Une nouvelle grossesse n'impose pas le sevrage du bébé allaité !
- Pour une grossesse normale, allaiter ne présente pas de risques pour le foetus.
- Le lait est « toujours bon », même s'il disparaît peu à peu pour être remplacé par du colostrum, en général pendant le second trimestre de la grossesse. Cela peut décourager certains enfants et les amener à se sevrer, mais des tas d'autres continuent allègrement à téter.
- Côté maman, une plus grande sensibilité des seins et des mamelons est possible mais pas obligatoire ; certaines mères peuvent éprouver des sentiments négatifs pendant les tétées.
La décision de pratiquer un co-allaitement appartient à la maman.
Documentation LLL
Allaiter Aujourd'hui
- AA n° 120 - Allaiter enceinte, co-allaiter. Numéro en vente sur la boutique
- AA n° 79 - Comment les mères vivent la fin de leur allaitement
- AA n° 61 - Co-allaitement : nature ou culture ?
Dossiers de l'Allaitement
- DA n° 173 - Valeur nutritionnelle du lait maternel lors de l’allaitement de 2 enfants d’âges différents
- DA n° 118 - Un point sur allaitement pendant la grossesse et co-allaitement
- DA n° 73 - Le co-allaitement
- DA n° 38 - Deux cas, grossesse et allaitement, et co-allaitement
- DA n° 31 - Co-allaitement
Autres textes
- Article de Hilary Flower paru dans Breastfeeding today, avril 2016 : Allaitement pendant la grossesse et co-allaitement : est-ce sans danger ? Recherches récentes
- Fiche Pregnancy and breastfeeding de e-lactancia
Sur le forum LLL
Question/réponse
Q – Est-ce que l'allaitement peut avoir un effet laxatif sur ma fille allaitée du fait que je suis enceinte ?
R de Marie-Florence, animatrice LLLF – Oui, le colostrum produit à partir d'environ le quatrième mois de grossesse peut avoir un effet laxatif. Il arrive que des mamans sèvrent pendant la grossesse parce qu'elles pensent que cela donne des diarrhées à l'enfant, mais ce sont des diarrhées ou plutôt des selles molles non problématiques. Personnellement, j'ai allaité pendant deux grossesses, et je n'avais jamais remarqué ce phénomène avant que des mamans m'en parlent.
R de Katell, animatrice LLLF – Allaitant ma fille et enceinte également, j’ai constaté la même chose, mais seulement à partir du dernier trimestre de la grossesse, avec l’arrivée du colostrum. Cela restait plus "mou", mais sans être diarrhéique puisque cela ne m’a jamais inquiétée et n’a eu aucune conséquence sur la santé de ma fille. Depuis, mon fils est né, et les selles de ma fille que je co-allaite sont redevenues normales dès les premiers jours, suite à ma montée de lait.
Q – Mon aîné, 3 ans ½ et en bonne santé, a toujours tété plus ou moins à la demande (souvent pour s’endormir, au réveil, en cas d’ennui ou d’agitation). Depuis la naissance de son petit frère, il est accro à la tétée (il tète très souvent, et on sent que c’est un sujet important pour lui). Depuis 15 jours, il ne mange quasiment plus rien (un repas tous les trois jours), et se contente de mon lait le reste du temps. Ça fait bizarre de voir notre grand petit garçon qui ne fait que téter et se met tout seul au régime le reste du temps…
Même si c'est surprenant, ça ne m'inquiète pas de le voir mon téter comme un nouveau-né. Il est en bonne santé et a quelques réserves ! J'ai confiance dans les capacités de mon fils à s'auto-réguler et à piocher la nourriture quand il en a besoin. Donc je ne suis pas vraiment inquiète, mais comme ça dure depuis 15 jours-3 semaines, les doutes surgissent malgré tout. Il zappe des repas entiers ("En fait, pas faim, moi") pendant un ou deux jours avant de prendre un demi-repas le troisième jour, et rebelote. Même si mon lait est riche, qu'il suffit à un nouveau-né et qu'il est adapté à un enfant de 2 ans, qu'en est-il pour un bambin de 3 ans et plus ?
R de Diane Prenveille, animatrice LLLF – Des bambins qui se remettent à téter comme des nouveau-nés à la naissance d’un petit frère/sœur, j’en ai déjà rencontré. Le lait est de nouveau présent en abondance après la période de grossesse, durant laquelle certains bambins tètent à vide, et leur apporte ainsi un repas riche, en plus du réconfort
R de Laure Feuillebois, animatrice LLLF – Y aurait-il autre chose en plus que la naissance ? La rentrée des classes ? Un changement de rythme à accepter ? Une autre personne qui le garde ? Et qui ferait qu’il souhaite des moments +++ avec sa maman quand il est avec elle. Certains enfants aussi, quand ils commencent l’école/le rythme scolaire, sont tellement fatigués le soir qu’ils n’arrivent même pas à manger… Ils “boudent” faute d’énergie, le temps de s’adapter.
Témoignage d’Amélie – Je suis la maman de trois enfants : Lael, 5 ans ½, Léna, 3 ans et Gaëtan 8 mois. J’ai co-allaité mes deux filles ensemble, et j’allaite actuellement mes deux plus jeunes. Cela fait donc deux confrontations à cette problématique de l’alimentation du bambin co-allaité, qui n’est pas un sujet très étayé !
Concernant le premier co-allaitement en 2021, je reconnais que c’est une situation qui m’a généré beaucoup de questions : deux louloutes aux seins , deux fois plus de questions ! Ma fille Lael avait un peu plus de 2 ans et a tété à la demande jusqu'à l'accouchement (bien qu’il n'y ait plus de lait depuis le premier trimestre). Comme les tétées étaient désagréables, on avait pris l'habitude de faire des mini tétées, je comptais jusqu'à 10. Il n'y avait plus une goutte de lait, mais elle y trouvait du réconfort. Je dirais qu'il y avait une dizaine de petites tétées par jour. On a décidé de ne pas introduire de lait de vache, car la courbe de croissance était bonne, qu'on avait une suspicion d'intolérance aux protéines de lait et qu'on n'en consomme pas à la maison. Elle avait un yaourt de temps en temps, pour avoir bonne conscience, et j'essayais de privilégier les aliments contenant le plus de calcium.
À côté de ça, au fil de la grossesse, elle commençait à s'intéresser beaucoup plus à ce qu'il y avait dans son assiette, le matin elle faisait un vrai petit-déjeuner et cette appétence était nouvelle (tartines, flocons d'avoine, bananes, lait d'amande…), le midi à la crèche, elle dévorait, et le soir, elle faisait un bon repas varié. Elle avait bon appétit, et ça faisait plaisir à voir. Elle partageait tous nos repas de bon cœur.
Et puis sa petite sœur Léna est née ! Dès le soir même de l'accouchement, Lael était au sein avec sa sœur (sortie très précoce), et par la suite, elle a tété à chaque tétée de sa sœur. C'était impossible de faire une tétée sous son nez. De ce fait, dès les premiers jours, elle s'est mise à suivre le rythme de sa sœur. On s'est retrouvés dans un conflit autour de la tétée qui nous a tous crispés : j’avais beau m’y être préparée, je ne pensais pas que j’allais créer des colères terribles avec le sujet de la tétée. J’étais perdue et ne savais pas si je devais lui dire oui ou non. Mon conjoint essayait de la distraire pour qu'elle réduise, elle était en colère et malheureuse dès que j’essayais de différer. Son souhait était de téter très fréquemment comme elle en avait l'habitude quand il n'y avait plus de lait (c'est-à-dire souvent pour un oui pour un non : bobo, colère, chagrin, avant la sieste, après la sieste…), mais là elle se retrouvait avec du lait qui coulait à flots. Et elle buvait buvait buvait ! Ce qui engendrait beaucoup de stimulations et créait des difficultés pour Léna qui était inondée de lait.
J'étais heureuse de pouvoir à nouveau apporter mon lait à mon aînée, c'était l'idée quand même. Mais d'un autre côté, j'étais déstabilisée, je sentais qu'il allait falloir s'adapter et trouver un nouveau rythme. Parce que là, si je l'écoutais, elle était pendue au sein toute la journée comme sa petite sœur : elle ne voulait plus jouer, plus me quitter, juste téter.
Je reconnais qu’elle m'a bien aidée pendant la montée de lait et les engorgements des premiers jours. J'avais un réflexe d'éjection fort qui gênait sa petite sœur, et elle avait bien compris que ça m'aidait qu'elle prenne le lait fort de début de tétée, et elle était très contente de son aide. Elle était capable de drainer le sein rapidement, et c'était pratique quand une douleur apparaissait. J'étais en surproduction, il a fallu trouver des techniques pour réduire la production (ce qui a marché, c'est : un seul sein pendant 3-4 heures, limiter les co-tétées).
Mais en conséquence, elle avait perdu tout appétit. On était très déstabilisés, notre petite fille qui aimait manger et être à table était totalement désintéressée. Elle a immédiatement sauté les petits-déjeuners, alors que c'était devenu un moment attendu et important, et elle picorait aux repas. C'était difficile d'observer que notre petite qui avait grandi “régresse”, ne mange plus et demande le sein en permanence. J'étais dans l'ambivalence de “‘c’est chouette ce qu'on vit” et “mais qu'est ce qu’on est en train de faire ?!”
La naissance avait eu lieu fin juillet, elle était donc avec moi toute la journée sans crèche. Et donc elle a tété comme un nourrisson tout l'été et n'a quasiment rien mangé. C’était difficile !
Je m'étais dit “j'attends de voir, je me donne un mois, si elle continue à demander autant et ne plus manger, on arrête”. Et heureusement, en septembre, il y a eu la rentrée à l'école en toute petite section, et ça lui a permis de “retrouver sa vie de petite fille de 2 ans” , de forcément réduire les tétées (plus qu’une le matin et deux ou trois le soir) et en conséquence de remanger un peu plus. À la cantine, elle mangeait toute son assiette, mais les week-end (où elle tétait davantage), elle ne mangeait que de toutes petites quantités. Mais de voir qu’elle arrivait à y donner moins d’importance et à faire autre chose nous a rassurés.
La prise de poids était normale (j'avais peur qu'elle prenne en flèche), et je sentais que, grâce à l'allaitement, elle était mieux hydratée (beaucoup plus de pipis que pendant la grossesse !). J’ai décidé de la laisser faire une super grosse tétée le matin et le soir, et dans la journée, j’essayais d’écourter un peu (OK, mais on compte jusqu’à…) , ou de différer quand je n’avais pas envie (ça ne marchait pas à tous les coups, mais les colères à ce sujet se sont vite espacées).
En 2023, deux ans après, je retombe enceinte. Quand, au début de la grossesse, je demande à Lael au cours d’une co-tétée : “Mais il va téter où, ce bébé à venir ?”, elle m’a répondu avec un grand sérieux, le mamelon dans la bouche : “bah, Léna va arrêter !”. Après moultes discussions, j’ai réussi à lui “suggérer” qu’il était temps pour elle de “laisser la place”, et on a convenu qu’elle s’arrêterait à la rentrée scolaire. L’allaitement de Lael s’est donc terminé à ses 4 ans ½, elle aura tété avec sa sœur pendant plus de deux ans. Et aujourd’hui, c’est une petite fille qui a TRÈS bon appétit (et qui parle de son allaitement avec des cœurs dans les yeux).
La grossesse continue son cours, et puis l’histoire se répète, rebelote pour la suite, Léna, du haut de ses 2 ans, a pris la relève toute seule, a tété pendant toute la grossesse sans apport de lait, mais ça ne lui posait aucun problème. Gaëtan est arrivé en janvier 2024. Sortie le jour même de la maternité à nouveau. Léna a directement tété avec son petit frère, et ça a roulé tout seul, heureuse comme pas possible de retrouver le lait. Et comme connu deux ans plus tôt, on se retrouve avec une petite fille qui se remet à téter comme un nourrisson, qui se met en colère quand on lui dit non, qui souhaite ne rien faire d’autre dans sa vie que de téter… et puis… ça passe !
Aujourd’hui, huit mois plus tard, je constate qu’effectivement, elle a considérablement réduit ses repas avec tout cet apport de lait, qu’elle est toujours incapable de ne pas téter quand elle voit son petit frère téter, qu’elle a toujours besoin de téter avant la sieste/après la sieste, à chaque retrouvaille.. et que tout ce lait fait partie intégrante de son alimentation. Et c’est très bien comme ça. Cela ne m’attriste pas de la voir sauter des repas.
Quand on n’est pas ensemble (week-end chez les grands-parents par exemple), elle mange (et super bien !). On a même été séparées dix jours en février (hospitalisation de Gaëtan quand il avait 3 semaines), et elle a mangé tout à fait normalement.
En conclusion, cela nous questionne, mais ne nous inquiète pas,.Je me doute bien que ce retour à un rythme d’allaitement de nouveau-né est un plaisir “régressif”, que tout ce lait, “c’est trop bon”, que c’est génial de faire comme la petite sœur/le petit frère, et on se dit que finalement, un réveil au lait de maman plutôt qu’au pain beurre, eh bien, c’est un petit déjeuner aussi (en plus rapide !).
Pour conclure, quand je demande à mon conjoint ce qu’il aimerait dire à un parent qui se pose des questions sur l’alimentation de l’aîné co-allaité, il me répond que “oui, l’enfant ne mange plus comme avant, mais qu’il mange ce qu’il y a de meilleur”. Selon moi, tant que la prise de poids est bonne et que l’enfant est capable de manger correctement quand maman n’est pas là, il n’y a pas besoin d’y accorder trop d’importance
Un livre
Allaiter enceinte, co-allaiter
Continuer à allaiter pendant la grossesse, puis allaiter ensuite les deux enfants simultanément, ça ne se décide généralement pas à l’avance. Simplement, un beau jour, alors qu’on allaite encore son enfant plus ou moins grand, on se retrouve enceinte. Et l’on n’arrive pas à imaginer de le sevrer comme ça, brutalement. Alors, si l’on sait – notamment par les témoignages d’autres femmes – qu’allaiter pendant la grossesse est tout à fait possible, on va peut-être se lancer dans l’aventure.
10,00 €
Bonjour l'équipe, je suis enceinte, et dans mon 8eme mois, je suis épuisée physiquement et mentalement, j'allaite toujours ma 20 mois, je souhaite un co allaitement mais je vous avoue avoir peur de la séparation à la maternité, que faire, comment faire. Je suis du Maine et Loire (Saumur si Jamais). J'accouche en décembre et cela me. Perturbe de me dire que bébé 1 risque d'être en manque ou autre. Merci à vous ❤️
Je suis enceinte de 8 semaines de mon 4ème enfant et j'allaite ma fille de 8 mois. Mon gynéco m'a dit que d'ici max 3 mois il faudra arreter d'allaiter ma fille pour laisser la place au bébé que je porte. Ca m'a rendu triste car j'ai allaitée mes fils au max et je voulais la même chose pour ma fille. Votre article m'a donné de l'espoir et je pense continuer :) merci beaucoup
Bonjour ,
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Bonne continuation
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