Un bébé au sein, qui prend le lait prévu pour lui par la Nature de la façon prévue par la Nature, quoi de plus simple et évident dans l'immense majorité des cas ? Malheureusement, et ce pour des raisons très variées, cette adéquation entre le produit (le lait maternel) et le processus (la tétée au sein) n'existe pas toujours (...) De nos jours, les bienfaits de l'alimentation au lait de femme étant de plus en plus évidents, les mères qui, selon la formule consacrée, « ne peuvent ou ne veulent pas allaiter », que la raison vienne d'elles ou du bébé, sont de plus en plus tentées de faire bénéficier leur enfant d'au moins un des aspects de l'allaitement : soit le lait, soit la succion et le contact du sein.
On trouve donc des femmes qui « tire-allaitent », c 'est-à-dire tirent leur lait, parfois pendant des mois, pour le donner à leur bébé au biberon ou par un autre moyen. On en trouve d'autres qui donnent le sein avec un DAL (dispositif d'aide à la lactation) rempli soit de leur lait tiré, soit d'un lait industriel.
Extrait de l'édito de Allaiter aujourd'hui n° 66.
Consulter également le dossier Tirer son lait
Documentation LLL
Allaiter Aujourd'hui
Dossiers de l'allaitement
- DA n° 66 - Cas clinique : Quand la mise au sein n’est pas possible : le tire-lait, une alternative à apprivoiser
- DA n° 59 - Comment uiliser le biberon
- DA n° 52 - Utilisation d'un biberon en cas de problème d'allaitement
- DA n° 55 - La mère qui donne son lait autrement qu'au sein
Autres textes LLL
Question/réponse
Q – Mon enfant a besoin de compléments, et je souhaite les donner avec un DAL maison. Je voudrais connaitre les références des sondes à acheter à l’unité en pharmacie.
R – Il existe plusieurs marques, il faut une sonde à usage gastrique, charrière 5 pour le lait humain, 6 pour le lait industriel. Le plus difficile sera d’en acheter quelques unités et non une boite de 100 unités. Elles s’achètent avec ou sans ordonnance. Si ordonnance, l’établir au nom de l’enfant Nous pouvons citer par exemple la sonde de nutrition entérale Vygon charrière 5 - Code ACL 715 7348 (pour le lait maternel) et la sonde de nutrition entérale Vygon Charrière 6 – Code ACL 628 1365 ( pour le lait industriel).
Visuel de La Ligue La Leche, Québec, sur les alternatives au biberon
Poster de La Leche League International sur l'alimentation au gobelet
Autre document
- Protocole de l'Academy of Breastfeeding Medicine n° 12 - Transition entre le service de maternité et le retour au domicile pour le prématuré allaité/nourri au lait maternel
Vidéos
- Vidéos montrant comment donner son lait au doigt, à la cuillère ou au gobelet
Témoignages
Claire : Allaiter au tire-lait n’est pas la chose la plus facile à faire : il faut beaucoup de temps… et ne pas avoir trop de comptes à rendre à un mari, car il ne reste pas de temps libre pour la mère elle-même, et donc pour personne d’autre non plus.
Un petit bébé boit une douzaine de fois par jour et nuit. Et comme, au départ, on peut passer à chaque fois une demi-heure à tirer le lait et une demi-heure à le donner, il reste à peine le temps de laver tire-lait et biberons et de changer le bébé. Alors tout le reste (faire les courses, préparer à manger, faire le ménage…) passe à l’as.
Je vis seule, ce qui est à la fois un atout et une difficulté supplémentaire.
J’aurais certainement pu mieux me débrouiller si j’avais connu LLL il y a dix-sept ans, pour mon premier enfant. Mais j’étais mal et pas entourée.
J’ai allaité mon premier enfant pendant deux mois et demi, un mois environ le deuxième, et dix mois et demi, au tire-lait exclusivement, le troisième.
Je voulais y arriver, car c’est naturel et ça ne semble poser aucun problème à celles qui y arrivent (ma mère par exemple, mais il n’y a aucune communication dans ma famille). Je trouve que l’allaitement maternel devrait être inclus dans les cours sur la sexualité, au planning familial, etc. À 20 ans, je croyais que la poitrine était un pur ornement féminin. Avant d’avoir mes enfants, je n’avais vu un bébé qu’une seule fois, en le tenant nu sur mes genoux, et je n’avais vu allaiter qu’une seule fois, à la sortie d’une piscine.
Le pire a été pour mon deuxième enfant : je l’aurais jeté à l’autre bout de la pièce tellement c’était intolérable. Pour ma troisième, je m’étais préparée, en cherchant appui auprès de LLL. Je suis très naturelle et opposée à ce qui n’est pas naturel, et je ne comprends pas pourquoi je n’y arrive pas. Mais cette fois aussi, j’ai trop souffert. Et alors que je souffrais moins d’allaiter en marchant, on m’en a empêchée à la maternité en me disant que ça faisait plus mal… Au bout de quatre jours à l’hôpital, il fallait que je passe au biberon. Et une fois au biberon, mon bébé n’a jamais voulu reprendre le sein (mais elle aime bien s’endormir contre moi, cachée sous mes T-shirts).
Je ne dois pas être faite pour avoir des enfants, encore moins pour les allaiter… Je dois dire que chez moi, la poitrine est une zone « coincée ». J’ai toujours trouvé que je n’en avais pas assez et toujours cru que ça ne servait à rien. Et j’ai grandi dans un environnement sans chaleur, sans proximité, un peu stérile.
L’avantage du tire-lait est de moins souffrir, l’inconvénient, c’est pour les déplacements. Difficile de faire des biberons d’avance. Et au début, on ne sait pas que le lait conservé peut prendre une odeur de savon sans pour autant incommoder le bébé… et on jette tout.
Un autre inconvénient : donner le biberon et tenir l’enfant, cela mobilise les deux mains, alors que lorsqu’on donne le sein, on garde une main libre…
Je ne ressors pas comblée de cette expérience : c’est de la cuisine. Mon troisième enfant s’est sevrée plus difficilement, il m’a fallu du temps pour trouver la nourriture ad hoc ensuite.
Je terminerai en disant que je présentais tous les signes de la candidose, mais le médecin m’a affirmé que mes douleurs ne venaient pas de là, que mon bébé tétait mal. J’aurais eu trois bébés qui tètent mal ?
Magalie : J’ai accouché de ma petite Marion le 29/09/06 à 6 h 30 du matin. « Petite » est l’adjectif qui convient : je l’utilise affectueusement et il est même approprié au premier degré puisque, bien que née à terme, elle mesurait 46 cm et pesait 2 kg 700. L’accouchement, malgré l’absence de péridurale (par choix personnel), s’est bien passé (voie basse, pas de ventouse ni de forceps). Je m’y étais préparée avec assiduité lors des cours de préparation.
Je désirais également l’allaiter plus que tout, convaincue des bienfaits que procurerait le lait maternel à ma fille. Tout comme pour l’accouchement, je m’y étais préparée : position au sein, coussin d’allaitement, massage du mamelon avec une brosse à dents souple, application d’huile d’amande douce pour nourrir mes seins… J’imaginais Marion, à peine née, ramper en cherchant mon sein et le téter goulûment…
Dès que Marion est née, on me l’a posée, conformément à ma demande, contre moi, en peau à peau. Émerveillée, je la regardais chercher le sein frénétiquement. Je l’ai aidée à le trouver, mais elle a simplement sucé le mamelon et a préféré se reporter sur ses doigts (en les essayant les uns après les autres) ! Je ne me suis pas inquiétée, je me suis dit qu’elle était fatiguée après la descente sportive qu’elle venait de vivre et que ce n’était que partie remise !
Marion dormait beaucoup et ne réclamait à manger que toutes les cinq heures. Le premier et le deuxième jour, à chaque tétée, Marion ne parvenait pas à prendre une grande partie de l’aréole, même lorsque je pinçais mon sein entre deux doigts, et malgré l’aide des puéricultrices. Je m’étais préparée au fait que, peut-être, je ne saurais pas l’allaiter pour diverses raisons, mais jamais je n’avais pensé que ma fille ne sache pas téter. J’étais déstabilisée. Une puéricultrice m’a conseillé d’acheter des bouts de seins en silicone, ce que nous avons fait. Effectivement, grâce aux téterelles, Marion mangeait enfin et reprenait du poids…
Puis je me suis inquiétée : comment saurait-elle prendre le sein sans téterelle si l’on ne prenait pas la peine de lui apprendre ? Une puéricultrice m’a alors soutenue dans ce souhait et, après avoir tiré un peu de colostrum, je lui ai donné à la seringue. À la tétée suivante, c’était formidable : Marion a su prendre le sein et a tété sans téterelle ! Quelle victoire !
Le troisième jour, Marion avait repris son poids de naissance et je suis sortie de la maternité à J5. La mise au sein était toujours laborieuse, mais on y arrivait… Puis, dès le deuxième jour à la maison, soit une semaine après la naissance, des crevasses sont apparues ainsi que la douleur. J’avais des suées lors de la mise au sein et la douleur m’irradiait jusque dans l’omoplate… Je mettais de la crème Lansinoh® après chaque tétée. Une croûte s’est formée au niveau de mes crevasses.
Après une semaine, une masse dure et douloureuse est apparue. J’ai demandé une consultation en allaitement dans ma maternité. J’avais besoin d’aide. Le diagnostic de mastite a été posé et un tire-lait double pompage m’a été prescrit – le traitement d’une mastite ou d’une lymphangite repose en effet sur un drainage efficace du sein.
Après avoir vérifié la position au sein, les médecins m’ont rassurée : les crevasses allaient cicatriser rapidement. J’ai donc continué à allaiter Marion au sein, et je tirais également mon lait pour bien drainer le canal bouché. La mastite a rapidement disparu. Mais deux semaines après, les crevasses étaient toujours là, et la douleur de plus en plus vive. J’appréhendais même le réveil de ma fille et stressait en voyant l’heure de la prochaine tétée arriver.
Je me suis alors décidée à appeler LLL. L’animatrice au téléphone s’est étonnée du temps de cicatrisation. Des crevasses guérissent normalement en quelques jours. Selon elle, Marion les entretenait. Elle m’orienta alors vers une animatrice expérimentée de ma région pour revoir ma position d’allaitement. Au téléphone, celle-ci me conseilla d’essayer la position de la madone inversée. Après un essai, Marion m’avait fait une nouvelle crevasse. J’ai craqué, je ne savais plus quoi faire, je souffrais le martyre… Je n’avais même plus envie de m’occuper de ma fille. Désespérée, j’ai pris rendez-vous deux jours plus tard avec l’animatrice, dans la PMI où elle travaille en tant que puéricultrice IBCLC, pour m’aider à la mise au sein. En attendant, je nourrissais Marion sur le sein le moins abîmé, et je tirais le deuxième. La mise au sein était un véritable supplice.
Arriva enfin le jour de ma rencontre avec l’animatrice. Constatant l’importance des lésions et voyant que je reculais au fur et à mesure que l’on s’approchait de moi, l’animatrice renonça à la mise au sein. Elle me proposa, avec le médecin de la PMI, d’appliquer du violet de gentiane à 1 % une fois par jour au coucher, et du Mycolog® après chaque tétée afin d’éviter une surinfection. Nous avons également convenu de faire du tire-allaitement pendant une semaine pour que mes lésions cicatrisent, et de retenter une mise au sein la semaine suivante. La semaine suivante, soit à J27, alors qu’il n’y avait plus de tétées directement au sein, les crevasses n’avaient toujours pas cicatrisé ; elles étaient colorées en vert foncé par le violet de gentiane et la crème. Il semblait y avoir un dépôt de fibrine dans le fond de la crevasse empêchant toute cicatrisation.
Une consultation avec une dermatologue « amie de l’allaitement » fut prise. La consultation – sans toutefois m'avoir apporté de diagnostic précis – m'a en tout cas encouragée à « y croire », et c'est en m'affranchissant de tous les traitements que cela s'est amélioré et m'a permis de poursuivre... Très, très lentement, mes crevasses ont cicatrisé. Elles ont ainsi mis plus de douze semaines à guérir sans mise au sein… (Ndlr : quinze jours après l’écriture de ce texte, la crevasse du mamelon gauche n’était toujours pas totalement cicatrisée).
Jusqu’alors, dès que Marion prenait un biberon, je retirais mon lait. Mais Marion réclamait jusqu’à douze fois par jour... Je passais une heure à lui donner le biberon et la changer, puis une demi-heure à tirer mon lait. Je ne dormais plus… Le papa de Marion donna alors le biberon à Marion pendant que je tirais mon lait. J’étais moins fatiguée, mais je passais peu de temps avec ma fille et cela me rendait malheureuse. J’ai alors demandé à l’animatrice si je pouvais diminuer la fréquence des tirages de lait. Je suis alors passée de 12 à 8, puis 7, puis 6 et enfin 5 fois par jour.
À plusieurs reprises, j’ai refait des lymphangites mais, malgré la douleur, je n’ai pas ré-augmenté le nombre de tirages journaliers. La première fois que j’ai essayé de tenir la nuit sans tirer mon lait, mon coussinet d’allaitement était rempli de pus le lendemain matin, et je me suis aperçu qu’une masse dure et douloureuse s’était formée. J’ai jeté le lait que j’ai tiré ce matin-là et, sans augmenter la fréquence des tirages, j’ai complètement vidé mes seins à chaque fois. Le lendemain, tout était rentré dans l’ordre, à mon grand soulagement. À présent, je tire, en cinq fois, environ 900 ml par jour grâce aux stimulations intenses des premières semaines et je peux enfin repasser du temps avec ma petite puce.
J’essaierai peut-être de remettre Marion au sein, dans un premier temps avec des téterelles, car j’appréhende beaucoup l’apparition de nouvelles crevasses. Dans tous les cas, elle continuera à être nourrie exclusivement avec mon lait, que ce soit au biberon ou au sein, aussi longtemps qu’elle en aura besoin. Je suis passée par des moments de doute, et même de détresse, mais j’ai tenu bon. Aujourd’hui, je suis récompensée de mes efforts : même au biberon, je suis une maman qui allaite. Ma petite puce pousse comme une fleur… Mon histoire d’allaitement m’a également beaucoup apporté et m’a « nourrie » intérieurement. J’ai rencontré des personnes formidables qui m’ont encouragée, stimulée, réconfortée ; elles se reconnaîtront… Je leur dis merci : mon allaitement a réussi grâce à toutes ces mains tendues. À présent, je tends les miennes à toutes les autres mamans qui le voudront…
Ndlr : Magalie a tire-allaité Marion environ 18 mois . Depuis, elle a eu deux autres enfants allaités au sein de longs mois.
Marie : Avant d’être enceinte de mon premier enfant, je savais déjà que je voulais donner mon lait à mes enfants. Cependant, je n’avais jamais imaginé que pour le faire, il faudrait que je l’exprime au tire-lait.
La naissance de ma première fille, Alexandra, a été très difficile. Étant en hémorragie, j’ai dû subir une césarienne d’urgence. Je n’ai pas pu voir ma fille avant plusieurs heures et je n’ai donc pas eu la chance de la mettre au sein tout de suite. Quand il a été possible de la tenir pour la première fois, elle avait déjà eu plusieurs biberons de complément et une sucette. La mise au sein a été difficile, voire impossible. En fait, elle n’a jamais voulu prendre mon sein malgré de nombreuses tentatives.
Pendant quelques jours, j’ai essayé en vain de tirer mon lait avec un tire-lait manuel à cylindre pour le lui donner à la seringue, mais la montée de lait ne venait pas. Alexandra s’est vite déshydratée et on m’a fait comprendre que je devais lui donner des compléments. Ce que j’ai fait pour quelques boires. C’est à ce moment qu’ont commencé les coliques et les régurgitations gastro-œsophagiennes causées par une allergie aux protéines de lait de vache. Je ne savais plus quoi faire. C’est alors qu’une infirmière de la pouponnière m’a apporté un tire-lait électrique Elite d’Ameda. Elle m’a expliqué le fonctionnement du tire-lait et la technique d’extraction au tire-lait électrique. En quelques jours à peine, en tirant mon lait toutes les deux ou trois heures, j’ai réussi à amorcer ma montée de lait. Et moins de deux semaines plus tard, à l’aide d’un tire-lait identique mais de location, je pouvais facilement tirer un bon litre et demi par jour.
Entre-temps, pendant un mois, j’ai tenté à plusieurs reprises de la remettre au sein, mais en vain. Alors, j’ai décidé de l’allaiter exclusivement au tire-lait et j’ai fait l’acquisition d’un tire-lait électrique personnel Purely Yours d’Ameda. Je me souviens qu’à cette époque, j’ai testé plusieurs autres tire-lait tels l’Ameda à une main et le MiniElectric de Medela. Ceux-ci m’étaient très utiles pour exprimer mon lait lors de mon retour au laboratoire où je terminais ma maîtrise en biologie moléculaire. Je profitais des périodes d’attente durant mes expériences pour aller tirer du lait que je conservais dans le réfrigérateur de la salle à manger des étudiants.
Pour cet allaitement, j’ai également dû suivre un régime d'éviction pour les protéines bovines et de soja, car Alexandra y était allergique. Au bout de cinq mois d’allaitement au tire-lait, découragée par le régime d'éviction, débutant une nouvelle grossesse (qui s’est terminée par une fausse couche) et subissant une énorme baisse de production de lait, j’ai cessé de tirer mon lait. Ce fut la pire décision que j’ai prise, car a débuté alors le refus de boire de ma fille et la valse des changements de lait hydrolysé, ma fille réagissant à chaque fois au nouvel hydrolysat de caséine.
Un an après l’arrêt de mon premier « tire-allaitement », je suis devenue enceinte de ma deuxième fille, Mylène. À ce moment, j’étais très convaincue de mon désir de l’allaiter. Voulant éviter les problèmes rencontrés avec ma première fille, j’ai débuté, durant la grossesse, un régime d'éviction pour les allergènes les plus courants et je me suis mise à me renseigner sur les bonnes techniques d’allaitement. J’ai également élaboré un projet de naissance pour m’assurer que mon bébé ne recevrait pas en mon absence un biberon de complément (car je devais subir une césarienne programmée).
Muni d’une tasse Ameda, d’un dispositif d’aide à la lactation (DAL) et d’un hydrolysat de caséine au cas où ma fille devrait recevoir un complément (il y avait un risque d’hypoglycémie à la naissance, car je souffrais de diabète gestationnel insulinodépendant), mon mari a pris soin de notre fille alors que je devais rester quelques heures en salle de réveil. Quand j’ai pu la prendre dans mes bras, j’ai tenté de la mettre au sein. Contrairement à sa grande sœur, elle a voulu le prendre immédiatement. Cependant, elle semblait avoir de la difficulté à téter et mon mamelon était trop gros pour qu’elle puisse bien le saisir. Après plusieurs tentatives de mise au sein, un début d’infection (mastite et candidose) et une montée de lait qui ne venait toujours pas, j’ai tenté l’allaitement à l’aide de mon tire-lait électrique et de mon DAL. J’ai alors réussi à amorcer ma production de lait au bout de quelques jours, pour obtenir une production de deux litres par jour en moins de deux semaines. J’ai tenté cet allaitement au DAL pendant bien deux mois. Par la suite, voyant peu de résultats, j’ai décidé de tirer mon lait et de le donner exclusivement au biberon. J’avais tellement de lait que celui-ci s’accumulait dans le congélateur et je ne savais plus trop quoi en faire. C’est à ce moment que j’ai découvert la Lactaliste en fréquentant des forums d’entraide à l’allaitement, alors que je cherchais à savoir s’il était possible de donner ce surplus de lait à mon aînée qui, à 2 ans 1⁄2, était encore allergique au lait de vache. Aux 3 mois de Mylène, je ne tirais plus mon lait uniquement pour elle mais pour mes deux filles. C’est à ce deuxième « tire-allaitement » que j’ai eu le plus de plaisir à tirer mon lait, bien qu’il ait été contraignant à cause du régime d’éviction sévère, du nettoyage des biberons, tétines et pièces de tire-lait. J’y ai appris plusieurs trucs à propos de la technique d’extraction au tire-lait et j’ai découvert plusieurs bienfaits du lait maternel (traitement de la conjonctivite, amélioration de la santé d’Alexandra, absence de coliques chez Mylène, économie d’argent, etc.). Comme je pouvais tirer beaucoup de lait (deux litres en seulement trois séances de tire-lait par jour) et qu’il m’en restait encore après en avoir donné à mes deux filles, je me suis mise à élaborer plein de recettes contenant du lait maternel (pouding, béchamel, etc.) que je m’empressais d’aller échanger avec d’autres mamans sur le web. Ce deuxième « tire-allaitement » a pris fin brusquement au onzième mois de Mylène, car j’étais enceinte de mon troisième enfant et mon lait commençait à se tarir très rapidement.
Pour mon troisième allaitement, j’ai pris les mêmes précautions qu’à mon deuxième allaitement, mais malheureusement, j’ai vécu à nouveau les mêmes difficultés, et pire encore. J’ai donc décidé de tirer mon lait à nouveau et de le donner au biberon. Ce qui n’a pas été facile au début, car Nicholas n’arrivait pas à bien prendre les tétines de biberon et j’ai dû utiliser les biberons Haberman de Medela. Je ne tire plus autant de lait maintenant qu’à mon deuxième « tire-allaitement », mais je réussis quand même à donner mon lait à Nicholas ainsi qu’à sa sœur Mylène qui n’a que 17 mois de plus, et même à faire quelques recettes.
Ça peut sembler contraignant de tirer son lait, surtout lorsqu’on est à l’extérieur, mais il n’en est rien. Il existe tellement de « gadgets » et d’accessoires permettant de tirer son lait dans des situations aussi particulières qu’en camping ou sur la plage ! Quand je sais que je dois sortir pour quelques heures seulement, je tire mon lait avant de partir, et il se garde facilement un bon quatre heures à température ambiante. Quand je sors plus longtemps, j’emporte soit un tire-lait manuel ou à pile, soit simplement un sac isotherme permettant de conserver mon lait au frais et un chauffe-biberon avec prise pour allume-cigare.
J’aurais bien aimé allaiter directement au sein, c’est indéniable. Par contre, je trouve que l’allaitement au tire-lait est une très bonne alternative quand il n’est pas possible de le faire au sein. On conserve tous les avantages « biologiques » et les bienfaits du lait maternel et c’est plus économique que les laits industriels, même si on doit investir au départ dans le matériel.
Je souhaite « tire-allaiter » encore bien des mois.
Pour poser une question, n'utilisez pas l'espace "Commentaires" ci-dessous, envoyez un mail à la boîte contact. Merci