Anne (allaiter un bébé souffrant de RGO et d'allergies)

Notre fille est née à terme, en bonne santé et a été allaitée dès 3 heures après sa naissance.
Dès le début, elle ne voulait dormir que sur moi, régurgitait et avait du mal à sortir ses rots. La sage-femme, devant ça, me dit que ce n'est rien, et de la tenir à la verticale de longs moments après la tétée (vive le portage).
À 3 semaines, le médecin diagnostiquera un RGO. Elle a commencé à vomir une fois par jour (vomir = liquide qui sort en jet, par la bouche et le nez), puis 2 fois, 3 fois, jusque 6 fois lors de ses 6 semaines. C'était du lait caillé, qui sentait de plus en plus fort l'acide.
La nuit, beaucoup de réveils, au mieux toutes les heures, au pire toutes les 20 minutes, toujours en pleurant très fort et ne se calmant qu'au sein.
J'ai découvert à ce moment-là un forum de soutien aux parents d'enfants ayant un RGO et/ou des allergies, un vrai "bonheur" de ne plus se sentir seuls et isolés, de savoir que non, ce ne sont pas de "petites régurgitations" ou juste un "problème de lessive" d'une maman faignante qui doit changer son bébé entre 4 et 6 fois par jour.
Je découvre également qu'un régime d'éviction des protéines de lait de vache peut aider, je commence tout de suite ! Nous voyons un léger mieux, les vomissements redescendent à 3 par jour. Noël arrive, avec ses bûches, chocolats, et toute la famille qui nous dit que "cet enfant va bien, elle n'a pas l'air malade du tout", je craque et remange de tout...
À notre retour à la maison, début du couchage à 60° dans son lit : première nuit de bébé à 2 mois ! Mais les vomis continuent la journée, avec maintenant pâleurs, yeux exorbités, et soulagement après les vomis, ce sont des malaises.
Jusque-là, nous allions chez le médecin homéopathe toutes les semaines, nous en revenions avec de l'homéopathie, sans aucun effet. Je lui demande à ce moment de tout faire pour VRAIMENT la soulager. Il décide de lui donner un "inhibiteur de la pompe à protons" .
Parallèlement à ceci, nous allons chez une ostéopathe, qui "remet en place", mais me dit que si elle vomit, c'est à cause de mon stress (pour la peine, le dernier vomi de ma fille aura été pour son cabinet !!!!). À partir de là, fini le RGO ; enfin, c'est ce que l'on a cru, car il s'est transformé en RGO interne (ça remonte jusque dans la bouche, et ça redescend, brûlant 2 fois le conduit).
Tout va bien aller jusqu'à ce qu'on la retrouve assise sur son plan incliné vers 4 mois ½. Nous sommes obligés de réduire l'inclinaison pour éviter la chute. Et c'est le retour en enfer pour nous trois, avec des réveils très très fréquents. Je décide pour ses 7 mois ½ de retenter un régime d'éviction, mais cette fois-ci en enlevant les produits à base de lait de vache, brebis et chèvre. Et là, miracle ! On découvre un bébé souriant, heureux, qui dort un peu mieux.
Rechute deux mois plus tard (9 mois), j'avais remplacé les produits laitiers par le soja... Donc, j'arrête ça aussi. Rechute deux mois plus tard (11 mois), nous rencontrons un gastroenterologue qui nous suggère d'enlever le gluten de notre alimentation (RGO, nuits difficiles et surtout stagnation de la courbe de poids).
Nous arrêtons le médicament qu'elle prend depuis quasiment un an (nous nous apercevons qu'il n'y a plus aucune différence avec ou sans, depuis les évictions).
À 18 mois, nous passons à un régime sans gluten strict, sans plus aucune trace (cachées sous des noms barbares comme "dextrose, glucose, extraits végétaux" et bien d'autres), et ouf ! Les réveils la nuit descendent à quatre ! Et juste une tétée, et hop, elle se rendort sans pleurer ! On peut enfin souffler ! On découvrira plus tard aussi une allergie au nickel (que l'on retrouve dans les aliments complets, les poires, épinards, cacao, et tout ce qui est cuit dans un récipient contenant un peu de nickel) et aussi une allergie aux fruits à coque qui lui provoque des troubles respiratoires. Les symptômes de ses allergies/intolérances ont mué avec le temps ; de RGO, c'est passé à des soucis digestifs et respiratoires...
Elle a maintenant 5 ans ½, et heureusement, les multiples évictions font qu'elle est en bonne santé aujourd’hui ! Je n'imagine pas comment nous aurions fait sans la tétée magique, cette tétée qui l'a apaisée, et soulagée probablement à chaque remontée douloureuse. Cette tétée qui l'a faite grandir aussi malgré tout. Nous avons aussi eu la chance de trouver deux médecins très ouverts et à l'écoute, et un forum avec des mamans adorables qui m'ont écoutée jour et nuit !