Dossier paru dans le n° 79 d'Allaiter aujourd'hui, LLL France, 2009
Quand on parle d’arrêter l’allaitement, il est rare qu’on prenne en compte les sentiments de la mère. Sauf pour l’accuser de vouloir le prolonger « pour son plaisir », sans tenir compte du désir de l'enfant… Pourtant, l’allaitement est bien une relation à deux, particulièrement intime qui plus est. Il est donc inévitable que son arrêt provoque chez l’un comme chez l’autre des sentiments, des émotions, des réactions. Qui peuvent être très variables selon les femmes, et surtout selon le moment et les modalités de l’arrêt : précoce ou tardif, voulu ou non voulu, brutal ou progressif…
Arrêts précoces
Chez nous, beaucoup d’allaitements s’arrêtent alors qu’ils viennent à peine de commencer : parce que la mère a mal aux mamelons, a des crevasses, parce que le bébé ne tète pas bien ou ne tète pas du tout, parce qu’il ne prend pas de poids, etc. Comme on le sait, la plupart de ces problèmes de démarrage sont dus à un manque d’informations correctes et de soutien adéquat.
Si la mère ne cherche pas ou ne trouve pas ces informations et ce soutien, elle va le plus souvent arrêter l’allaitement dans les jours qui suivent son retour de la maternité.
Ses sentiments à ce moment-là seront généralement un mélange de sentiment d’échec (« je n’y suis pas arrivée »), de culpabilité (car l’information selon laquelle le lait maternel est ce qu’il y a de mieux pour le bébé est maintenant largement répandue), de dévalorisation (« mon corps n’est pas capable », encore accentué si l’accouchement lui aussi n’a pas été à la hauteur de ses espérances), mais en même temps peut-être aussi de soulagement à l’idée de ne plus avoir à batailler avec la douleur ou un bébé non coopératif (« quand je suis passée au biberon, ça a été beaucoup mieux »). Si la mère ne prend pas conscience que les choses auraient pu se passer autrement avec de l’information et du soutien, elle va penser que l’allaitement n’est « pas pour elle », et elle n’essaiera même pas d’allaiter les enfants suivants.
D’autres s’en rendront compte mais, voulant faire « tout pareil » pour tous leurs enfants, renonceront aussi à l’allaitement.
D’autres enfin, avec de l’information et du soutien, réussiront à allaiter. Vivant alors de l’intérieur la différence entre le biberon et le sein, elles auront peut-être le regret de ne pas avoir réussi pour l’aîné. Mais le regret, ce n’est pas la culpabilité : elles ont fait avec ce qu’elles avaient à l’époque, et ce n’est pas leur faute si on ne leur a pas fourni ce qu’il fallait pour réussir.
Sevrages brutaux et subis
Même quand l’allaitement a bien démarré et se déroule sans encombre, il arrive trop souvent qu’il soit stoppé net, à un moment ou à un autre, pour des raisons qui s’avèrent tout à fait fallacieuses.
On dit par exemple à la mère qu’elle doit arrêter (temporairement ou définitivement) pour prendre tel ou tel médicament. Alors qu’il existe très peu de médicaments vraiment incompatibles avec l’allaitement, et qu’il est exceptionnel de ne pas pouvoir en trouver un qui soit sans risque pour l’enfant, dans toute la panoplie existante.
On lui dit d’arrêter parce qu’elle a la fièvre, ou telle ou telle maladie. Alors que l’allaitement peut être poursuivi dans la plupart des maladies de la mère (rhumes, grippes, infections diverses, gastro-entérite, intoxications alimentaires, rougeole, rubéole, maladies parasitaires, même cancer s’il n’y a pas de chimiothérapie…), qu’avoir la fièvre n’oblige pas du tout à stopper l’allaitement, et que beaucoup de mères ont réussi à allaiter malgré des maladies chroniques telles que : asthme, diabète, mucoviscidose, épilepsie, maladie thyroïdienne…
On lui dit qu’elle doit sevrer parce qu’elle a une mastite, un abcès…
On lui dit qu’elle doit sevrer pour reprendre le travail. Alors qu’il est tout à fait possible de poursuivre l’allaitement, soit uniquement en donnant le sein quand on est avec le bébé, soit également en tirant son lait pour qu’il soit donné au bébé quand il est gardé (1).
Quand une mère sèvre pour une de ces raisons, parce que, comme Anne, elle suit « ce que les professionnels de santé peuvent dire, pensant que c’est l’unique façon de faire », elle peut être triste de « devoir » sevrer, mais elle est généralement sereine par rapport à la décision, puisqu’elle pense ne pas avoir eu le choix. Martine, par exemple, s’est sentie « comme un navigateur en pleine course en solitaire qu’on a stoppé net », mais comme, à ce moment-là, elle ne savait pas qu’elle aurait « pu faire le tour du monde », elle l’a « bien vécu ».
Si par contre, plus tard, mieux informée, la mère apprend qu’en fait, elle aurait pu ne pas sevrer, elle peut être carrément en colère. Comme Martine, toujours, maintenant en colère quand elle repense à la fin de ses deux premiers allaitements, « en colère d’avoir dû arrêter selon la décision d’autrui, en colère contre l’ignorance des médecins, en colère contre la manipulation des masses naïves que nous sommes ».
D’autres femmes réagiront en rejetant (parfois violemment et avec agressivité) ces nouvelles informations, trop blessées pour reconnaître s’être trompées (avoir été trompées ?) : « Mais puisque je vous dis que je ne pouvais pas allaiter parce que j’avais cette maladie ! »
Grèves de la tétée
Parfois, c’est l’enfant qui stoppe net. Un jour, il tétait allègrement, et le lendemain, il hurle dès qu’on le met en position de téter…
Voir son enfant refuser brutalement le sein est sans doute une des situations les plus déroutantes et les plus angoissantes que puisse vivre une femme qui allaite. Celles qui l’ont vécu disent qu’elles se sont senties rejetées, qu’elles étaient frustrées, désemparées, incrédules, désespérées, qu’elles ne comprenaient pas et étaient en plein désarroi.
Et cela d’autant plus que pour l’entourage, tant familial que médical, il s’agit manifestement d’un sevrage voulu par l’enfant, et toute initiative de la mère pour essayer de mettre fin à la grève est perçue comme un « acharnement » inexplicable, voire pathologique (2).
Cela dit, quand la « grève » n’est pas identifiée comme telle par la mère sur le moment, cela peut être bien vécu. C’est par exemple Virginie dont le premier enfant s’est sevré à 8 mois, après plusieurs mois de tétées matin et soir, et qui dit aujourd’hui : « Je pourrais dire, vu le contexte d’arrêt, que c’était en fait une grève de la tétée. Mais bon, c’était un bel allaitement ! »
Bien sûr, si, plus tard, on l’identifie comme telle, on pourra là aussi avoir des regrets.
Les allaitements qui s’effilochent
Il est bien rare en fait que les mères françaises aillent au bout de leur projet d’allaitement, quel qu’il soit : selon un sondage effectué par l’Institut des mamans en 2008, c’est 85 % des femmes ayant sevré leur enfant qui auraient aimé l’allaiter plus longtemps !
Trop souvent, une conduite de l’allaitement pas optimale, par manque d’information, aboutit au fait que l’enfant va arrêter de téter alors que ce n’était pas le désir de la mère.
C'est par exemple le cas des bébés auxquels on donne plus ou moins régulièrement des biberons ou une sucette, et qui finissent parfois par se détourner du sein.
Ou celui des bébés à qui on donne trop peu de tétées pour entretenir la lactation, et qui vont là aussi finir par ne plus vouloir téter.
Les sentiments de la mère à ce moment-là pourront être de la déception, de la tristesse, un sentiment d’inachevé, si elles pensaient allaiter plus longtemps. Mais d’autres au contraire seront contentes que l’allaitement se termine ainsi en douceur, à un moment qui, finalement, leur convient.
Sevrages planifiés
Dans un certain nombre de cas, la mère va faire en sorte que l’enfant soit sevré : si pour elle allaiter au-delà d’un certain âge est hors de question ; si elle se sent submergée par l’allaitement ; si elle espère ainsi arrêter les réveils nocturnes ; si elle pense que c’est nécessaire pour être à nouveau enceinte ; si l’enfant la mord, etc., etc.
Si l’enfant lui n’est pas vraiment prêt à se sevrer, cela peut être difficile pour tous les deux. Mais à partir du moment où la mère n’est plus ambivalente, est vraiment sûre que sa décision est la bonne, les choses se passent bien en général. Comme le dit Cristina, « avec du recul, je crois que Myriam en avait autant besoin que moi, de ce sevrage, qu’elle attendait peut-être ma permission pour pouvoir le faire, après tout ».
En cas de nouvelle grossesse
Le sevrage pendant une nouvelle grossesse est sans doute un cas particulier.
On sait qu’il est tout à fait possible de poursuivre l’allaitement pendant la grossesse, voire, après la naissance, de continuer à allaiter le grand, et pratiquer ce qu’on appelle le co-allaitement.
Il n’en reste pas moins qu’un nombre certain d’enfants se sèvrent d’eux-mêmes à un moment ou un autre de la grossesse, en raison de la baisse de lait ou de son changement de goût.
Tandis que pas mal de mères ressentent une sensibilité accrue des mamelons, voire une vive douleur, ainsi qu’un sentiment de malaise ou d’irritation pendant les tétées (3).
Ces sevrages en cours de grossesse, qu’ils soient ou non induits par la mère, peuvent engendrer chez elle des sentiments mitigés : interrogations (« est-ce que mon enfant était vraiment prêt au sevrage ? »), inquiétudes (« est-ce qu’il ne souffre pas du sevrage, est-ce qu’il ne va pas m’en vouloir, en vouloir au futur bébé ? »), soulagement (notamment si elle n’était pas prête pour un co-allaitement).
En cas de co-allaitement justement, il arrive que la mère, dépassée par la trop forte demande du bambin, le pousse au sevrage, avec, là aussi, des sentiments mitigés, et parfois une certaine culpabilité de ne plus pouvoir répondre à cette demande.
Sevrage naturel
Même si pas mal des témoignages dans les pages qui suivent parlent de sevrage naturel, il s’agit là d’une pratique encore très peu répandue chez nous.
Du coup, les mères qui optent pour cela sont bien peu soutenues par leur entourage, et ont souvent le sentiment d’avancer en terre inconnue.
Heureusement, elles peuvent compter sur les groupes, les forums et les publications LLL pour les aider dans leur cheminement.
Et c’est là aussi qu’elles peuvent parler de leurs sentiments à l’arrêt de l’allaitement.
Où ailleurs que là pourraient-elles dire, sans susciter l’incompréhension la plus totale (voire l’accusation d’être une mère fusionnelle et possessive), qu’elles sont un peu tristes que leur enfant de 3 ans ne tète plus ?!
Cela dit, les sentiments des mères en cas de sevrage naturel sont plus généralement un sentiment d’accomplissement et de fierté. Quand l’enfant se sèvre quand il est prêt à le faire, elles ont le sentiment qu’il s’agit d’un aboutissement et qu’il a vraiment tiré de l’expérience de l’allaitement tout ce dont il avait besoin.
D’autre part, un sevrage naturel est le plus souvent très progressif, au point souvent qu’on a du mal à s’en rendre compte. Cela fait que les changements physiques chez la mère sont aussi progressifs, et qu’elle évite les changements plus radicaux associés à un sevrage brutal et planifié, qui peuvent augmenter les sentiments de regret ou de tristesse.
On connaît néanmoins des sevrages naturels brutaux, où l’enfant décide un beau jour que téter, c’est fini (alors qu’il tétait encore plusieurs fois par jour la veille). Dans ce cas, la mère peut être prise de court, car elle n’était pas encore prête au sevrage. Et son corps aura besoin d’un certain temps pour se « réajuster », après parfois plusieurs années de lactation.
Et de toute façon, le sentiment d’être allée « au bout » de l’allaitement avec son bambin n’empêche pas une certaine nostalgie, surtout si l’on sait que cet enfant sera le dernier. Comme le dit Janik, au moment du sevrage naturel, on peut être à la fois « fière, triste, nostalgique et heureuse ». Et si Anne n’éprouve « aucune nostalgie », Virginie dit, elle, que « même à 80 ans, [elle repensera] à l’allaitement avec une nostalgie positive, car heureuse de l’avoir vécu, et vécu pleinement ».
Une nouvelle étape
Quelles que soient la date et les modalités du sevrage, il engendre obligatoirement la nécessité de repenser la relation à l’enfant « sans la tétée ». C’est d’ailleurs ce qui fait peur à certaines : « mais comment je vais faire si je ne peux plus allaiter ? » La tétée, c’était du « tout en un » : nourriture, câlin, proximité physique, antalgique, etc. Quand les tétées s’arrêtent définitivement, il faut trouver des « remplacements » : une nourriture saine, adaptée et équilibrée ; des modes de soulagement de la douleur ; des câlins, beaucoup de câlins… Comme dit Flore, « il m’a fallu penser à leur faire des câlins : la proximité physique que l’allaitement induisait tout naturellement était à susciter ailleurs, autrement… et il fallait faire un effort pour y penser ! »
Et des câlins sans tétée ne sont pas nécessairement des câlins sans le sein : vous êtes nombreuses à le dire, vos enfants sevrés gardent une tendresse particulière pour vos seins ! Et il n’y a là rien de malsain ! Et puis, quand l’allaitement s’est arrêté, il reste… le souvenir de l’allaitement. Chez la mère, avec « ces innombrables moments de complicité qui resteront à jamais imprégnés dans nos mémoires » dont parle Alexandra. Et chez l’enfant, pour peu qu’il ait tété assez longtemps pour s’en souvenir. Et cela, c’est vraiment un socle solide pour de bonnes relations entre parents et enfant !
Claude Didierjean-Jouveau
(1) Sur toutes ces situations et circonstances particulières, vous trouverez de la documentation sur le site.
(2) Sur la grève de la tétée, voir AA n° 68, juillet 2006.
(3) Voir AA n° 61, octobre 2004.
Bibliographie
- Norma Jane Bumgarner, La mère, le bambin et l’allaitement, LLLI, 2006.
- Diane Bengson, A propos du sevrage… Quand l’allaitement se termine, LLLI, 2003.
- AA n° 50, Histoires de sevarge, janvier 2002.
- AA n° 70, L'allaitement quand il dure, janvier 2007.
Des changements physiques
Au moment du sevrage, ce ne sont pas seulement des changements émotionnels que vit la mère, mais aussi des changements physiques. En cas de sevrage brutal, elle peut avoir mal aux seins, souffrir d’un engorgement, avoir les seins qui coulent. Il sera bon qu’elle tire son lait quelque temps, juste assez pour être confortable. Cela suffira généralement à lui faire passer le cap. En tout cas, il est complètement inutile de prendre des médicaments coupe-lait, pas toujours très efficaces en début de lactation, mais totalement inefficaces sur une lactation bien installée. Par contre, certaines ont expérimenté avec succès des infusions très concentrées de persil (pas seulement quelques feuilles sur une salade de tomates !). Ou un traitement homéopathique.
Quand le sevrage est très progressif, ce genre de désagrément ne se produit généralement pas. Pour ce qui concerne la grosseur des seins, on retrouve généralement après le sevrage la taille d’avant la grossesse (par contre, l’aréole peut demeurer plus foncée qu’elle ne l’était auparavant). Mais si on a allaité longtemps, on s’est tellement habitué à ses seins allaitants qu’on peut les trouver tout riquiqui… Et même si les seins semblent réellement plus petits, plus mous, un peu « vides », ils reviennent généralement à la normale après quelques cycles. Cela dit, toutes les femmes qui ont des enfants voient leurs seins se modifier, qu’elles aient ou non allaité (et même celles qui n’ont jamais eu d’enfants, avec l’âge…).
Pour ce qui est du poids, il faut faire attention à ne pas manger autant après le sevrage que pendant l’allaitement, car les calories en plus, n’étant plus utilisées pour fabriquer du lait, risquent fort de se transformer en kilos supplémentaires ! C’est moins vrai en cas de sevrage très progressif, car dans ce cas, les changements ont pu se produire plus tôt, au moment de la diminution de fréquence des tétées.
Dernière chose à savoir : on peut continuer à avoir du lait (surtout si on cherche à en faire sortir) des semaines, des mois, voire des années après avoir arrêté d’allaiter.
Peut être reproduit, imprimé ou diffusé à condition de mentionner la provenance de cet article.
Mon fils a trois ans et 10 mois son allaitement a pris fin il y a deux semaines. Ma raison principale de vouloir le sevrer était physique, pour retrouver mon intégrité corporelle. Pour diverses raisons j'avais l'impression de ne plus bien "sentir" mon corps et d'apprécier de moins en moins le contact sur mon sein (même si la tétée restait une connexion émotionnelle privilégiée). Ma deuxième raison était la pressions sociale, étant une "mère isolée" je voulais éviter de donner prise à des critiques supplémentaires. Cela fait déjà longtemps que je ne parlais plus publiquement de mon allaitement sauf avec des amies de confiance ou quand je me sentais l'énergie de militer face à des personnes particulièrement obtuses ou désagréables.
Mais même si je pensais déjà depuis plusieurs mois que le moment était venu pour moi, je ne savais pas comment faire et j'angoissais de la relation à reconstruire avec lui sans ce "tout en un" qui a été tellement une aide au quotidien. Une amie a gardé mon fils deux nuits pour des raisons professionnelles et à son retour j'ai réussi à dire non à l'allaitement : c'était le matin au réveil, sa tétée la plus importante, qu'il demandait toujours. On s'est vite levés, il n'a pas insisté, je me suis dit on va y arriver, il doit être prêt aussi. Finalement "l'occasion a fait le larron" et c'était le bon moyen pour moi, je n'aurai pas pu le planifier sans m'énerver et surtout douter (je devrai plutôt laisser le processus suivre son cours naturellement, attendre qu'il s'arrête de lui-même).
Il y a eu deux-trois matins où il a redemandé, et un soir aussi, mais il n'a jamais vraiment insisté, ni fait de colère ou pleurer.
Il a demandé plus de calins et j'ai fait le lien, on se fait désormais des supers calins plusieurs fois par jour.
Il veut s'endormir contre moi, ce qu'il n'avait jamais fait avant.
Il dit aussi beaucoup qu'il est grand maintenant et demande que je le confirme (ce qu'il faisait déjà régulièrement, mais j'ai l'impression que là, c'est en lien avec la fin de son allaitement, comme s'il voulait être rassuré).
On en a pas encore parlé comme d'un évènement passé, j'attends de voir s'il le souhaite, je ne sais pas si c'est nécessaire pour lui, pour moi non plus.
Intérieurement j'ai d'abord eu une sensation d'irréalité une fois le processus enclenché, disons après 48 heures, du genre "est-ce que c'est bien en train d'arriver ?" puis une joie que cela arrive vraiment et une vraie fierté au bout d'une semaine, "ça y est, j'ai réussi à le sevrer". Puis maintenant j'ai une vraie mélancolie et tristesse : c'est mon seul enfant, c'est fini, pour toujours, cette partie-là de la relation. Au niveau physique, je me sens par contre en train de me reconnecter à moi-même, un peu comme si je prenais des nouvelles de quelqu'un que j'ai pas vu depuis longtemps. J'ai eu envie de me détendre, m'étirer, me masser, me regarder - pas au niveau des seins forcément, plutôt globalement. J'ai un sentiment fugace d'allégresse à côté d'une réelle et profonde tristesse.
Bonjour!
Cet article très détaillé est d’une justesse incroyable! Merci pour la diffusion de ces informations. J’espère que cela contribuera à changer les croyances de la société.
Une maman de deux filles, qui a allaité 7 ans la première et qui continue d’allaiter à l’âge de 3 ans et demi la dernière, dont 1 an et demi de co-allaitement.
Bonjour à tous et à toutes.
Maman de 3 enfants je l'ai tous allaité et suis toujours en cours pour dernier.
Le sevrage a été brutal pour mon premier a son 1er anniversaire et j'ai eu du lait jusqu'à ces 3 ans.
Ma deuxième le démarrage a été très compliqué mais on y est arrivé et elle s'est arrêté seule à 15 mois quand mon lait a changé à cause de la grossesse de mon dernier. Mon dernier a 16 mois et on verra quand il sera prêt pour arrêter.
Quand j'en ai marre des critiques du type " mais tu vas l'allaité jusqu'à quand?" Je réponds "jusqu'à sa majorité !" Ça calme bien ?
Voilà mon expérience.
Cela fait 6 mois que j'ai arrêter l'allaitement ma fille avait 2 ans et demi. Et jai encore de en temps comme une sensation qui pique comme si du lait devait sortir. Comme si javais sauté une tétée. Et jai encore beaucoup de veines. Et je viens de lire ci-dessus qu'on peut encore en avoir du lait des mois après. Moi qui croyais que cetait dans ma tête. Quelqu'un est dans le meme cas,?
"Tu l'allaites encore?", est la phrase la plus fatiguante à entendre et qui m'a influencée dans le sevrage à 1 an de mon bébé. Je regrette qu'en France, ce soit si mal accueilli.
Ma fille a 4 ans et demi....et l'allaitement s'est terminé il y a deux jours.
A sa naissance, je lui ai donné le sein, par curiosité, je n'avais pas de femme allaitante dans mon entourage et je n'en avais même jamais vu!
Et ça a marché tout de suite !
Depuis 1 an je pensais régulièrement au jour du sevrage, comment ça se passerait, comment elle le vivrait.
Il restait grosso modo 3 tétées quotidiennes et ça me pesait, hier soir je lui ai demandé si elle voulait téter pour dormir.... elle m'a répondu que non, qu'elle voulait dormir comme une grande...
C'est tout frais cette fin d'allaitement...je suis entre la nostalgie et la fierté !
Bonjour!
Et merci des vos témoignages, ca fait du bien de savoir que je ne suis pas seule avec nes sentiments forts.
Je viens d'arrêter l'allaitement, ma fille a 28 mois. C'était très beau, je n'avais jamais pensé allaiter si longtemps... Les débuts étaient très compliqués, préeclampsie, j'ai été au soins intensifs (j'ai tiré mon lait pour elle qui était au neonat), puis j'avais très mal pendant 3 premiers mois... Avec le recul, je me dis qu'elle était juste trop petite pour avoir la force de bien têter, on est sorties de l'hôpital quand elle pèsait 2,3 kg. Mais après 3 mois de galère, ca a été et j'en suis suis très fière, on a toutes les 2 bien profité.
Et maintenant, c'est la fin un peu brusque. J'ai du arréter parce que j'ai eu mon vaccin covid et mon compagnon pense que le vaccin est trop nouveau et il n'a pas envie d'exposer notre fille à une éventuelle zone grise, risque qu'on découvrirait plus tard... Avec les infos que j'ai trouvés, je pense que le risque est moindre que les bénéfices des anticorps que ma fille aurait pu avoir... Je vais pourtant respecter sa décision par précaution car j'aimerais être respectée si j'ai avais été à sa place... mais c'est très dur. Surtout que ce n'était pas ma décision, ni celle de ma fille comme je l'aurais souhaité.
Et je serais très seule dans cette tristesse, mon compagnon pense qu'il était grand temps de l'arrêter, que ca empêchait notre fille de bien grandir...même si il n'aurait pas voulu un arrêt aussi brusque. Hier soir ma fille m'a demandé du lait, je lui ai expliqué...et on a pleuré toutes les deux. Elle ne voulait pas vraiment un calin, elle était fâchée. Puis elle m'a demandé une berceuse, et s'est endormie. Je priais qu'elle ne se réveille pas cette nuit car ca aurait été trop dur d'avoir ce lait qui coule, l'enfant qui le veut et de ne pas pouvoir le lui donner...mais elle a bien dormi.
Je suis très heureuse d'avoir vécu cette belle période, dure au début et à la fin...mais c'était un très beau moment tous les matins et tous les soirs où elle venait s'installer dans mes bras pour têter. Quand elle était bébé et ses jambes ne tenaient plus dans mes bras pour la tété, je m'étais dit que bientôt il n'y aura plus de place pour elle dans mes bras. Mais au fait si, même à 2 ans elle avait assez de place près de mon coeur. Même si les jambes dépassaient largement :)
Merci de m'avoir lu.
Je ne pense pas que vous aurez des réponses à votre commentaire, l'espace commentaires du site n'est pas fait pour cela.
Par contre, vous pourriez participer à une réunion (virtuelle en ce moment : https://www.lllfrance.org/vous-informer/actualites/2113-reunions-lll-en-presentiel-annulees-reunions-virtuellles-proposees) ou aller sur le forum LLL (https://forum.lllfrance.org/) ou le groupe Facebook LLL (https://www.facebook.com/groups/LLLfrance), vous auriez ainsi l'expérience d'autres mères qui sont ou ont été dans la même situation que vous.
Bonjour, ma fille vient d’avoir 2,5ans. Je l’allaite tjs mais je commence à ressentir le manque de sommeil car elle ne passe plus ces nuits depuis l’âge de ses 10mois??? Au niveau poids c’est top. Elle mange bien mais refuse tout autre lait... elle n’a jamais voulu des biberons
Je suis en détresse car elle a besoin de téter des qu’elle est fatiguée, qd elle a un gros chagrin et la nuit!! La journée qd je suis au boulot, elle ne réclame rien mais dès que je suis avec elle, elle veut téter.
Le soir elle s’endort tard par rapport à ses frères car elle tete. Elle ne sait pas s’endormir sans téter.... que faire??!
Bonsoir,
Nous sommes en plein sevrage avec ma fille qui a 2 ans et 7 mois.
Poids plume à la naissance, crevasses, pédiatres et médecins qui m'ont forcé la main pour introduire des biberons dès la première semaine... On en a fait du chemin. Les débuts sont très compliqués pour la plupart des mamans, mais tout s'arrange si on s'écoute et qu'on est soutenues. Moi c'est ma conseillère allaitement qui m'a remis en confiance et qui m'a fait vivre cette belle aventure. La fin de cette étape approche mais nous ne sommes pas tristes : j'ai envie d'arrêter, je ne saurais pas expliquer pourquoi, et ma fille est capable de me comprendre. Elle est triste mais je l'accompagne, car elle a bien le droit. Et quand on arrivera, on célébrera ensemble la fin de notre allaitement, mais surtout la continuité de la vie et notre relation.
Bonne courage à toutes les mamans, entourez vous bien, demander de l'aide et des informations, mais surtout écoutez vous et faites vous confiance !
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