Chirurgie esthétique
Il est possible de subir une opération de chirurgie esthétique quand on allaite, comme n’importe quelle opération chirurgicale. En cas d’anesthésie générale, on peut allaiter le bébé dès qu’on se sent assez réveillée pour le faire.
En ce qui concerne une chirurgie des seins, on attendra bien sûr la fin de l’allaitement, en veillant à la façon dont elle sera faite si l’on ne veut pas compromettre un allaitement ultérieur (voir AA n° 57, octobre 2003).
Injections d'acide hyaluronique
D'après e-lactancia, elles sont compatibles avec l'allaitement.
Injections de toxine botulique, Botox
D'après e-lactancia, probablement compatibles.
Colorations, teintures
La base de données e-lactancia les classe ainsi : "Modérément sûr. Probablement compatible. Risque léger possible. Suivi recommandé." Et explique :"Les colorations capillaires sont des produits largement utilisés par de nombreuses cultures et civilisations (Gavazzoni 2015, Patel 2013, Benaiges 2007). Les composants naturels, à faible risque (NHS 2013), sont : le henné, le safran, la camomille et les noix, entre autres (MurciaSalud 2013). Les composants synthétiques sont : l'aniline et autres dérivés du benzène, les métaux lourds comme le plomb (Benaiges 2007).
Certains de leurs composants peuvent être absorbés et atteindre le plasma de la mère et le lait maternel (Yin 2012).
Au cours de la dernière décennie, une grande quantité des produits utilisés ont été retirés du marché car considérés comme toxiques pour l'organisme (Benaiges 2007). Il existe toujours une controverse sur la sécurité des produits existants, même si certaines autorités les considèrent comme sûrs (Gavazzoni 2015, NHS 2013, OTIS 2010, Chua 2008). Certaines études ont trouvé une association entre leur utilisation pendant la grossesse et l'allaitement et certains types de leucémie, ou des tumeurs des cellules germinales chez l'enfant (Couto 2013, Chen 2006).
Il a également été trouvé une relation entre leur utilisation régulière et certains types de cancer chez les femmes qui les utilisent personnellement ou comme coiffeuses (Zhang 2020, Dianatinasab 2017, Takkouche 2009, Sanjosé 2020, Benavente 2005). Il existe un risque accru de cancer de la vessie chez les coiffeurs (Harling 2010), mais pas chez les utilisateurs (Turati 2014)).
Pendant l'allaitement,, on recommande un usage limité, de suivre les conseils figurant sur le produit, de prendre une douche après la teinture pour garder propre la zone de la poitrine et de porter les cheveux courts afin de minimiser l'absorption de produits potentiellement toxiques.
Les mères travaillant dans des salons de coiffure devraient respecter toutes les mesures préventives, porter des gants, limiter le temps de travail, etc. (MurciaSalud 2013, Chua 2008). Ces produits peuvent être génotoxiques pour les personnes qui travaillent avec (Galiotte 2008)."
Lissage brésilien
Voici ce qu'en dit e-lactancia : "Risque élevé. Peu sûr. Évaluez attentivement. Utilisez une alternative plus sûre ou interrompez l'allaitement de 3 à 7 T½ (3 à 7 demi-vies). Certains produits de lissage contiennent du formaldehide ou du glutaraldéhyde, notamment le lissage à la kératine ou le lissage brésilien des cheveux. Le formaldéhyde et le glutaraldéhyde ont des propriétés mutagènes et sont potentiellement cancérigènes. Leur utilisation a été limitée dans de nombreux pays. D'autres produits de lissage, tels que l'hydroxyde de sodium, l'hydroxyde de lithium, l'hydroxyde de calcium ou le thioglycolate d'ammonium, utilisés dans le soi-disant lissage japonais, ne sont pas mutagènes et sont donc considérés comme sûrs.
Il est recommandé de limiter son utilisation, d'éviter les produits contenant du formaldéhyde, de respecter les normes de sécurité d'utilisation qui apparaissent sur les récipients, de garder la poitrine propre et de porter des cheveux courts ou des cheveux attachés pour empêcher l'absorption de composés potentiellement toxiques pour le nourrisson.
Les personnes travaillant dans la coiffure sont plus exposées et doivent appliquer strictement les règles de sécurité (port de gants, limitation de temps, utilisation de produits légalement approuvés)."
La demi-vie à prendre en compte est celle du formol, un composant du produit. Mais il est quasiment impossible de déterminer les risques puisque les cheveux ne sont pas lavés directement après le traitement et donc la solution reste sur les cheveux. Hale dit 3 heures après contact dans une réponse sur InfantRisk.
Crèmes et onguents
Les crèmes qu'on passe sur la peau ne sont pas censées traverser la peau. Et même si certains produits peuvent avoir une toxicité cumulative après des années d'utilisation, ils n'ont pas de toxicité "immédiate" pour un bébé allaité.
Néanmoins, il convient de ne pas appliquer sur les seins, et surtout sur les mamelons, ni sur aucun endroit du corps pouvant être en contact avec la bouche du bébé, des crèmes, gels ou autres produits toxiques en cas d’absorption orale (par exemple ceux contenant de la paraffine, les crèmes "raffermissantes", etc.). Voir cet article https://www.quechoisir.org/decryptage-produits-cosmetiques-les-fiches-des-molecules-toxiques-a-eviter-n2019/
Par ailleurs, certaines odeurs fortes peuvent dérouter un bébé et le détourner du sein.
Vernis à ongles
L'utilisation de vernis à ongles (y compris les vernis dits "permanents") est compatible avec l'allaitement, tant qu'on reste dans un usage cosmétique, donc ponctuel, en milieu bien aéré, en veillant à ne pas être avec le bébé pendant l'application et en attendant suffisamment longtemps pour que le vernis ait séché et que les solvants qu'il contient se soient dissipés. Et ceci est aussi valable pour les mamans qui n'allaitent pas.
Épilation
Selon e-lactancia, toutes les techniques d'épilation sont compatibles avec l'allaitement : "Il n'y a aucune donnée scientifique qui indiquerait une contre-indication des divers traitements épilatoires pendant l'allaitement : rasage, épilation à la cire, épilation au fil ("khite"), produits chimiques, épilation électrique par électrolyse, épilation au laser (Alexandrite, diode, néodyme, Ruby ou YAG), photo-épilation." Mieux vaut néanmoins éviter les zones proches des aréoles, étant donné les risques d'irritation et d'infection locale.
Bronzage, thalasso
L’utilisation d’une cabine de bronzage par UVA (en respectant les consignes de sécurité) ne pose pas de problèmes pendant l’allaitement. Pas plus que les cures de thalassothérapie et les soins qu’on peut y faire.
Autobronzant (DHA)
Pas de données sur sur son excrétion dans le lait maternel.
L'absorption systémique est considérée comme négligeable (Huang 2017, HWA 2009), de sorte que son excrétion dans le lait maternel en quantités cliniquement significatives est très improbable (HWA 2009).
Les produits de bronzage artificiel ne doivent pas être inhalés, ingérés ou entrer en contact avec les yeux, les lèvres ou les muqueuses (FDA 2018, Huang 2017), ils ne doivent donc pas être appliqués sur la zone du mamelon et de l'aréole pour éviter qu'ils n'entrent en contact avec la bouche ou les yeux du nourrisson.
Soins aux algues
"Les traitements externes aux algues, que ce soit sous forme de massages ou d'enveloppements corporels sur la peau, n'impliquent aucune ou très peu d'absorption systémique et sont compatibles avec l'allaitement." (e-lactancia, Seaweed)
Tatouages et piercings
Avoir un tatouage, y compris sur le sein, n’a aucun impact sur l’allaitement. On évitera néanmoins de se faire tatouer pendant la période d’allaitement, étant donné le risque possible de réaction aux produits ou de surinfection. Voir ce qu'en dit e-lactancia ICI.
Pour ce qui est des piercings des seins, là aussi on évitera de s’en faire poser pendant la période d’allaitement. En cas de piercings déjà en place, plusieurs options sont possibles : garder en permanence les anneaux, y compris pendant les tétées (cela ne semble jamais avoir posé de problème sérieux chez les bébés), les enlever pendant les tétées pour les remettre ensuite, ou enfin les enlever pendant toute la durée de l’allaitement.
Voir DA n° 38 : Piercing et tatouages et Les tatouages sont-ils compatibles avec l'allaitement ? (article de Leaven, 2005).
Faire un régime
Voir AA n° 55 - Le point sur... régime et allaitement
Si, malgré l’allaitement, on a encore quelques kilos à perdre, on peut tout à fait suivre un régime modéré et équilibré (pas moins de 1 800 calories par jour, pas plus de 2 à 3 kg perdus par mois) tout en allaitant.
Activités physiques
Ce point est abordé dans le AA n° 62 : une activité physique modérée et régulière n’a que des avantages et aucun inconvénient (que ce soit sur la sécrétion lactée ou la croissance du bébé allaité).
Voir aussi :
• AA n° 115 - Prendre soin de soi quand on allaite
• AA n° 107 - Grossesses, allaitements et image du corps
• AA n° 99 - La vie des seins avant, pendant et après l'allaitement