de provoquer le tarissement de la sécrétion lactée. Le plus souvent, la mère souffrira d’un engorgement inconfortable pendant 3 à 4 jours (parfois jusqu’à 10 jours). Après cela, du lait pourra couler des seins pendant encore des semaines ou des mois, mais il n’y aura généralement plus d’engorgement. Pendant la période « difficile », la mère pourra porter un soutien-gorge bien ajusté jour et nuit, faire régulièrement des applications de glace pendant 10 minutes, utiliser des cataplasmes décongestionnants. Si l’engorgement devient très douloureux, la mère pourra exprimer un peu de lait pour se soulager. Une prescription d’antalgique sera utile. L’utilisation d’un médicament inhibiteur de la lactation sera à envisager au cas par cas, en fonction du désir de la mère, du moment où l’enfant est décédé, ou si les mesures précédentes ne se sont pas montrées efficaces suffisamment rapidement.
Si l’enfant décède alors que la lactation est bien établie, d’autres possibilités pourront être envisagées et discutées avec la mère. Si certaines mères souhaitent que leur sécrétion lactée se tarisse le plus vite possible, d’autres préféreront que cela se fasse lentement et graduellement, car cela leur donne le sentiment de contrôler en partie une situation par ailleurs incontrôlable. La mère pourra choisir de tirer son lait plus ou moins régulièrement, en diminuant progressivement la fréquence d’expression. Donner son lait à un lactarium pourra aider la mère à mieux vivre la mort de son enfant ; si tel est son souhait, toutes les informations nécessaires lui seront données ; il sera préférable que le lactarium soit prévenu de la situation particulière de la mère, afin qu’ils s’y adaptent éventuellement.
Dans les jours ou les semaines qui suivront le décès, il sera nécessaire de garder le contact avec les parents. N’hésitez pas à prendre l’initiative d’un contact régulier : les parents peuvent ne pas avoir l’énergie de le faire. Parfois, ils n’auront même pas l’énergie de décrocher le téléphone lorsqu’il sonnera, et aller les voir à leur domicile sera la meilleure solution. Il est préférable qu’une seule personne assure ce suivi, de façon à ce que les parents n’aient pas à investir de l’énergie dans la mise en place d’une relation avec plusieurs personnes différentes. À l’occasion de ce suivi, il est utile de poser des questions précises, comme demander à la mère de décrire à quel stade en est sa lactation, si elle souffre encore d’engorgement, ce qu’elle fait pratiquement… ; prévoyez d’avoir du temps pour parler avec elle et la laisser exprimer ses émotions autant qu’elle le souhaite ; proposez-lui de lui téléphoner ou de revenir la voir, et fixez une date et une heure précises.
Il est indiscutablement difficile émotionnellement d’aider des parents qui ont perdu un enfant ; s’impliquer personnellement pourra être lourd à assumer pour le professionnel concerné, mais sera généralement d’une aide précieuse aux parents en leur montrant que leur chagrin est réellement compris et écouté. En les aidant à traverser cette épreuve difficile entre toutes qu’est la perte d’un enfant, vous pourrez établir avec eux un lien particulier, très enrichissant pour eux comme pour vous.
C’est dure de voir que plusieurs mamans sur cette terre souffre de la perte de leur enfant, je suis une mam’ange au 5eme mois j’ai découvert que ma petite fille avait une malformation cardiaque sévère et incurable, on m’a fortement conseillé une IMG, c’etait ma toute première grossesse, le ciel est tombé sur moi, m’a vie à totalement basculé!
Quand on me l’a montré, elle avait la silhouette et les yeux de son père visage de sa mère, toute mignonne, un vrai bébé ange ?,
Les funérailles étaient dure à supporter, je garde en ma mémoire gravée son beau visage endormi, j’ai du mal à surmonter cela, au point que je parle toute seule des fois en pensant qu’elle m’écoute, j’ai la montée de lait qui me rattache toujours à elle, j’ai du mal à tourner la page et continuer ma vie normalement, je souhaite que dieu m’em Vers elle car elle me manque terriblement, je n’ai pas pu profiter de ma fille...
Témoignage d’une mam’ange en deuil
Huit mois dans mon ventre.
Combien de jours au paradis? On ne sais pas car la date est impossible de déterminer.
Deux jours depuis mon magnifique accouchement.
L'amour que j'ai ressenti lorsqu'elle était dans mes bras est incomparable à d'autres actes d'amour.
Mon lait arrive car mes seins sont gonflés et dur. Demain j'appelle le lactarium pour mettre en place le collecte de mon lait.
Ceci pour deux raisons:
1) pour aider les autres bébés. Quelque chose de positive après un événement si tragique.
2) c'est la continuation/le prolongement de ma grossesse que je ne veux pas voir terminer.
Je souhaite seulement que d'autres mamans puissent faire pareil.
C'est très dur pour moi et mon épouse, nous ne savons pas comment l'exprimer, nous sommes encore des mineurs entre 18 et 20 ans d'âge, je me demande pourquoi Dieu nous a permis qu'on a arrive jusque là, et en fin de compte il ne nous donne pas d'enfants, c'est injuste
Voilà moi même j'ai perdu mon bébé, un bébé qui était "voulu" quand j'ai appris la nouvelle 2 semaine après mon bébé n'était plus là, et personne c'est... Je met ma propre expérience que perdre un enfant est très dur et pas pouvoir en parler, peur d'avoir honte, d'avoir fait quelque chose de mal... à cette heure, si j'aurais était enceinte de 6 mois, le papa l'aurait pas assumé... Il me l'a demandé, mais en a fait un à une autre .. Un petit bout de moi et lui est parti au ciel, et j'aurais pu connaître ce que c'est d'avoir le sentiment d'être maman, mais dieu me l'a enlevé
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