Dans l'ensemble, il n'est pas du tout nécessaire de "manger pour deux" pendant la grossesse et l'allaitement. Une augmentation modérée de la ration alimentaire est tout à fait suffisante.
Et l'alimentation qui est bonne pour la femme enceinte et allaitante est exactement la même que celle qui est bonne pour tout le monde : variée, équilibrée, composée d'aliments aussi naturels que possible.
Documentation LLL
Allaiter Aujourd'hui
• AA n° 113 - Se nourrir quand on allaite
• AA n° 113 - Brèves sur l'alimentation de la mère qui allaite
• AA n° 64 - Quelques interrogations récentes
• AA n° 55 - Le point sur… régime et allaitement
• AA n° 49 - Le casse-tête de l'allergie
Dossiers de l'allaitement
• DA n° 173 - Mouvements anormaux chez 13 enfants allaités souffrant de carence en vitamine B12
• DA n° 163 - Sévères troubles neurologiques en rapport avec une carence en vitamine B12 chez un enfant allaité
• DA n° 58 - Zoom : Allaitement et végétalisme
• DA n° 67 - Dossier : Implications de l'alimentation maternelle
Autres textes
• Carence en vitamine B12 chez un enfant allaité
• Études sur allaitement et jeûne pendant le Ramadan
Questions/Réponses
Q : À la maternité, on m'a prescrit du calcium à prendre tous les matins jusqu'à la fin de l'allaitement. Je voulais savoir si c'était vraiment indispensable à mon lait ? Est-ce que ma fille manquera de calcium si j'arrête d'en prendre ?
R de Julie, animatrice LLL France : Il a été mis en évidence, sur des études, que la densité des os de la mère qui allaite est plus basse, pendant l’allaitement, que chez la mère qui n’allaite pas. C’est pourquoi certaines mamans allaitantes se voient prescrire du calcium en sortie de maternité, sur la supposition que cela va aider à "compenser" la perte osseuse. Ce traitement n’est donc pas prescrit pour que le lait maternel soit suffisamment riche en calcium (ce sera toujours le cas !), mais pour que la maman n’en manque pas. Cependant, non seulement cette supplémentation ne change rien (les chiffres de densité osseuse restent un peu plus bas, pendant l’allaitement, même si la maman prend un supplément de calcium), mais on sait aujourd’hui que ces chiffres s’inversent après la fin de l’allaitement, la densité osseuse revenant à l’identique que l’on ait allaité ou non. Par la suite, les études montrent même un moindre risque d’ostéoporose, après la ménopause, chez une femme qui a allaité ses enfants ! En conséquence, il n’y a aucun intérêt à prendre un supplément de calcium pour une mère allaitante, par ailleurs en bonne santé et dont l’alimentation est variée et équilibrée.
Q : Si une mère mange de manière déséquilibrée, son lait peut-il avoir une composition déséquilibrée ?
R de F. Railhet, éditrice des Dossiers de l'allaitement : Oui et non.
Oui, l'alimentation maternelle a un impact sur la composition de son lait, pas mal de choses restant encore inconnues sur le sujet. Mais de plus en plus d'études sont faites, avec pour objectif "d'optimiser" le lait maternel, tout au moins dans certains cas.
Les graisses du lait maternel sont le macronutriment le plus influencé par l'alimentation maternelle. Le lactose et les protéines sont peu influencés. Certains micronutriments et certaines vitamines (fer, magnésium, calcium...) ont un taux lacté qui n'est pas influencé par l'alimentation maternelle, mais ce n'est pas le cas pour tous (vitamines A, D et E par exemple, iode...). On peut donc, en jouant sur l'alimentation maternelle, ou en supplémentant la mère, avoir un impact sur la composition de son lait.
L'alimentation maternelle a également un impact sur son microbiote intestinal (qui sera transmis à l'enfant au moins au moment de la naissance) et sur son microbiote lacté, qui participera au microbiote infantile via l'allaitement, et des études sont menées pour voir comment, via une supplémentation maternelle (ou une modification de son alimentation), on peut modifier le microbiote maternel et influencer le microbiote infantile.
R de Marie Courdent, animatrice LLLF (d'après Allen JC et al., Studies in human lactation : milk composition and daily secretion rates of macronutrients in the first year of lactation, Am J Clin Nutr 1991 ; 54 : 69-80. . Et :Allen LH., B vitamins in breast milk : relative importance of maternal status and intake, and effects on infant status and function, Adv Nutr 2012 ; 3 : 362-9) :
Q : Est-il juste de dire que que le corps fait passer en priorité le bébé, que le lait est donc toujours un aliment équilibré sauf dans de rares cas (carences en B12...) ?
R de F. Railhet, éditrice des Dossiers de l'allaitement : C'est effectivement en gros le cas. Le lait maternel est quasiment toujours nettement meilleur pour le bébé que les laits industriels. Sauf en cas de carence en quelque chose dont le passage dans le lait dépend du statut maternel. Mais c'est vrai qu'on s'intéresse de plus en plus aux monbreux critères qui peuvent influencer la composition du lait maternel, même si ça reste dans les limites de la normale. À noter que ces variations fonction par exemple de l'environnement pourront être adaptées au bébé qui vit dans le même environnement. L'essentiel de la dynamique de la composition du lait chez une mère donnée pour un bébé donné reste encore inconnu. Et très difficile à étudier en raison de la complexité des facteurs en cause (ce qu'on appelle l'exposome, l'ensemble des centaines de facteurs environnementaux, et qui commence depuis peu à être exploré).
Q – J'ai pris 20 kg pendant ma grossesse. Ma fille a aujourd'hui 8 mois, j'ai perdu tous mes kilos, mais maintenant je suis très, très mince. Je pèse 55 kg pour 166 cm. Avant ma grossesse je pesais 60 kg. Je mange beaucoup, mais je perds toujours un peu de poids. Ma fille mange beaucoup, et je produis du lait autant qu'elle le désire. Y a-t-il un réel risque de manquer de lait si mon IMC diminue encore ?
R d'Anne Catteau, animatrice LLLF – Pour mes aînés, je suis repassée très vite en dessous de mon poids d'avant-grossesse, alors que j'ai toujours eu un bon coup de fourchette. Mes bébés étaient plutôt dodus, et je n'avais aucune crainte qu'ils manquent de lait.
Le plus difficile, c'était le regard, et les réflexions des gens "il te bouffe"...
Pour ma part, c'est un acupuncteur qui m'a aidée pour régler le métabolisme : "C'est comme le réglage de la chaudière, pour vous il faut beaucoup de carburant pour peu de résultats."
Pour Joëlle (ancienne animatrice LLLF à Tokyo), c'est prendre de nombreux en-cas caloriques qui a reboosté son énergie.
R de Kay Denney, animatrice LLLF – Ce que j'ai constaté en tout cas, c'est que les fluctuations de mon poids ne correspondent que trop rarement avec d'éventuels changements de quantité ou de qualité de mon assiette...
R de Noëlie Haran, animatrice LLLF – Un seul bébé à 33 ans, et une perte de poids à me faire peur devant le miroir le lendemain de l'accouchement.
J'ai perdu 5 kg les trois premiers mois de grossesse avec les vomissements. Sur toute la grossesse, j'ai pris 9 kg (14 si les 5 étaient restés)
C'était intriguant pour moi, mais sans inquiétude du fait de mon bon coup de fourchette.
Intriguant oui, puisque jusqu'à ma grossesse, j'avais toujours eu tendance à avoir du mal à perdre ou de la facilité à prendre.
Je fais 1,68 m et j'oscille entre 58 et 60 kg. À 20 ans, il m'est arrivé de peser 70 kg.
Même après l'allaitement, je suis restée "menue", même avec un bon coup de fourchette.
R d'Ophélie de Solages, animatrice LLLF – C'est une question qui me parle, car j'ai eu cette problématique avec mes premiers allaitements. Il a fallu passer le cap des 30 ans pour me voir perdre mes kilos de grossesse de manière convenable et non excessive avec un IMC en dessous.
En fait, jusqu'au 3ème bébé, je perdais TROP de poids ! J'étais en dessous de mon IMC, avec un poids de 48 kg pour une taille de 168 cm. La maman qui pose la question, en l'occurrence a toujours un bon IMC ( pour l’instant ).
Par expérience, je savais que, pendant ma 2ème, 3ème et 4ème grossesse, il fallait que je m'offre des repas pantagruéliques, car je n’allais presque rien prendre pendant la grossesse et que j'allais perdre excessivement pendant l'allaitement. J'avais beau manger, manger et manger, ça ne changeait rien (pendant allaitement et pendant grossesse)
J'ai donc manqué de lait au fil des mois pour mes trois premiers enfants, et j'étais épuisée, vraiment très, très fatiguée, mais je ne savais pas pourquoi (j’ai quand même allaité 18 mois ces enfants-là malgré ma forte maigreur).
Je l'ai juste su après quand, avec le recul, j'ai pu comparer l'après-grossesse du 4ème et des suivants. Des animatrices LLL m’avaient parlé d’un potentiel problème de thyroïde, ce qui est possible pendant et/ou après la grossesse, mais je n’ai pas poussé très loin les investigations.
Mon problème s’étant résolu après mes 30 ans et mon poids étant correct, j’ai pu tourner la page sans analyse.
R de Sophie Bourriaud, animatrice LLLF – J’ai eu une perte de poids après accouchement à cause d'une hyperthyroïdie. C'est important à contrôler, car ce n'est qu'un des symptômes, et cette pathologie épuise le corps. Par contre, je n'ai pas eu d'impact sur ma lactation (mais j'ai été rapidement médicamentée pour rééquilibrer, à part pour mon aînée où on n'a compris le problème que vers ses 7 mois).
R de Sabrina Tellus, animatrice LLLF – Est-elle fatiguée ? A-t-elle fait récemment un bilan sanguin : fer, thyroïde ?
Elle dit manger beaucoup, mais quels types d’aliments ? Sont-ils de bonne valeur nutritionnelle ? Est-ce qu'elle se force à manger beaucoup ou en a-t-elle envie ?
Comment est son rythme de vie depuis la naissance ? Est-elle épaulée ? A-t-elle vraiment le temps de manger régulièrement ?
Lien
Lien utile sur Ramadan et allaitement : http://leplaisirdallaiter.forumactif.com/allaiter-ailleurs-f49/allaitement-et-ramadam-dans-l-islam-t733.htm
Méfiance pour le fenouil :
Dans un Public statement on the use of herbal medicinal products containing estragole daté du 12 mai 2023, l’Agence européenne des médicaments met en garde contre le composant cancérigène "estragol" contenu dans les produits à base de plantes médicinales (dont le fenouil), disant que les femmes enceintes et les enfants de moins de 4 ans ne devraient pas consommer de produits contenant de l’estragol, la dose journalière autorisée étant très difficile à contrôler. Elle déconseille les infusions de fenouil aux femmes enceintes, allaitantes, aux nourrissons et aux enfants de moins de 4 ans : "L'utilisation d'estragol contenant des HMP chez les femmes enceintes et qui allaitent n'est pas recommandée si la dose journalière d'estragol dépasse la valeur guide de 0,05 mg/personne et par jour, sauf indication contraire justifiée par une évaluation des risques basée sur des données de sécurité adéquates."
Voir aussi l'article de la Fédération suisse des sages-femmes, et celui de RTS (Radio Télévision Suisse).
e-lactancia classse la badiane comme à haut risque : https://e-lactancia.org/breastfeeding/chinese-anise/synonym/
Et l'anis probablement possible : https://e-lactancia.org/breastfeeding/anise/product/
Une maman qui allaite peut elle boire des tisanes fenouil ,anis vert ,et badiane svp
Merci
Bonjour,
Le piment fort est à déconseiller, je pense, car j'en ai fait l'expérience en mangeant du curry fort ; mon BB s'est mis à hurler lors de la mise au sein qui a suivi mon repas.... Je suis étonnée de lire qu'on peut manger épicé pendant l'allaitement au sein !
une femme allaitante doit manger une nouriture en qualité et en quantité raisonable.
Voir sur cette page :
http://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/dossiers-de-l-allaitement/1493
"La listériose maternelle pendant la grossesse peut avoir des conséquences graves sur le fœtus, mais aucun cas de transmission par le biais du lait maternel n’a jamais été documenté ; la mère sera traitée et l’allaitement sera poursuivi."
Très enrichissant tout ces articles... Mais je n ai pas trouvé d infos concernant les poissons crus et viandes crus (sushis, steak tartare, carpaccio... "On" dit qu'il faut continuer à les interdire en cas d allaitement...
S'alimenter sainement ne coûte pas nécessairement cher.
Déjà, évitez les plats préparés et préférez les aliments dans leur état d'origine.
Rapprochez-vous d'une association qui propose des "paniers", par exemple les Amap, qui proposent des fruits et légumes de producteurs locaux à des prix intéressants http://www.reseau-amap.org/
Vous pouvez aussi vous grouper avec d'autres familles pour acheter en gros et directement au producteur.
Bonjour, je vie dans un département où tout est chers, les aliments que je mange ne sont pas bons ni pour moi car je prend du poids, ni pour la santé et le développement de mon fils, quel conseil pouvez vous me pour pouvoir manger saint tout en faisant avec les moyens du bord ?
Il faut peut-être simplement attendre ? Allez voir le dossier sur les selles des bébés allaités :
http://www.lllfrance.org/vous-informer/votre-allaitement/vie-quotidienne/1392-les-selles-du-bebe-allaite
j'ai un bébé de o3 mois(fille) ne fais pas ses besoins seul, je dois l'aider en lui faisant un coton tige pour pouvoir faire ses besoins, maintenant elle souffre si je l'aide pas que dois je faire? merci
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