Documentation LLL
Allaiter aujourd'hui
- AA 135 - Les dents du bambin allaité
 - AA 135 - Les dents de la mère qui allaite
 - AA 92 - La santé dentaire de l'enfant allaité et de sa mère
 - AA 54 - Le point sur... caries et allaitement
 - AA 39 - Pour les solides, y' a pas le feu ! article : Le nourrisson, le mixer et la cuillère
 - AA 27 - A belles dents !
 
Dossiers de l'allaitement
- DA 173 - Anesthésie locale et allaitement
 - DA 166 - Alimentation en début de vie et risque de caries chez de petits Australiens
 - DA 74 : Impact négatif du biberon sur le développement facial
 - DA 60 - Conduites alimentaires et croissance des arcades dentaires
 - DA 56 - Approche fonctionnelle de l’allaitement et malocclusions
 - DA 42 - Allaitement et développement des structures faciales
 
Voir aussi Le bébé qui mord
Études
- Caries et allaitement : quelques études (dont l'étude de Pajuçara Marroquim, Brésil)
 
Autres documents
- Conseil scientifique de la COFAM et Départements d’Odontologie Pédiatrique et de Santé Publique Bucco-Dentaire de la Faculté d’Odontologie de Nancy : Recommandations pour une bonne santé bucco-dentaire du tout-petit, juin 2016.
 - Amalgames dentaires et allaitement
 - E .Laczny,T .Mercier, C. Clément, Santé buccodentaire : chez la femme enceinte et la femme qui allaite, La Revue Sage-Femme 2016 ; 15(6) : 270-276. Extraits : "La prise en charge des soins dentaires chez la femme enceinte est possible et même recommandée, en respectant quelques précautions simples. De même, pendant l'allaitement, les soins dentaires sont réalisables. Il n'y a pas lieu de suspendre ou d'arrêter l'allaitement pour effectuer les soins courants [...] Une patiente qui allaite ne doit pas se voir refuser les soins courants par le chirurgien-dentiste, et ne doit pas non plus arrêter l'allaitement pour pouvoir les réaliser [...] L'anesthésique local le plus couramment utilisé est l'articaïne, associé à un vasoconstricteur (adrénaline ou noradrénaline) : il est parfaitement utilisable pendant la grossesse et l'allaitement selon le CRAT [...] La présence d'amalgames dentaires chez la mère n'est pas une contre-indication à l'allaitement. Pour la pose et la dépose d'amalgame dentaire pendant l'allaitement, les mêmes principes de précaution que pendant la grossesse seront appliqués."
 - Breastfeeding and early childhood caries. Review of the literature, recommendations, and prevention, Branger B et al, Archives de pédiatrie 2019 ; 26(8) : 497-503 : "L'allaitement prolongé est un facteur de protection contre les caries infantiles jusqu'à 1 an. Après 1 an an, il est difficile de dire s'il y a protection ou aggravation des caries en raison de la multiplicité de facteurs confondants tels que les régimes alimentaires, qui varient selon les pays et les familles, et les problèmes d'hygiène buccale."
 
Question/réponse
Q – J'ai eu des soins dentaires ce midi qui ont nécessité une anesthésie locale. Mon dentiste m'a dit que le produit passait dans le lait, mais que cela n'était pas dangereux. J'ai besoin d'être rassurée.
R – Soyez rassurée, il est impossible qu'un anesthésique local utilisé pour des soins dentaires ait un quelconque effet sur votre enfant. Même les autorités sanitaires françaises le disent, et quand elles le disent, on peut leur faire confiance à 100 % : "La poursuite de l'allaitement est possible au décours du geste anesthésique avec injection d'articaïne", cf ANSM.
Et voilà ce que dit e-lactancia au sujet de l'articaïne utilisé pour les soins dentaires : "Anesthésique local de type amide, généralement associé à l'épinéphrine, utilisé en anesthésie dentaire, locale et régionale (infiltration et péridurale). Il est immédiatement hydrolysé en acide articaïnique inactif (van Oss 1989 et 1988), de sorte qu'aucune toxicité systémique n'est observée (AEMPS 2019, FDA 2006), même après une injection systémique involontaire (Oertel 1997). De plus, sa demi-vie d'élimination courte et son volume de distribution important empêcheraient son excrétion en quantités significatives dans le lait maternel. Selon le fabricant, il n'est pas nécessaire d'arrêter l'allaitement maternel, car il n'y a pas de niveaux cliniquement significatifs dans le lait maternel (AEMPS 2019). En cas d'ingestion par voie orale, il est rapidement hydrolysé par les estérases gastriques, ce qui l'empêcherait d'atteindre le plasma du nourrisson à partir du lait maternel (Hale 2019). En raison de ses caractéristiques, c'est l'anesthésique local de choix durant l'allaitement pour les procédures dentaires et d'infiltration (Nizharadze 2011).
(traduit avec DeepL.com, version gratuite)
Témoignage
Flore : Quatre enfants, quatre allaitements, et des dents !
Comme toute maman qui pense choisir le meilleur pour ses enfants, j'avais espéré que mes enfants allaités au long cours n’auraient pas besoin de traitement orthodontique. Il s’avère que les aînés y ont eu droit ; à tort ou à raison, je ne sais trop.Tous ont très bien mangé, commençant la diversification à des âges différents, mais chacun aimant mâcher la nourriture, la saisir, la déchirer à belles dents… Et je suis persuadée que ce plaisir manifeste de manger en croquant la vie leur vient de l'habitude de la tétée, où toute la mâchoire est en action !
Deux de mes enfants ont eu des problèmes d’émail fragile (amélogénèse imparfaite), et besoin de soins dentaires sur les dents de lait. Mon second fils, Etienne, dont le frère aîné avait tété pendant la grossesse, a vu ses dents pousser avec un émail irrégulier, poreux et friable, au point que ses dents « s’émiettaient » au moindre choc. Nous nous en sommes aperçus très tôt, il avait à peine 9 mois. J’ai essayé de le montrer à divers dentistes, qui me disaient tous qu’il était impossible de soigner un petit enfant. Et les dégâts de s’étendre… Enfin, à ses 3 ans, je trouve à l’hôpital le service de pédodontie, qui accepte de réparer les lésions. Le premier diagnostic tombe : polycaries du biberon, je lui donne des biberons de coca ! Lorsque je précise qu’il n’a JAMAIS eu un seul biberon, et qu’il est allaité, on me rétorque : c’est la même chose, c’est même pire. J’ai bien apprécié... Mais on accepte de réparer les lésions, et de poser du composite partout où la dentine est à nu. Au fil des rendez-vous, la jeune dentiste interne à qui est échue la tâche s’étonne de la confiance et de la patience d’Etienne, qui reste une demi-heure la bouche ouverte tandis que je lui lis des histoires, et participe aux soins en tenant l’aspirateur, ou en comptant avec la dentiste le temps de polymérisation du composite avec la lumière bleue, sans appréhension, sans aucune crainte. Elle me propose même en plaisantant de m’embaucher pour les soins aux autres petits ! Il n’a jamais eu mal aux dents, n’a donc pas eu l’occasion d’avoir peur, et je suis très heureuse d’avoir fait cet effort de soins hebdomadaires pour sa santé dentaire future.
La dentiste constate au fil du temps qu’il n’y a en fait aucune lésion carieuse, et finit par me dire qu’il s’agit d’amélogénèse imparfaite… Il aura fallu plusieurs mois, mais elle est revenue sur le diagnostic de la chef de clinique, et l’allaitement est mis hors de cause. Ma conscience de maman est apaisée. Ses dents définitives sont indemnes, et sa santé dentaire est désormais bonne.
Joachim, le quatrième, a eu très tôt des taches blanches sur les incisives, puis a commencé à avoir vers 18 mois une marque brune sur les dents de l’arcade supérieure : les canines et les incisives. Inquiète de voir la lésion s’étendre, je cherche un dentiste, à Paris. Je trouve une jeune pédodontiste adorable, qui met Joachim en confiance… et l’allaitement au banc des accusés dès la première consultation : ce sont les tétées de nuit qui sont la cause de ces « caries ». A la consultation suivante, elle me demande : « Il ne tète plus maintenant, il est grand ?! » Je lui donne docilement la réponse qu’elle attend. Elle me demande ce qu’il prend au petit déjeuner s'il n’a plus la tétée, je réponds du jus de fruit, et elle s’exclame : « C’est pire ! » Difficile de contenter les dentistes…
Au rendez -vous suivant, elle prévoit de commencer les soins, voyant Joachim confiant, serein, qui grimpe de lui-même sur le fauteuil, accepte sans problème d’ouvrir la bouche. Elle ne soigne pas sans anesthésie, et il faut bien sûr pour cela la totale confiance de l’enfant (Etienne n’a jamais eu une seule anesthésie en neuf mois de soins, mais il n’a jamais eu mal une seule fois). La dentiste pensait commencer par faire trois dents urgentes. Elle a été douce, patiente, l'a mis en confiance, lui a chanté des chansons...
A tel point qu'il s'est ENDORMI pendant les soins ! Elle a donc soigné TOUTES les dents abîmées d'un coup, soit cinq dents en une séance !
Les dentistes amis des petits, ça existe !
Pour Joachim aussi, il y a eu allaitement durant la grossesse, et co-allaitement. Est-ce un hasard ? Je ne crois pas qu’il y ait de réponse, et je n’incriminerai certainement pas l’allaitement, mais je constate que ces problèmes d’émail défectueux sont relativement fréquents… Et la recherche ne s’est pas beaucoup penchée sur la question !
(Allaiter aujourd'hui n° 92, 2012)




			


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